Resurrection Row : Anne Perry [Charlotte et Thomas Pitt 4]

Titre : Resurrection Row

Auteur : Anne Perry
Édition:  10/18
Résumé :

« Bas les masques », tel paraît être le mot d’ordre d’Anne Perry dans la série de romans où elle met en scène un couple de héros « victoriens », l’inspecteur Thomas Pitt et son épouse Charlotte, les personnages de roman policier les plus pittoresques et attachants qui nous aient été donnés à découvrir ces dernières années.

Dans le Londres de la fin du XIXe siècle qui sert de cadre à leurs exploits, c’est en effet le code hypocrite de bonne conduite de la société anglaise qui se trouve singulièrement mis à mal, sa corruption et sa fausse respectabilité. Anne Perry ou le polar au vitriol : décapant !

Critique :

Mais qu’est-ce qui leur prend, à ces cadavres en putréfaction, de sortir de leurs tombes ? La terre ne leur conviendrait-elle pas ? Ils ont oublié d’éteindre le gaz ? Le voisinage est-il à ce point trop silencieux pour que l’un d’eux ait soudain l’envie irrépressible de se faire conducteur de cab ?

Y aurait-il des Vampires à Londres ? Des zombies à Leicester Square ?

Avouez qu’il y a de quoi tomber en pâmoison devant ce conducteur plus que faisandé. L’argent n’a pas d’odeur, mais lui, oui !

Allez hop, on le refiche dans sa boi-boite, cet aristocrate cavaleur (mais sans pieu dans le cœur) et il réintègre sa demeure. Avec les asticots, l’aristo !

Mais voilà ti pas que le dimanche, notre brave Lord Augustus – qui s’était déjà retrouvé sur le cab et qui fut ré-enterré dans la boi-boite – nous rejoue la fille de l’air ! Notre brave cadavre puant est retrouvé assis à l’Eglise, ce qui fera hurler sa veuve.

Ce n’est donc pas un vampire… puisqu’il est dans un lieu saint.

STOP ! Lecteur cartésien, ne t’en va point, nous sommes dans un polar victorien, et chez Anne Perry, pas de zombies.

Non, c’est juste qu’un petit malin s’amuse à déterrer les cadavres et fait tourner la police en bourrique.

Pitt en est à se demander si la mort de Lord Augustus Fitzroy-Hammond ne serait pas suspecte et que quelqu’un veuille attirer l’attention dessus.

Diable, on l’a tout de même extirpé deux fois de son repos éternel ! Faut pas pousser bobonne dans les orties, tout de même, surtout lorsqu’elle est en string.

C’est bougrement louche, toutes ces « sorties » du père Augustus qui n’a même pas le droit de se transformer en humus en toute tranquillité.

Mais voilà que l’invasion des cadavres cavaleurs commence et que ça se déterre un peu partout ! Pitt en perd son latin.

Avec Anne Perry, pas besoin d’attendre la page 200 pour avoir son lot de cadavres ou de sang.

Directement, elle vous plonge dans le sujet comme on plonge un petit gâteau dans son thé : des cadavres qui puent et un plus frais ensuite.

Tous n’ont pas dépassé leur date de péremption… Un peu de fraîcheur dans les cadavres, ça fait du bien.

Dans cette enquête, l’inspecteur Pitt est plus présent et j’ai adoré retrouver cette chère tante Vespasia, qui n’a jamais sa langue en poche (et qui a dû la balader ailleurs dans sa jeunesse).

Cette chère dame adore le franc-parler de Charlotte, soeur d’Emily, sa nièce par alliance. Même notre inspecteur dégingandé, elle l’apprécie.

Ce qui a de bien avec Anne Perry c’est que, contrairement à Conan Doyle, elle nous plonge VRAIMENT dans le Londres de la reine Victoria et sans complaisance.

La misère, vous la côtoyez ! Les femmes qui travaillent comme des malades et doivent encore faire le trottoir pour payer leur loyer, elle ne vous le cache pas.

Les enfants exploités dans les hospices, elle vous en parle. Les lois mal faites et que les aristos trouvent très bien puisqu’elles privent les pauvres des droits essentiels, elle vous fiche le nez dedans.

De plus, l’auteur ne se prive pas de mêler le sexe glauque dans les enquêtes de l’inspecteur Pitt : prostitution, proxénétisme, homosexualité (consentie ou pas), pédophilie, TOUS les sujets sont abordés dans ses différents romans, y compris les débuts de la pornographie photo.

300 pages durant lesquelles on ne s’ennuie pas, découvrant tout un arrière-plan (et train) de la ville de Londres très très sombre.

Au final ? Bluffée !

Titre participant au Challenge « Thrillers et polars » de Liliba, au Challenge « Polar Historique » de Samlor, au Challenge « I Love London » de Maggie et Titine, à l’Objectif « PAL Noire à Zéro » de George et à « Vingt Mille Lieues Sous Mes Étagères » by The Cannibal Lecteur.

10 réflexions au sujet de « Resurrection Row : Anne Perry [Charlotte et Thomas Pitt 4] »

  1. Ping : Bilan Livresque : Avril 2013 | The Cannibal Lecteur

    • Allez, je ne baisse pas les bras et compte te redonner goût. Faut juste éviter ceux avec la Special Branch, je ne sais pas pour toi, mais moi, je les aime pas trop…

      De temps en temps, je replonge avec plaisir chez Charlotte et Pitt.

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  2. Ping : Billet récapitulatif I love London | Plaisirs à cultiver

    • Totalement folle, j’avoue ! Mais je plaide non-coupable, il y a plus grave que moi comme cas… j’en ai croisé un qui en a plus de 600 à lire !

      Quoi ? Non, pas la camisole de force !

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  3. Ping : Challenge « Thrillers et Polars  | «The Cannibal Lecteur

  4. Ping : Challenge « I Love London  | «The Cannibal Lecteur

  5. Ping : Challenge « Polar Historique  | «The Cannibal Lecteur

  6. Ping : « Objectif PAL Noire à Zéro  ou « Vingt mille lieues sous mes étagères  | «The Cannibal Lecteur

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