Titre : Mapuche
Auteur : Caryl Férey
Édition : Gallimard Série noire (2012) / Folio Policier (2014)
Résumé :
Jana est Mapuche, fille d’un peuple indigène longtemps tiré à vue dans la pampa argentine. Rescapée de la crise financière de 2001-2002, aujourd’hui sculptrice, Jana vit seule à Buenos Aires et, à vingt-huit ans, estime ne plus rien devoir à personne.
Rubén Calderon aussi est un rescapé un des rares « subversifs » à être sorti vivant des geôles clandestines de l’École de Mécanique de la Marine, où ont péri son père et sa jeune sœur, durant la dictature militaire.
Trente ans ont passé depuis le retour de la démocratie. Détective pour le compte des Mères de la Place de Mai, Rubén recherche toujours les enfants de disparus adoptés lors de la dictature, et leurs tortionnaires…
Rien, a priori, ne devait réunir Jana et Rubén, que tout sépare. Puis un cadavre est retrouvé dans le port de La Boca, celui d’un travesti, « Luz », qui tapinait sur les docks avec « Paula », la seule amie de la sculptrice.
De son côté, Rubén enquête au sujet de la disparition d’une photographe, Maria Victoria Campallo, la fille d’un des hommes d’affaires les plus influents du pays.
Malgré la politique des Droits de l’Homme appliquée depuis dix ans, les spectres des bourreaux rôdent toujours en Argentine. Eux et l’ombre des carabiniers qui ont expulsé la communauté de Jana de leurs terres ancestrales…
Critique :
Ayant souvent voyagé à travers le monde avec l’agence « Caryl Ferey », c’est toujours avec crainte que je prends un billet d’avion dans sa compagnie car je sais que je vais trinquer, avoir mal au bide, au cœur, aux tripes.
Il m’a fallu 9 ans avant de sortir celui-ci de ma PAL (et pourtant, je voulais le lire au plus vite) et avant de l’ouvrir, j’ai pris une grande respiration.
Argentine, Buenos Aires, dans les taudis avec des gens qui tirent le diable par la queue en se prostituant…
Une Mapuche (Jana) dont le peuple a été génocidé durant des siècles et un travelo, « Paula » sont amis. Une belle amitié, forte, puissante, mais nous sommes en voyage avec Caryl Ferey, alors, oubliez les Bisounours et entrez dans l’Histoire super sale de l’Argentine et des enfants volés durant la dictature (parents torturés et assassinés ensuite).
J’ai attendu 9 ans avant de me faire gifler, boxer et mettre au tapis… Non je ne déposerai pas plainte, ça fait toujours du bien de se faire tabasser par la littérature et par des personnages forts, puissants, réalistes et qui ont pris une place dans ma vie, comme s’ils étaient vraiment vivants.
Une fois de plus, l’auteur mélange adroitement les faits historiques dans un récit de fiction, imbriquant l’un dans l’autre afin d’essayer de nous faire prendre conscience de ce que furent les années de dictature en Argentine.
Il est impossible de prendre tout en compte (sans compter que les morts ne peuvent plus témoigner) dans les atrocités qui eurent lieu et des périodes qui ont suivi où certains ont tenté vaille que vaille de faire comparaître en justice les tortionnaires avant qu’une amnistie générale ne leur donne l’absolution totale, au mépris des mères et grands-mères qui ont perdu leurs enfants, petits-enfants.
Malgré tout, l’auteur a tout de même réussi à nous brosser un tableau fort sombre, violent, limite à vomir pour une scène qui sera racontée dans un cahier.
Si vous n’avez pas envie de lire un roman sombre, glauque, violent, vaut mieux ne pas le lire, même si l’auteur ne fait que raconter ce qu’il fut durant ces années de plomb. Le cœur trinque et les tripes se serrent en imaginant la douleur de ces personnes qui ont perdu des proches (et encore, ne l’ayant jamais vécu, on ne pourra jamais ressentir leur douleur).
La réalité historique est déjà d’une violence rare et l’auteur en a ajouté dans son récit, doublant la dose. Avec toutes ces personnes qui mouraient dans d’atroces circonstances, j’aurais pu décrocher du récit, mais Jana et Rubén Calderon, le détective, m’ont scotchés à leur histoire et grâce à eux, j’ai pu traverser ces horreurs.
Mapuche est un roman noir fort sombre, qui mélange adroitement les faits réels et un récit de fiction, lui donnant plus de poids que si nous avions juste lu des chiffres ou des faits ad nauseam. Le roman ne nous apprend pas tout mais il est tout de même éclairant sur ce qu’il se passe durant les années de la dictature militaire et dont on ne parle pas assez souvent.
Maintenant, lorsqu’on me parlera de la coupe du monde en Argentine (78), je penserai aux gens que l’on torturaient pendant que d’autres marquaient des goals et couraient sur la pelouse.
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J’ai découvert l’auteur grâce à toi, je note celui-ci
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J’avais la cote ces derniers temps 😆
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Ping : Le mois espagnol et sud-américain 2021, c’est parti ! | deslivresetsharon
L’Argentine, il y a les paysages et une histoire tragique et vu l’auteur il y avait de quoi faire un roman noir épais.
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Oui, on pourrait faire plein de livres épais sur les histoires tragiques de l’Amérique latine
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depuis que je suis plongée dans Lëd j’ai envie de découvrir ses autres livres et dire que je ne la connaissais même pas avant 🙂
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J’en ai lu quelques uns de lui : Haka – Utu – Zulu – Paz – Lëd et mapuche.
