One Piece – Tome 1 – À l’aube d’une grande aventure : Eiichiro Oda

One Piece - Tome 1 - À l'aube d'une grande aventure

Titre : One Piece – Tome 1 – À l’aube d’une grande aventure

Scénariste : Eiichiro Oda
Dessinateur : Eiichiro Oda

Traducteur : Djamel Rabahi
Édition : Glénat (2013)

Résumé :
Nous sommes à l’ère des pirates. Luffy, un garçon espiègle, rêve de devenir le roi des pirates en trouvant le One Piece, un fabuleux trésor. Par mégarde, Luffy a avalé un jour un fruit du démon qui l’a transformé en homme caoutchouc.

Depuis, il est capable de contorsionner son corps élastique dans tous les sens, mais il a perdu la faculté de nager.

Avec l’aide de ses précieux amis, il va devoir affronter de redoutables pirates dans des aventures toujours plus rocambolesques.

Petit Plus : Cette nouvelle édition de One Piece apporte quelques changements, à commencer par l’adaptation du texte. On ne s’en rend pas encore compte, mais cette nouvelle monture tire la série vers le haut grâce à des termes souvent plus fidèles, notamment concernant les noms des personnages.

Néanmoins, on perd un peu la fantaisie du texte de Sylvain Chollet, un atout qui manquera quelque peu à la série.

Parallèlement à ça, les titres des volumes bénéficient d’une légère retouche, et la numérotation prend une couleur jaune plutôt que blanche, afin de distinguer cette version de la précédente (je possède l’édition avec le chiffre en jaune).

Voilà qui tend à faire de la première édition un collector que les fans estimeront.

Critique :
Oui, je sais, j’arrive toujours après la bataille, après le buzz, toujours deux guerres de retard bien souvent.

Cette série, beaucoup m’en avaient parlé, me l’avaient vantée (surtout sa version animée) mais je ne me sentais pas le courage de commencer une longue série qui allait prendre des années et coûter un pont.

À 5 tomes publiés par an, plus ou moins, j’aurais eu l’impression de trainer en longueur…

Horreur, tout le monde ne parlait que de ça autour de moi, surtout dans les plates-formes dédiées au fanfics et c’était des combats incessants entre les amateurs de One Piece et ceux de Naruto. Moi, j’étais bien loin de tout cette folie.

Ce qui m’a décidé à enfin lire cette série la plus importante dans le monde en nombre de publications et de chiffres de vente ?

Juste une envie folle, tout d’un coup, de découvrir ce manga consacré aux pirates et surtout le fait que j’ai trouvé les 7 premiers tomes en occase et que les autres soient disponibles à la biblio (j’en suis au tome 10).

Alors, quoi d’neuf docteur ?

Et bien, faut prendre cette série avec tous les seconds degrés possibles parce que le look de certains personnages détonne bien souvent. Et quand je parle de look, je suis gentille.

Les méchants sont souvent très moches, assez stéréotypés et au niveau des femmes, elles sont souvent jolie et bien foutues, hormis la moche pirate du premier tome, mais faut surtout pas lui dire où il vous en cuira.

Monkey D. Luffy, le héros principal, est drôle, amusant, possède une bonne bouille et est plus têtu qu’un troupeau de bourriques. Il veut devenir le seigneur des pirates et mettre la grappin sur le fameux One Piece, un trésor mythique.

Ah oui, bien souvent, on a l’impression que Luffy est débile.

Le dessin est assez détonnant au départ mais je m’y suis vite faite et au final, je l’apprécie.

Il y a beaucoup de rebondissements dans les premiers tomes (lu 10 à ce jour) et ce qui, parfois, pourrait donner l’air de n’être qu’une épisode banal dans un tome, se révèle souvent n’être que les débuts des ennuis avec d’autres pirates tous plus terribles les uns que les autres.

Ça bastonne, ça castagne, ça dégaine les sabres, on attaque, on attaque encore et encore et au final, Luffy trouve un nouveau membre pour son futur équipage.

Puisqu’on m’a dit qu’il fallait quelques tomes pour que l’équipage se constitue (une quinzaine), je me doute que les intrigues de ces premiers opus ne seront pas les plus travaillées.

Cette grande aventure est découpée en petits arcs et l’auteur en profite pour planter son décor, mettre en place ses personnages récurrents, nous présentant ses pirates redoutables et nous faire découvrir les mécaniques bizarres qui régissent le monde imaginaire dans lequel évolue tout ce petit monde…

Avantage, chez lui, les flashback sont dessinés sur des pages à fonds noir et on ne peut pas dire que l’on ne l’a pas vu.

Maintenant que j’ai lu 10 tomes, je peux aussi vous dire que la trame est assez semblable : Luffy arrive sur une île, dans un village pour faire des provisions, monte sur un bateau resto pour bouffer et boum, il découvre que ce village ou bateau a des soucis avec des pirates ou va en avoir incessamment sous peu.

Et le voilà en train de combattre des redoutables pirates tel l’équipage de Baggy Le Clown, le capitaine Creek, la bande d’Arlong et le capitaine Crow. J’avoue que j’aurais aimé un peu plus de subtilité dans la trame scénaristique et pas toujours la même avec quelques changements minimes.

Bon, d’accord, c’est plus une série pour les jeunes, lorsqu’on la regarde ainsi, mais malgré mon âge un peu plus élevé, je me marre bien à lire cette série où, contrairement à GOT, personne, ou si peu, ne passe l’arme  à gauche.

Niveau divertissement, ça vaut la peine de commencer cette série, ne fut-ce que pour sourire durant sa lecture.

Moi, vu que j’aime les mangas, j’ai de quoi m’amuser avec cette série qui doit compter dans les 80 tomes !

Étoile 3

RAT A Week Estival, Summer Edition chez Chroniques Littéraires.

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Moi, René Tardi, prisonnier de guerre au Stalag II B – T2 – Mon retour en France : Jacques Tardi

Moi, René Tardi, prisonnier de guerre au Stalag II B - T2 - Mon retour en France

Titre : Moi, René Tardi, prisonnier de guerre au Stalag II B – T2 – Mon retour en France

Scénariste : Jacques Tardi
Dessinateur : Jacques Tardi

Édition : Casterman (2012)

Résumé :
Le premier volet de cette histoire s’achevait sur le départ des prisonniers de leur stalag fin janvier 1945, toujours encadrés par leurs geôliers, sous la menace de l’armée rouge soviétique lancée à l’assaut de l’Allemagne nazie alors en pleine débâcle.

