Titre : Disparu en mer
Auteur : Graham Hurley
Édition : Gallimard – Folio Policier (2004)
Résumé :
La police de Portsmouth ne sait plus où donner de la tête : délinquance galopante des banlieues démunies, trafic de drogue solidement incrusté, dégradations diverses dans le quartier huppé de Port Solent, occupent à temps plus que complet des effectifs nettement insuffisants.
Aussi quand la fille de Stewart Maloney vient signaler la disparition de son père, personne ne s’alarme vraiment.
L’inspecteur Faraday décide de mener l’enquête tandis qu’un voilier engagé dans une course perd plusieurs de ses hommes au cours d’une terrible tempête.
Critique :
Faraday… Ce nom me dit quelque chose… Ça parlait d’une cage et cela n’avait malheureusement rien à voir avec un spectacle classé X.
Au temps pour moi, le Faraday d’ici n’a rien à voir avec l’électricité et la fameuse cage… C’est un inspecteur de police à Portsmouth.
Son rôle n’est pas de résoudre des meurtres, mais les vols et les incivilités qui règnent dans la ville côtière.
Notre inspecteur est veuf, cultivé, sa passion est l’ornithologie, c’est pas un stressé, il pourrait monter en grade mais il s’en moque. Faraday est aussi le père d’un grand garçon de 22 ans, sourd, muet, et qui veut voler de ses propres ailes, maintenant.
— Parfait, déclara Bevan avec un hochement de tête. C’est bien ce que je leur ai répondu. Je leur ai dit que vous étiez un loustic retors et difficile à manœuvrer et que vous étiez bien là où vous étiez. C’est justement le genre de truc qu’ils ne comprennent pas. Ils s’accommodent fort bien de la malhonnêteté et de l’incompétence, mais ils sont largués avec les types dans votre genre. Ils y voient tout de suite un manque d’ambition et ça, c’est une chose qui les dépasse. Vous connaissez le onzième commandement ? Sois le meilleur. Hardi, petit, et te mouche pas du coude. »
Oubliez les courses-poursuites haletantes, vous seriez frustré. Mais si vous cherchez un roman policier plus profond, avec des personnages bien détaillés, bien présentés, avec leurs défauts, leurs qualités, leurs soucis, leur vie de famille compliquée, ou pas, des journalistes retors, des flics ripoux ou véreux, un brin de cynisme, et bien, vous avez ouvert le bon roman !
— Je peux défendre chacun de ces articles, lança-t-elle avec fougue.
— Non, vous ne pouvez pas, ma jolie. Et vous savez pourquoi ? Parce que ces histoires ne sont pas vraies. Les gens de votre espèce n’aiment que les gros titres, pas la réalité, pas la merde dont nous écopons. Vous voulez de l’émotion et du sensationnel. Vous voulez des veuves et des orphelins. Quand vous n’en trouvez pas, vous vous rabattez sur nous. Vous péchez par imprudence et paresse, et vous n’avez pas la moindre idée des dégâts que vous occasionnez.
Si, dès le départ, on plonge dans le vif du sujet avec une petite fille qui vient déclarer la disparition de son papa, il faudra dépasser la page 100 avant que ce dossier n’arrive sur la table de Faraday.
Attention, on ne peindra pas la girafe en attendant, nous bosserons sur un trafic de drogue, arrêterons des dealer, un meurtrier, négocierons avec des indics et interrogerons des suspects.
Le mouchard était à l’inspecteur de police ce que le chien est à l’aveugle.
Pas eu le temps de m’ennuyer durant ma lecture, j’ai dévoré le roman en deux jours à peine, tant je voulais savoir ce qui s’était passé. De plus, j’ai apprécié les personnages, ni tout blanc, ni tout noir, mais réalistes.
Rendons justice à la plume de l’auteur : ce n’est pas du Mozart, ni du Bach, mais il sait plonger son lecteur dans l’ambiance marine avec des termes propre à la navigation, sans compter ses descriptions entre les habitants des quartiers chics et ceux des ghettos qui souffrent de la crise et tirent le diable par la queue. Les distinctions sont flagrantes.
La plupart des mouchards de Winter seraient morts d’embolie mondaine en franchissant la porte. [En parlant d’un bar chic]
Faraday s’étonna tout haut de la violence des contrastes sociaux. Ça faisait des millions et des millions de livres sterling, tous ces voiliers et ces cabin-cruisers amarrés à une encablure d’un des quartiers les plus défavorisés du Royaume-Uni. Des boutiques de bibelots vendaient des bouquets de fleurs séchées à 60 livres pièce quand à cinq cents mètres de là des gosses n’avaient pas les moyens de se payer une paire de souliers neufs.
