La Traversée des Temps – 02 – La Porte du ciel : Eric-Emmanuel Schmitt

Titre : La Traversée des Temps – 02 – La Porte du ciel

Auteur : Eric-Emmanuel Schmitt
Édition : Albin Michel (03/11/2021) – 581 pages

Résumé :
L’éternité n’empêche pas l’impatience : Noam cherche fougueusement celle qu’il aime, enlevée dans de mystérieuses conditions.

L’enquête le mène au Pays des Eaux douces la Mésopotamie où se produisent des événements inouïs, rien de moins que la domestication des fleuves, l’irrigation des terres, la création des premières villes, l’invention de l’écriture, de l’astronomie.

Noam débarque à Babel où le tyran Nemrod, en recourant à l’esclavage, construit la plus haute tour jamais conçue. Tout en symbolisant la grandeur de la cité, cette Tour permettra de découvrir les astres et d’accéder aux Dieux, offrant une véritable « porte du ciel ».

Grâce à sa fonction de guérisseur, Noam s’introduit dans tous les milieux, auprès des ouvriers, chez la reine Kubaba, le roi Nemrod et son architecte, son astrologue, jusqu’aux pasteurs nomades qui dénoncent et fuient ce monde en train de s’édifier.

Que choisira Noam ? Son bonheur personnel ou les conquêtes de la civilisation ?

Dans ce deuxième tome de la saga La Traversée des Temps, Eric-Emmanuel Schmitt met en jeu les dernières découvertes historiques sur l’Orient ancien, pour nous plonger dans une époque bouillonnante, exaltante, prodigieuse, à laquelle nous devons tant.

Critique :
Le premier tome m’avait emporté au néolithique, m’avait fait vivre un déluge, devenu ensuite, au fil des récits, LE Déluge biblique.

J’avais fait la connaissance de Noam, devenu Noé pour les récits, de Noura, la femme qu’il aime plus que tout et de Derek, celui qui était devenu un sale type.

C’est donc avec grand plaisir que j’ai replongé dans cette folle aventure qui décortique l’Ancien Testament, qui nous fait vivre une partie de ses grands épisodes, nous le montrant sous un autre jour et qui nous fait vivre aussi les débuts de l’Humanité.

Le côté Historique est bien rendu, on sent le travail de l’auteur derrière son récit, qu’il nous conte avec une facilité déconcertante, même si, le début de ce deuxième tome est un peu long et répétitif.

Noam, toujours amoureux de sa Noura, la cherche partout, marche énormément, découvre le Monde après un long sommeil réparateur (dans le sens premier du terme) et à un moment donné, j’ai eu l’impression que l’on tournait un peu en rond, tel un chien après sa queue.

Heureusement, une fois arrivé à Babel, le récit va redevenir intéressant, bouger, nous apprendre des choses, nous présenter des personnages intéressants et hautement attachants, tel la reine Kubaba et Gawan le sorcier (qui n’en est pas vraiment un, vous connaîtrez son truc si vous lisez le roman).

La tour de Babel, celle qui va s’écrouler… Je ne divulgâche pas, tout le monde connaît l’Histoire, le récit, la légende (biffez les mentions que vous ne gardez pas), de plus, la tour est représentée sur la couverture.

Par contre, je resterai muette sur l’autre épisode important de l’Ancien Testament dans lequel Noura aura une importance capitale, bien que je n’aie pas aimé son comportement de manipulatrice.

Dans ce récit, une fois de plus, la fiction se mêle habillement et intelligemment avec l’Histoire de l’Humanité et l’Ancien Testament. L’imaginaire est au pouvoir, le fantastique aussi (immortalité), sans jamais que cela devienne trop lourd.

La politique est bien présente, avec ses jeux de pouvoirs, ses guerres, ses ruses pour en éviter une, les débuts de l’espionnage, de l’écriture et la mégalomanie d’un roi qui ne se sent plus péter et se fait construire un immense phallus pour causer avec les Dieux. Faut de viagra©, sa tour débandera…

Le reproche que je ferai à cet opus, c’est le Grand Méchant, Nemrod. Oui, je sais, il existe des dictateurs, des tyrans encore pire que lui, plus sadiques, plus meurtriers, plus mégalos, bref des salopards qui n’auront aucunes circonstances atténuantes. Dans le rôle de l’ordure de service, il est parfait : seul, parano, violent, toujours à la recherche de plus de richesses…

Ce n’est pas le personnage de Nemrod que je remets en question, c’est l’homme qui se cache derrière le roi. Ceux et celles qui l’ont lus savent de qui je veux parler.

S’il y a bien un truc que je n’aime pas, en littérature, ce sont les méchants récurrents. Si Joe Dalton me fait rire, j’apprécie quand l’auteur crée d’autres méchants, au lieu de prendre toujours le même. D’accord, le méchant de ce roman est immortel aussi, mais j’espère qu’il ne va pas s’introduire dans toutes les peaux de tous les salopards de l’Histoire, sinon, je vais faire un malheur. De la diversité, que diable !

Hormis ce bémol, le récit m’a captivé et j’ai dévoré les 580 pages sur deux jours. Le projet de l’auteur est ambitieux : raconter, en 8 volumes, l’Histoire de l’Humanité. Mais le raconter à la manière de Dumas, avec des aventures, de la flamboyance, des amitiés (et sans ghost writer j’espère).

À la fois récit initiatique, quête, roman d’aventure, d’amour, roman historique, biblique, politique, religieux, polar, ce deuxième tome confirme tout le plaisir ressenti dans le premier, malgré mes bémols. Schmitt est un formidable conteur et je serai au rendez-vous pour la partie Égyptienne.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°006] et Le pavé de l’été 2022 (Sur mes Brizées).

20 réflexions au sujet de « La Traversée des Temps – 02 – La Porte du ciel : Eric-Emmanuel Schmitt »

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  7. J’ai lu un livre de cet auteur un jour. Le style m’avait davantage plu que le sujet. Là encore le sujet me botte peu. J’aime bien les romans qui se déploient dans un contexte historique bien rendu, mais pas trop les versions romancées de l’histoire. En outre la réalité historique de la tour de Babel est assez discutable. On est là dans la réécriture d’un passage biblique qui n’est pas forcément historique mais en plus à travers d’autres personnages… c’est trop déroutant pour moi qui aile faire la part des choses entre histoire, mythe et roman même si c’est certainement parfaitement écrit.😉

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    • Cela ne me pose pas de problème, dans ce cas-ci et j’adhère totalement à la réécriture, j’ai l’impression de lire une belle histoire, plus « réaliste » que celle dans la Bible. 🙂

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