Le Loup des Cordeliers : Henri Loevenbruck [LC avec Bianca]

Titre : Le Loup des Cordeliers

Auteur : Henri Loevenbruck
Édition : XO (2019)

Résumé :
Mai 1789, un vent de révolte souffle sur Paris.

Gabriel Joly, jeune provincial ambitieux, monte à la capitale où il rêve de devenir le plus grand journaliste de son temps. un enquêteur déterminé à faire la lumière sur les mystères de cette période tourmentée.

Son premier défi : démasquer le Loup des Cordeliers, cet étrange justicier qui tient un loup en laisse et, la nuit, commet de sanglants assassinats pour protéger des femmes dans les rues de Paris…

Les investigations de Gabriel Joly le conduisent alors sur la route des grands acteurs de la Révolution qui commence : Danton, Desmoulins, Mirabeau, Robespierre, personnages dont on découvre l’ambition, le caractère, les plans secrets.

Alors que, le 14 juillet, un homme s’échappe discrètement de la Bastille, Gabriel Joly va-t-il découvrir l’identité véritable du Loup des Cordeliers, et mettre au jour l’un des plus grands complots de la Révolution française ?

UN ENQUÊTEUR REDOUTABLE

Une fresque magistrale des premiers jours de la révolution.

Critique :
— C’est une révolte ?
— Non, Sire, c’est une révolution !

Évidemment, à ce moment-là, personne ne pensait que Louis XVI et Marie-Antoinette perdraient un jour la tête (comme bien d’autres).

Le loup des Cordeliers m’a pris dans ses crocs directement, après quelques lignes. J’étais dans le roman, accrochée aux pages, la bouche ouverte de contentement (honni soit qui mal y pense).

Génial, me suis-je dis, j’allais pouvoir vivre la Révolution de 1789 de l’intérieur ! C’est tout de même assez violent de faire la révolution, la nôtre, en 1830, fut plus calme.

L’auteur a évité tout manichéisme en faisant du peuple qui se révolte le Bon, les Nobles les Méchants et la royauté les Truands… Vous aurez sans doute constaté, tout comme moi, que les révoltés se comportent très vite aussi mal que ceux qui étaient au pouvoir et qu’il ne faut pas beaucoup de temps pour qu’ils copient tous leurs travers.

Ce que j’ai aimé, dans ce récit, c’est que le côté Historique ne bouffe pas le côté enquête mais y soit intégré de manière harmonieuse. J’ai appris des choses, j’ai fait la révolution et cela ne m’a pas semblé insipide ou assommant comme un cours d’Histoire, mais vivant.

Les personnages sont bien campés, réalistes, les fictifs croisant les réels et notre jeune journaliste enquêteur, Gabriel (♫ tu brûles mon esprit, ton amour étrangle ma vie ♪ – je n’ai pas pu résister), doit être un ascendant de Sherlock Holmes car il possède, comme lui, des dons de déduction. Très utile dans la vie et pour son enquête aux côtés d’un ancien pirate (que j’ai adoré aussi).

Notre Gabriel Joly aimerait faire de vrai journalisme et non s’occuper des programmes des spectacles. Lui rêve de raconter les faits depuis l’intérieur de la révolution, dire ce qu’il se passe sans mentir, mais ça fake news de tous les côtés alors qu’il n’y a pas réseaux sociaux, juste des gens qui parlent sans savoir. ♫ Non, non, rien n’a changé ♪

Un polar historique qui mélange habillement l’Histoire et une enquête, sans jamais être rébarbatif ou donneur de leçons, qui vous fait vivre la révolution de l’intérieur, comme si vous aviez le pouvoir d’être avec le peuple mais aussi en compagnie des autres, les nobles et tout ce qui gravite autour de la personne du roi.

Un roman qui vous décrit les rues de Paris comme si vous y étiez, les petits estaminets, les bouges infâmes, les ruelles pavées. Un roman qui vous fera côtoyer les brigands, les pirates et puis le beau linge de la France d’en haut, vous faisant passer de l’un à l’autre sans que cela ne vous choque.

