Le capital : Hiromi Iwashita et Karl Marx

Titre : Le capital

Scénariste : Hiromi Iwashita & Karl Marx
Dessinateur : Hiromi Iwashita

Édition : Kurokawa (12/09/2019)
Édition Originale : Das Kapital (2018)
Traduction : Adrien Tchou

Résumé :
Angleterre, XIXe siècle. Dans un petit village au paysage bucolique, un triangle amoureux se forme entre les jeunes Roy, Oscar et Claire.

Mais la petite fabrique créée par Roy, qui se développe en même temps que le capitalisme, provoque une véritable tempête…

Critique :
« Le capitalisme c’est l’exploitation de l’Homme par l’Homme » disait Le Luron déguisé en Georges Marchais et quand le présentateur complice lui demandait ce qu’était le socialisme, il répondait « C’est le contraire ».

Don Salluste disait lui aussi fort justement que « Les riches c’est fait pour être très riche et les pauvres pour être très pauvre ».

Et Karl Marx, que disait-il ? Si vous n’avez pas le courage de vous attaquer à son étude sur Le Capital, je vous conseille alors sa version en manga qui ne manque pas de piquant.

Cela commence tout simplement : Roy, un gentil boulanger fait sa pâte, la pétrit lui-même, la cuit et vend ses pains en échangeant d’autres biens avec les gens qui ne possèdent pas d’argent. La vie est belle, les oiseaux chante, il a une jolie fiancée, Claire, issue de la noblesse qui se donne à lui, corps et âme.

Puis surgit Oscar qui lui parle de la valeur marchande de la main-d’œuvre et les voilà en train de monter une usine pour fabriquer plus de pains, en engageant des ouvriers agricoles qui n’ont plus de boulot, en les payant une misère tout en les logeant sur place pour s’en mettre encore plus dans les couilles, heu, dans les fouilles !

Comme ils veulent renverser le seigneur de leur région, le vilain Gordon, les petites grenouilles doivent se faire aussi grosse que le vilain bœuf et c’est bien connu, pour terrasser un monstre, il faut en devenir un soi-même.

Ce manga, c’est mieux qu’un cours magistral sur le capitalisme, ses dérives, dont l’esclavage moderne et la valeur que l’on a mis sur une denrée importante : le capital travail, que l’on faire varier bien plus que la partie des frais fixes ou du prix des matières premières.

Le travail est une plus-value intéressante pour celui qui veut s’engraisser sur le dos des travailleurs en leur faisant miroiter qu’ils travaillent pour le bien commun.

Le capitalisme pousse les gens à travailler plus pour gagner moins, l’argent leur file entre les doigts, on leur crée des nouveaux besoins, on les asservi de plus en plus et ce qu’ils pensaient être une opportunité de travail intéressante pour eux se révèle en fait être de l’esclavage qui cache bien son nom.

Même Roy, qui vivait bien avant, gagnait suffisamment pour ce don il avait besoin pour vivre, passe maintenant son temps à courir après l’argent, les nouveaux projets, afin que la société qu’il a crée ne se dévore pas elle-même. De petit poisson évoluant dans une mare tranquille, il est maintenant dans une rivière aux rapides qui l’épuisent et il a beau nager, il n’avance pas.

L’enfer étant pavé de bonnes intentions, en voulant faire le bien et diminuer les temps de travail, Roy crée un supermarché et exploite la plus-value de la ville entière, sans même s’en rendre compte, puisqu’il est un philanthrope qui ne veut que le bien commun pour les gens.

Comme le supermarché lui appartient, non seulement tout le monde bosse pour lui et dépense son argent chez lui puisque les petites boutiques ont fermées. Et si en une heure de travail, les ouvriers peuvent fabriquer 10 savons, leur salaire ne leur en permet d’acheter que 5.

Le Capital est glaçant et c’est une bonne idée que de l’avoir mis en manga car il permet à tout un chacun, même aux plus jeunes, d’en prendre connaissance afin de s’instruire, d’aller se coucher moins bête.

Les grandes œuvres des écrivains font souvent peur de par leur taille ou leur difficulté, et de fait, rebute la plupart des lecteurs qui auraient envie de s’y plonger (oui, même moi), tandis qu’avec le concept de manga, c’est tentant et là, plus d’excuse pour ne pas les lire !