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Oh, j’ai pas encore lu « Condor » et il irait bien pour le mois espagnol, il se passe au Chili !
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Il est aussi dans ma PAL mais tu m’as donné envie de le ressortir.
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Je réveille les envies, moi, ce soir !! 😆
— Chouchou, viens un peu voir par ici si ça te donne envie aussi !
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😂😂😂
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Et bin les mapuches….il parait qu’on est en guerre en ce moment avec eux…dixit le gouvernement pour envoyer la police montee et les tuer allegrement…..bref je connais le cote chilien de leur histoire….mais cela ne doit pas etre fameux de l’autre cote de la frontiere…..(bon lala on est fiche…lol)
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Quand on veut tuer les autres, on dit qu’on est en guerre contre eux… vieux comme le monde !
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Oh oui….surtout qu’officiellement, il n’y a jamais eu de traite de fin de guerre depuis l’episode espagnol…le seul peuple a avoir arrete les conquistadors…lol….
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L’Homme est la pire des créatures sur terre et pourtant, il est capable de faire de belles choses.
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Oh ouiiii regardons de ce cote-ci….;)
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J’ai lu ce roman il y a quelques années et je m’en souviens encore. Surtout cette scène horrible où le père mange sa fille.
Les cauchemars de cette lecture me poursuivent encore…
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Je n’avais pas voulu en parler parce que là, j’ai failli vomir ! Il me faudra du temps avant de re-raconter la sale blague noire et immonde que je connais…
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un moment trop marquant et véridique en plus
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Putain, ça m’a glacée !
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j’ai arrêté de lire Ferey après Utu, où je trouvais qu’il y avait trop de violence « gratuite ». qui n’amenait rien à l’intrigue, qui ne rajoutait, de mon point vue que du glauque, sur du glauque. pourtant je lui reconnais tout à fait la documentation, les personnages, la structure de l’intrigue, touts de grande qualité. Mais, autant, j’aime qu’un bouquin me malmène, autant lui, en fait trop à mon sens.
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Ses romans sont assez violents, je l’admet, parfois ça ne sert à rien d’en rajouter, mais je pense que c’est son style et comme j’adore ses romans, je m’adapte à cette violence en surenchère. Le monde est déjà violent…
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Pfff! Et ben v’la encore un livre avec une bonne ambiance bien plombée comme tu aimes et qui donne envie d’écouter du Lalanne ou du Armande Altaï (j’ai découvert ça récemment! Mes oreilles saignent encore! Tu te demandes pourquoi ils sont allés la chercher pour la staracademy!!!) en boucle en avalant toute l’armoire à pharmacie et les bouteilles du bar! 😱
Mapuche… au début j’ai cru que c’etait Le surnom qu’un mec brésilien donnait à sa meuf… avec l’accent chuintant « ma puce » ça donne « mapuche », nan ? 🥳
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En portugais, le « péniche » ce n’est pas le bateau… 😆
Ah, elle a eu une carrière de chanteuse, la Armande de la starcacapipi ?? J’ai jamais aimé cette émission, mes belles-soeurs regardaient et donc, malgré moi, j’ai vu des passages, je m’en suis toujours pas remise 😆 Apporte la bouteille !
J’ai bien plombé l’ambiance du mois de mai, moi, avec mes lectures noires..
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Je les ai toutes vidées les bouteilles! Hips! Il fallait bien ça ! Hips! 🥴
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Buvons un coup !
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Il serait bien que je le sorte de ma PAL…
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M’a fallu 9 ans, alors, je ne dirai rien 🙂
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je n’ai pas dit quand 🤪😁
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Plus longtemps que moi, c’est possible ?? 😀
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On verra bien 😉🤣
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On prend les paris !
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Merci pour ta participation.
J’étais persuadée de l’avoir lu, et puis non.
Actuellement, je lis un livre sur un sujet qui aurait dû être fort et que je juge complètement raté (mais tout le monde adore sauf moi).
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Depuis le temps qu’il est dans ma Pedigree PAL, ma PAL d »exception, celle qui ne devrait pas traîner aussi longtemps…
Râlant quand le sujet fort est loupé et qu’en plus, tout le monde a adoré, à se demander ce qu’on a raté dans notre lecture. J’ai connu ça et ça me questionne toujours longtemps.
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Pour ma part, j’ai justement trouvé ce qui m’a déplu (le style, la construction de l’intrigue, les révélations en cascade invraisemblables). Puis, à côté, j’ai lu un livre young adult qui parle du sort des femmes yézidies, livre dur, fort, qui contenait tout ce que l’autre roman ne contenait pas.
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Deux lectures, deux avis opposés ! 😆 Ces défauts que tu citent sont mieux passé chez moi que chez toi.
Tu publieras la chronique du livre young adulte parce que j’ai déjà envie de noter le titre… Purée, tu es forte, là 😛
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Le billet est programmé pour le 12 juin (il paraît le 10).
Merci !
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Ah, si tard ! 😆 Bon, file-moi le titre par-dessus ma table de travail…
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Sauver Mina de Catherine Cuenca.
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😉
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Je viens de faire la fiche sur Livraddict 🙂
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🙂
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Attends, « il paraît le 10 » ?? Ok, tu as pu le lire en avance… ça sert à rien que je le cherche demain à la librairie alors 🙂
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C’est exactement cela, j’ai pu le lire très en avance. Effectivement, en librairie, cela me paraît très improbable de le trouver.
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Je vais attendre, c’est pas comme si j’avais rien à lire 🙂
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Effectivement, je pense que tu as de quoi lire !
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