Les enquêtes de Frère Athelstan – T01 – La galerie du rossignol : Paul Doherty

Titre : Les enquêtes de Frère Athelstan – T01 – La galerie du rossignol

Auteur : Paul Doherty
Édition : 10/18 Grands détectives (2013)
Édition Originale : The Nightingale Gallery (1991)
Traduction : Christiane Armandet & Anne Bruneau

Résumé :
Cette première enquête se déroule en 1377, au lendemain de la mort du fameux Prince Noir, bientôt suivi dans la tombe par son père, le roi Edouard III.

Alors que la couronne d’Angleterre tombe aux mains d’un enfant, le futur Richard II, les intrigues de la noblesse se succèdent et une terrible lutte de pouvoirs va déchirer le pays, entraînant la désapprobation de l’Eglise et des grands négociants de la capitale.

Après l’assassinat ignoble de l’un d’eux, quelques jours après le décès du roi, le coroner et frère Athelstan entrent en scène.

Leur mission va les mener des taudis de Whitefriars aux ors et aux fastes de la Cour.

Critique :
Vos oreilles ne saigneront pas car « La galerie du rossignol » n’est pas un nouveau récital du fameux Rossignol Milanais, mieux connu sous le nom de Bianca Castafiore.

Le rossignol de cette galerie n’a rien à voir non plus avec le petit oiseau d’un homme qui sifflerait chaque fois qu’une dame passe.

Mais comme le plancher de cette galerie grince, faisant penser à un chant de rossignol, va falloir en tenir compte si vous voulez aller tuer une personne en passant par cette galerie.

Le masque est conseillé pour lire ce roman, si possible avec une arrivée d’oxygène car en l’an de grâce 1377, tout le monde rote, pète, même à table, même devant un régent.

Ajoutez à cela la pestilence des corps qui ne voient pas souvent l’eau et encore moins le savon, les habits qui dégagent des senteurs aussi délicates que 20 chiens mouillés qui reséchent et des cadavres en putréfactions pendus à des gibets. Respirez un bon coup à fond et paf, vous mourrez étouffé !

Le temps me manque souvent pour lire tout ce que je voudrais lire et malheureusement, le enquêtes du frère Athelstan et du coroner Sir John Cranston en pâtissent en premier lieu. J’essaie au moins d’un lire un à chaque Mois Anglais car je les adore, ces deux enquêteurs atypiques.

Le Dominicain frère Athelstan est homme pieu, calme, posé, tandis que Sir John Cranston est ventripotent, gras, gros, a le gosier plus qu’en pente, s’endort partout, rote, pète, dit des gros mots. Gérard Depardieu serait parfait dans le rôle.

La force de cette saga tient dans ces deux personnages qui se complète malgré leurs différences et dans la description de l’Angleterre de 1377. Les bas-fonds sont présents, bien décrits, ne manque que l’odeur (heu, oubliez l’odeur, on s’en passera) et la dichotomie est bien faite avec le monde d’en haut, celui des nobles (qui ne sentent pas meilleur que ceux du Londres d’en bas).

On ne pourra pas reprocher à l’auteur de ne pas immerger ses lecteurs dans l’Histoire et de ne pas mettre le prix sur les décors qui sont plus vrais que nature. Je reproche parfois à certains livres d’être frileux sur l’époque où se déroule leurs romans, ici pas, l’auteur connait son sujet, il le maîtrise et nous le sert sans que cela soit indigeste ou mal mélangé.

Les romans ne sont pas fort épais, ils sont rythmés car l’auteur s’attache à nous montrer la vie de nos deux enquêteurs, leurs petites misères, les paroissiens qui se crêpent le chignon, les blessures secrètes de Cranston, sans que tout cela ne vienne briser le rythme de l’enquête. Toutes ces petites choses forment un tout que l’on dévore car il a du goût (et des odeurs).

Distrayant, amusant, odorant et les quelques touches d’humour ou de bisbrouilles entre nos deux personnages ajoutent du piment au récit, de la vie. C’est réaliste, tout simplement.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (juillet 2019 – juillet 2020) – N°270 et Le Mois Anglais chez Lou, Titine et Lamousmé (Juin 2020 – Saison 9).