Un excellent roman qui se dévore, bourré de mystères et de suspense, le tout porté par une écriture simple mais jamais simpliste. Une belle réussite, tout simplement.

Une LC réussie avec ma copinaute Bianca qui a adoré ce récit d’aventure révolutionnaire autant que moi.

PS : Ce roman est à suivre, je ne le savais pas en le commençant. Pas un gros problème pour nous deux puisque la suite arrivera bientôt, mais je trouve ça un peu cavalier que la maison d’édition XO n’ait pas signalé sur le roman que c’était en deux tomes… La surprise est de taille lorsqu’on arrive au bout et qu’on ne le sait pas, c’est frustrant.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 11 Juillet 2020 au 11 Juillet 2021) [Lecture N°101].

47 réflexions au sujet de « Le Loup des Cordeliers : Henri Loevenbruck [LC avec Bianca] »

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  8. A priori, ce sera une série plus longue, il y aura plus de deux tomes, d’après Loevenbruck lui-même.
    C’est vrai que, du coup, la chute du premier volume est un peu raide, et laisse beaucoup de choses en suspens… il est fort, le bougre 🙂

    Bon, moi qui suis plutôt très fan du garçon (et qui le connais bien, puisque fut un temps où il venait dédicacer tous ses livres dans ma librairie parisienne, avant mon exil lyonnais), je suis resté un peu sur ma faim avec ce roman. Je l’ai trouvé un peu trop sage, un peu trop didactique parfois – mais il faut reconnaître, à sa décharge, que camper le cadre particulièrement complexe de la Révolution française, ses enjeux et ses nombreux personnages, demande un boulot fou. Surtout si on veut éviter de dire des bêtises historiques…

    Alors, si j’ai apprécié gentiment le premier, j’espère que le tome 2 sera plus spectaculaire ! On verra dans quelques jours 😉

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    • Je suis donc plus enthousiaste que toi ! C’était « Le rasoir d’Ockham » qui m’avait pas conquis du tout, les autres oui. Un peu trop sage ? Mhuum, je ne trouve pas, mais sans doute c’est que j’avais besoin d’une histoire plus calme, plus sage à ce moment-là que toi.

      Je ne connais pas assez votre révolution que pour y voir des fautes, sauf à sauver Louis 16… :p Surtout qu’il est toujours difficile d’analyser tous les enjeux, mensonges, couillonnades,… d’une révolution.

      Le final m’a laissé sur le cul, en effet !!! Yes !

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  9. Je crois avoir lu un ou deux trucs de Lovenbruck et ça m’avait laissé un souvenir mitigé… J’avais été prise en haleine pendant tout le livre et la chute me paraissait relativement décevante, enfin… pas à la hauteur du reste… J’espère que ce ne sera pas le cas ici d’autant qu’une suite est à attendre…

    JF.Parrot à qui nous devons les aventures du Commissaire LeFLoch est décédé après avoir mené son héros du règne de Louis XV et de la Pompadour jusqu’au seuil de la révolution… Si Parrot avait vécu et écrit davantage il aurait dû exiler LeFLoch en Amérique ou en Angleterre car il était trop lié aux deux précédents monarques pour survivre à la Terreur… Avec la série qui s’annonce ici je vais pouvoir continuer mon exploration du Paris du XVIIIème siècle… En sirotant un mojito s’il y a encore de la menthe dans le jardin! En cette saison rien n’est moins sûr! 😀

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    • Ou alors aller s’exiler dans un trou perdu de France, sans les réseaux sociaux, impossible de le retrouver et comme sa tronche n’était pas sur les pièces… tranquille !

      Mince alors, le décès de l’auteur nous a évité de retrouver notre Nicolas préféré dans un trou du cul de la France ou ailleurs… Il aurait pu même lui faire perdre la tête ! HORREUR.

