Titre : Il est mort les yeux ouverts
Auteur : Robin Cook (L’Anglais)
Édition : Gallimard-Folio Policier (1989)
« On ne meurt que deux fois » dans l’édition de la Série Noire
Résumé :
Un soir, dans Londres, le cadavre d’un vieil ivrogne est découvert avec les membres brisés et plusieurs marques de sévices à la tête.
Cette affaire banale n’intéresse guère la police criminelle qui la confie au narrateur anonyme, un enquêteur de la section A14, le service des décès non éclaircis. La victime s’appelait Staniland. Il tenait une sorte de journal de bord et s’enregistrait sur cassettes.
Grâce à ces documents, le narrateur va s’imprégner de la personnalité du mort et côtoyer ses anciennes fréquentations pour tenter de remonter la source du crime. Il est mort les yeux ouverts est le récit d’une errance les ténèbres.
L’enquêteur progresse à l’aveugle mais avec obstination dans sa quête, vers un dénouement inéluctable.
Dans chaque confession de Staniland, c’est une part de sa vie que dévoile Robin Cook.
Un livre d’une noirceur absolue, comme Cook lui-même, l’un des écrivains britanniques majeurs de sa génération.
Critique :
Comme notre sergent sans nom de l’Usine (Section A14 – le service des décès non éclaircis) le dit si bien « C’est une affaire dans laquelle il faut extraire la vérité petit à petit, et pas taper dessus avec une matraque ».
Je ne le savais pas mais ce roman est le premier consacré à l’Usine et moi, bien entendu, je les ai fais dans le désordre.
Il fallait tout de même oser créer un sergent de police atypique et ne pas lui donner de nom ! Et ça marche puisque je suis attachée à ce sergent qui enquête à son aise mais ne lâche rien !
Ici, un homme est mort, tabassé à mort. Charles Staniland, 51 ans. C’était un alcoolique qui vivait dans une maison délabrée, et, au travers de ses récits qu’il a laissé ou des cassettes audio qu’il a enregistré (l’ancêtre du CD), notre sergent va en apprendre plus sur sa vie et remonter la piste patiemment, en tirant sa crampe de temps en temps.
— Tu as été aveugle jusqu’ici. Tu n’as pas découvert ce qu’est la passion. Tu as eu beaucoup d’hommes, mais tu n’as pas vraiment pris de plaisir avec eux.
— Tu n’es pas loin de la vérité.
— Tu as déjà eu un orgasme ?
— J’en ai entendu parler. Je ne crois pas que j’en aie déjà eu un.
— Si tu en avais eu un, tu l’aurais su. Ça se pourrait cette fois-ci.
— Bah, tiens.
Ces documents, notre sergent va nous les faire découvrir en même temps que lui et notre enquêteur acharné à découvrir la vérité va s’imprégner de la personnalité du mort, côtoyer ses anciennes fréquentations, son ex-femme, sa maîtresse pour tenter de faire toute la lumière sur ce crime atroce.
Cet homme était une plaie ambulante, la souffrance incarnée. La remarque de cette inconnue était absurde : demander à Staniland d’éprouver des regrets ou des remords de ce qu’il était, ça équivalait à dire à un homme atteint d’un cancer parvenu à sa fin qu’il avait l’air malade.
Si j’ai aimé retrouver le style d’écriture de Cook, mes préférés de la série resteront « Les mois d’avril sont meurtriers » pour son humour noir qui m’avait fait rire et le magnifique « J’étais Dora Suarez » qui culmine très haut.
Il secoua la tête ; elle tremblota comme une huître au bout de la fourchette d’un pochard.
Celui-ci est moins violent que les deux autres sus-nommés, il y a moins de sang et pas de morceaux de cadavres qui trainent partout…
Malgré tout, n’allez pas croire que vous allez faire une ballade agréable !
