Titre : L’Affaire Léon Sadorski
Auteur : Romain Slocombe
Édition : Robert Laffont (25/08/2016)
Résumé :
Avril 1942. Au sortir d’un hiver rigoureux, Paris prend des airs de fête malgré les tracas de l’Occupation. Pétainiste et antisémite, l’inspecteur Léon Sadorski est un flic modèle doublé d’un mari attentionné.
Il fait très correctement son travail à la 3e section des Renseignements généraux, contrôle et arrête les Juifs pour les expédier à Drancy.
De temps en temps, il lui arrive de donner un coup de main aux Brigades spéciales, d’intervenir contre les « terroristes ».
Mais Sadorski est brusquement arrêté par la Gestapo et transféré à Berlin, où on le jette en prison. Le but des Allemands est d’en faire leur informateur au sein de la préfecture de police…
De retour à Paris, il reçoit l’ordre de retrouver son ancienne maîtresse, Thérèse Gerst, mystérieuse agent double que la Gestapo soupçonne d’appartenir à un réseau antinazi.
Critique :
Léon Sadorski est ce qu’on peut appeler un salaud, un pute de fils, le genre de personnage abject avec qui l’on a pas envie d’aller boire un verre, et encore moins de croiser sa route, surtout si dans la famille, on a des prénommés Sarah ou Lévy.
Ça risque de vous foutre la vie en l’air parce que nous sommes en 1942 et que je pense que je n’ai pas besoin de vous faire un dessin.
Malheureusement, Léon Sadorski n’est pas un cas isolé, il est même un type tout ce qui a de plus normal dans cette France occupée dont les priorités sont de bouffer, faire des risettes à l’ennemi ou du moins, ne pas s’attirer leurs foudres, faire un peu de fric sur le dos des gens qui ont des choses à se reprocher, comme des « origines en désaccord avec l’idéologie des nazis ».
Et pour Léon, on pourra ajouter qu’il est le roi de la moule puisqu’il aime faire le coup du grand cyclope à Madame et visiter d’autres cavernes aux merveilles parce que ce n’est pas parce qu’il est au régime qu’il ne peut pas manger aux autres pelouses. Par contre, si sa femme fait pareil, il l’assommerait à coup d’beignes ♫
Le ton du roman est froid, sans concession, limite au sclapel et rien ne nous est épargné dans ce Paris occupé par les Z’Allemands qui sont encore triomphants. Niveau perversité et mauvaise foi, c’est des champions du monde et l’auteur ne vas pas se priver de nous faire vivre ces jours sombres comme si nous y étions.
D’ailleurs, je ne me suis senti en empathie ou en sympathie avec aucun personnages, et pourtant, ça ne m’a pas empêché de dévorer le roman, tentant de comprendre comme l’Homme peut en arriver à des extrêmes pareilles, à des violences pareilles…
La propagande avait fait son job, elle l’avait bien fait, même. Elle refera le job plus tard, transformant tous ces collabos en parfait petits résistants. Mais ceci est une autre histoire.
Bon, le répétez à personne mais, si j’ai adoré ce roman, il m’a glacé les sangs et certains passages furent lu avec le cerveau déconnecté sinon j’aurais perdu toutes mes couleurs et toute chaleur dans mon corps.
Sans pour autant entrer dans le voyeurisme graveleux ou gratuit, l’auteur nous immergera dans le quotidien de ces braves gars des Renseignements généraux qui ont des méthodes bien à eux pour faire parler les gens et leur faire avouer des choses dont ils ne sont pas coupables.
Je vous le dis, c’est glacé comme la lame d’un scalpel et pour rien au monde je n’aurais voulu vivre à cette période, ni que ce genre d’horreur se reproduise avec moi pour personnage principal. Oui, je fuis !
Mais je ne fuirais pas les autres romans mettant en scène ce pute de fils d’enculé de salopard de sous-merde qu’est Léon Sadorski.
Une LC avec Bianca qui fut partagée : j’ai adoré ce roman, elle, par contre, ne l’a pas terminé tant elle a trouvé le personnage principal détestable. Pas de chronique pour Bianca (on dirait un titre de film ou de roman).
