Billy Summers : Stephen King

Titre : Billy Summers

Auteur : Stephen King
Édition : Albin Michel (21/09/2022)
Édition Originale : Billy Summers (2021)
Traduction : Jean Esch

Résumé :
L’histoire d’un type bien…qui fait un sale boulot. Billy Summers est un tueur à gages, le meilleur de sa profession, mais il n’accepte de liquider que les salauds.

Aujourd’hui, Billy veut décrocher. Avant cela, seul dans sa chambre, il se prépare pour sa dernière mission…

À la fois thriller, récit de guerre, road trip et déclaration d’amour à l’Amérique des petites villes, Billy Summers est l’un des romans les plus surprenants dans l’oeuvre de Stephen King, qui y a mis tout son génie et son humanité.

Critique :
Billy Summers, dit ainsi, on pourrait penser que c’est le titre d’une chanson des Beach Boys. Un titre qui fleure bon l’été, la plage, la mer, le surf…

Oui, mais non ! Billy Summers, c’est un tueur à gage, un sniper et si vous pensez qu’il est impossible de s’attacher à un tel personnage, je vous détrompe tout de suite, car je l’ai adoré.

Bizarrement, lorsque je lisais ce nouveau du King, je n’avais pas l’impression de lire un Stephen King, mais un Ellory ou tout autre auteur qui a l’habitude de publier des romans policiers « américains ».

Hé oui, il manquait l’élément fantastique auquel je suis habituée, le frisson de l’angoisse, la signature du King.

Certes, Stephen King n’a pas écrit QUE des romans fantastiques ou d’horreur (angoisses) avec des trucs poilus cachés sous le lit, et si quelqu’un s’avisait de résumer l’œuvre du King à ça (sans mauvais jeu de mot), je lui conseillerais de lire les romans de l’auteur et de mieux aspirer sous son lit, afin d’enlever les machins poilus qui se trouvent dessous.

Non, pas d’élément fantastique, si ce n’est une allusion à l’Overlook Hôtel et à ses animaux taillés dans les buis (toujours flippant).

Maintenant, si vous êtes à la recherche d’un thriller trépidant qui speede, faudra aller voir ailleurs, le dernier-né du King possède de longs moments de calme où le truc le plus trépidant sera un barbecue entre voisins ou une fête foraine.

Certains pourraient trouver que 560 pages, c’est long, surtout s’il ne se passe pas grand-chose, puisque Billy, notre sniper, doit s’incruster dans le quartier avant son contrat, se planquer une fois le tir réussi et qu’ensuite, il passera beaucoup de temps sur les routes pour s’enfuir, se venger…

Oui, ça pourrait paraître long, même si dans mon cas, ce ne le fut pas. L’effet « Stephen King », sans doute, celui qui pourrait me parler de météo que je m’amuserais tout autant. Parce qu’il ne faut pas croire non plus que notre sniper va peindre la girafe et que son père littéraire fera pareil ! Que nenni ! On bouge peu, mais on raconte beaucoup.

Dans son dernier récit, le King nous parlera de cette Amérique trumpienne, des chancres dans certaines villes, des drogues, des armes à feu, bref, de ce qu’il reproche à son pays, en ce compris la guerre en Irak, faite par Bushinette Jr.

Avec une variante en supplément, puisque dans ce roman, nous serons face à un homme qui n’aura pas de soucis avec la page blanche (contrairement à ce qui se passe dans Shining) et qui, lorsqu’il écrit, exorcise ses démons, son écriture devenant une thérapie.

Une chose m’a fait sourire. Lorsque je lis un commissaire Montalbano, de Camilleri, c’est une ode aux bons plats, à la cuisine sicilienne… Par contre, dans ce roman du King, vu que notre Billy va passer beaucoup de temps sur la route et dans les motels, ce ne sera que malbouffe à l’américaine : hot-dog, hamburger, poulet frit,… Purée, le taux de cholestérol de ses lecteurs (et lectrices) ne va pas s’en remettre !

Pour cette rentrée littéraire de 2022, Stephen King nous présente donc un roman plus proche d’un thriller, d’un roman noir (le héros étant un tueur à gage, pour les cancres du fond qui ne suivent pas), que d’un roman fantastique ou d’épouvante. Les frissons seront au rendez-vous lors de deux assauts et mon cœur a battu plus vite.

Un thriller qui ne speede pas, qui prend le temps de dresser les décors, d’étoffer ses personnages, même secondaires, de planter des atmosphères réalistes et insérant une histoire dans l’histoire, un roman dans le roman. Et ça, c’est la petite touche en plus, le petit truc extra qui fait crac boum hue.

Ceci n’est pas une déception, loin de là, juste quelques petits trucs qui ont manqué pour en faire un roman inoubliable du King. Billy Summers est un personnage marquant, sympathique, avec ses contradictions, il est réaliste et des plus réussi.

Oui, il aura manqué un tout petit quelque chose pour que le dernier-né du King soit aussi bons que mes préférés. Sans doute ne manquait-il pas grand-chose dans le scénario, son déroulement, pour en faire un truc exceptionnel qui marque à vie.

Il suffirait de presque rien, quelques blablas de moins, pour que je dise que je l’adore, quelques émotions en plus, qui m’auraient prises par la main, pour m’emmener vers le saint des saints et le classer parmi les meilleurs du top du King.

Par contre, pour celles et ceux qui n’aiment pas le fantastique, l’horreur, l’épouvante, alors, ce thriller lent (oxymore, ça, non ?) est parfait pour eux !!

Cul entre deux chaises pour la cotation : 3,85/5 !

#Challenge Halloween 2022

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°55] et Le Challenge Halloween 2022 chez Lou & Hilde (Du 26 septembre au 31 octobre) – Thriller.

30 réflexions au sujet de « Billy Summers : Stephen King »

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  6. Avec Misery, qui est devenu mon King préféré, j’ai découvert qu’il savait manier le suspens et faire surgir l’horreur de l’humain sans avoir besoin d’importer esprits et bébêtes des dimensions parallèles et perpendiculaires ! Donc ça aurait pu le faire… mais… l’épaisseur et le rythme tranquille d’un road-trip dans ce que les USA ont de plus minable me laissent craindre de finir par le trouver poussif. Je passerai mon tour même si un tueur à gages qui ne tue que des salaud pourrait me paraître aussi sympa qu’un Dexter.

    Aimé par 1 personne

    • Le roman n’est pas poussif, pour le moment, je suis dans un poussif… là, il va à son aise, mais on ne s’emmerde pas.

      L’Humain est la pire créature sur terre, je le sais depuis longtemps 🙂

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