Lucky Luke – Tome 25 – La Ville fantôme : Morris & Goscinny

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Titre : Lucky Luke – Tome 25 – La Ville fantôme

Scénariste : Goscinny
Dessinateur : Morris

Édition : Dupuis (1986)

Résumé :
Il n’y a plus qu’un habitant à Gold Hill, le vieux Powell, persuadé que sa mine contient encore de l’or.

D’ailleurs, cette mine intéresse beaucoup deux bandits, Denver Miles et Colorado Bill, qui vont tout faire pour la racheter pour une bouchée de pain, afin de la « saler » (c’est-à-dire d’y introduire un peu d’or de façon artificielle) pour la revendre plus cher. Lucky Luke va venir en aide au pauvre Powell.

Petit Plus : La Ville fantôme est la trente-neuvième histoire de la série Lucky Luke par Morris (dessin) et René Goscinny (scénario). Elle est publiée pour la première fois du no 1306 au no 1327 du journal Spirou. Puis est publiée en album en 1965.

luckyluke_t25Critique : 
Encore un de mes Lucky Luke préféré ! Pour son atmosphère propice à tous les fantasmes de peur (une ville fantôme) et pour la qualité de son scénario, Goscinny étant à la barre.

Dès le départ on sent bien que les deux zigotos couverts de goudron et de plumes que croise Lucky Luke ne sont pas des anges, quoi qu’ils en disent.

Durant tout l’album, on aura le comique de répétition avec Denver abattant son poing sur le chapeau de Colorado à chaque fois que ce dernier dira ou fera une connerie.

Et les conneries de Colorado seront légions ! Notamment trop de précipitations à accomplir ses missions et à ne pas tenir compte des impératifs de date donné par son comparse, Denver.

Bref, Colorado est une sorte de Rantanplan en version humaine, une calamité sur pattes, une erreur de la nature, le champion de tous les dîners de cons et on ne plaindrait presque Denver de devoir faire équipe avec un branquignole pareil.

— Décidément, c’est une manie ! Tout le monde veut vous pendre !
— Que je sois pendu si j’y comprend quelque chose !

Dans le registre du comique par l’absurde, colonel Mac Straggle restera tout de même numéro un (le 20ème de cavalerie) indétrônable.

Cet album nous montre les conséquences des ruées vers l’or et de ses conséquences sur ces villes champignons quand la voie aurifère n’était pas au rendez-vous. Ces villes furent désertées, abandonnées, laissées là à pourrir sur place, vide de toute vie.

Ah non, ici, à Gold Hill, un homme résiste encore et toujours et s’épuise à creuser sa mine dans le fol espoir d’en découvrir de l’or. Le vieux Powell est un personnage que l’on se surprend à apprécier, malgré son côté bougon et ermite.

Vous l’aurez compris, on aura du mystère dans cet album, de l’humour comme toujours, des situations cocasses, une petite enquête sur le salage d’une mine, des gens qui deviennent fous en apercevant un petit éclat jaune et brillant alors que la richesse est ailleurs… Dans la terre qu’ils ont retourné, notamment.

Une fois de plus un excellent album de Lucky Luke qui m’a fait une fois de plus passer un bon moment de lecture, même si je le connais presque par coeur.

— Vous allez faire de cette ville une ville fantôme ! Il ne tient qu’à vous de la faire vivre et de vivre heureux dedans !…
— Et comment ? Il n’y a pas d’or dans cette terre !
— Cette terre, vous l’avez labourée pour y chercher de l’or ! Vous n’avez plus qu’à semer !
— Lucky Luke a raison ! Moi aussi j’allais partir, mais cette terre est riche ! Il y a de l’eau et de la place ! L’or, ce sera le blé que nous y ferons pousser ! Partez si ça vous chante, mais moi je reste !

Challenge « Thrillers et polars » de Sharon (2016-2017), le Challenge « Polar Historique » de Sharon, le Challenge « Victorien » chez Camille, le Challenge « XIXème siècle » chez Netherfield Park, « Il était une fois dans l’Ouest » chez The Cannibal Lecteur et « Le Mois Américain 2016 » chez Titine.