13 réflexions au sujet de « Les enquêtes de Frère Athelstan – T01 – La galerie du rossignol : Paul Doherty »

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  4. Je crois bien que j’en ai un de l’auteur dans ma Pal : je n’avais pas fait le lien avec le mois anglais ^^ mais je note pour l’année prochaine (pas sûre d’avoir le temps d’en lire d’autres d’ici la fin juin : j’ai déjà une lecture en cours à terminer).

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    • J’aime leur duo improbable (et je ne sais plus si j’ai déjà répondu ou pas, mais WP me casse les coui**** que je n’ai pas en n’affichant pas tous les commentaires dans le menu déroulant, je dois donc passer par l’autre côté et là, pas moyen de voir si j’ai répondu ou pas… GGGGGGRRRRRRRR).

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  5. Va falloir que je révise mes cours d’histoire sur l’hygiène car je m’étais laissé entendre dire que le moyen âge était propre et que c’est au contraire pendant la renaissance au XVe siecle que l’eau était considérée comme dangereuse. Les étuves et bains publics existaient au moyen âge et… on a fini par les fermer car ça devenait un peu trop olé olé… mais peut être que l’anglois puait plus que le françois?

    Bon… pour les pets, les rots et les cadavres pourrissants ou les rues boueuses où se déversaient les pots de chambre… ok… mais… on se lavait encore au XIVe siècle !😁

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    • Les pendus qui pendouillent des jours, ça ne sent pas bon, les pirates dans la Tamise non plus… ça pouiiir, messire ! Pourrais-tu nous parler dest trucs olés-olés qui se passaient dans les bains publics ? Les amoureux qui s’bécottent dans les bains publics, bains publics ♪ On a des images vidéos ??

      Je n’ai pas étudié l’hygiène dans l’histoire, mais vu qu’on doit dire aux gens qu’il faut jeter ses masques dans une poubelle et pas au sol, se laver les mains, et toussa toussa, je me dis que nous sommes des sales aussi !

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      • Sur Toupub, tu as un docu sur le propre et le sale à la cour de Versailles… Là c’était vraiment le grand siècle de la crasse! Henri IV était un puant notoire aussi…
        Au moyen-âge on se lavait… mais effectivement ça puait partout. Les étuves (bains publics) étaient devenus des lieux de partouze (le moyen âge n’était pas très puritain cf le François Villon de Jean Teulé) ou de prostitution. Alors forcément au bout d’un moment, l’Eglise a râlé… et on les a fermés. On a commencé à se laver moins à la renaissance et le summum du pire c’était la « toilette sèche » à la cour de Louis XIV… Marie Antoinette a beaucoup fait pour que ça change, se faisant même installer une sorte de système de douche avec un trou dans le plafond. En revanche au XIX c’était redevenu un peu moyen au point que les courtisanes qui devaient passer leur temps à se relaver entre chaque client puant, disaient qu’à la différence des bourgeoises, elles, elles se lavaient!

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        • J’avais lu un jour que l’Église trouvant que les romains et leurs bains avaient fini décadents, avait donc interdit de se laver puisque l’eau rendait les gens décadents… de plus, tu ne pouvais pas te toucher le corps, fallait se laver sans se regarder, sans se toucher, au-dessus de sa robe de bure, pour les curés…. On revient de loin !

          Dans les carnets du bourlingueur, émission belge, notre présentateur, qui bourlingue vraiment, parlait de se frotter avec du sable si on ne savait pas se laver car le sable (sec) débarrassait le corps de sa transpiration. Tous les chevaux le savent, d’ailleurs !

          Mais que c’était cochon, ces grandes époques. Marrant comme on pouvait passer du libertanisme au puritanisme. Quoi ? Mon correcteur refuse le « libertanisme » ?? Va fan culo !

          J’espère que la vidéo n’est pas en odorama…. 😆 Et merci pour cette minute cul-turelle 😉

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  6. Ping : Billet récapitulatif – Le mois anglais 2020 | Plaisirs à cultiver

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