Buckingham Palace Gardens : Anne Perry [Charlotte et Thomas Pitt 25]

Titre : Buckingham Palace Gardens                                big_3-5

Auteur : Anne Perry
Édition :  10/18

Résumé :
Thomas Pitt, agent des services très secrets de la reine Victoria, la Special Branch, et son supérieur, le glacial Narraway, sont convoqués de toute urgence au palais de Buckingham.

L’impensable vient de se produire : un crime barbare a été commis sur la personne d’une prostituée, retrouvée au petit matin dans un placard. La jeune femme était « invitée » à une fête très privée donnée par le prince de Galles…

Le coupable doit être désigné et l’affaire étouffée au plus vite, avant que le scandale ne s’ébruite hors du palais, au risque de mettre la Couronne en péril…

Critique : 
Bienvenue à Buckingham Palace ! Sa salle du trône, ces cuisines démesurées, ses kilomètres de couloirs, sa multitude de larbins et de laquais, ses nombreux placards dont un possède une prostituée morte, égorgée et les entrailles sorties sur les draps blancs et immaculés (par derrière)…

Un cadavre dans le placard de la reine Victoria ?? Une prostipute égorgée comme au bon vieux temps de l’ami Jack ? Hé oui !

Son Altesse Royale le Fils de la Reine a invité 4 hommes (et leurs épouses) afin de discuter et mettre au point une ligne de chemin de fer qui relierai Le Caire au Cap et, afin d’égayer une soirée, ils se sont fait livrer – non pas de pizzas – des prostituées en provenance d’un bordel. Et boum, on en retrouve une refroidie dans un placard à linge !

— La pauvre fille, on l’aurait trouvée dans le placard à linge, répondit Narraway.
Le chef de la Special Branch avait le visage dur, émacié, et un regard si sombre qu’il paraissait noir dans la pénombre du cab. Puis, avant que Pitt n’ajoute quoi que ce soit, il précisa :
— Dans l’un des placards à linge du palais de Buckingham.

Pitt, toujours à la Special Branch va devoir marcher sur des oeufs afin de trouver le coupable sans commettre d’impair (lui qui n’en porte pas, d’imper).

— Chacun d’entre vous était avec une femme différente ?
— Cela va de soi ! répliqua sèchement le prince, le visage empourpré.

Cet aventure revient un peu à mes premiers amours, c’est-à-dire une enquête criminelle avec un morceau de viande froide bien saignante. Même si la politique n’est jamais loin quand on doit enquêter dans le palais de Buckingham où trône un fils de reine, ce n’est pas ce qu’il y a de plus facile.

J’ai aimé le petit côté huis-clos de l’affaire puisque nous sommes au palais et que nous le quittons pas. Les circonstances du meurtres sont impossibles à deviner et malgré le fait que nous n’avons que 4 suspects potentiels dont 1 a un alibi, la tâche n’est pas aisée.

Pourtant, j’avais deviné une chose à laquelle Pitt n’avait pas pensé. Le diable se cache dans les détail, mais malgré cette illumination (qui était bonne mais pas pour la raison que je pensais) et malgré le fait que j’avais mon suspect et que j’avais bon, jamais je n’ai immaginé le mobile une seule seconde.

Chapeau, c’était rondement mené – malgré quelques petits passages plus lents – et lorsque nous pensons que tout est résolu, et bien non !

Malgré la multitude de personnages, on les différencies bien, surtout un, que j’ai détesté d’emblée.

Un seul regret : pas de Charlotte menant l’enquête puisque nous sommes à Buckingham, mais Gracie, leur petite bonne, aura les honneurs de cette aventure et, ma foi, elle ne démérite pas.

Quand à notre Pitt, il a une sacrée paire de couilles bien accrochées parce que oser dire ce qu’il a dit, à cette époque où les rois et reines étaient tout puissant, fallait en avoir des grosses !

Parce que le roman ne se contente pas de vous faire découvrir le palais au travers d’une enquête, non, il est aussi une critique assez virulente sur les petits jeux qui s’y déroulaient.

Les gens avaient beau péter dans de la soie, ils étaient souvent plus vils que ceux qui vivaient dans les caniveaux. Et comme disait Pitt, on trouve des caniveaux dans les endroits les plus inattendus.

— Espèce d’incapable ! lança-t-il d’une voix rageuse. Mais pour quoi vous prenez-vous pour vous adresser sur ce ton condescendant au futur roi d’Angleterre avec votre pudibonderie d’ouvrier. Avez-vous idée de la façon dont vous vous êtes ridiculisé ? On attend pas de vous un comportement de gentleman, mais que vous ayez au moins la présence d’esprit de garder vos jugements moraux pour vous même. On voit bien que vous venez du caniveau, là où, je suppose, vous passez le plus clair de votre temps.
— Mais vous savez, ajouta Pitt, ses yeux dans ceux de Dunkeld, on trouve des caniveaux dans les endroits les plus inattendus.

Ceux qu’elle avait admiré n’étaient en fait ni plus ni moins malins ou courageux qu’elle. Le palais était bien comme partout ailleurs, un lieu de bassesses et d’ambitions, où l’on jouait avec la vérité pour sauver sa peau.

En plus de tacler la monarchie, les nobles et certains riches qui auraient vendu père et mère pour posséder un titre, le roman nous parle aussi de la colonisation de l’Afrique, de certains pays qui ont déjà beaucoup et qui en veulent encore plus, quitte à écraser les habitants.

Et eux, ils n’avaient pas d’armes à feu, contrairement à nos pays dits « civilisés ».

— La musique de chambre, tant que vous voulez, mais ne réduisez pas les tam-tams au silence sous prétexte que vous n’y comprenez rien, Mr. Narraway. Les mêmes qui jouent du violon possèdent des armes à feu, alors que ceux qui jouent du tam-tam n’en ont pas.

Un excellent moment de lecture.

Challenge « Thrillers et polars » de Canel (2014-2015), le Challenge « Polar Historique » de Sharon, Challenge « XIXème siècle » chez Netherfield Park, le Challenge « Victorien » chez Arieste et, last but not leaste, d’une LC chez Bianca.

29 réflexions au sujet de « Buckingham Palace Gardens : Anne Perry [Charlotte et Thomas Pitt 25] »

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  2. les polars historiques, c’est pas trop ma tasse de thé. Mais, les chroniques d’une belette, c’est totalement ma pinte de Chimay. Tu me ferais même regretter de ne pas lire ce genre de romans tant tu sembles prendre ton pied avec les grosses couilles de Pitt.

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    • Je sais que les polars historiques ne sont pas ton verre de thé, ni ta tasse de Chimay Bleue… mais j’aime quand tu me lis, grand fou ! (je sors).

      Pitt avait ses grosses couilles, parce qu’il en fallait à cette époque pour oser faire comprendre au futur Edouard VII (ou 8, je sais pu) qu’il était un crétin fini ! 😆

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  3. J’adore ton intro ! C’est vrai que Gracie ne démérite pas, elle a l’esprit affutée la petite 😉 Un très bon cru pour moi car même si l’un des coupables est facilement trouvable, pour le second elle m’a eu !

    Aimé par 1 personne

    • Merci ! Je cherche le plus souvent possible à faire une intro drôle ou accrocheuse.

      J’adore Gracie et la place qu’elle a pris au fur et à mesure des romans. Mais j’ai pas envie qu’elle quitte les Pitt lorsqu’elle va se marier.

      Oui, pour l’Afrique, je pensais à une épouse jalouse… bluffée !

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