Le second volume de ce grand récit de guerre reprend là où le premier s’était arrêté, toujours sous le regard attentif de l’alter-ego enfantin de Tardi : la longue marche des prisonniers dans un dénuement total et sous des températures extrêmes, la violence des garde-chiourme, la peur que suscitent les troupes russes toutes proches, les expédients pour s’assurer les meilleures chances de survie, les velléités d’évasion et ici et là quelques rares moments de récupération, comme la miraculeuse douche chaude négociée dans les locaux d une ancienne brasserie…

Autant de péripéties authentiques directement inspirées du carnet tenu au fil des jours à la mine de plomb sur « un cahier d’écolier coupé en quatre » par René Tardi, que l’on suit avec ses compagnons d’infortune tout au long de leur marche harassante à travers l’Europe dévastée, en direction de la France et de leurs foyers si longtemps espérés.

Un témoignage d’une force exceptionnelle, et toujours le brio sans équivalent de l’un des plus grands auteurs de la bande dessinée contemporaine.

RT PlancheA_228987Critique :
Pour une fois, j’avais lu la seconde partie avant la première, cette dernière n’étant pas disponible à la biblio.

Bon, ce n’est pas si grave que ça, l’œuvre est à découvrir de toute façon pour l’Histoire qu’elle raconte, pour le passé sombre que la Seconde Guerre Mondiale fit vivre au gens.

Sans compter qu’ensuite, ces prisonniers durent souvent faire face au mépris de ceux qui avait fait la Grande Guerre parce que eux, ils ne l’avaient pas perdue et n’avaient pas été défaits en quelques mois.

Nous avions quitté le tome 1 sur le départ des prisonniers de leur stalag IIB fin janvier 1945 et nous les retrouvons ici, toujours encadrés par leurs geôliers qui ne veulent pas trainer car il sente le souffle de l’Yvan dans leur dos et n’ont pas trop envie de se frotter à l’armée rouge soviétique qui s’est lancée à l’assaut de l’Allemagne nazie qui est en pleine débâcle.

Comme pour le premier, Jacques Tardi, le fils, se met en scène, accompagnant sur les routes enneigées son père.

Ils traversent des villes dévastées ou qui le seront bientôt et on assiste, impuissant, à l’indifférent du prisonnier Tardi (et des autres) aux actes de violence et de vengeance commis par des prisonniers ou tout autre homo sapiens qui, dans ces conditions, régresse vite au stade d’animal enragé.

— Plus d’une fois, vers la fin, nous avons été salauds avec des civils !

Et leur périple fut long et dur (il suffit de regarder la carte au début de l’album) et ceux qui avaient survécu aux privations du Stalag seront nombreux à laisser leur maigre carcasse sans vie sur le bord des routes, sous des -30°.

Tout en marchant, aux travers de ses questions à son père, Jacques Tardi évoquera aussi des tas de sujets tels les sur le Lebensborn (les couveuses pour « poussins » aryens), les Einsatzgruppen (de troupes qui ratissaient les ghettos et programmaient le suicide forcé des juifs) ou les corps francs (des anciens combattants qui avaient été proches de Hitler à ses débuts).

Nous apprendrons, en même temps que les prisonniers, ce que sont devenus Hitler et son Eva, Goebbels, sa femme et leurs six enfants, Göring, Himmler et j’en passe, tout en traversant des villes bombardées.

Petit supplément, le fils Tardi nous explique aussi le futur des villes qu’ils ont traversés durant ces 5 mois d’errance.

Tels des vaches allant à l’abattoir, poussés vers l’Ouest par des fridolins enragés qui avaient la peur au bide, frappés à coup de crosses, affamés, parqués dans des hangar froids, partageant leurs habits avec leur vermine en tout genre (puces, poux, morpions), ils ont avalés kilomètre après kilomètre, exposés à tous les vents (c’était l’hiver), leur pieds les faisant souffrir, affaiblis et démoralisés.

Comme le premier tome, le second est dans les tons gris, à trois images par page, il est dur, éprouvant, dur avec tout le monde, et une fois terminé, on ressent un grand malaise à cause du traitement inhumain réservé aux prisonniers de guerre, aux civils, à ceux qui se sont gaussés en 39-40 et qui chiaient dans leur froc lors de la débâcle.

Et quand nos prisonniers arrivaient à se libérer eux-mêmes, ils ne savaient pas ou aller pour rentrer chez eux.

Bref, un autre tome d’une excellente qualité de ton, des dialogues entre le père et le fils assez incisifs, une critique de la guerre, un regard sombre sur ces années qui firent passer un bon nombre de gens de vie à trépas ou qui les laissèrent dans un état de traumatisme.

Étoile 4,5

 RAT A Week Estival, Summer Edition chez Chroniques Littéraires.

Moi, René Tardi, prisonnier de guerre au Stalag II B : Jacques Tardi

Moi, René Tardi, prisonnier de guerre au Stalag II B - Jacques Tardi

Titre : Moi, René Tardi, prisonnier de guerre au Stalag II B

Scénariste : Jacques Tardi
Dessinateur : Jacques Tardi

Édition : Casterman (2012)

Résumé :
Avec Moi, René Tardi, prisonnier de guerre – Stalag IIB, Jacques Tardi concrétise un projet mûri de très longue date : transposer en bande dessinée les carnets de son propre père, rédigés des années durant sur des cahiers d’écolier, où celui-ci tient par le menu la chronique de sa jeunesse, en grande partie centrée sur ses années de guerre et de captivité en Allemagne.

Après avoir, comme on le sait, énormément travaillé sur la guerre de 14 – 18, c’est la première fois que Tardi se penche d’aussi près sur la période de la Seconde Guerre mondiale.

Ce faisant, il développe également un projet profondément personnel : en mettant en images l’histoire de son père militaire, Tardi explore rien moins que les racines, les origines et les ressorts de sa propre vie.

Ce « roman familial » prend des accents d’autant plus intimes que Tardi a associé au projet deux de ses propres enfants, Rachel (qui assure la mise en couleur) et Oscar (documentation et recherches iconographiques).

Moi PlancheA_175323Critique :
— Ach, fous zavez berdu la guerre, petits françouzes, alors, on fa fou le faire bayer cher dans nos kamps *rire sadique*

Ainsi devait parler le feldwebel « Kolosal Konnard » ou tout autre « Kartoffel-Führer », faisant son dikkenek devant les pauvres soldats français qui venaient de se prendre la pâtée en un temps record.

Ne vous en faites pas, nous les Belges, on se croyait tranquilles car neutres…

On s’était tous foutus le doigt dans l’œil jusqu’au coude et bardaf, ce fut l’embardée.

Tout comme Art Spiegleman l’a fait dans son « Maus », Jacques Tardi tente aussi de comprendre son père au travers de la réalisation de cet album où il se met en scène à ses côtés, lui posant « en direct » des questions, le suivant durant son périple en char ou en tant que prisonnier dans le Stalag IIB, en Poméranie.

