Sherlock Holmes et le démon de Noël : James Lovegrove

Titre : Sherlock Holmes et le démon de Noël

Auteur : Sherlock Holmes et le démon de Noël
Édition : James Lovegrove
Édition Originale : Sherlock Holmes and the Christmas Demon (2019)
Traduction : Arnaud Demaegd

Résumé :
1890. Peu avant Noël, Sherlock Holmes et John Watson reçoivent à Baker Street la visite d’une nouvelle cliente. Eve Allerthorpe, fille aînée d’une dynastie prestigieuse, mais quelque peu excentrique du Yorkshire, se trouve dans une profonde détresse : elle se croit possédée par un démoniaque esprit de Noël.

Eve doit hériter d’une fortune à condition d’être saine d’esprit, mais il semble que quelque chose – ou quelqu’un – menace son équilibre mental.

Holmes et Watson partent enquêter au château de Fellscar, demeure familiale des Allerthorpe, mais s’aperçoivent vite que l’affaire est plus complexe qu’il y paraît.

Un autre esprit hante la famille ; et lorsque l’on découvre le cadavre d’un membre de la maisonnée, le duo comprend que nul n’est au-dessus de tout soupçon…

Critique :
Sûr et certain, le Père Noël est une ordure ! La preuve s’il en est : Sherlock Holmes est à sa poursuite ! Pas parce que le Père Nowel n’a rien mis dans ses petits souliers, mais parce que c’est un voleur !

Ce polar historique mettant en scène Holmes & Watson commençait déjà bien, avec une petite résolution d’enquête, à quelques jours de Noël.

Cette course poursuite pour attraper le voleur va apporter à Holmes une autre affaire qui semble sentir le fantastique, puisque une jeune se dit poursuivie par la malédiction du Thurrick Noir.

Si vous vous demandez ce que c’est que cette créature, je vous rassure de suite, rien à voir avec les bestioles de Lovecraft ! C’est juste le pendant du Zwart Piet chez les Hollandais ou du Père Fouettard chez les Belges et Français du Nord. C’est celui qui vient punir les enfants pas sages du tout.

Ce que j’ai apprécié, dans ce roman, c’est que pour une fois, on se retrouve avec un Holmes et un Watson sans créatures fantastiques. Oui, ça sent le fantastique, mais y croire ne le fait pas apparaître et Holmes est un esprit terre à terre.

L’enquête, sans être trop courte, évite l’écueil du trop long. C’est juste ce qu’il faut en nombre de pages pour garder du suspense, l’intérêt du lecteur et le récit évite de s’éterniser juste pour ajouter des pages. Le format des nouvelles convenant toujours mieux aux enquêtes de Holmes, si on fait trop long, généralement, on s’enlise et ça n’avance plus.

Les personnages, sans être canoniques à 100%, sont tout de même fort proches des originaux et l’auteur a bien mis en avant l’amitié qui unit Holmes et Watson. Les déductions du maître sont présentes, son caractère assez cynique aussi. Bref, c’est un véritable plaisir que de suivre le duo durant cette enquête, à quelques jours de Noël.

Le scénario est bien ficelé, l’enquête est bien menée et j’avoue n’avoir pas tout vu venir, comme quoi, le Maître dépassera toujours sa pauvre élève.

La plume est tout ce qu’il y a de plus correcte, agréable à suivre, avec des véritables passés simples et même quelques subjonctifs imparfaits ! Non, pas de bol, ce n’était pas les conjugaisons des verbes « savoir » et « recevoir »… Seuls les initiés comprendront et rigolerons un bon coup.

Anybref, c’est un excellent pastiche holmésien, qui relève le niveau de toutes les bouses que l’on a produit et que l’on produit encore. Sans être le policier de l’année, il tire bien son épingle du jeu, ou son fagot de bouleau (les enfants pas sages comprendront) pour rester dans le folklore du Thurrick.

À lire sans nécessairement écouter tomber la neige, impassible manège… Mais à lire bien au chaud sous un plaid, car dans le Yorkshire, ça caille !

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2021 au 11 Juillet 2022) [Lecture N°XX], Le Challenge A Year in England pour les 10 ans du Mois anglais [Lecture N°75] et Le challenge « British Mysteries 2021 » chez MyLouBook.

 

20 réflexions au sujet de « Sherlock Holmes et le démon de Noël : James Lovegrove »

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  5. Je viens de le finir et j’ai grandement apprécié (sous un plaid dans le canap’ !). Bonne ambiance, bon rythme, bon style et un duo holmésien parfait pour ma part. J’ai apprécié les références culturelles (cf. les cartes de Noël victoriennes un peu glauques que je connaissais par cette vidéo instructive : https://www.youtube.com/watch?v=lhSm0BCeRG0 ) et l’intrigue pas si simple même si j’avais plus ou moins bon pour certains trucs. La fin est top et la boucle est bouclée ! Bref, pour ce choix de roman, j’ai bien amorti ma carte cadeau « bouquins » trouvée sous le sapin !

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    • intéressant, la petite vidéo sur les cartes de mauvais goût ! :p Glauques, même, pour certaines…

      Le roman de Lovegrove respecte les personnages, donne une bonne intrigue, ni trop simple, ni trop complexe, on se doute de certaines choses, pas de toutes, j’ai eu mon lot de surprises et sans être trop court, ce n’est pas trop long. Parfait, donc !

      Contente que ma petite chronique ait aidé un/une lecteur/trice à utiliser sa carte cadeau et passé un bon moment de lecture 🙂

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    • Forcément qu’il sillonne aussi l’est et le nord le père fouettard puisqu’il n’était jamais loin de St Nicolas!
      J’o grindi dinch nord mi! Tous les ins y possait por lo! T’ovais intérêt ò t’nir trinquille si tu voulos des chucs et pos deul mortinet! 😱

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      • Idem chez nous ! Maintenant, le père Fouettard ne peut plus être noir charbon car c’était stigmatiser les Africains… je ne l’ai jamais vu de la sorte, moi… et cela ne m’a pas donné la peur des personne noires de peau…

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    • J’en suis au trois quarts et en effet je trouve que c’est un bon pastiche. Il flirte avec le fantastique comme quelques nouvelles du canon d’ailleurs ! Doyle avait été un peu marqué par l’atmosphère gothique de son époque. Le tout est effectivement qu’Holmes cherche à démystifier les mythes!

      J’ai trouvé les personnages assez canoniques. Même Watson ne passe pas pour un sinistre crétin même si l’original est un brin plus futé. La descendre des procédés déductifs de Holmes sont plutôt convaincants également.

      Comme c’est du Lovegrove je m’attendais à voir des tentacules sortir des toilettes mais non… dans ce roman il laisse Cthulhu à R’lye et c’est tant mieux.

      Bref une trouvaille très agréables.

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