Titre : Un hiver de glace
Auteur : Daniel Woodrell
Édition : Rivages Thriller (2007) – Payot et Rivages (2011)
Résumé :
Jessup Dolly s’est éloigné au volant de sa Capri bleue sur la route creusée d’ornières en abandonnant à leur sort ses trois enfants et une épouse qui n’a plus toute sa tête. Il a promis de revenir avec un sac bourré de billets.
Or, Jessup n’est jamais revenu. Dans la maison isolée, les placards sont vides et il fait froid. Ree, l’aînée âgée de seize ans, veille comme elle le peut sur le reste de la famille.
Elle ne tarde pas à apprendre que son père a bénéficié d’une mise en liberté conditionnelle moyennant une hypothèque sur sa maison et ses terres. S’il ne se présente pas au tribunal le jour du jugement, les Dolly seront sans toit, au coeur de l’hiver.
Alors, telle une héroïne de Dickens, Ree prend la route et affronte la neige, la nuit, le froid, et surtout l’hostilité des autres membres du clan Dolly qui n’aiment pas les questions. En quête de son père, ou de son cadavre.
Peut-être est-ce effectivement un cadavre qu’elle cherche, car Jessup était « le meilleur fabricant de blanche » du coin et sa disparition doit être liée à ce douteux trafic.
Critique :
♫ Tombe la neige, impassible manège ♪ Vous ne mangerez pas ce soir ♪ Nous crient nos vides placards ♪
Je devais être royalement inspirée pour lire ce roman qui a toutes les ambiances d’un Dickens, juste après avoir lu un Dickens.
Dans le genre « misère sociale », j’ai fait coup double, l’élément fantastique en moins.
Ce doit être l’effet Noël : je lis des romans noirs, sombres et désespérants !
Si Ree Dolly, 16 ans, avait su chanter, elle aurait pu hurler, sur ce soyeux tapis blanc déprimant : « Papaoutai » car papa parti et s’il ne revient pas à temps pour sa convocation au tribunal, on viendra leur saisir leur bicoque et leurs maigres possessions. Ils se retrouveront dehors, comme des chiens.
Papa Jessup, sa chanson préférée, c’est celle de Renaud « La Blanche ». Non content d’en consommer, c’est surtout la fabriquer son taff, et il paraît qu’il excelle dans cet art.
Il excelle aussi dans l’art de se faire mettre en taule et de laisser sa famille se démerder toute seule.
— C’est bien d’avoir des balloches, Sonny, mais faut pas les laisser te rendre couillon.
La pauvre Ree s’occupe donc de ses deux petits frères, de sa mère qui à la tête qui bat la campagne, vit dans une baraque qui se déglingue, a peu d’argent pour faire les courses, c’est l’hiver, et dans les Ozark, l’hiver, ça rigole pas !
Cerise sur le gâteau, Ree est issue de cette famille Dolly dont tous les casiers judiciaires de ces membres, mis bout à bout, doivent faire dans les 20 km de méfaits en tout genre.
Ici, les gens vivent dans des roulotte, dans des maisons peu modernes, tout le monde se connait, et au travers des recherches de Ree, l’auteur nous dressera des portraits de paumés profonds, de délinquant, de cousins au fort taux de consanguinité, de jeunes en désespérance, paumés, avec pour tout avenir, rien de bien folichon à l’horizon, si ce n’est le trafic de drogue, ou sa consommation, le tout avec de l’alcool pour faire descendre le tout.
Si ça c’est pas du Dickens qui aurait bu un coup avec Victor Hugo !
Toutes ses douleurs s’agrégèrent pour former un chœur qui chantait la souffrance dans sa chair et son esprit.
Pourtant, Ree, elle en a dans la culotte ! Une sacrée paire de couilles, même, pour aller oser interroger des membres de sa famille, proche ou parente, pour tenter de savoir où a disparu son père, dans quelle combine il est allé se foutre, dans quel labo il est en train de fabriquer de la Blanche.
C’est court, c’est 180 pages de sombritude sur fond blanc immaculé, ce qui fait mieux ressortir le sang sur la neige. Et la famille, c’est pas toujours ce qu’on a inventé de mieux.
— Le sang, ça compte pour du beurre pour le grand homme ?!! Hein ?!! Eh bien, vous pouvez lui dire de ma, part, au grand homme, que je suis souhaite une longue vie pleine de vide, à part le hoquet jusqu’à la fin de ses jours ! Vous lui direz de la part de Ree Dolly !!!
L’omerta règne dans ces immensités recouvertes de neige et il lui faudra plus que du courage pour trouver des réponses à la disparition de son père et essayer de sauver sa famille de l’expulsion.
Une plume incisive, des descriptions précises, sans pour autant en abuser, un décor planté avec promptitude, nous donnant l’impression d’y être pour de vrai, un récit glauque, mais pas pathétique, un récit fort, des personnages qui marquent.
Des pins dont les branches basses s’étalaient au-dessus de la neige fraîche formaient pour l’esprit une voûte plus solide que n’en pourraient jamais créer prie-dieu et chaires.
Un vrai roman noir comme je les aime, sombre, profond, comme l’Amérique qu’il décrit, le tout sur un épais tapis neigeux, qui ne rend pas les choses plus faciles.
Les mots alors n’étaient plus que l’expression d’une exigence vorace et les paroles requises prononcées d’une voix sourde, parfois avec un tel accent de vérité qu’il lui arrivait même d’y croire de tout son cœur jusqu’à ce que le halètement final se fasse entendre, sans fard et que l’homme se mette à chercher des yeux ses bottes sur le plancher.