On sent du Louis-Ferdinand Céline dans cette haine de René Tardi ressent contre la société qui n’a pas bougé, contre cette armée française incompétente, dépassée, mais qui se croyait la plus forte, contre ces officiers n’ayant pas évolué depuis 14-18 ou depuis les guerres Napoléoniennes et devant la bêtise incommensurable de la guerre…

Le fils, Jacques Tardi, a lui aussi les dents qui grincent lorsqu’il parle au début, rappelant à son père qu’il n’aimait pas l’armée, que la SNCF a transporté gratuitement les Juifs pour les livrer… Alors le père lui dit de se taire et d’écouter.

Vu le calvaire traversé durant son incarcération au Stalag, on sent aussi du Primo Levi (même si les Stalags n’étaient pas des camps d’extermination à proprement parler, ce n’étaient pas non plus des camps de vacances) et, comme j’en parlais plus haut, il y a du Art Spiegelman dans cette obstination à comprendre ce qu’a vécu son père pour pouvoir enfin se réconcilier avec ce paternel taciturne et colérique.

Si je ne suis pas fan des dessins de Tardi, ils ne m’ont néanmoins pas dérangés, c’est sobre, réaliste, le tout dans des tons gris, avec de temps en temps des ciels rouge sang.

De plus, j’ai apprécié cette mise en scène de l’auteur qui s’est dessiné sous les traits d’un jeune gamin de plus ou moins 14 ans et qui dialogue avec son père, nous montrant ainsi son passé de conducteur de char (on ne dit pas tank) avant de se retrouver au Stalag, puis dans une ferme en tant qu’esclave bon marché puis de retour au Stalag.

C’est toute la vie des prisonniers dans un Stalag qui se déroule sous nos yeux, avec les soldats français qui font chier les compteurs allemands, bougeant sans cesse, le black market, la bouffe infecte, le travail inhumain, le traitement des prisonniers aussi, la débrouille, la joie, la tristesse, les prisonniers russes encore plus mal lotis qu’eux et les américains comme des coq en pâte.

L’histoire est dure, sans pitié pour personne, que l’on soit un fritz salaud, un prisonnier lâche, cafteur, un travailleur forcé mettant un peu trop d’ardeur à ramasser les patates pour le grand Reich, ou un officier imbécile.

Et puis, comme pour tout le reste, il y a aussi un peu de solidarité entre certains prisonniers, des amitiés fidèles, des officier bosch un peu plus sympa que les autres.

C’est corrosif, avec un peu d’humour parfois, c’est cinglant et sans édulcorants.

Le genre de lecture dont on ne ressort jamais indemne.

Étoile 5

RAT A Week Estival, Summer Edition chez Chroniques Littéraires.

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De Cape et de Crocs – Intégrales 1 à 5 – Actes I à X : Alain Ayroles & Jean-Luc Masbou

Titre : De Cape et de Crocs – Intégrales 1 à 5 – Actes I à X (+Tome 11)

Scénariste : Alain Ayroles
Dessinateur : Jean-Luc Masbou

Édition : Delcourt (2010-2012)

Résumé :
À bord d’un vaisseau turc, un coffre. Dans le coffre, un écrin, dans l’écrin, une bouteille, dans la bouteille, une carte, et sur cette carte… l’emplacement du fabuleux trésor des îles Tangerines !

Il n’en faut pas plus à deux fiers gentilshommes, fins bretteurs et rimailleurs, pour se jeter dans une aventure qui, de geôles en galères, les mènera jusqu’aux confins du monde.

De geôles en galères, d’abordages en duels virevoltants, leur quête de gloire et de fortune les mènera jusqu’à la Lune.

Après, il sera temps pour messieurs de Maupertuis et Villalobos de regagner la Terre. Mais l’amitié, l’amour et le sens de l’honneur s’opposent parfois…

Avant de tirer leur révérence, ils devront affronter d’ultimes et terribles coups de théâtre. Arriveront-ils tous à bon port ?

De cape 9910000031557_pgCritique :
J’avais découvert cette série par son dernier tome, dans mon Lanfeust Mag, lorsque les éditions Soleil et Delcourt avaient fait « Fuuu-Sion » (oui, sur ce coup là, j’ai un peu trop abusé de Dragon Ball Z).

Au départ, je n’avais pas accroché mais c’était normal, je débarquais comme un cheveu dans la soupe, sans rien connaître de l’histoire.

Alors, quelques années plus tard, j’ai décidé de faire un peu mieux connaissance avec cette série en la louant à la bibli.

Putain, j’ai adoré ! Ça c’est ce qui s’appelle le souffle de la Grande Aventure, que l’on soit à Venise, ou sur l’océan à la recherche du trésor des îles Tangerines ou que l’on aille sur la lune… Oui, sur la lune ! Il y a un monde caché et ce fut un plaisir de le parcourir !

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De suite j’ai accroché aux deux personnages principaux : Armand Raynal de Maupertuis, renard de son état, fin bretteur, poète et son comparse, Don Lope de Villalobos y Sangrin, un fier loup espagnol, un bel hidalgo au caractère sanguin, téméraire et impulsif, fin bretteur aussi, mais pas poète pour un sous et qui a la trouille des rats.

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Oui, c’est un truc de fou, ce mélange de personnages humains pour les uns et d’anthropomorphisme pour certains et ça passe tout seul, je dois dire. Les dessins sont un plaisir pour les yeux et quand on prend attention, on remarque foule de détails.

Nos deux protagonistes sont superbement bien esquissés, leurs caractères aussi et puis je l’avoue, j’ai eu un gros coup de cœur pour Eusèbe, lapin naïf mais rusé, grand adorateur de carottes, peureux, mais sachant faire preuve de courage pour sauver ses amis.

Mendoza : — Ce fauteur de troubles recevra pour l’exemple cent coups de fouet, après quoi nous verserons du sel sur ses plaies. Allez-y señor Garcia.
Garde-chiourme : — Je ne peux pas, Capitan… Il est trop mignon !

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Les personnages n’étant pas figés, ils peuvent nous réserver quelques surprises de derrière les fagots.

Les dialogues sont savoureux, les rimes déclamées par Maupertuis pendant qu’il se bat sont fabuleuses, ce ne sont pas des poésies à deux balles, sans compter que les albums sont bourrés de références à Molière, Lafontaine, Cyrano, Rambo, Alien,…

Et si vous ne repérez pas toutes les références, pas de panique, Wiki est là pour pallier à vos manquements !