Que nenni ! Durant l’enquête de notre sergent sans nom, vous allez découvrir un pan de la ville de Londres qui ne figure pas sur votre guide du Routard habituel (uniquement sur l’édition limitée « Bas-fond ») car ici, on côtoie la misère humaine dans toute sa splendeur !
Le livre aurait pu s’intituler « Ballade dans les ténèbres » tant notre sergent va progresser à l’aveugle, sans trop savoir où il va, interrogeant tout le monde qui a côtoyé le mort et même de ceux qui ne le connaissaient pas dans le but de trouver un indice.
La plume de Cook est acide, sa peinture de l’Angleterre des années 80 n’est pas tendre, il vous promène dans les lieux de misère mieux qu’un tour-operator et il vous déposera à la fin en vous plantant là, dans une chambre misérable, pas gêné de vous abandonner dans ce lieu où vous n’auriez pas mis les pieds de votre plein gré.
Un roman noir qui baigne dans les ténèbres, sans rayon de soleil, juste un plan-cul pour donner un peu de plaisir à notre sergent sans nom durant ses investigations.
Une enquête qui pourrait passer en second plan tant le reste de l’histoire est plus importante grâce à ses personnages caractériels et avec des cases en moins !
Robin Cook l(anglais) est assurément un grand monsieur du roman noir anglais et commencer par ce roman pour le découvrir est un bon plan, assurément !
Ensuite, faut lire impérativement les trois autres, dont 2 sont magistraux !
— Trouve-moi le carrier, Watson, dit le médecin en ricanant. Trouve-moi la masse, hein ? Moi de mon côté je vais m’occuper des cheveux et du groupe sanguin.
Il me mit en rogne.
— Imaginez que vous ayez un jour une petite amie de trop, docteur, dis-je, et que l’amant jaloux vous tabasse à mort. Ou bien, pas une petite amie. Un petit copain.
— Dites donc, j’espère que vous n’insinuez pas…
— Et imaginez-vous, la police, en train d’imiter Sherlock Holmes, penchée sur vos restes…, moi et votre assistant, là, avec toute la sagesse du monde sur sa figure et le mégot éteint au bec.
Challenge « Thrillers et polars » de Sharon (2015-2016), le Challenge « La littérature fait son cinéma – 4ème année » chez Lukea Livre et Le Mois anglais 2016 (Saison 5) chez My Lou Book et Cryssilda.
Ping : Challenge Thriller et polar – session 2015-2016, bilan final | deslivresetsharon
Ping : Bilan Livresque Mensuel : Juin 2016 | The Cannibal Lecteur
Ping : The English Month Is End !! Oh Fuck ! – Bilan [Juin 2016] | The Cannibal Lecteur
Donc plusieurs bons livres ….. ça me va très bien!
J’aimeAimé par 1 personne
Cook est un grand cuisinier du roman noir !
J’aimeJ’aime
j’ai un retard de ouf, désolée cocotte 😦
Tu es une des rares à ressortir des « vieux dossiers » et ça j’aime 🙂
J’aimeAimé par 1 personne
Si tu voyais le mien dans mes lectures, mes séries, mes réponses aux comms… je suis plus !! J’aime ressortir des vieux dossiers, ça change ! 😉
J’aimeJ’aime
J’adore cet auteur! Et je n’ai même pas lu ce premier volume de l’enquêteur sans nom de l’usine. Il va falloir que je remédie à cela sans tarder.
Un auteur très noir, comme je les aime!
J’aimeAimé par 1 personne
Heureusement que c’est le premier parce qu’à la fin… contente qu’il y ait une suite et que je l’ai déjà lue !
Un bon petit noir corsé !
J’aimeAimé par 1 personne
J’aime bien les bons plans lecture! 😉
Et peuchère quelqu’un lui ferme à un Moment ses yeux???Allez j’ai compris je sors…..mdr
J’aimeAimé par 1 personne
Oui, on les lui ferme, mais bon, ça allait, juste amoché par des coups, mais pas découpé en morceau !!
Sors pas, reste qu’on se marre !
J’aimeAimé par 1 personne