La cité de larmes : Kate Mosse

71-nktnlznl._ac_ul600_sr381600_

Titre : La cité de larmes

Auteur : Kate Mosse
Édition : Sonatine (21/01/2021)
Édition Originale : The City of Tears (2020)
Traduction : Caroline Nicolas

Résumé :
1572. Depuis dix ans, les guerres de Religion ravagent la France. Aujourd’hui, enfin, un fragile espoir de paix renaît : Catherine de Médicis a manœuvré dans l’ombre et le royaume s’apprête à célébrer le mariage de la future reine Margot et d’Henri, le roi protestant de Navarre.

Minou Joubert et son époux Piet quittent le Languedoc pour assister à la cérémonie. Alors que la tension est déjà à son comble dans les rues de Paris, on attente à la vie de l’amiral de Coligny. C’est le début du massacre de la Saint-Barthélemy. Précipités dans les chaos de l’Histoire, Minou et Piet sont sur le point de prendre la fuite quand ils découvrent la disparition de Marta, leur fillette de sept ans…

Après La Cité de feu, Kate Mosse nous propose une nouvelle fresque historique et familiale pleine de rebondissements. Du Paris de la Saint-Barthélemy à Amsterdam en passant par Chartres, elle tisse sa toile et le lecteur, captivé, regarde s’écrire l’Histoire.

Une famille plongée dans l’enfer de la Saint-Barthélemy : l’Histoire de France comme vous ne l’avez jamais lue !

51176327Critique :
L’Histoire de France racontée par une Anglaise ! Et dans cette histoire, la perfidie n’est pas toujours du côté d’Albion…

Celle qui n’est pas encore Marianne se comporte aussi comme une traîtresse et plus le sang coule et plus les gens ont envie de le faire couler.

On a toujours quelque chose à venger et à ce rythme-là, on peut assassiner au nom d’une vieille rancune ou des morts durant des siècles.

Si je retournais dans le passé, je ferais en sorte d’éviter le mois d’août 1572 et la ville de Paris, car bien que étiquetée catho tendance « je me pose beaucoup de questions et je ne sais rien de rien », je risquerais ma tête en tant que non pratiquante, profane…

Une fois encore, l’auteure nous entraîne dans les horreurs des guerres de religions, dans les querelles sanglantes entre protestants (huguenots) qui pratiquent la religion réformée et les catholiques qui pratiquent la totale et ne démordent pas que leur religion est la seule, la vraie, la plus mieux, bref…

Pas de place pour les autres croyants qui voudraient un culte plus sobre, si ce n’est de la place au cimetière. Aimez-vous les uns et les autres… Tu parles !

Les ambiances sont travaillées pour que les lecteurs n’aient aucun doute sur l’époque à laquelle ils sont transportés, le travail de documentation de l’auteure est titanesque et c’est toujours un plaisir de découvrir l’Histoire de France dans ses romans.

Par contre, autant où le premier opus m’avait emporté de suite (La cité de feu), autant où celui-ci a pris plus de temps à arriver à un certain rythme de croisière et à entrer dans l’action. Les débuts sont un peu lents et il a fallu que l’on arrivasse à Paris, quelques jours avant la funeste Saint-Barthélemy pour que le roman se mette à bouger vraiment.

Entre nous, j’aurais préféré avoir plus de pages sur cet épisode sanglant que fut la Saint-Bath… Là, c’est assez vite expédié. Je l’avais vécu de l’intérieur avec Ken Follet (Une colonne de feu) mais j’aurais aimé que Kate Mosse y passe plus de pages.

Les femmes ont leur place dans les romans l’auteure et ce n’est pas jouer les seconds rôles, celui de la potiche de service qui fait à manger pour les hommes !

Non, dans ce roman, les femmes ont de la force de caractère, même si elles se font toujours rabrouer par les mecs qui leur demandent de tenir leur place, mais malgré tout, elles en veulent, elles ont la hargne et tous les mâles dans ses pages ne sont pas des Alphas, phallocrates, misogynes et empêcheur de dire haut ce que les femmes pensent tout bas.