Une bédé qui vous emportera, vous fera voguer sur l’océan à la recherche d’un trésor, vous emmènera sur la lune, le tout en joyeuse compagnie de personnages qu’on sera triste de quitter, le tout avec de l’humour, des rimes, de la culture disséminée un peu partout, dans un décor digne d’un film de cape et d’épées, le tout aux relents de fantasy brillamment assumée.

Un déchirement au cœur d’avoir terminé cette série et de ne plus pouvoir suivre d’autres aventures de mes chers compères Maupertuis, Don Lope, Eusebe, du raïs Kader et de la belle Hermine.

Mais le plaisir sera de retour dès que je la reprendrai pour la relire encore et encore…

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Étoile 4,5

Challenge « Thrillers et polars » de Sharon (2016-2017), le Challenge « Polar Historique » de Sharon, le Challenge « Totem » par Liligalipette (Loup) et le RAT A Week Estival, Summer Edition chez Chroniques Littéraires.

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Le Mois Américain Revient !! (Tagada Tsoin Tsoin) [Édition Septembre 2016]

Autant attendu que le Mois Anglais, le Mois Américain est l’occasion pour moi d’embêter ma chère Titine avec des tas de fiches pour remplir chaque jour de ce mois honni car c’est la rentrée scolaire (j’en suis encore traumatisée).

Bon, qu’elle se rassure, je ne suis pas en vacances, donc, je ne risque pas de lire beaucoup de romans, mais je vais me venger avec des bédés, plus rapides à lire.

Comme pour le Mois Anglais que j’honore en choisissant ce qui fait l’essence de l’Angleterre, je ferai aussi en sorte d’honorer l’Amérique avec ce qui fait son essence propre, c’est-à-dire les western, les légendes de l’Ouest, la Guerre de Sécession ou ses quartiers typiques.

J’ai repris les romans choisis en septembre 2015 et non lus et tenter de les lire cette fois-ci, ou du moins, une partie, comme je le fis pour le Mois Anglais 2016.

  • 2014 : 36 fiches (9 romans, 21 bédés, 4 séries, 2 articles)
  • 2015 : 20 fiches (16 romans, 3 films, 1 série)
  • 2016 : ????

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Mon programme pour le Mois Américain 2016 :

  1. Glendon Swarthout : Homesman [Au menu en 2015]
  2. Johnson Dorothy : Collines des potences [Au menu en 2015]
  3. Olmstead : Le voyage de Robert Child [Au menu en 2015]
  4. Stokoe : Empty Mile [Au menu en 2015]
  5. Miller Jax : Les Infâmes [Au menu en 2015]
  6. Horwitz : Journal d’une fille de Harlem [Au menu en 2015]
  7. Jim Harrison : Légendes d’automne
  8. Mark Twain : Tom Sawyer
  9. Patrick deWitt : Les frères Sisters
  10. Haycox : Les fugitifs de l’Alder Gulch
  11. Haycox : Des clairons dans l’après-midi
  12. Edward Abbey : Désert solitaire
  13. Colm Toibin : Brooklyn
  14. Trevanian : Shibumi
  15. Chris Offutt : Le Bon Frère
  16. Michel Lambesc : La Horse
  17. Durango – T4 – Amos [BD]
  18. Durango – T5 – Sierra sauvage [BD]
  19. Durango – T6 – Le destin d’un desperado [BD]
  20. Durango – T7 – Loneville [BD]
  21. Durango – T8 – Une raison pour mourir [BD]
  22. Lucky Luke – T25 – La ville fantôme [BD]
  23. Lucky Luke – T13 – Le juge [BD]
  24. Lucky Luke – T16 – En remontant le Mississippi [BD]
  25. Lucky Luke – T18 – À l’ombre des derricks [BD]
  26. Lucky Luke – T26 – Les Dalton se rachètent [BD]
  27. Ekhö monde miroir – T3 – Hollywood Boulevard [BD]
  28. Pinkerton – T2 – Dossier Abraham Lincoln – 1861 [BD]
  29. Dossier Tueurs En Série – T1 – Zodiac Killer [BD]
  30. Fables – T1 – Légendes en exil [COMICS]
  31. Fables – T2 – La ferme des animaux [COMICS]
  32. Fables – T3 – Romance [COMICS]
  33. Fables – T4 – Le dernier bastion [COMICS]
  34. Peace Maker – Tome 1 [MANGA]
  35. Les quatre filles du Dr March [MANGA]

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Capitaine Albator – Dimension Voyage – Tome 2 : Reiji Matsumoto & Kouiti Shimaboshi

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Titre : Capitaine Albator – Dimension Voyage – Tome 2

Scénariste : Leiji Matsumoto
Dessinateur : Kouiti Shimaboshi

Édition : Kana (2016)

Résumé :
Plus que jamais décidé à combattre les Sylvidres, Tadashi Daiba rejoint l’équipage de l’Arcadia. Au cours des nombreuses batailles qui l’attendent, il va apprendre à devenir un homme, un vrai !

capitaine Albator plancheCritique :
Le début du chapitre 5 m’a bien plu car nous avons fait un saut dans le temps pour assister à la rencontre de Toshiro Ôyama, Albator/Harlock, Esmeralda et de l’oiseau bizarre qui sera souvent perché sur l’épaule d’Albator…

Le tout dans le trou du cul du cosmos avec un Albator jeune, sans cicatrice et avec ses deux yeux.

De suite les deux hommes s’entendent et on découvre l’Arcadia, futur vaisseau d’Albator.

Retour dans le présent avec Tadashi Daiba qui vient de comprendre un fait important au sujet de l’équipage de l’Arcadia : s’il a l’air composé d’ivrognes et de tarés, c’est en fait un équipage soudé qui, à la moindre alerte, se retrouve aux postes de combats.

Notre jeune recrue sera mise aussi à l’épreuve afin de voir s’il fera ou non l’affaire.

Le dessin est toujours aussi superbe, mais hélas, ce tome brille plus par ses inactions que par des combats et on à l’impression de faire du sur-place et de ne pas avancer dans l’histoire.

Sans doute un tome de transition qui place tout le monde à son poste, déroule la genèse, montre les incompétents sur terre et le vice-commandant Isora qui comprend que la flotte abandonne Gaïa et que c’est ce traître d’Albator qui doive la protéger…

Quant aux Sylvidres, elles préfèrent non pas l’amour en mer, mais se faire exploser plutôt que de rester prisonnières.

En espérant que le troisième tome bouge un peu plus !

Étoile 2,5

RAT A Week Estival, Summer Edition chez Chroniques Littéraires.

Sept nains : Wilfrid Lupano & Roberto Ali

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Titre : Sept nains

Scénariste : Wilfrid Lupano
Storyboard : Jérôme Lereculey
Dessinateur : Roberto Ali

Édition : Delcourt (2015)

Résumé :
Sept nains sont bouffons et amuseurs à la cour d’un roi qui fête l’anniversaire de Blanche, sa fille chérie, née d’un premier mariage.