46 réflexions au sujet de « Lucky Luke – Tome 25 – La Ville fantôme : Morris & Goscinny »

    • Après Goscinny, c’est plus ça, en effet…. et même avec Goscinny et sans la censure Dupuis, ce ne fut pas toujours ça non plus (Dalton City). Un qui est bon de l’ère post-Goscinny, c’est « Le Daily Star ».

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      • Ah il était pas mal Dalton City, tu as ressenti le poids de la censure dans cet épisode? Sinon Le Daily Star est effet excellent, assez méconnu en plus. Le seul post-Goscinny qui aurait pu être écrit par le grand René (rien que le running gag: « je ne vois pas où vous voulez en venir, oui soyez plus précis, et puis le contraste entre les articles de L’Epitaph et ceux du Daily Star :D).

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        • En fait, Dalton City était le premier album post-censure Dupuis puisque « fait » entièrement chez Dargaud, tandis que « la diligence » et « Pied-Tendre », publiés chez Dargaud, avaient encore été écrits sous l’ère Dupuis.

          Donc, tu te dis (avec le recul de l’âge adulte et en sachant cela) que sans censure, les auteurs auraient pu se lâcher, Goscinny se plaignant toujours du carcan catho du boss Dupuis.

          Et ben non !!! Il n’avait plus la censure et il ne s’est pas lâché !

          Cette histoire est creuse et le fait d’avoir la bride sur le coup n’a servi à rien puisque même si présence de danseuses olé-olé, tout le reste est une coquille vide ! :/

          Mais ceci n’est que mon avis ! Gosse, j’adorais l’album, adulte, sachant ce que je sais, je ne le vois plus de la même manière.

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          • Ah je te trouve sévère. Ce n’est pas un grand Lucky Luke, mais il est globalement bon. Je ne vois pas trop ce que tu veux dire par « il ne s’est pas lâché ». Lucky, ça reste plutôt bon enfant non? (si l’on excepte les tout premiers épisodes).

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            • Goscinny se plaignait du carcan catho de Dupuis, il voulait aller plus loin et une fois LL passé chez Lombard, au lieu de se lâcher, comme prévu, ils ont fait du mauvais LL, se lâchant à moitié, comme si, une fois la liberté acquise, les auteurs n’avaient pas été jusqu’au bout de leurs envies. Oui, je juge sévèrement cet album, avec l’âge on apprend d’autres choses et la vision change. Mais cela reste mon avis perso, il n’engage que moi ! 😉

              LL est bon enfant, je l’aime ainsi, mais bon, puisqu’ils râlaient tout deux (surtout Goscinny) du carcan Dupuis… Une fois quitté, LL aurait pu devenir un peu moins « bon enfant » 😆

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              • Ah je ne vois pas les choses comme ça. Pour moi, schématiquement il y a trois pérides de Lucky Luke: les premiers, un peu sérieux (et sans Goscinny je crois), puis la période Goscinny, et enfin l’après-Goscinny, qui, sauf exceptions comme Le Daily Star, est assez faible. Après, pour moi, l’humour Goscinny est plus divertissant que dénonciateur, donc rien de choquant à ce qu’il ne se soit pas lâché pour Dalton City. Après, tout ce qui est Dargaud, Dupuis ou Lombard, je n’y prête pas du tout attention.

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                • Oui, niveau périodes, c’est ainsi que je le vois aussi.

                  Je sais que Goscinny ne pouvait pas faire autant de jeux de mots qu’il le voulait, Morris mettait le olà.

                  Mais je sais aussi que Morris et Goscinny étaient content de ne plus être sous le carcan catho excessif de Dupuis (celui qui voulait des références religieuses dans les couverture des Spirou spécial Noël ou Pâques) et j’avais lu aussi que Morris était content de le quitter pour pouvoir enfin faire ce qu’il voulait dans son LL (sans pour autant virer porno ou autres conneries du genre) et dans Dalton City, on sent qu’il s’est libéré du carcan Dupuis (chez Dupuis, cet album n’aurait jamais été publié) mais qu’il n’est pas allé au bout… comme si inconsciemment (ou pas) il s’était auto-censuré et n’avait pas osé aller au bout de cette histoire qui est tout de même totalement différente de ce qu’il avait fait chez Dupuis. Mais avec le recul, je trouve qu’elle manque de profondeur, qu’elle effleure un autre genre sans pour autant oser y aller et donner à LL une autre ampleur.

