Titre : Une Aventure du lieutenant Blueberry – Tome 1 – Amertume apache
Scénaristes : Joann Sfar et Christophe Blain
Dessinateur : Christophe Blain
Édition : Dargaud (06/12/2019)
Résumé :
Alors qu’il patrouille aux abords d’une réserve indienne, le lieutenant Blueberry assiste au meurtre de deux femmes de la tribu apache tuées par trois jeunes Blancs.
Les deux victimes sont la femme et la fille d’un guerrier, Amertume : un double meurtre qui risque d’embraser la région en déclenchant une nouvelle guerre…
Critique :
Reprendre une série mythique n’est pas chose aisée, on est attendu au tournant par tous les fans qui veulent l’impossible : que les nouveaux auteurs s’affranchissent du créateur original mais qu’il garde aussi tout ce qui fait le sel de la série.
Difficilement conciliable.
Pourtant, si le dessinateur Blain a su respecter le lieutenant dessiné par Giraud, il s’en est aussi affranchi d’une certaine manière dans sa manière de le présenter.
Ayant pu voir l’album dans sa version noir et blanc, j’avais pu apprécier les traits sans me laisser distraire par les couleurs. Les gros plan de Blueberry auraient pu être plus précis. De ce côté-là, ce n’est pas une totale réussite.
Les couleurs, je les ai trouvées éloignées de celles qui faisaient le charme de la version originale, mais au moins, le coloriste s’est affranchi des anciens codes.
Afin de ne pas polluer ma lecture, je me suis tenue éloignée des autres Blueberry, les A.O.C (que j’ai relu après).
Force est de constater que mes souvenirs du nez cassé le plus célèbre de la bédé n’ont pas été bousculés dans cet album car Blueberry était tel que je l’ai toujours connu : forte-tête, casse-cou, tête-brûlée, buveur, tombeur des dames, impoli, râleur…
Mon bémol ira pour le personnage de Jimmy McClure, le bouffon, le vieux sac à gnôle, cette vieille éponge assoiffée, qui n’est pas assez mis en valeur dans ce premier tome.
Mille putois, un album sans ivrognerie ou connerie de McClure, c’est comme si Haddock devenait sobre ou un Bérurier abstinent sexuel dans un San-Antonio. Une aberration, une utopie, un cauchemar.
Le reste du scénario est conventionnel, restant dans les codes avec des Indiens traités comme des chiens, malmenés et dont la vie ne vaut pas grand-chose, pour les Blancs.
Pourtant, quand des écervelés abattent deux Indiennes, ça pourrait mettre le feu à la région et faire exploser la paix fragile… Il ne reste que Blueberry pour enrayer la grogne qui monte et la soif de rendre justice sois-même puisque le Blanc ne le fait pas.
Un album qui arrive à suivre les codes de Blueberry, autant au scénario qu’aux dessins, tout en prenant ses distances avec eux, à petits pas, à l’aide de petits détails, pour que cet album soit marqué de l’empreinte de ses deux auteurs et pas une vulgaire copie, sans âme.
Les puristes préféreront l’original à la copie, ce que je peux comprendre, les meilleurs étant ceux du duo Charlier/Giraud.
Mais cet album, qui explore les années « Fort Navajo » de Blueberry, est d’une meilleure facture que la plupart de ceux qui s’attaquèrent à la jeunesse du lieutenant le plus borderline de l’armée Américaine.
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Oh pourtant j’adore Sfar….c’est bizarre de sa part de se lancer dans une telle aventure didonc….mais bon cela semble lui reussir….cela reste quand meme le premier…a suivre quoi…;)
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La bédé n’est pas mal, loin de là, mais quand on aime, qu’on adore, l’originale de Charlier/Giraud, on a du mal avec les autres… Faudra que je juge les tomes suivants.
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Et bin j’espere que ce n’est pas une sorte de commande….;)
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J’avais vu et entendu Sfar parler sur le plateau de LGL mais ce n’était pas pour cette bédé… Je pense que comme pour Lucky Luke ou Spirou ou les Tuniques Bleues, on a des auteurs qui reprennent le personnage pour un one-shot (ou une série) et qu’ils donnent leur version à eux.
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Oui car il n’aime pas trop ca…il prefere ses projets…il doit faire des commandes pour mettre du beurre sur ses epinards…Surement pour son adaptation du roman du renard ?….;)
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Tous les auteurs ne peuvent pas vivre de leurs désirs littéraires et certains doivent produire d’autres choses pour manger. Jean Lefebvre, l’acteur, parlait de ses films potagers (ses navets). Ici, même si je préférerais toujours l’original à la copie, Sfar nous produit une bonne bédé, même si je n’ai pas aimé les dessins.
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Oh oui on peut lui pardonner quand on voit son travail personnel…on est des fans de petit Vampire notamment…;)
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Hé, tout le monde doit manger dans la vie.
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Ah ouais… le lieutenant Blueberry il est viril… mais… blueberry ça veut dire myrtille, isn’t it?
T’imagine le lieutenant Myrtille arriver en roulant des mécaniques dans son unité ? Ça risque de rigoler derrière son dos, non? 😂🤣😂
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Oui, c’est myrtille !!! PTDR
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