Ce lien entre nous : David Joy

Titre : Ce lien entre nous

Auteur : David Joy
Édition : Sonatine (26/03/2020)
Édition Originale : The Line That Held Us (2018)
Traduction : Fabrice Pointeau

Résumé :
Caroline du Nord. Darl Moody vit dans un mobile home sur l’ancienne propriété de sa famille. Un soir, alors qu’il braconne, il tue un homme par accident.

Le frère du défunt, connu pour sa violence et sa cruauté, a vite fait de remonter la piste jusqu’à lui. Un face à face impitoyable s’engage alors.

Critique :
Caroline du Nord, les Appalaches, une de mes destinations régulières en littérature.

La Nature est grande et belle, encore un peu, on verrait les petits papillons gambader gaiement dans ces paysages bucoliques…

On aurait même envie de chantonner ♫ promenons-nous dans les bois ♪ avant que le chasseur ne nous tire dessus…

Oublions le bucolique, nous sommes dans un roman de Davis Joy et jusqu’à présent, ce n’est pas son fond de commerce, les petits papillons.

Ses personnages traînent toujours derrière aux une vie de merde absolue, des pères alcoolos, des torgnoles reçues ou des coups de ceintures, le tout dans des cabanes qui ferait passer le moindre poulailler du fond de votre jardin pour une demeure de patron de Cac40.

Nous partons sur une histoire vieille comme le Monde : une vengeance… Darl Moody a confondu Carol Brewer avec un sanglier… Entraînant son pote Calvin avec lui dans cette merde, il lui demande un coup de main pour l’enterrer ni vu, ni connu…

Dwayne, le frangin de Carol l’a mauvaise et il va chercher les coupables de la disparition de son frère. Je vous le dis de suite, ça va chier ! Non, ça va saigner !

Des liens, il y en a partout dans ce roman : un lien fraternel entre Dwayne et son frère handicapé, Carol, qu’il a toujours protégé; un lien fraternel aussi entre Darl et Calvin, qui, sans être frère, sont potes depuis toujours. Un lien amoureux aussi, entre Calvin et Ange, sa copine. Le tout tissant une trame épaisse qui donne au roman une atmosphère sordide, noire, lourde.

Vous qui lisez ce roman, gardez-vous de porter tout jugement sur l’un ou l’autre, car, malgré les apparences, je n’ai jamais réussi à en détester l’un plus que l’autre, à en cautionner un ou à en condamner un autre. Impossible. Chacun a ses motifs pour agir ainsi et même la scène la plus horrible a ses circonstances atténuantes.

Ailleurs, ça ne marcherait pas, mais dans les Appalaches, dans ces petits trous du cul paumés de l’Amérique, chez ces pauvres gens qui se sont battus toute leur vie pour quelques dollars, c’est presque normal. Ici, la loi ne s’applique pas !

L’action est présente, mais c’est le côté psychologique qui est le plus important et c’est pour lui que ce roman vaut la peine d’être découvert.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (juillet 2019 – juillet 2020) – N°212.

45 réflexions au sujet de « Ce lien entre nous : David Joy »

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  6. Je me disais aussi que Belette qui lit des romans avec des papillons qui gambadent… non mais j’ai cru t’avoir perdu là !!! Pffffiou, c’te frayeur !!!
    Bon, alors moi ça me plait bien quand le psychologique prend le dessus !

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  7. Quand j’ai vu le titre j’ai cru que c’était un truc sado-maso tendance bondage ( d’ailleurs to bond = lier en anglais) et quand j’ai lu ton analyse je me suis dit que je n’étais pas si loin… car un conflit repose toujours sur la responsabilité de celui qui l’initie et aussi de celui qui l’accepte et l’alimente (le truc que les mères de deux enfants et plus savent!). Il n’y a pas de masochiste sans sadique prêt à jouir avec lui… et pas de ligoteur sans ligoté!🙄

    Donc si tu n’arrives pas à départager les personnages de ce bouquin c’est parce que pour une fois l’auteur est capable de sortir des schémas US manichéens à souhait qui veulent qu’il y ait un gentil pur innocent et génial… et en face un gros salaud de vilain pervers et méchant ! C’est donc déjà un gage de qualité un auteur qui ne prend pas son lecteur pour un gamin aussi neuneu que lui!!! 😬

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    • Heu les filles! Je fais une faute de frappe (i et o sont côte à côte sur mon minuscule clavier) et personne ne la voit! C’est « to bind » pour lier en anglais! Bond c’est le participe passé… ou l’agent secret!😬

      Aimé par 2 personnes

    • En effet, pas de tout bon d’un côté et d’un gros méchant de l’autre, le bon a tué accidentellement mais a enterré le gars discretos et le méchant bas de plafond adorait et protégeait son frère handicapé mental.

      Le comble du sadisme étant le masochiste qui demande à un sadique « Fais-moi mal » et le sadique qui lui répond, avec un sourire « NOOOOON »…

      Non, l’auteur ne nous prend pas pour des débiles qui n’aiment que la dichotomie dans les personnages. J’absous certains auteurs d’y avoir recours, mais bordel de dieu, jamais dans un roman noir !!

      Belle analyse… j’ai eu une petite soeur quand j’étais ado…. pffffffffffffffffffffffffff

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