Challenge Thrillers et Polars de Sharon (2017-2018) et Le Challenge « Les Irréguliers de Baker Street » repris par Belette [The Cannibal Lecteur] et sur le forum de Livraddict (N°43 – Les Plans du Bruce-Partington – lire un livre se passant en temps de guerre).
Ping : Bilan provisoire du challenge polar et thriller 2017-2018 | deslivresetsharon
Détestable mais tellement représentatif d’une époque 😦
J’aimeAimé par 1 personne
Hélas… et pas que de cette époque, de toutes les époques, passées, présentes et à venir.
Je vais aller noyer tout ça dans du mojito…
J’aimeJ’aime
Ping : Bilan Livresque Mensuel : Mai 2018 | The Cannibal Lecteur
C’est quand même un sacré tour de force de faire un aussi bon roman avec comme personnage principal une ordure de première grandeur.
Malgré le personnage détestable de Léon Sadorski, voila un très, très bon roman.
J’aimeAimé par 1 personne
Un vrai tour de force, mais ça passe ou ça casse… Un gentil, ça n’aurait pas eu le même effet…
J’aimeAimé par 1 personne
L’histoire aurait été toute différente… 🙂
J’aimeAimé par 1 personne
Moins réaliste, trop guimauve… On sait que tous les français ne furent pas les grands résistants comme l’avait dit Charles… Il l’avait dit pour apaiser les esprits, mais la vérité est sortie, elle n’est pas belle, mais elle est ainsi
J’aimeAimé par 1 personne
C’est fou ce que l’on a pu trouver comme résistants dès la fin de la guerre…
J’aimeAimé par 1 personne
Pour apaiser les esprits, on aurait dit n’importe quoi… et on a dit n’importe quoi !
J’aimeAimé par 1 personne
En effet… 😦
J’aimeJ’aime
Faut vraiment que je m’y colle ! Les salopards ne me font pas peur (dans les livres)
J’aimeAimé par 2 personnes
Moi ils me font peur parce qu’ils ont existé… Je suis dans manuscrit inachevé, quel truc de ouf ! 😀
J’aimeAimé par 1 personne
heureusement que ce qui se passe dans le Thilliez n’existe pas. Quoi que ?… 😉
J’aimeAimé par 1 personne
Heu, le coup de l’homme de Virtuve, ça te couperai presque l’appétit !!! Non, c’est moins pire que les salauds genre Sadorski…
J’aimeJ’aime
Ça sonne hyper bien « pas de chronique pour Bianca » 😆 désolée d’avoir abandonné mais impossible pour moi d’aller plus loin dans ma lecture. Contente que tu ai aimé
J’aimeAimé par 1 personne
Je trouvais que ça faisait titre de film… 😀 Pas grave, ça peut m’arriver aussi, j’ai déjà eu la blague et je sais que quand ça ne passe pas, ça passe pas 😉
J’aimeJ’aime
Qu’on le pende! Qu’on le fusille! Épicétou! 😖
J’aimeAimé par 1 personne
Pas un petit écartèlement en sus ?
J’aimeJ’aime
Mais il a l’air bien sympathique ce bouquin ! 😀
J’aimeAimé par 1 personne
Bourré de vrais gens comme on aurait pas aimé croiser, mais c’est la vie qui est ainsi… Si tu le veux, je te dénonce et tu le recevras…
J’aimeAimé par 2 personnes
Vivons dangereusement ! 😉
J’aimeAimé par 1 personne
Là, c’était plus que dangereux 😦
J’aimeAimé par 2 personnes
« ce pute de fils d’enculé de salopard de sous-merde qu’est Léon Sadorski » mérite pourtant ce bel avis! J’ai beaucoup de mal à avoir un coup de coeur pour un roman dans lequel pas un pour rattraper l’autre! Mais quel excellent portrait de ces heures sombres! Mais quelle lecture éprouvantes par moments! 😮
J’aimeAimé par 1 personne