Titre : Seul le silence (BD)
Scénariste : Fabrice Colin (d’après un roman de R. J. Ellory)
Dessinateur : Richard Guérineau
Édition : Phileas (28/10/2021)
Édition Originale : A Quiet Belief in Angels (2007)
Traduction :
Résumé :
Joseph Vaughan, devenu écrivain à succès, revient sur des événements qui ont bouleversé son enfance et qui vont le hanter, le poursuivre toute sa vie d’adulte : des meurtres de jeunes filles perpétrés sur plusieurs décennies, dont il a été le témoin involontaire.
Joseph a douze ans lorsqu’il découvre dans son village de Géorgie le corps horriblement mutilé d’une fillette assassinée. La première victime d’une longue série qui laissera longtemps la police impuissante. Des années plus tard, lorsque l’affaire semble enfin élucidée, Joseph décide de changer de vie et de s’installer à New York pour oublier les séquelles de cette histoire qui l’a touché de trop près.
Lorsqu’il comprend que le tueur est toujours à l’œuvre, il n’a d’autre solution pour échapper à ses démons, alors que les cadavres d’enfants se multiplient, que de reprendre une enquête qui le hante afin de démasquer le vrai coupable… Joseph Vaughan, devenu écrivain à succès, tient en joue le tueur en série, dans l’ombre duquel il vit depuis bientôt trente ans.
Plus encore qu’un récit de serial killer à la mécanique parfaite et au suspense constant, Seul le silence a marqué une date dans l’histoire du thriller.
Avec ce roman crépusculaire à la noirceur absolue, sans concession aucune, R. J.Ellory révèle la puissance de son écriture et la complexité des émotions qu’il met en jeu.
Critique :
N’ayant pas encore lu le roman éponyme de R. J. Ellory, lire l’adaptation bédé était une bonne idée, afin de combler ce manquement honteux.
Dans des tons sépias, le dessinateur va nous plonger dans l’Amérique des années 40, le récit commençant quand le moustachu déclara la guerre.
Des gamines sont assassinées, atrocement mutilées, violées. Pour les braves gens, ce ne peut pas être le fait d’un vrai Américain, jamais de la vie (pour les Anglais, Jack the Ripper était un étranger).
Bref, rien ne change en ce bas monde… Le racisme n’est jamais loin, hélas. Et lorsque les gens ont peur, il remonte à la surface, entre dans les esprits, chamboule les pensées, rempli les têtes de vilaines pensées et les cœurs de haine. Et avec tous ces assassinats crapuleux, la peur est bien présente, elle aussi. Et elle empêche de réfléchir.
Le rythme est lent et tant mieux, car c’est ce qui convient à ce genre de récit où les atmosphères et les personnages sont les plus importants. Il faut bien ressentir les angoisses, les mystères, le poids que certains font peser sur les épaules des autres, les suspicions, celles qui détruisent tout. Dans cette bédé, tout cela était bien rendu, l’ambiance était étouffante et angoissante.
Les dessins étaient très bien faits et j’ai aimé les tons sépias choisis pour colorer les cases. Cela leur donnait un petit air de vieil album retrouvé dans une malle, une histoire oubliée dont les pages avaient jaunis. Dans d’autres, c’étaient des tons pastels, qui habillaient très bien les dessins.
Le suspense était maîtrisé jusqu’au bout, c’est seulement dans les dernières pages que j’ai compris qui était le coupable et je suis tombée de haut. Ma foi, le final aurait mérité quelques pages de plus, afin de ne pas donner l’impression qu’il se termine trop vite (n’ayant pas lu le roman, je ne sais pas comment il se déroule à l’origine).
Un autre léger mini bémol : dans le résumé, il est indiqué que lorsque tout commence, Joseph a 12 ans et que c’est une fillette qui a été assassinée (on apprendra qu’elle avait 11 ans). Hors, en voyant les dessins, Joseph tire plus sur les 16 ans et la fillette paraît du même âge aussi. Le dessinateur aurait pu faire un effort pour qu’ils ne paraissent pas avoir 4 ans de plus. C’est un détail, mais il est important.
Ce ne sont pas ces petits bémols qui me gâcheront mon plaisir : cette bédé (ou ce roman graphique) est un petit bijou autant pour le scénario que pour les dessins, les décors, les couleurs et cette impression que tout le récit est poisseux.
Désolée, j’aime ce genre de récit, ces angoisses, ces personnages du Sud profond, même si on n’a pas envie de copiner avec ces racistes. Mais ils sont si humains, dans leurs réflexions dénuées de tout sens et malheureusement, cela fait toujours écho à ce qui se dit de nos jours, dans nos pays.
Une super adaptation, il ne me reste plus qu’à lire le roman !
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Je ne suis toujours pas BD, mais ça donne quand même envie de découvrir le roman d’origine !
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Je vais faire celle qui n’a pas lu ce que tu avouais… 😆 Je suis tombée dans la marmite des bédés, gosse, alors, je suis bédé 🙂
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J’avais adoré le roman ! Bonne lecture si tu le lis alors ! 😉
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Ok, merci à toi ! Oui, je vais essayer de le lire, c’est un des rares de l’auteur que je n’ai pas lu 🙂
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Elle est vraiment fascinante cette BD !
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Oui ! Tu l’as lue aussi ?
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Oui !
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Oups, j’ai loupé ça, moi ???
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Voui !
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rhôôô !
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très tentant ! Ellory est partout en ce moment ^^ Il me tarde maintenant de le découvrir (lire le roman puis la BD dans l’idéal).
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Il a mis du temps à être connu et reconnu, mais maintenant, il est bien implanté dans nos biblios :p
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Tu donnes très envie.
Je trouve que le niveau des adaptations romans en bd a augmenté autant sur le scénario que le dessin. Cela incite même les gens à aller vers un genre littéraire qu’ils n’auraient pas été. Une vrai passerelle 🙂
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Oui, cela peut servir de passerelle, surtout que le roman est épais et certaines personnes n’ont pas envie de lire des pavés.
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Je t’avoue qu’en ce moment j’ai moi-même la phobie des pavés. Pourtant je sais que c’est absurde car tu es portée par une histoire et même en pavée, tu tournes les pages jusqu’au bout.
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Oui, un pavé de 600 pages peu se lire plus facilement qu’un de 200, tout dépend comme c’est écrit…
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C’est surtout psychologique qu’autre chose. Un bon récit ne dépend pas du nombre de page. 🙂
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La psychologie fait beaucoup !
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Je ne connaissais pas l’existence de l’écriture de cette BD de seul le silence. Le roman à sensation m’avais impressionné…
Merci
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N’ayant pas lu le roman, je ne puis juger de l’adaptation, mais il comme j’ai tout compris… c’est que tout l’essentiel est dedans 😆
Cela fait longtemps que je voulais lire la bédé, c’est chose faite…
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Oui c’est une belle adaptation !
Mais impossible de rendre toute la profondeur d’un roman d’Ellory, il faut ABSOLULMENT le lire !
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Chef, oui, chef, pas de soucis, maître, il en sera fait selon vos désirs, maître, seigneur… 😆
Pour le mois anglais, et vu son épaisseur, il sera couplé avec le pavé de l’été ! 😉
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