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                  • Ah je n’ai jamais ressenti ce carcan dans les Lucky Luke, pour ma part. Quant à la profondeur, elle est assez souvent absente dans cette série, ce qui n’est d’ailleurs pas un reproche, car la série est avant tout là pour nous distraire. Pour revenir à La ville fantôme, on y trouve un peu de profondeur, mais c’est l’un des rares épisodes où on peut en trouver.

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                    • Jeune, je ne le ressentais pas, en prenant de l’âge et en lisant sur la série, alors on la voit sous un nouveau jour, un autre jour, un peu comme quand on grandit et que l’on voit les références pour les « adultes » dans Astérix.

                      Je ne cherche pas la profondeur dans LL, mais puisque nous allions voir ce que nous allions voir avec le changement d’éditeur et bien, je n’ai rien vu comme les autres ! 😆

                      Le 22ème de cavalerie a de la profondeur (c’était le 21è ?) avec l’imbécilité des ordres de l’armée et les relations père-fils difficiles. Les rivaux aussi, avec les haines qui viennent de tellement loin qu’on ne sait plus trop qui a commencé ni comment.

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                    • Moi, jeune ou adulte, je n’ai jamais accordé d’importance au changement d’éditeur! J’ai toujours lu Lucky Luke avec insouciance, avec plus ou moins le même regard d’enfant qu’avant, finalement. Effectivement Les rivaux ont une profondeur, on peut y voir un parallèle avec les nombreux conflits dans le monde, et en effet le fait de ne pas savoir qui a commencé est plutôt bien vu. Pour moi le plus profond et le plus adulte (j’avais du mal quand j’étais enfant) est La guérison des Dalton: c’est le seul de la série qu’il ne faut pas lire trop jeune, car on passe à côté de trop de choses. Par contre le 20e de cavalerie n’est pas spécialement profond à mes yeux, même s’il reste l’un des meilleurs, car l’un des plus drôles. La relation père-fils est selon moi avant tout à voir sur le plan humoristique (et sur ce point on peut dire que c’est une franche réussite!).

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                    • Je ne faisais pas attention non plus quand j’étais jeune, et puis, j’ai lu des articles, appris des choses et de ce fait, je ne vois plus cet album de la même manière ! Parfois, ne pas savoir est mieux.

                      La guérison, c’est avec l’espèce de Freud qui les psychanalyse ? Si oui, je l’aime bien mais mon préféré reste « Les rivaux de painfull gulch », « le 20ème cavalerie » et « tortillas pour les dalton », avec « à l’ombre des derricks » et « les dalton dans le blizzard », sans oublier « le juge ». Bon, rien oublié ?? 😀

                      Le 20ème a des dialogues magnifiques ! Je ne m’en lasse pas, Goscinny a pu caser ses merveilleux jeux de mots et tant mieux !

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                    • Oui La Gérison c’est bien l’histoire de psychanalyse, difficile à appréhender pour un enfant. Parmi ceux que tu cites, je me souviens moins de A l’ombre des derricks, il faudra que je me le relise à l’occasion. Le juge est excellent en effet, quel personnage! Tortillas est un must, aussi. J’aime beaucoup En remontant le Mississippi aussi. Mais en fait je me rends compte en relisant la liste des Lucky époque Goscinny qu’il y en a peu qui sortent vraiment du lot, car la qualité d’ensemble est très bonne et homogène. Finalement c’est plus l’ensemble de la série que j’apprécie, plus que tel ou tel épisode.

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                    • Rhôôô, j’avais oublié « En remontant le Mississippi » !! Le pire restera « alerte aux pieds bleus » que je n’aime pas trop mais qui me fait rire dans l’augmentation des prix et leur diminution ensuite.

                      J’aime moins les premiers, à cause des dessins, mais oui, l’ensemble est homogène, mais j’en ai des préférés aussi.

                      La guérison, je l’ai découvert l’année dernière, donc, j’avais l’âge de raison pour le comprendre, pas sûr que j’y serais arrivée à 10 ans.

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