Les chapitres sont nombreux mais assez courts, ce qui donne la possibilité à l’auteure de multiplier les points de vue des personnages et de nous faire voyager entre l’un et l’autre. Plusieurs intrigues se dérouleront sous nos yeux avant que toutes ne se rejoignent pour un final démentiel qui sera bourré d’action (sans pour autant en arriver à celle d’un 007, restons sérieux).

Un très bon roman historique qui parle des guerres de religions, des jeux de pouvoir entre les têtes couronnées, de massacres de Protestants, de haine de l’autre, d’inégalités sociales, de religions intransigeantes et qui met en scène un couple attachant (Minou et Piet), leur famille et bien des secrets enfouis que certains ne voudraient pas voir remonter à la surface.

Un roman historique hautement documenté, possédant des couleurs sociales, des références historiques, une jolie plume pour nous conter le tout et un rythme assez lent au départ, avant de prendre une vitesse de croisière plus intéressante pour la lectrice que je suis.

Étoile 3,5

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 11 Juillet 2020 au 11 Juillet 2021) [Lecture N°223], Le Challenge « British Mysteries 2021 » chez MyLouBook et Le Challenge A Year in England pour les 10 ans du Mois anglais [Lecture N°08].

Thrillers polars 05

logo-a-year-in-england-02

logo-british-mysteries-new-02

24 réflexions au sujet de « La cité de larmes : Kate Mosse »

  1. Ping : Bilan Livresque Mensuel : Mars 2021 | The Cannibal Lecteur

  2. Je n’oublie jamais de fêter une bonne et joyeuse St Barthélemy à toutes mes copines protestantes… enfin… je le faisais… Je ne sais pas pourquoi… elles ne se manifestent plus trop depuis quelques temps… 🤔

    Evidemment c’est le genre de livres dont j’encombrerais volontiers ma PAL si ma libraire préférée peut me le fournir 😉 !

    Vous savez l’origine de la « croix protestante » qu’on voit sur la couv’? Et bien c’est l’inversion des deux parties de l’insigne de l’ordre du Saint Esprit, une sorte de légion d’honneur de l’époque remise par le pouvoir royal français et qu’on ne remettait pas aux huguenots ! Ceux ci pour protester (ils aimaient ça… les protestants protestent et les bouddhistes boudent🤡) ont détourné cet insigne en inversant ses deux parties (la colombe et la croix) afin de s’en parer comme une sorte de pied de nez au roi!🧐

    Fin de la minute cultu(r)elle de Dame Ida! 😉

    Aimé par 1 personne

    • Chouette, je me coucherai moins bête ce soir !

      L’ordre du saint-esprit purée, il en fait des choses celui-là ! C’est le décorum et tout le tralalala qui m’a toujours emmerdé dans la religion catho, du temps où je devais aller à l’église. J’aurais préféré être protestante, plus light, moins de couillonnades inventées de tout poil par des esprits excités.

      J’aime

      • Oui… leur théologie est plus proche du texte et part moins dans des extrapolations difficiles à suivre et à justifier… Et puis ce qui est bien chez les Protestants c’est qu’ils ont eu Calvin en Suisse. Il s’est comporté en dictateur intégriste et a envoyé au bûcher en vingt ans plus de gens (des zhérétiques) que l’inquisition en un siècle !!! Toqué est un de ses plus grands admirateurs !!! 😁

        Ça a donné des idées aux premiers colons protestants ou puritains américains qui eux aussi ont brûlé pas mal de supposées sorcières… 😉

        Et ouaip! Même eux! C’est même pas un monopole catholique! Cela étant ils ont bien progressé depuis… 😁

        Aimé par 1 personne

        • Comme quoi, on n’est jamais aussi bien massacré que par les siens et bizarrement, l’Histoire n’a retenu que l’inquisition !

          Dès qu’une femme avait de l’ambition, de l’indépendance, de l’esprit et pas besoin d’être sous la protection d’une bite, les mecs hurlaient « aux sorcières » (et les femmes avec) :/

          Dieu que l’Homme est un connard fini !

          J’aime

Répondre à rachel Annuler la réponse.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.