Le Bûcher de Moorea : Patrice Guirao

Titre : Le Bûcher de Moorea

Auteur : Patrice Guirao
Édition : Robert Laffont La bête noire (16/05/2019)

Résumé :
DERRIÈRE CHAQUE PARADIS, IL Y A UN ENFER. BIENVENUE EN POLYNÉSIE !

Dans la région de Moorea, les eaux calmes et bleues bercent quelques voiliers tranquilles. Les palmes des cocotiers dansent au vent.

Les boutons de tiaré exhalent leur subtil parfum. pourtant, à l’abri de la forêt, de hautes flammes se fraient un chemin vers le ciel.

Lilith Tereia, jeune photographe, tourne son appareil vers le brasier. Devant son objectif, des bras, des jambes, des troncs se consument. Et, au sommet du bûcher, quatre têtes.

Pour quels dieux peut-on faire aujourd’hui de tels sacrifices ? Avec Maema, journaliste à la Dépêche, le quotidien de Tahiti, Lilith est happée dans le tourbillon de l’enquête.

Les deux vahinés découvriront bientôt le mal, la folie, et croiseront le chemin d’un homme venu de France chercher une autre vie à Tahiti. Un homme qui tutoie la mort.

ffe2072ac5128d9b06599a5a7ae6f9b4Critique :
Ça manquait à ma culture de polardeuse : lire un polar Noir Azur. Quésako ?

C’est comme un Roman Noir sauf que le roman Noir Azur va plus loin puisque sa spécificité, c’est l’insularité pacifique.

Autrement dit, il a pour vocation de transmettre une manière de ressentir propre aux îles du Pacifique à travers la forme littéraire connue qu’est le polar.

Verdict ? Il ne me manquait que la chaleur du soleil pour me sentir vraiment sur l’île de Moorea ! Et un short… Puis des sandales, un mojito, du sable entre les orteils, un chapeau de paille, des lunettes de soleil et des personnages auxquels m’attacher.

Ben oui, le bât a blessé pile à cet endroit, ce qui est dommage car j’ai apprécié tout le reste du voyage. La photographe Lilith Tereia ne m’a pas touchée, je n’ai ressenti aucun atomes crochus avec elle et j’ai eu plus d’affection pour sa copine journaliste, Maema.

Vous me direz que ce n’est pas si grave que ça de ne pas apprécier l’héroïne principale, le tout  est qu’elle ne vous sorte pas par les trous de nez. Lilith ne sera jamais ma copine mais elle ne m’a pas exaspérée non plus.

Le Méchant prédateur, lui, par contre, il est loupé. Sans profondeur, ne faisant même pas peur, ni flipper, il m’a plus semblé être un détail dans l’histoire, le genre de détail qui aurait pu ne pas s’y trouver car il m’a apporté plus de questions sans réponses que de frissons.

Dont la première : comment a-t-il décidé d’aller tuer la vieille dame ? Un hasard ? Vraiment ? Avec ce que l’on sait ensuite ? Et si ce n’était pas le hasard, comment a-t-il su ? Moi je ne sais pas… Idem avec Gaspard le rat.

Malgré tout, ma lecture était addictive, j’ai aimé l’ambiance que l’auteur retranscrit bien dans son roman, parsemant les dialogues de mots tahitiens, nous parlant de l’âme des gens, de leur aspiration, des difficultés de certains, posant un contexte social et nous parlant d’une île à cent lieues des cartes postales touristiques.

Là, j’ai adoré découvrir cette île du Pacifique d’une autre manière que celle d’un reportage télé où tout est aseptisé. Ici, on a du réalisme, du vrai, comme dans un roman noir, on va plus loin dans le décor, on creuse dedans et on exhume tout, même les ordures.

Dommage que deux des personnages les plus présents, les plus importants ne m’aient pas touchés (pour Lilith), ni donné de frissons (le tueur), alors que certaines scènes du roman m’ont fait fermer les yeux et sauter des passages tant c’était horrible.

Il ne m’est resté que Maema la journaliste, Gaspard le rat et Raymond, l’oncle de Lilith pour m’apporter un peu de plaisir car les personnages étaient réussi et attachants.

Malgré ces bémols, je reprendrai bien un billet pour retourner sur Moorea et plonger dans les eaux du deuxième roman « Les disparus de Pukatapu ». Peut-être que je vais arriver à apprécier un peu mieux Lilith.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (juillet 2019 – juillet 2020) – N°188.

39 réflexions au sujet de « Le Bûcher de Moorea : Patrice Guirao »

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  2. Purée ! J’ai failli rater ce billet! Forcément, quand je vois le mot «bûcher» je tilte et je pense à mon chéri et je me dis «humm… ça doit être bien»… et pis je lis ta critique… et pis… ah ben non! C’est pas le bûcher qui nous mettra le feu!!! 😳 Oups… je sors!

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  3. J’ai beaucoup aimé le côté noir azur. Je te rejoins sur l’absence de « lien » avec Lilith mais ça ne m’a pas dérangé outre mesure. Ah Gaspard, être ou ne pas être ? Réel ou imaginaire ?
    Dans le second aussi tu retrouves des éléments quelque peu improbables…

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  4. Le méchant m’a soulée, d’autant qu’il apparaît plus que Lilith et Maema, et surtout l’héroïne « principale » manque de relief. Je ne suis pas certaine de lire le tome 2 alors que j’ai beaucoup aimé l’enquête, l’ambiance, le décor… Ça, c’était top !

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  5. C’est drôle que sur ce coup ci, on ne soit pas en phase…J’ai tellement aimé la plume de l’auteur. Pour moi, il s’est clairement passé un truc, mais c’est vrai que ce n’est pas de l’attachement avec les personnages, c’est plus dans la manière de créer une ambiance…Gaspard je l’ai adoré, le tueur il m’a beaucoup plu dans son côté artistique. En tout cas, je veux en découvrir plus sur ces polars noir azur, ça m’a vraiment convaincue de partir voyager vers là-bas…😜☀️💙

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    • Rien à redire sur la plume, sur l’ambiance, je te dis, il ne me manquait plus que les pieds dans l’eau et j’y étais. Le côté noir azur me plait aussi, surtout que, cocorico, « inventé » par Simenon !!

      J’ai bloqué avec le tueur, plus qu’avec Lilith, je trouve.

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