Acrobaties, pitreries, jonglage, tout y passe. Hélas pour eux, la blague de trop va vexer la reine et décider de leur destin.

Les voilà exilés du château, condamnés à la mine. C’est pour eux le début d’une longue descente aux enfers. Mais bon ou mauvais, ils n’ont pas dit leur dernier mot…

dc7Critique :
Sept nains bouffons ont eu le malheur de froisser la reine en riant des femmes d’un certain âge et les voilà exilés dans une cabane au fond (du jardin ?) des bois et obligé d’aller bosser dans leur mine.

Pas de chance… Sale temps pour les petits hommes, les nains de jardins.

Je connais depuis longtemps le concept des albums « Sept » et le talent de Wilfrid Lupano qui dans ses autres séries a un humour assez fin, cynique, mais ici, je pense qu’il n’était pas au top de sa forme, le pauvre homme.

Alors oui j’ai souri, alors oui j’ai bien aimé cette nouvelle approche de l’histoire de Blanche-Neige, à cent lieues de celle de papa Walt Disney, avec des nains libidineux, puant, s’astiquant sans doute le manche de pelle sous leurs couvertures remplies de vermine grouillante.

Rhô, le coup du miroir magique, j’en ris encore, mais…

Oui, il a un mais, un ver dans la pomme de la sorcière parce que ma foi, c’est un peu lourd niveau humour et j’ai été habituée à du plus fin avec Lupano.

Autre soucis, il me semble, c’est l’inconstance du chasseur, qui, le pantalon baissé pour se farcir la jolie Blanche-Neige au lourdes mamelles tentantes, se dit qu’avant de la tirer, il pourrait tout aussi bien bander son arc pour se faire la jolie biche qui passait par là, sans même avoir peur de tout le bruit que ce rustre avait fait, sans oublier la Blanche-Neige qui gueulait aussi que non, bas les pattes.

La reine règne en despote, ça, c’est normal, qu’elle veuille se débarrasser de la fille illégitime de son mari de roi – qui a disparu, le crétin – parce qu’âgée de 18 ans, elle est bêêêêêêlllle et lui fait de l’ombre, mais son revirement soudain n’est pas très en phase avec le caractère de la tyrannique dame.

Alors je dis oui pour cette nouvelle version de Blanche-Neige de Disney, parce que celle des frangins Grimm était vachement sombre, mais j’eusse aimé de l’humour plus fin, moins trash, moins lourd, moins grivois.

Bref, il y avait à boire et à manger, mais les mets étaient un peu lourds, dommage.

Malgré tout, connaissant les autres œuvres de monsieur Lupano, je me ferai un plaisir de les relire.

Étoile 2

RAT A Week Estival, Summer Edition chez Chroniques Littéraires.

Pottsville, 1280 habitants : Jim Thompson

Pottsville 1280 habitants - Jim Thompson

Titre : Pottsville, 1280 habitants

Auteur : Jim Thompson
Édition : Payot et Rivages (2016)
Édition originale : Pop. 1280 (1964) – Série noire N°1000 (1966) – Folio policier N°26 (1998)

Résumé :
Shérif de Pottsville, 1280 habitants, Texas, au début du vingtième siècle, Nick Corey mène une vie routinière pas trop fatigante dans la mesure où il évite de se mêler des affaires de ses administrés. Débonnaire, apparemment pas très malin, il se laisse même contester et humilier en public.

Comme si ça ne suffisait pas, il est cocu et aux prochaines élections, il pourrait perdre sa place. Il décide donc de commencer à faire le ménage…

goldmedal_pop1280Critique :
Enfin la traduction intégrale de ce monument du roman noir ! Bon sang, je dis pas que ça me manquait, mais je dis pas que ça me manquait pas non plus, comme le dirait si bien notre shérif Nick Corey.

— Tu vois, Ken, je dirais pas que t’as tort, mais j’affirmerais sûrement pas que t’as raison non plus.

Évidemment, je n’ai plus eu le plaisir de la surprise avec Nick Corey puisque j’avais lu sa version tronquée de chez Folio « 1275 âmes », malgré tout, cela reste jubilatoire de relire ce livre où l’humour noir se balade allégrement dans les pages.

Aucun soucis avec le récit au présent hormis au départ, lorsque le shérif Nick Corey nous parle qu’il avait suivi le conseil du shérif Ken Lacey au sujet des toilettes publiques…

Là je me suis dit « Mais il allait chez Ken Lacey pour tout autre chose que les soucis avec les toilettes publiques » et puis ça fit Tilt ! Il nous racontait sa dernière visite !

Maintenant que j’ai lu le récit en entier, je trouve que le travail de traduction est magnifique, plus de passage caviardé, on a l’intégrale du voyage en train, que je n’avais eu connaissance qu’en lisant le roman de Jean-Bernard Pouy.

– Ouais, il y a quelqu’un dans les toilettes.
– Elle y est entrée il y a un instant à peine. Une femme nue montée sur un poney à robe tachetée.
– Ah… Mais comment ça se fait qu’une femme soit entrée dans les toilettes pour hommes ?
– C’est à cause du poney, il me répond. Lui aussi, il avait envie de pisser.

Oh my god, le récit se déroule en 1917 ! On le déduit aisément en lisant « Alors, comment ça se passe, est-ce que les bolcheviques vont renverser le tsar ? ». Purée, quand on caviardait à l’époque, on caviardait !

Grosse erreur d’avoir laissé le texte amputé de certains morceaux dans la réédition de Folio parce que Jim Thompson a une plume souvent citée, mais non encore égalée et dans ce roman, il nous le prouve par A+B.

Son écriture fait mouche parce que l’on rit, on sourit, on se demande où notre gros balourd de Nick Corey va nous emmener avant de se prendre un coup de poing dans la gueule en découvrant que…

Chaque page est un florilège de scepticisme, de pessimisme, d’ironie, de sarcasmes, de cynisme, de subtilités, de sadisme, le tout roulé dans la roublardise et trempée dans de l’hypocrisie.

On trouve toujours des gens prêts à salir un honnête homme, même s’ils n’ont pas le moindre début de preuve de quoi que ce soit.

— Vas-tu te mettre, oui ou non, à faire respecter la loi ?
— Bien sûr que oui ! Je ne ferai plus que ça, c’est certain !
— Parfait, je suis soulagé de l’apprendre.
— Oui, parfaitement ! Je vais vraiment commencer à sévir. À partir de maintenant, tout contrevenant à la loi aura affaire à moi. À la condition, bien sûr, qu’il s’agisse d’un Noir ou d’un petit Blanc fauché qui n’a pas les moyens de payer l’impôt électoral.
— Voilà une déclaration plutôt cynique, dis-moi !
— Moi, cynique ? Allons, voyons, Robert Lee. Qu’est-ce qui pourrait bien me rendre cynique.

