Lucky Luke – Tome 21 – Les collines noires : Morris & Goscinny

Les Collines noires - Lucky Luke tome 21

Titre : Lucky Luke – Tome 21 – Les collines noires

Scénariste : Goscinny
Dessinateur : Morris

Édition : Dupuis (19)

Résumé :
Le sénateur Williams propose de coloniser le flanc Est des collines noires. Sauf que le sénateur Storwind s`oppose à ce projet mais il sera accepté pareil.

Lucky Luke est chargé d’emmener quatre scientifiques à travers les Collines noires, afin d’étudier les possibilités de colonisation.

Le sénateur Storwind demande à Bull Bullet, une crapule, d`empêcher les membres de l`expédition de franchir les collines.

9594_t7Critique : 
Escorter quatre scientifiques (un biologiste, un géologue, un géomètre et un anthropologue) à travers les Collines Noires, toujours non colonisées à cause des redoutables indiens qui y vivent…

Voilà une mission a priori moins dangereuse que d’escorter les Dalton, non ?

Que nenni ! La mission est bien plus dangereuse justement à cause de ces quatre scientifiques totalement barrés qui n’auront jamais conscience du danger qui les a frôlé.

— Ils sont fous ! Ils vont vers le Wyoming !…
— C’est terrible de risquer ainsi la vie de cinq chevaux et de quatre mulets dans la force de l’âge !

Évidemment, avec Goscinny au scénario, ça donne un album hilarant à cause de ces quatre scientifiques dont les dialogues sont savoureux de naïveté ou de rigueur scientifique.

Imaginez, vous avez passé la nuit dans un hôtel dont la literie était replie de punaises et de poux… Que faites-vous le lendemain ? Vous vous plaignez à l’hôtelier, exigez le remboursement et le menacez de lui coller 0 étoiles sur le Net…

Non scientifiques, eux, pas du tout ! Ils devisent tranquillement dans le hall, tout content d’avoir pu examiner une colonie de punaise, d’en avoir pris un gros spécimen, tandis que l’autre leur raconte qu’il a vu des poux de toute beauté.

— Bonjour messieurs. L’hôtel n’était pas bien fameux, je m’en excuse, mais il n’y en aura pas d’autre à Omaha. [Lucky Luke]
— Pas du tout ! J’ai passé une nuit intéressante à étudier une magnifique colonie de punaises de lit : cimex lectularius… J’emporte d’ailleurs un spécimen d’une taille fort rare… [Le scientifique Gurgle]
— Magnifique ! [Le scientifique Frankenbaum]
— Félicitations cher collègue ! [Le scientifique Doublelap]
— Il y avait aussi des poux de toute beauté ! [Le scientifique Frankenbaum]
— Pediculus, insecte hémiptère… [Le scientifique Doublelap]
— Il faut aller chercher les chevaux maintenant [Lucky Luke, hilare]
— Caballus, mammifère périssodactyle de la famille des équidés… [Le scientifique Doublelap]
— EMMA !! Il faut nettoyer les lits ! Il y a des bêtes terribles dedans ! Des Lecturassodactyles ! [L’hôtelier]

Rien à redire, les scientifiques sont réussis, ils sont drôles, amusants, naïfs au possible, ne voient jamais le danger, examinent tout ce qui leur tombe sous la main et sont totalement déconnecté de la réalité. Je les adore !

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— Votre crâne est du plus haut intérêt, je donnerais cher pour l’examiner à loisir… Peut-être qu’un jour, quand vous n’en aurez plus l’usage… [Le scientifique anthropologue examinant le crâne du groom Noir de l’hôtel]

Comme toujours, beaucoup d’humour, du burlesque avec nos scientifiques et leur voyage en train, des comiques de situation avec le « Attendez-moi ! Je suis tombé de ma monture » du professeur Frankenbaum et ce pauvre Bull Bullets, le méchant engagé, qui aurait pu dire « Caramba, encore raté ».

— Vous n’avez pas de chevaux plus dociles que ceux-là ?
— Jeune homme, quand un cheval est plus docile que ceux-là, on l’enterre ou on en fait de la colle…

Les dialogues sont au poil et je rouspèterai juste sur les couleurs merdiques de l’époque et ces auteurs qui, pour gagner du temps sans doute, colorisaient  des cases entières avec des couleurs grises, bleues, vertes, rouges, décors et personnages compris.

Vous l’avez compris, nous sommes dans de la colonisation gentille des territoires indiens, ici ! On sait comment cela se passait la plupart des cas… Rien de gentil dans la spoliation des terres par les colons, rien d’aimable dans la mise en réserve de ces mêmes indiens…

Mais puisque nous sommes dans de la bande dessinée humoristique, pas d’effusion de sang, juste de l’humour. L’époque ne l’aurait pas permis, monsieur Dupuis encore moins.

Alors oui, ça fait un peu grincer les dents de voir les choses présentées ainsi : les colons sont des gentils, ils vont respecter les indiens… Mais nous sommes dans l’humour ici, à nous de savoir faire la part des choses.

En tout cas, c’est du bon humour.

— Quand mon saloon ne sera plus qu’une cabine de bain sur une plage du pacifique, cela voudra dire que tout ce pays sera civilisé !…

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Challenge « Thrillers et polars » de Sharon (2016-2017), le Challenge « Polar Historique » de Sharon, le Challenge « Victorien » chez Camille, le Challenge « XIXème siècle » chez Netherfield Park, « Il était une fois dans l’Ouest » chez The Cannibal Lecteur,  le RAT A Week Estival, Summer Edition chez Chroniques Littéraires et « Le Mois Américain 2016 » chez Titine.

CHALLENGE AMÉRICAIN 2016 - Lone Ranger

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    • J’adore les Lucky Luke scénarisés par Goscinny, même s’il ne pouvait pas donner libre court à son humour parce que Morris ne voulait pas. Dommage, on aurait pu avoir le pendant de « Chaque année, les Ibères sont de plus en plus dur » ou de « Il ne faut pas parler sèchement à un Numide ».

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