      De Loevenbruck, « Le rasoir d’Ockham » ne m’avait pas conquis… Ici, oui.

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      • Et ben pendant la Terreur, s’exiler dans un petit bled n’était pas forcément si safe que ça car Robespierre et sa bande avait fichu un climat parano-merdique en France, digne de la Stasi… Tout le monde se méfiait de tout le monde et en particulier de l’estranger qui n’avait pas l’accent du crû ou qui n’était pas « parrainé » par un membre du village. Les lettres anonymes ou une simple suspicion suffisait à envoyer quelqu’un en taule voire à la guillotine. La justice n’était qu’une parodie de justice… elle se contentait de valider ton passeport vers la bascule du rasoir national. Louis XVI avait interdit la torture… mais les brave républicains savaient te faire avouer ce qu’ils voulaient que tu avoues… Pas d’ADN ou de bornage des antennes relais pour te sauver la mise! Nan… le seul truc c’était de quitter la France! Même vivre sous une fausse identité dans une grande ville où personne ne savait qui tu étais et où on te repérait moins n’était pas si tranquille… Car n’être connu par personne là encore ça craignait… tu étais vite dénoncée par ta logeuse, ton voisin etc… et tu te retrouvais vite sommée de prouver qui tu étais à la police révolutionnaire. Et si tu ne pouvais pas… Au gnouf!

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        • Djizuz Qurise ! Mais c’était grave, doudoudidonc ! Bande de moules, tous ces délateurs zélateurs dénonciateurs ! Bougre de petits salopards ! Faut pas s’étonne que après, durant une putain de guerre, on ait continué de dénoncer à tour de bras… :/

          Ok, exil loin !! Sinon, ailleurs, ils auraient reconnu mon accent de bled pourri mélangé à celui de Bruxelles et ils m’auraient tranché le cou, ce qui ne vaut pas le coup… J’avais lu une fois le chiffre exorbitant de guillotinages à l’époque, un vrai massacre ! Les terroristes passeraient pour des modérés à côtés des révolutionnaires qui ont zigouillé à tour de bras, sans autre nécessité aucune que de se débarrasser de quelques gênants qui gênaient. Ou pour prendre leurs possessions, un grand classique.

          Monde de merde…

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          • Et oui! Comme dit Toqué : Et après ça on critiquera encore l’inquisition! La Terreur a fait en deux ans plus de morts que l’inquisition en plusieurs siècles ! Et est ce que la république a demandé pardon? Naaaan! On a même encore des rues et des écoles « Robespierre »! Un grand taré de dictateur celui-là! Mais toujours intouchable!

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            • C’est un méchant, le Robespierre ?? Moi il me faisait rire avec Jean-Marc Thibaut… 😆 Plus sérieusement, c’est quelqu’un qui m’a dit (on ne chante pas) un jour que Robespierre traînait une réputation mauvaise alors qu’il n’était pas aussi terrible qu’on le disait, qu’on avait de lui cette mauvaise image que d’autres lui avaient faite. Mais je ne le connais pas plus que ça et avec les cafés fermés, on ira pas boire un coup tous les deux.

              Napoléon fut un dictateur et un assassin et il est toujours porté au pinacle ! Comme quoi, un assassin français, ça finit sur des piédestaux et glorifié, mais un assassin d’ailleurs, on lui crie de rentrer dans son pays…

              Oui, la Terreur chez vous a fait des ravages, mais on ferme sa gueule sur le sujet, on ne va pas la ramener avec ça quand on critique les autres pays…

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      • Ouais! Le Rasoir d’Ockham… C’est ça! Je l’ai lu… Je ne me souviens plus de l’histoire mais… en tout cas, je me souviens que l’intrigue m’avais bien embarquée mais qu’à la fin ça a fait pschiiiit! Enfin… ce n’est que mon avis personnel à môa-m’aime. 😦

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