♫ Tout est blanc de désespoir, Triste certitude ♪ Le froid et l’absence ♫ Cet odieux silence ♫ Blanche solitude ♪
Challenge Thrillers et Polars de Sharon (2017-2018) et le challenge US (2017-2018) chez Noctembule.
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Je l’ai mis dans mon panier en livre d’occasion à l’achat. C’est trop vraiment tentant. 🙂
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Il est super, je l’avais acheté d’occase aussi, j’en achète souvent à moitié prix, ça coûte moins cher.
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Bonne Année à toi belette 🙂
Même si j’ai pas beaucoup de place, tant pis, un livre d’occasion de 200 pages me coûtera moins cher qu’en le téléchargeant. Alors je fais des achats groupés de la même librairie et hop je commande et un seul frais de livraison lol…. Ne perdons pas le nord tout de même. Surtout venant de Bruxelles 😆 Ma PAL ainsi augmente….pas grave 🙂 Entre Blaye et Bordeaux, faut juste pas que je l’oublie sur la table de Blaye pour le lire à Bordeaux, cela ne le ferai pas évidemment 🙂
Bises et à plus tard au détour de nos blogs 😉 Geneviève
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Si tu voyais ma PAL, tu tomberais à la renverse !! Heureusement, une partie est en numérique, ça tient moins de place et mon mari ne devra pas étançonner les murs pour éviter que tout ne s’écroule. mdr
Bordeaux ? Santé !! Même si eux aussi foutent des tas de saloperies dans leur vin, je le bois pour oublier les merdes qu’il y a dedans. Bisous et bonne année 2018.
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non mais ça alors !! j’avais noté ce livre sur mes tablettes lors de sa sortie et je l’ai complètement zappé !! merci pour cette piqûre de rappelle ! ton avis me donne encore envie de le découvrir
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Puisque tout le monde me pique aussi de tout ce que je n’ai pas encore eu à lire, je me pique de piquer aussi !
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Daniel Woodrell est un grand, un très grand. A lire absolument la mort du petit cœur, ou la fille aux cheveux rouge tomate. et puis tous les autres qui sont presque tous chez Rivages.
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La mort du petit coeur est dans ma biblio !! Je vais suivre tes conseils 😉
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oh punaise…encore un livre noir bien bien noir…mais il me semble plus optimiste que les autres pour le coup….
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Noir sur fond blanc, il y a de la neige ! 😀
Oui, il y a de l’optimisme dans le fond !
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c’est l’effet de noel….le petit optimisme….;)
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Pour Noël, je vous mettrai des pères Noël sexys ! Ça remonte le moral.
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je serai presente….lol
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Quoi ? Que 4 étoiles ? Je m’insurge, votre honneur ! Magnifique plume de saison d’ailleurs, que celle de Daniel Woodrell. Dans le style, il y a je trouve beaucoup de similitudes avec Franck Bouysse …
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Attention, un juge en France hurlera si tu lui balances du « votre honneur »… Président est le bon terme, je pense.
Mais puisque le roman est américain, allez va, appelle-moi votre honneur ! 😀
4 étoiles, c’est du tout grand déjà !! Le 5 étoiles est pour ZE BIG coup de coeur.
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Hummm… C’est glauque, non? 🤔 Encore une famille parfaite comme je les zaime!!! 🙃 Ça me rappelle trop la vraie vie des gens que je vois ou que je connais… Pour m’évader je n’hypothèque pas ma baraque et je ne vends pas mes enfants encore en vie sur le marché de l’organe d’occasion du Darknet ! Je lis des zhistoires différentes! 🤨
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Oui, c’est glauque, je dois avoir un faible pour le glauque, qui est plus proche de la réalité que les Bisounours ou les rômans d’amûr !
Moi je vends les enfants des autres sur le Dark Web et si tu es intéressée, j’ai des lots de reins pas cher du tout !
Oui, je sors, et je précise aux mauvais penseurs que c’est pour rire !!
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Tu me fais rire toi 😆
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On me dit souvent ça… 😆
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Pas lu mais j’ai vu le film !
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Moi, c’est le contraire 😀
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Celui-là, je l’ai !
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Papa Noël ne devra rien faire, alors, si ce n’est te pousser à le lire 🙂
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C’est déjà bien.
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Est-ce que papa nowel a déjà fait le job, parce que papa nowel perd la mémoire !
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Papa Nowel l’a fait,pas de souci ! 😉
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Papa Nowel est un super gars !
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Oui ! 😉
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Quel contraste entre la magie de Noël et tes lectures noires… Tu ferais un bon cas pour le Dr Reed… 😊 par contre, je me moque, mais je note le nom du livre quand même 😁
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Le dr Reed peut venir m’ausculter quand il veut !! Avec le beau Morgan… rhâââ lovely.
J’aime plus Noël, je dois me venger en lisant du noir, qui ne me fait pas broyer du noir, je précise.
Note bien 🙂
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Mais comment fais-tu pour dénicher tous ces romans noirs ? Quand j’en cherche un, je tombe souvent sur des daubes ! 😄
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Je dois avoir des informateurs secrets, ou la liste des grands auteurs de Noirs. 🙂
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Ça doit être ça !👍🏻
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Mais comme je suis pour le partage, je te donnerai les bons titres à lire, si ta PAL est d’accord ! mdr
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Qu’elle soit d’accord ou pas, c’est moi qui commande, nan mais oh !
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Ça doit être ça !
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