L’hôtel de la dernière chance – Une enquête magique de Seth Seppi – 01 : Nicki Thornton

Titre : Une enquête magique de Seth Seppi – 01 – L’hôtel de la dernière chance

Auteur : Nicki Thornton
Éditions : Michel Lafon (2019) / Michel Lafon Poche (2021)
Édition Originale : Seth Seppi Mystery, book 1: The Last Chance Hotel (2018)
Traduction : Isabelle Troin

Résumé :
L’hôtel de la Dernière Chance est un endroit très particulier ; le jardin y est probablement enchanté, les murs ne se contentent pas d’avoir des oreilles, ils peuvent aussi parler, et le garçon de cuisine, Seth Seppi, a empoisonné par mégarde le sorcier le plus important du pays !

Mais si le jeune garçon est le suspect numéro 1, le bâtiment grouille de magiciens aux pouvoirs tous plus loufoques les uns que les autres… et chacun avec une excellente raison de faire le coup !

Pour prouver son innocence, Seth, seulement aidé de Belladone son chat noir, devra éveiller le brin de magie qui sommeille en lui et démasquer le véritable coupable avant qu’il ne soit trop tard.

Critique :
Un hôtel perdu dans les bois, de la magie, une enquête, le pitch et l’univers étaient prometteurs.

Seth Seppi est un jeune marmiton dans la cuisine de l’hôtel, quasi un esclave puisqu’il doit tout faire (une Cendrillon au masculin), en plus d’être le souffre-douleur de la fille des patrons qui n’est même pas capable de cuire des œufs brouillés.

Cette fille est une sorte de pendant masculin de Dudley, le cousin de Harry Potter car elle aussi est trop gâtée par ses parents qui la croient la meilleure.

De Seth, on sait juste qu’il est orphelin et que lorsqu’il est puni, on l’enferme dans le placard à balai.

Il y a du mystère dans ce roman jeunesse, notamment avec ce dîner qui a lieu à huis clos et dont l’un des convives meurt empoisonné avec le dessert concocté par Seth. Il va lui falloir prouver son innocence, mais si Seth n’est pas une imbécile, il est souvent dépassé par les événements et spectateur de sa propre vie.

Les chapitres sont courts, beaucoup trop couts, dans le but de terminer sur un mini cliffhanger à chaque fois, mais à force, c’est épuisant, surtout que nous ne sommes pas dans un feuilleton publié dans un hebdo (ou un quotidien) mais bien dans un roman. Je ne sais pas si les jeunes ont autant besoin de suspense à chaque fin de chapitre.

L’enquête ne cassera pas trois pattes à un canard, Seth étant souvent spectateur malgré lui face à l’enquêteur de la MagiPol, la police du monde magique, qui pourrait être une sorte de Sherlock Holmes en plus humain.

L’univers développé par l’auteure est intéressant, dommage qu’il ait été autant survolé sans jamais être approfondi. Au lieu de couper aussi vite les chapitres pour jouer avec le suspense, il aurait été plus intelligent d’apporter un peu plus de mâche à cet univers, de profondeur afin que les lecteurs n’aient pas l’impression que cet univers magique est sans consistance.

La magie doit sans doute expliquer que certains personnages secondaires disparaisse au fil de la lecture, comme si étant de moindre importance, l’auteure n’avait plus jugé bon de les animer, ne gardant plus dans le récit que les importants, ceux dont on se doute, sans hésiter, qu’ils ont joué un rôle dans la mort du sorcier. En réfléchissant un peu, on arrive sans mal à se douter de qui a fait le coup.

Pour moi, roman jeunesse ne doit pas rimer avec facilité scénaristique, pauvreté des personnages ou survol de l’univers créé. Les jeunes ne sont pas des débiles, ils ont un cerveau normalement et il faut les pousser à s’en servir.

Les grandes révélations qui arrivent un peu comme par magie, juste au bon moment, résolvant tout, ça donne l’impression qu’il suffisait d’attendre tranquillement à siroter du thé pour que l’affaire se résolve d’elle-même.

Pourtant, malgré mes bémols, cette lecture ne manquait pas de fraicheur, de bonnes intentions, de créativité, mais il aurait fallu pousser les curseurs un peu plus loin et ne pas se contenter du minimum syndical (mince, on dirait une inscription comme j’en avais sur mon bulletin, du temps de ma scolarité).

Tout n’est pas à jeter dans cette histoire, elle plaira sans doute plus aux jeunes de 8/10 ans et coincera avec les plus âgés, sauf s’ils font partie des lecteurs qui veulent se laisser guider par la narration et ne pas se fouler.

PS : bientôt paraîtra le roman mystérieux dont je vous avais parlé dans l’article de présentation du Mois Anglais. La petite surprise de derrière les fagots… Encore quelques fois dormir !

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 11 Juillet 2020 au 11 Juillet 2021) [Lecture N°274], Le Challenge Animaux du monde 2020 chez Sharon [Lecture N°62], Le Challenge A Year in England pour les 10 ans du Mois anglais [Lecture N°24] et Le Mois anglais (Juin 2021 – Season 10) chez Lou, Cryssilda et Titine.

25 réflexions au sujet de « L’hôtel de la dernière chance – Une enquête magique de Seth Seppi – 01 : Nicki Thornton »

  1. C’est vrai qu’il y a quelques facilités et que Seth est très naïf mais j’ai bien aimé et pour ce qui est d’approfondir l’univers magique, j’espère que ce sera le cas avec les suites car il reste tout de même des questions sans réponse comme pour la mère de Seth…

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    • Le roman s’adresse plus à un public jeune que moins jeune… J’aurais aimé qu’il y ait moins de facilités :p

      Je ne sais pas si je lirai la suite, donc, mes questions resteront sans réponses… :/

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  6. Arf, dommage, le titre était prometteur ! Mais j’aime beaucoup ce que tu dis sur le roman jeunesse qui ne doit pas prendre les gamins pour des imbéciles – même les 8-10 ans, qui ne sont pas plus bêtes que les autres, merde alors.
    (Pardon, je m’emporte, mais ça m’énerve, cette tendance à prendre les petits pour des andouilles sous prétexte qu’ils mesurent moins d’un mètre quarante.)

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    • Nous étions peut-être des andouilles à 8 ans (nous n’avions pas accès à tout ça), mais la nouvelle génération ne l’est plus. On pousse les gosses à l’éveil et quand je vois ce que mon p’tit neveu me raconte parfois, je me dis que l’inculte, c’est moi 😆

      Continuons avec les textes au passé simple, ne les faisons pas contourner les obstacles, ne les enlevons pas pour eux, à vaincre sans périls, on triomphe sans gloire. Et on forge une génération d’imbéciles (sauf pour certaines classes).

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      • Tu sais que lorsque ma fille avait appris le passé simple (vers la 1ere ou 2ème secondaire, je ne sais plus trop), ils n’ont appris que la 3e personne du singulier car, selon le prof : les autres formes sont rarement utilisées ! 😱. C’est donc la seule gosse de sa classe obligée de se taper les 6 personnes parce que maman l’a décidé ! J’ai cru que j’allais dégommer son prof…

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        • L’enfoiré de sa race ! Nous avons appris TOUS les temps et même le subjonctif plus que parfait dans notre avant dernière année, la 5ème, avant la rétho (on a perdu toutes les françaises). Magnifiques verbes que « recevoir » et « savoir » au subjonctif plus que parfait !!!

          Le passé simple est un beau temps, celui de la narration, il faut le connaître tu as eu raison de pousser ta fille à apprendre le reste, même si je comprends qu’elle était vénère 🙂

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