Sept jours pour survivre : Nathalie Bernard

Titre : Sept jours pour survivre

Auteur : Nathalie Bernard
Édition : Thierry Magnier (2017)

Résumé :
Nita, une adolescente amérindienne, est kidnappée à Montréal et se réveille dans une cabane perdue au cœur de la forêt canadienne enneigée. Qui l’a emmenée ici et pourquoi ?

Une chose est sûre : c’est seule qu’elle devra affronter les pires prédateurs. Du côté des enquêteurs, les indices sont rares. Une course contre la montre s’engage. Nita a sept jours pour survivre. Un thriller glaçant.

Critique :
Dehors, il y avait du soleil, c’était donc le bon moment pour lire un roman jeunesse qui se déroule dans le Grand Nord, là où il fait froid, là où 19° semblent être la fournaise.

Pour avoir froid, j’ai eu froid ! Purée, je me suis caillée les miches avec cette pauvre Nita, 13 ans, d’origine amérindienne, enlevée par sadique qui, on s’en doute bien, ne lui veut pas du bien.

Alternant les chapitres avec Nita et les deux enquêteurs lancés sur ses traces plus que ténues, le roman possède un rythme qui n’est ni trop rapide, ni trop lent. Un bon compromis entre les deux.

Le binôme formé par les deux enquêteurs, à savoir le patrouilleur Gautier Saint-James et la lieutenant Valérie Lavigne fonctionne bien, sans qu’il y ait d’amourette sous-jacente ou autre guimauverie à l’horizon. Tant mieux, au moins, le récit ne se disperse pas où il ne faut pas.

La tension monte progressivement, surtout après que… Non, vous n’en saurez pas plus, mais j’ai serré les dents (et même les fesses, pourtant, c’était instant karma), comme si j’étais avec la pauvre gamine enlevée et loin de chez elle. Sa terreur, le froid, je l’ai ressenti.

L’autrice a une écriture qui fonctionne bien, elle se lit facilement et je dois dire que j’ai lu son roman d’une seule traite.

Elle ne se contente pas de parler d’un enlèvement et de faire monter la pression tout doucement, afin de jouer avec les nerfs de ses lecteurs, non, elle en profite aussi pour parler des autochtones, du racisme qu’il y a envers eux, que naître femme et amérindienne multiplie les chances par six de mourir assassinée.

Elle parlera aussi, en filigrane, de ces pensionnats où il fallait tuer l’indien dans l’enfant (Kill the Indian in the child).

Pour l’adulte que je suis, la lecture fut bonne, bien qu’il manquait de profondeur dans certains personnages, dont j’ai trouvé que les portraits étaient esquissés un peu trop vite. L’intrigue est aussi un peu simpliste, vu tout ce que j’ai déjà comme passif littéraire derrière moi, me donnant un goût de déjà lu, les émotions en moins.

Malgré tout, je recommanderai ce roman pour les jeunes ados, en quête d’adrénaline, d’un récit qui se lit facilement et qui va à l’essentiel, sans se perdre ailleurs que dans la recherche de Nita et, de son côté, d’assurer sa survie, elle qui n’y connait rien…

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29 réflexions au sujet de « Sept jours pour survivre : Nathalie Bernard »

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  3. Ah ouais? C’est de la littérature jeunesse ? Pour les 15 ans et plus peut être ? Autant qu’ils lisent de la littérature adulte à cet âge ! Je dis ça parce que des histoires d’enlèvements de jeunes filles par des sadiques c’est loin de l’univers d’Harry Potter, non? Je ne donnerai pas ce genre de livre à des enfants de 9-10 ans voire moins et voire plus! Pas envie de gérer les cauchemars !!! Ce genre de films n’est pas recommandé avant un certain âge alors… j’aurais tendance à croire qu’il en va de même pour les livres, non?

    Anybref trop dérangeant pour moi qu’on use de tels thèmes en littérature jeunesse! Et pis je suis trop vieille pour ça aussi ! 🙄

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    • Classé dans les « 12 ans »…. mon âge mental 😆

      Mon petit neveu de 9 ans a regardé toutes les saisons de Stranger Things, moi, durant la première saison, je mettais la tête sous le plaid à certains moment ! 😆