Un roman que je conseillerais à ceux ou celles qui voudraient découvrir les romans noirs en commençant par un qui est noir comme un café serré mais jubilatoire de par ses dialogues et ses situations cocasses.

Quant aux personnages, on n’en retrouvera jamais des pareils ! Nick Corey est un admirable demeuré, sa femme une garce, son beau-frère Lennie un débile, ses maîtresses, des femmes qui ont le feu au cul, le shérif Ken Lacey du comté voisin, un tyran aux bons conseils et ses administrés, des gens qui se foutent de lui.

Je n’ai jamais eu d’autre métier que celui de shérif. C’est tout ce que je sais faire. Autrement dit, je ne sais rien faire.

En moins d’une minute, elle a tellement embrouillé les idées de cet idiot de Lennie qu’il ne serait plus capable de retrouver ses fesses, même si elles faisaient sonner des clochettes.

Un roman noir où les cadavres se ramasse à la pelle, où le racisme est roi puisque nous sommes dans le Sud, où le shérif est un feignant de premier ordre, passant son temps à manger, à faire des siestes, à ne pas trop en faire sauf quand il honore ses maîtresses. Bref, il est amoral et possède tous les vices.

Ce que je pense, c’est qu’elle doit avoir des fourmis dans le fri-fri ou des cafards dans le falzar, une tracasserie de ce genre-là. En tout cas, il me semble urgent de faire quelque chose avant que sa culotte ne prenne feu et ne provoque un incendie sur le champ de foire, déclenchant une panique telle que des milliers de gens pourraient périr piétinés, sans parler des dégâts matériels. Et je ne vois qu’un seul moyen d’empêcher ça.

On devrait le haïr et on l’apprécie tout de même. J’ai honte de le dire, mais je n’ai jamais pu m’empêcher de rire et de battre des mains en criant « encore » ! J’ai honte…

Un grand roman noir, un grand auteur et c’est malheureux d’avoir dû attendre jusqu’en 2016 pour en avoir sa traduction non caviardée. Je remercie d’ailleurs Jean-François Guérif et Jean-Paul Gratias pour ce joli cadeau.

— La prochaine fois qu’ils te donnent seulement l’impression de vouloir te chambrer, tu leur balances un coup de pied dans les balloches, aussi fort que tu peux.
— Hein ? Mais ça fait rudement mal, non ?
— Tu parles ! Pas si tu portes une bonne paire de bottes qu’ont pas un seul trou nulle part.
— C’est ça, ajoute Buck. Faites bien attention que vous ayez pas d’orteils qui dépassent, et vous sentirez rien.

Décapant ! Hilarant ! Un roman bien noir et cynique, où l’on rit (jaune) très souvent… Un régal en version intégrale.

— Rose, tu devrais arrêter de jurer comme un charretier. Ça risque de t’échapper à un moment gênant.
— Ouais, t’as raison bon sang ! C’est la faute à Tom, ce salopard de fils de pute, mais tu peux être foutrement sûr que je vais faire de mon mieux pour m’améliorer, bordel de Dieu !
— Parfait, Je vois que cela ne posera pas trop de problèmes.

— La prochaine fois qu’ils te donnent seulement l’impression de vouloir te chambrer, tu leur balances un coup de pied dans les balloches, aussi fort que tu peux.
— Hein ? Mais ça fait rudement mal, non ?
— Tu parles ! Pas si tu portes une bonne paire de bottes qu’ont pas un seul trou nulle part.
— C’est ça, ajoute Buck. Faites bien attention que vous ayez pas d’orteils qui dépassent, et vous sentirez rien.

Étoile 5

Challenge « Thrillers et polars » de Sharon (2016-2017), Le « Challenge US » chez Noctembule et le RAT A Week Estival, Summer Edition chez Chroniques Littéraires.

BILAN - Coup de coeur

RAT A Week Estival, Summer Edition chez Chroniques Littéraires : BILAN [Août]

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Mon bilan de lecture [Août] pour le RAT A Week Estival, Summer Edition chez Chroniques Littéraires.

Récapitulatif Juillet : 3278 pages lues
Semaine 1 – du lundi 04 juillet au dimanche 10 juillet (1082 pages lues)
Semaine 2 – du lundi 11 juillet au dimanche 17 juillet (1153 pages lues)
Semaine 4 – du lundi 25 juillet au dimanche 31 juillet (1043 pages lues)

– Catégorie Tongs et paréo : je lis au moins 500 pages par semaine, je me fixe un ou plusieurs défis en plus, et les livres comme ils me viennent en fonction de mes défis – Défi : Lire des mangas et avancer dans les grosses séries telles One Piece et Détective Conan + lire des bédés de la bibli

Semaine 5 – du lundi 1er août au dimanche 07 août (1817 pages lues)

  1. Sombre Vallée : Thomas Willmann (337 pages)
  2. Bondrée : Andrée A. Michaux (296 pages)
  3. Les initiés : Thomas Bronnec (234 pages)
  4. One Piece – Tome 1 (207 pages)
  5. One Piece – Tome 2 (195 pages)
  6. One Piece – Tome 3 (195 pages)
  7. Détective Conan – Tome 1 (182 pages)
  8. Détective Conan – Tome 3 (182 pages)
  9. Berserk – Tome 1 (223 pages)

Semaine 6 – du lundi 08 août au dimanche 14 août (2408 pages lues)

  1. One Piece – Tome 4 (189 pages)
  2. One Piece – Tome 5 (189 pages)
  3. One Piece – Tome 6 (185 pages)
  4. One Piece – Tome 7 (185 pages)
  5. Détective Conan – Tome 4 (180 pages)
  6. Détective Conan – Tome 5 (180 pages)
  7. De capes et de crocs – Intégrale – Actes III – IV (102 pages)
  8. De capes et de crocs – Intégrale – Actes V – VI (95 pages)
  9. Maus – Intégrale (296 pages)
  10. Fables – T1 – Légendes en exil (132 pages)
  11. Évangile du serpent – Prophéties I : Bordage (675 pages)

Semaine 7 – du lundi 15 août au dimanche 21 août (1304 pages lues)