On ne file pas à 20 nœuds durant cette affaire, mais on prend l’air du large et la vitesse de croisière est bonne car les vents sont avec nous et la plume de l’auteur glisse sur les pages comme la coque d’un voilier sur les vagues.
De l’avis de certains de ses collègues, Winter avait élevé la duplicité et l’habileté verbales à une forme d’art, enregistrant une série de résultats stupéfiants, mais Faraday n’en considérait pas moins le bonhomme comme une insulte au métier et la preuve vivante du danger de corruption guettant la fonction policière.
Quant à la pêche au coupable, ce ne sera pas une partie de plaisir, notre inspecteur devra souvent relancer sa ligne, les budgets pour la police étant réduit à peau de zob !
— Malheureusement, il ne s’agit pas de la vérité, mais d’argent.
Et puis, si Faraday a un petit coup de mou dans les voiles, il a la sagacité et la ténacité d’un Columbo, ce qui fait qu’on reprendra vite du vent dans les voiles.
Quand on croit que tout est plié, ça rebondit ! Un coup de barre ? Faraday et ça repart !
Un roman agréable, pas ennuyeux, des personnages bien balancés, des décors grandeur nature, une atmosphère particulière, du réalisme mariné dans du cynisme… Je songe bien vite à remonter sur le pont avec l’inspecteur Faraday !
— Éliminez ce qui est vraiment impossible, dit-il à Bevan, et c’est dans tout le foutoir restant que vous trouverez la vérité.
— Éliminez ce qui est vraiment impossible, répéta-t-il en grognant, et il ne vous restera rien du tout.
— Vous m’avez accordé sept jours, monsieur, lui rappela Faraday.
Challenge « Thrillers et polars » de Sharon (2015-2016), « A year in England » chez Titine, Le Mois du Polar chez Sharon (Février 2016) et Le « RAT a Week, Winter Édition » chez Chroniques Littéraires (432 pages – 1225 pages lues sur le Challenge).
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Je n’ai pas trop le pied marin mais bon… J’emmènerai de l’alcool de menthe 😉
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Le nom de l’auteur me dit quelque chose. Ça a l’air pas mal
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C’est super ! Enfin, je trouve… profond, des personnages de flics travaillés.
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parfois on en demande pas plus 🙂
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Oui, tu penserais t’emmerder, tu te dis qu’avec si peu tu vas te faire chier comme un rat mort, et bien non ! Tu kiffe à donf ! La profondeur dela chose, c’est important…
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dans quel domaine? mouarf !
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Dans tous et en particulier dans celui auquel tu penses, cochonne !!
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je suis l’innocence même !!
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Aussi innocente que moi !
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of course! 😉
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Je le savais !! 😛
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Il pourrait peut être me plaire…
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Profondeur scénario, personnages, un chouette roman noir aux goût d’embruns salés !
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Je note
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Ramassage des copies dans 10 minutes !
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😀 ! attendez! 10 minutes! c’est pas assez!
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Terminé ! Jetez les feuilles au sol, je vais les ramasser ! mdr
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Il est quelque part dans ma MEAL. J’ai regardé la série télé française qui en a été adapté, avec Jean-Marc Barr dans le rôle de Faraday, l’action est transposée au Havre.
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« MEAL » Montagne Énorme À Lire ??
Oh, une série télé ? Je savais pas, mais c’est merdique de transposer le tout en France !
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Presque : Mont Everest à lire.
Oui, je confirme, c’est merdique, même si Bruno Solo fait de gros efforts en adjoint de Faraday.
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Bruno Solo ?? N’en jetez plus ! :((
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C’est bien pour cela que je parle de « gros efforts ». J’ai du mal à trouver autre chose à dire sur sa prestation.
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Je me disais bien… mdr
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excellent belette ! comme toujours ….bon je vais peindre la girafe 😉
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N’en fous pas partout sur moi !
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Je vais essayer 😜
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Merci !
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MMMhhh ça pourrait me plaire….La mer, je suis impatiente de la retrouver….alors une enquête autour, ça me branche bien! 😉
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Et tu vogueras sur la mer déchaînée !
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