      Fout la trouille aux gosses, c’est Halloween ! 😆

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      • Sérieusement ? Tu te vois offrir une bédé sur Dutrou ou Fourniret (figure-toi que des zozos ont sorti ça en France 🤮 quel manque de respect pour les victimes!!!) à la communion, l’anniversaire ou le Noël de ta nièce de 12 ans ? 🙄 Ok… là on est dans l’histoire vraie et c’est encore plus horrible… mais sur le principe je me vois mal encourager ma fille de 12 ans à lire des histoires de pervers qui enlèvent des gamines. Déjà que j’avais du mal à lui expliquer clairement pourquoi je tenais à ce qu’elle respecte des règles de prudence élémentaires (pas de réseaux sociaux, ne jamais publier son adresse ou qu’on est en vacances, ne pas sortir seule surtout au-delà d’une certaine heure, ne jamais suivre quiconque même parmi nos amis sans qu’on ne l’aie d’abord prévenue etc…). Ok je vis en zone urbaine… on est un peu plus flippés que dans les campagnes mais même là il se passe des truc glauques.

        Bon… c’est mon point de vue… peut être que ce livre n’est pas si terrible que ça… mais quand même…

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        • Dans ce livre, l’homme ne fera rien à la gamine, mais son but était de la violer, en effet… Attends un peu, je me trompe de classement, c’était « jeunes adultes » ! Putain de connerie de mémoire de mes deux couilles que je n’ai pas !!! Oui, je revois le rayon et c’est celui des ados. « Oradour » était dans le rayon des 12 ans.

          Ok, je vais dormir et boire plus de café.

          Oui, j’ai vu « Fourniret » dans les bédés des serials killers, j’en avais lu une, mais un serial killer des states, pas de francophonie !!!

          Dutroux, ça a été une bombe chez nous, un cataclysme jamais vu à cause de toutes les répercussions. Un juge d’instruction dessaisi pour un spaghetti, deux ministres qui remettent leur démission suite à l’évasion du pédophile, une refonte de la gendarmerie dans la police, des accusations des complotistes sur des ministres, sur le roi et j’en passe…. Un traumatisme.

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          • Ah oui! Autant pour Ouradour on comprend que ce soit à partir de 12 ans autant là non!!! Je suis rassurée pour la jeunesse!

            Les histoires de complots pedophiles je ne sais pas quoi en penser dans l’affaire Dutrou. Karl Zero a fait des documentaires à ce sujet sur Toupub et c’est difficilement convainquant car les faits avancés sont reliés les uns aux autres par des « on pourrait penser que » « il se pourrait que », « et si ceci et si cela on pourrait conclure que »… Bref ça tient debout comme un Dan Brown et on se demande dans quelle mesure on instrumentalise pas un drame horrible pour faire le buzz. Ça me gêne. D’autant que les survivantes de l’affaire Dutrou n’ont jamais vu que lui si je me souviens bien.

            Quant au mauvais traitement policier de l’affaire… Une chose est certaine c’est que personne n’était préparé à faire face à ça. Ça bouleverse tellement les sensibilités que personne n’est au mieux de ses compétences. Alors… s’il y a en plus une compétence limitée (comme souvent avec les politiques qui sont plus des communiquants que des techniciens) ça merde toujours.

            En France nos ministres sont toujours en difficulté pour faire face aux crises inédites (la liste est longue!), et bous avons aussi des affaires de tueurs en série qui sont passés entre les goutes faute de communication entre gendarmes et policiers ou avant la centralisation des fichiers d’empruntes génétiques donc… je ne jugerai pas.

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            • Pour l’affaire Dutroux, les survivantes (Sabine Dardenne et Laetitia Delhez) n’ont vu que Dutroux, sa femme, Lelièvre et Nihoul. Si mes souvenirs sont bons… ils ont été condamnés, Nihoul est clamsé, mais toute personne portant son nom a vu ses affaires péricliter, bien que même pas parent avec ce triste sire.

              À propos de sire, certains suspectaient le roi, Albert II, de chasser les enfants à l’arbalète, dans les bois, la nuit je suppose, pour rendre la chose encore plus complexe ! :/ Porte nawak.

              Il y a eu tellement de magouilles, de trucs gardés pour sa brigade, que les gens, pour finir, en sont venu à suspecter les puissants de faire partie d’un réseau, de se protéger entre eux et tout le cortège de conspirationnisme qui va avec.

              Je ne dis pas que tout est faux, il suffit d’un homme riche avec un peu de pouvoir et des flics gendarmes qui se tirent dans les pattes pour passer sous tous les radars. De là à mettre tous les politiciens de l’époque dans le réseau, il y a une marche à ne pas franchir.

              En attendant, les gamines ont souffert, sont mortes dans des conditions atroces, les parents ont été dévastés et le pays aussi.

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