  1. Detective Conan – Tome 14 (180 pages)
  2. Detective Conan – Tome 15 (192 pages)
  3. Detective Conan – Tome 16 (180 pages)
  4. De capes et de crocs – Intégrale – Actes VII – VIII (112 pages)
  5. De capes et de crocs – Intégrale – Actes IX – X (112 pages)
  6. Pottsville, 1280 habitants : Jim Thompson (270 pages)
  7. Moi, René Tardi prisonnier de guerre au Stalag IIB : Jacques Tardi (160 pages)
  8. Ekhö monde miroir – T3 –  Hollywood Boulevard : Arleston & Barbucci (48 pages)
  9. Albator, dimension voyage – T2 (146 pages)
  10. Sept nains : Wilfrid Lupano et Roberto Ali (64 pages)

Semaine 8 – du lundi 22 août au dimanche 28 août (1835 pages lues)

  1. De capes et de crocs – Tome 12 – Vingt mois avant (48 pages)
  2. One Piece – Tome 8 (192 pages)
  3. One Piece – Tome 9 (208 pages)
  4. One Piece – Tome 10 (192 pages)
  5. One Piece – Tome 11 (192 pages)
  6. Le Petit Spirou – Tome 8 – T’as qu’à t’retenir ! (46 pages)
  7. Shibumi : Trevanian (525 pages)
  8. Le verger de marbre : Alex Taylor (288 pages)
  9. Down Under – T1 – L’homme de Kenzie’s river (48 pages)
  10. Down Under- T2 – Poussières de rêve (48 pages)
  11. Down Under – T3 – Terra Nullius (48 pages)

Évangile du serpent – Les Prophéties I : Pierre Bordage [LC avec Stelphique]

Évangile du serpent - Bordage Pierre

Titre : Évangile du serpent – Les Prophéties I

Auteur : Pierre Bordage
Édition : Diable Vauvert (2001) / Folio Gallimard (2003) – 675 pages

Résumé :
Un christ et quatre évangélistes : Pierre Bordage transcrit le Nouveau Testament dans l’univers des médias fous et du XXIe siècle naissant.

Matthieu, Marc, Luc et Jean s’appellent ici Mathias, tueur professionnel manipulé par une police parallèle, Marc, journaliste fatigué par ses propres lâchetés, Lucie, strip-teaseuse sur le Net, et Yann, le disciple des premiers jours jaloux de ses privilèges.

Tous les quatre éclairent de leur trajectoire l’avènement d’un jeune Indien d’Amazonie élevé dans l’Aubrac.

Par la chaleur de sa présence, le jeune homme sauve, guérit et réunit autour de lui des dizaines de milliers de fidèles en quête d’une nouvelle alliance.

Dans la chaleur moite d’une Europe en proie aux dérèglements climatiques, le mouvement se transmet comme une lame de fond qui déverse sur les routes des foules de curieux abandonnant leurs possessions et leurs vêtements.

ADN serpentCritique du Cannibal (Stelphique plus bas) :
♫ Mes biens chers frères, mes biens chères sœurs ♫ Reprenez avec moi tous en cœur ♪

Ma foi, si Vaï-Ka’i (non je ne suis pas enrhumée), le Maître-esprit, indien Desana de la forêt amazonienne avait présenté la chose ainsi, sans doute que les biens-pensants et ceux à la tête de nos pays lui auraient fichu une paix royale.

Pas de bol, il n’en fut pas ainsi, mais au final, tant mieux ! Ça nous fait une histoire à lire.

Je vous fera mon acte de contrition en vous avouant qu’au départ, j’ai eu du mal à entrer dans le roman sans doute à cause des chapitres en alternance pour les 4 personnages « principaux ». Chapitres présentés comme les Évangiles.

Deux histoires qui s’alternent, c’est motivant, c’est frustrant, mais un véritable plaisir nait de cette frustration, tandis qu’ici, le temps qu’on arrive au 4ème personnage, on a déjà tout oublié du lieu où se trouvait le premier et ce qu’il faisait quand on revient à lui.

Je trimais donc, et puis tout à coup, paf, le Saint-Esprit s’est rappelé qu’il devait m’éclairer et là, plus aucun soucis de lecture et je l’ai terminé en ne le lâchant plus, en le dévorant, en me gorgeant des mots de l’auteur et des vérités qu’il balançait dans ses pages.

Sous le couvert d’un thriller au relents SF (dérèglements climatiques), l’auteur dresse une critique amère mais vraie de notre société de consommation, de l’Occident et de ses squelettes dans les placards, de l’Église (l’institution) et de ses représentants qui représentent très mal Celui qu’ils sont censés servir.

— Les péchés, les règles, les absolutions, les rites, ce sont des inventions des prêtres pour couper chaque être humain de sa source et l’expulser de son jardin.

En tout cas, jamais l’auteur ne tombe dans l’écueil de rendre Dieu et les religions responsables de nos maux, mais donne les noms des véritables coupables puisque, lorsque l’on veut noyer son chien, on l’accuse d’avoir la rage.

— Ici, ce n’est pas toi qui décides de ce qui est bien et de ce qui est mal.
— Non, c’est le prophète, le Coran.
Hakeem hocha la tête d’un air dubitatif.
— Pas le Coran, l’interprétation qu’on en fait.
— J’ai l’impression que tu n’es pas toujours d’accord avec l’interprétation qu’en font certains, avança Mathias.

Je conseillerais la lecture de ce roman à ceux qui n’ont pas encore compris que Dieu et les religions n’étaient que les boucs émissaires, des excuses, des prétextes utilisés par ceux qui veulent justifier leurs violences et exactions et que dans le fond, tout est politique.

— Ça, ce sont les fables qu’on sert aux médias et aux populations. Les Américains vont toujours là où se trouvent leurs intérêts. Et si leur intérêt est de soutenir une révolution islamique quelque part dans le monde, ils n’ont aucun scrupule à le faire. Les Talibans n’auraient jamais accédé au pouvoir sans l’appui des Pakistanais, donc des Américains. Le contrôle des pipe-lines, de l’acheminement du pétrole, tu comprends ?

On veut tout posséder, on ne veut rien perdre et on a peur de tout, surtout des autres.

— On peut gagner de l’argent sans être corrompu…
— Sans doute, mais il faut être prêt à renoncer à tout. À son confort, à ses habitudes, à ses certitudes. Qui, autour de cette table, accepterait de tout plaquer pour être en totale conformité avec lui-même ?

Entre nous, si Vaï-Ka’i existait vraiment, ou si, par une opération de magie, je me retrouverais transposé dans le roman, je ne le suivrais pas !

Non pas que son enseignement n’est pas bon, il a raison dans le fond, mais premièrement, je déteste les foules, parce que suivre la masse n’est pas mon crédo et deuxièmement, je n’ai nullement l’intention de me promener cul nu !

Un roman coup de poing dans le plexus, même si on savait déjà ce qui est dit, voir que d’autres ont compris, ça fait du bien.