PS : Mon seul bémol sera toujours le même dans les mangas : les chevaux et leurs harnachements ! Bigre, on dirait que les mangakas n’en ont jamais vu ! Une horreur…

Des brides sans têtières (mais comment ça tient ??), sans rênes parfois, des tapis de selles très larges qui enserrent la totalité des flancs donnant lieu à penser qu’ils se prolongent sous le ventre, le sous-gorge qui enserre la gorge du cheval, le tout dans le prolongement du frontal (alors que c’est dans celui de la têtière !)  et je ne parlerai même pas des chevaux attelés ! Bigre, j’ai grincé des dents.

Autre soucis, un homme qui propose 30£ à une jeune fille pour coucher avec elle toute la nuit, ça fait très très cher le coup d’bite ! C’est le salaire mensuel de la fille, ouvrière, elle le dit elle-même. Là, c’est un peu poussé le montant offert en proposition !

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 11 Juillet 2020 au 11 Juillet 2021) [Lecture N°270], Le Challenge A Year in England pour les 10 ans du Mois anglais [Lecture N°20]  et Le Mois anglais (Juin 2021 – Season 10) chez Lou, Cryssilda et Titine.

11 réflexions au sujet de « Le capital : Hiromi Iwashita et Karl Marx »

  1. Ping : Bilan Livresque Mensuel : Juin 2021 [Mois Anglais – Saison 10] | The Cannibal Lecteur

  2. Ping : The English Month is finish… I’ll be back !! : Bilan Mois Anglais Juin 2021 | The Cannibal Lecteur

  3. Ping : Le Mois anglais 2021 – 10 ans : Le Billet récapitulatif – MylouBook

  4. Ping : Billet récapitulatif – Le mois anglais 2021 | Plaisirs à cultiver

  5. Ouh là ! C’est que ça devient super sérieux ce blog!!! Sous couvert de mangas ou de BD tu essaies de bous faire réfléchir sur notre triste condition d’humaines prolétaires! Après 1984 et la ferme des zanimals, le Kapital!!! Je suis impressionnée ! 🤓

    Pitié ne nous parle pas de l’édition spéciale de Mein Kampf seulement accessible sur commande et où l’insupportable délire d’Adolphe extrêmement mal écrit est analyse, commenté etc… un livre que pour les chercheurs…

    Pourquoi j’associe cette merde au Kapital? Ben… même si c’est plus intelligent, le kapital a quand même inspiré d’autres régimes totalitaires qui ont commis des crimes aussi…OK… Adolph et son torchon ont fait pire… mais en même temps c’est compréhensible : il était cinglé !

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    • Oui, ces derniers temps, je monte dans la culture et comme ma confiture, je l’étale ! 😆

      Envie d’explorer des terres non encore explorées par moi, mais sans aller à fond et lire l’ouvrage de Karl ! En manga, ça m’allait très bien.

      J’aimerais lire le torchon de l’autre (et j’insulte les torchons) pour voir un peu ses délires que les gens ont pris pour argent comptant… Faudra un jour que j’essaie et si ça ne va pas, il finira en cale meuble. Mais j’aimerais faire mon avis moi-même, sans les commentaires de tout un tas de braves types dans les marges. Je ne suis pas une imbécile (enfin, je crois).

      Le capitalisme n’est pas un système bienveillant, que du contraire et on nage dedans, mais nous sommes les petits poissons que les requins bouffent tout crus… :/

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      • Tu en seras pour tes frais! C’est un allume cheminée ou un cale-meuble à 100euros! Ils ont volontairement tapé sur un prix dissuasif pour éviter que les tarés ne se précipitent sur le bouquin… en même temps les tarés sont vraiment tarés et 100e ne les dissuaderont pas totalement je crains…

        En plus c’est un truc qui donne mal à la tête car c’est excessivement mal écrit comme tout texte délirant. Il n’y a pas que les horreurs antisémites qui rendent la lecture insupportable : ton cerveau normalement constitué supporte mal la façon dont la langue et sa logique sont malmenés. Bref… pour ma part, je ne chercherai pas à le croiser ce livre!

        PS: les gains de la maison d’édition seront versés à l’association de préservation du mémorial d’Auchwitz dès le 1er euro. Ça ça risque davantage de dissuader les nostalgiques d’Adolphe que les 100e n’arrêteraient pas! 😉

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