L’homme qui n’aimait pas les armes à feu – T1 – Chili con carnage : Lupano & Salomone

Titre : Chili con carnage – L’homme qui n’aimait pas les armes à feu 1

Scénariste : Wilfrid Lupano
Dessinateur : Paul Salomone

Édition : Delcourt – Conquistador (2011)

Résumé :
Début du XXe siècle, Arizona… Maître Byron Peck, citoyen britannique et avocat d’affaires, escorté de son acolyte, l’effrayant Monsieur Hoggaard, parcourt le désert de pierre aride et brûlant en quête d’un mystérieux papier qui pourrait changer le cours de l’histoire des Etats-Unis d’Amérique à jamais.

Dans le même but, la dangereuse Margot de Garine s’associe à une bande de mexicains sans foi ni loi… Et ils seront sans pitié !

Critique : 
C’est dans le mensuel « Lanfeust Mag » que j’avais découvert cette série, au moment où le catalogue Delcourt était venu s’additionner à celui des Éditions Soleil (ou le contraire) et que le tome 2 avait été publié dans mon mensuel préféré.

Le fait d’avoir, à l’époque, commencé par le tome 2, m’a gâché la surprise lorsque j’eus enfin la possibilité – il y a quelques jours – de découvrir les premières images du 1…

Ben oui, je savais pourquoi ce grand échalas de maître Byron Peck – un gentleman anglais, avocat aux États-Unis – sapé comme un prince, cheveu gominé et moustache fine se promenait dans un chariot aux côtés d’un colosse norvégien et je savais aussi pourquoi cette force de la nature ne s’exprimait plus que par geignements ou borborygmes (Knut Hoggaard).

Plus de mystères pour moi en ce qui concerne les documents importants, hélas… Trop de savoir tue le mystère…

Ceci étant dit, pour le lecteur qui découvre pour la première fois ce western déjanté, tout le mystère de la chose lui sera hermétique et il découvrira au fil des pages une partie de ce qui s’est passé avant tout cela !

Byron Peck est un avocat sans scrupules… même s’il s’est un peu assagi, il ne s’embarrassera pas de balancer le cadavre d’un hors-la-loi hors du chariot. Le tout avec des dialogues bourré d’humour noir et de cynisme.

— Décidément, ces hors-la-loi sont bien tous les mêmes. Pour dévaliser les banques et tuer des innocents, ils ont la forme. Mais dès qu’il s’agit de faire quelques kilomètres dans le désert avec une balle dans le ventre, il n’ y a plus personne.

— Oh, je sais bien ce que vous pensez, Monsieur Hoggaard. Et vous avez raison : à présent qu’il est mort, il n’y a plus qu’à espérer que ses informations étaient bonnes. De toute façon, nous ne sommes plus très loin. Nous serons bientôt fixés. Et si d’aventure l’homme a menti, nous pourrons toujours repasser par ici pour manquer de respect à son cadavre. Par principe.

Quant à son acolyte, il a tout de l’homme de Néandertal mal dégrossi et passe son temps à hurler son fameux « Lha soloop! ».

— Avant son « accident », Monsieur Hoggaard, c’était un garçon étonnant : une sorte de viking hirsute et rugueux, éructant sa joie de vivre, et qui ne dessoulait jamais… Une force de la nature ! Et un humour, avec ça ! Irrésistible ! Tiens, un jour, à Los Angeles, un passant lui demande le plus court chemin pour se rendre au cimetière. Eh bien, Monsieur Hoggaard l’a poussé aussi sec sous les roues d’un attelage !

Espionnant une hacienda remplie de bandits mexicains où Margot de Garine, une belle dame vient de débarquer, nos amis vont se retrouver dans des situations pas possibles pour notre plus grand plaisir.

Le tout sera de ne pas se faire descendre… Et de retrouver ces fichus documents hyper importants !

— Nous sommes d’incorrigibles bons vivants, monsieur Hoggaard. D’ailleurs, l’expérience a prouvé que nous faisons de mauvais morts.

Beaucoup d’humour dans cette bédé qui a tout du western classique au départ avec les ingrédients habituels : un duo improbable, un jeune premier naïf (Tom Bishop) totalement in love d’une femme fatale, une poignée de bandits mexicains, une attaque de train, un navajo un peu demeuré et un document secret dont je ne vous dirai rien de plus, juste que la nation en dépend !

Avec tous ces ingrédients classiques du western et d’une enquête privée, l’auteur y ajoute un sérieux grain de folie, d’humour, de déjanté, de fraicheur, de mystère, de bons mots, de cynisme, une belle plante et une leçon pour se pays où tout le monde a le droit d’être armé.

Je tiens à remercier la chambre des représentants de l’État du Texas qui, au moment où ce livre part à l’impression, vient d’autoriser le port d’armes à feu sur les campus universitaires.
Voilà les tueurs de campus bien attrapés : ils vont devoir se rabattre sur les écoles primaires pour faire des carnages.
On autorisera donc le port d’arme à l’école primaire. Les tueurs devront alors s’en prendre aux crèches.
Qu’à cela ne tienne, on armera les assistantes maternelles et les enfants en bas âge.
Etc etc.

Un pari osé de nous sortir un western aussi déjanté mais le pari est réussi car jamais ils n’ont sombré dans le lourd ou le grotesque, ni au niveau du scénario, ni au niveau des dessins qui ne manquent jamais de tons chauds.

C’est fin, très fin et ça se mange sans faim.

Étoile 4

Challenge « Thrillers et polars » de Sharon (2015-2016), le Challenge « Polar Historique » de Sharon, Le « Challenge US » chez Noctembule, « Il était une fois dans l’Ouest » chez The Cannibal Lecteur, Le Mois du Polar chez Sharon (Février 2016) et Le « RAT a Week, Winter Édition » chez Chroniques Littéraires (48 pages – 4477 pages lues sur le Challenge).

CHALLENGE - Il était une fois dans l'ouest - BY Cannibal LecteurMois du Polar - Février - Sharon

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