— De tout temps, on s’est servi des extrémismes religieux pour envahir des territoires, pour contrôler les richesses naturelles, les populations, les frontières.
— Avec le risque non négligeable que ceux que vous croyez manipuler échappent à votre contrôle et se retournent contre vous. C’est déjà arrivé dans le passé, les exemples sont légion dans le présent, ça risque de se reproduire dans le futur.

Un roman qui, bien que datant de 2001, est toujours d’actualité, il lui colle bien, même. Un roman où les personnages sont bien distincts (un journaliste, une prostituée du Net, un tueur à gage et un disciple qui aiment ses privilèges) et n’ont rien d’enfants de cœur, mais nos zigotos évoluent, changent, et c’est tant mieux.

S’habillant le plus souvent en écolière, jupe plissée à carreaux, chemisier, couettes, sous-vêtements de coton blanc – un franc succès […]

Un roman écrit avec une plume cynique, amère, une critique bien sentie de notre société et de notre mode de pensées, d’actions, sur nos peurs, le tout sans donner de leçon.

— Sans doute que les stratèges détournent l’attention sur un ennemi fantasmatique pour mieux promulguer certaines lois, pour mieux faire passer les potions amères, tu sais, certaines décisions qu’on dit impopulaires.

Étoile 4

Challenge « Thrillers et polars » de Sharon (2016-2017), Lire « À Tous Prix » chez Asphodèle (Prix Bob Morane du meilleur roman francophone en 2002), Le Pavé de l’Été chez Sur Mes Brizées (675 pages) et RAT A Week Estival, Summer Edition chez Chroniques Littéraires.

Pourquoi je l’ai choisi :
Nous avons suivi avec ma binômette, les bons conseils d’un certain bloggeur influent : Yvan

Synopsis :
 » Et vous, César, Napoléon, Adolphe, Joseph, Bill, Vous les soldats, les conquérants de l’inutile, Qu’avez-vous fait du jardin des hommes ? Des chemins de folie qui retournent à Rome , Des arcs de triomphe, des monuments aux morts, des chaînes, des barbelés, des miradors, Déluge, déluge, déluge…  »

Jeune Indien d’Amazonie élevé en Lozère, Vaï Ka’i incarne la sagesse du serpent double, symbole chamanique de l’ADN. Il prône l’abandon des possessions, le respect de la Terre et accomplit des miracles. Quatre évangélistes, Mathias, tueur à gage, Marc, journaliste désabusé, Lucie, strip-teaseuse sur le Net, et Yann, premier disciple, racontent celui que la presse surnomme bientôt le Christ de l’Aubrac…

Grand roman contemporain humaniste, aventure littéraire inoubliable, L’Évangile du Serpent transpose le Nouveau Testament dans notre présent.

Les personnages :
Mathias, Marc, Lucie, Yann : un quatuor qui se glisse dans l’air du temps: Notre temps, celui de la violence, des désillusions, de la déchéance…Et Vaï Ka’i de relever le niveau, par sa seule présence…

Un contraste entre cette vie tourbillonnante et le calme serein de ce nouveau Jésus qui a le mérite de nous titiller, de vouloir nous faire voir une autre façon de vivre, de penser, de rêver même.

Chacun de ses personnages a une histoire, un passé. Ils sont aux antipodes dans leur façon de vivre, et malgré cela, on arrive à s’attacher d’une certaine manière à eux, à ressentir leurs émotions et si on ne les aime pas toujours dans leurs imperfections, on suit avec intérêt et compréhension leur cheminement.

Ce que j’ai ressenti:… Un projet ambitieux…
Pendant tout ce grand weekend, j’ai marché sur la Toile, emprunté des chemins de croix, assemblé des pièces de puzzles, essayé de visualiser le Grand Œuvre de la vie. J’ai suivi un Serpent, une nouvelle Philosophie, un nouveau Prophète, à moins que je n’ai juste trouvé un vieil Ami, humble et altruiste…

L’amour sincère a le pouvoir immense de réparer les déchirures de la trame. C’est la force la plus puissante dans la Création, infiniment plus puissante que les forces fondamentales qui maintiennent la cohérence de l’univers.

Alors en première impression comme ça, je me dis, que j’ai trouvé que c’était long, mais en le refermant je suis bien obligée de me dire que cet auteur a vraiment du talent! Il pose son intrigue avec intelligence, et en prenant le temps de poser les bases solides de sa trilogie.

Il nous fait connaitre, parfois jusque dans leur intimité, les personnages qui seront les pierres angulaires de cette saga prometteuse.

C’est une fiction oui, mais je lui ai trouvé de drôles d’accents de vérité contemporaine, d’actualités brûlantes, de sujets sensibles…

Et finalement, c’est là qu’est le plaisir, avoir l’opportunité une lecture particulièrement intéressante, aux idées un peu plus poussées que d’habitude…

Cette lecture laisse des traces, puisque c’est le regard plus lourd que nous posons sur notre propre perspective dans cet avenir de capitalisation à outrance…

Tout le monde savait que la Terre se réchauffait, tout le monde se doutait qu’elle préparait sa mue, qu’elle n’avait pas d’autres choix que de s’adapter pour survivre, comme n’importe quel organisme vivant , mais tout le monde s’en contrefoutait, tout le monde ne songeait qu’à jouir de ses privilèges, qu’à étendre ses possessions, qu’à s’étourdir en danses macabres sur des scènes de plus en plus branlantes.

Je suis vraiment curieuse de lire la suite des aventures de ses quatre apôtres revisités, car il a bien fallu attendre la toute fin, pour connaitre, enfin, les prémices du second volet, mais là, je veux absolument voir où nous emmène cet auteur !

Je veux poursuivre l’aventure humaine et spirituelle de ce roman d’anticipation, je veux encore me régaler des reparties que l’auteur distille ça et là, comme des miettes de lumières jetés dans les collines françaises, je veux savoir si le Serpent va encore continuer sa chorégraphie hypnotisante…

— C’est la liberté de choix qui donne toute sa valeur aux actes.

Premier livre lu (enfin!) de cet auteur, je ne compte pas m’arrêter en si bon chemin, vu ce que je pense pouvoir deviner de potentiel chez lui…

Nous sommes déjà partantes pour lire la suite avec ma chère binôme et j’ai déjà hâte de voir ce que les autres lectures me réservent de bons mots et de réflexions intenses, une fois la dernière page tournée!

« Je préfère de loin les cyniques aux idéalistes. Les cyniques ont un minimum de recul sur les évènements, appelons ça une certaine marge de sagesse. On ne peux pas transiger avec les idéalistes. »

Ma note Plaisir de Lecture fee clochette 8/10

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