Titre : Basil et Victoria – Tome 2 – Jack
Scénariste : Yann
Dessinateur : Edith Grattery
Édition : Les Humanoïdes Associés (1992/2003)
Résumé :
Basil et Victoria font partie de ces milliers de gamins livrés à eux-mêmes, entre vente de rats et menus larcins, avec pour seule demeure les docks des quais. Aidé par Cromwell, leur fidèle molosse, ils arpentent ainsi White Chapel pour trouver de quoi se nourrir.
Critique :
Les crimes de Whitechapel vu de l’intérieur (si je puis me permettre pareille expression scabreuse), ça pouvait être intéressant puisque d’habitude, nous sommes du côté de la police ou d’un enquêteur.
Avec Basil & Victoria, nous sommes dans les taudis, dans les pensions pour indigents, remplie de crasses, de bestioles et de misère humaine, nous fréquentons les bouges infâmes, croisons des prostituées, des pédophiles,…
Bref, cette bédé nous montre l’autre côté de Londres, sa face cachée, son côté obscur, loin des cartes postales sépia ou noir et blanc de l’époque.
Les dessins de cette bédé ne sont toujours pas ma tasse de thé, mais ils ont ça de bien qu’ils rendent honneur à la misère des taudis de Whitechapel. Les couleurs dans des tons gris ou sépias rendent les ambiances glauques encore plus.
Nos deux jeunes ont agrandi leur bande en prenant Sāti avec eux (Tome 1) et Kangourou fait son entrée aussi. C’est un gamin Noir débrouillard qui gagne sa vie en faisant des numéros dans un cabaret.
Victoria pète une nouvelle fois les plombs et comme dans le tome 1 et toujours avec un malheureux chien… Elle a beau regretter ensuite son geste, le mal était fait. Déjà qu’elle avait envoyé leur chien Cromwell à la mort dans le tome 1 (ouf, sauvé ensuite par Sāti).
Au final, Basil est bien plus « gentil » qu’elle, bien que nos garnements ne soient pas tout blancs ou tout noir, dans l’histoire, mais Victoria est celle qui est la plus expéditive quand elle a une crise de jalousie.
Ce qui est expédié aussi, c’est le dénouement… À force de s’amuser dans les rues de Whitechapel, on ne se rend pas compte qu’on arrive au bout de son quota de pages et hop, on envoie le final en quelques cases.
Déjà que nous avions une resucée du bon vieux complot royal qui ne tient pas la route une seconde car des bâtards royaux, ça n’a pas de quoi faire trembler une monarchie puisqu’ils sont sans droits.
Que l’on étouffe le scandale du 19, Cleveland Street où des messieurs allaient jouer avec des jeunes garçons et où l’héritier de la couronne aimait aller tremper son biscuit, je le conçois car ce genre de relations n’étaient pas bien vues du tout (même entre deux hommes majeurs, c’était super mal vu à l’époque), mais pas pour un bâtard.
En ce qui concerne les descriptifs de la condition humaine miséreuse, cette bédé se pose et en impose, mais pour le scénario de Jack, là, elle s’est égarée dans la pire théorie possible et la plus risible.
Puisque le scénariste a pris énormément de libertés avec la réalité de 1888, autant proposer une autre théorie que celle qui est éculée de chez éculée et qui, si elle fonctionnait à l’époque dans le film « Meurtre par décret », on sait que maintenant elle n’a aucune raison d’être et est pure fantasmagorie.
Bref, je vais l’oublier, ce tome (ou alors, je m’en souviendrai pour les erreurs !).
Ajoutons les horribles erreurs ou les libertés prises avec l’Histoire :
- 3 shillings pour dormir dans un dortoir commun ? Fort cher, impossible pour les indigents de trouver une pareille somme. Un pain coûtait 4 pences et il fallait 6 pences pour se faire une prostituée (certains parlent de 2 pences). À 3 shillings la chambrée en asile de nuit, elles auraient du faire des passes toute la sainte journée pour réunir une telle somme ! Dans « Le peuple de l’abyme » de Jack London, voilà ce qui est dit pour les loyers des chambres (pour une famille complète) : Lorsque l’on sait que de telles chambres se louent de trois à six shillings par semaine, il faut bien admettre qu’un locataire, chaudement recommandé, peut avoir une petite place sur le plancher pour, mettons, huit pence à un shilling. Jack London donne le prix du lit du soir à l’asile : […] que je mis six pence de côté pour mon lit du soir. » Ou encore « Tenez, voilà six pence, et vous trouverez un lit. »
- Le nom de Jack The Ripper n’a pas été donné dès le premier meurtre du 31 août 1888. C’est seulement le 27 septembre 1888 qu’une lettre arrive à l’agence de presse « Central News Agency » et était signée « Yours truly Jack the Ripper » autrement dit : « Votre dévoué Jack L’Éventreur ».
- 1 shilling et 10 pences pour une gazette ? Mazette ! Imprimée sur des feuilles d’or, sans aucun doute.
- On n’a pas offert 10.000£ pour la capture de Jack après le premier meurtre du 31 août 1888 ! Il mourrait tellement de prostituées, à cette époque, que le crime de Mary Anne Nichols n’a été commenté qu’en raison de la violence de son mode opératoire.
- Une gamine pauvre des rues qui offre une guinée pour un renseignement, ça fait cher, non ?? Et offrir directement 3£ à un vieil indigent pour qu’il dévore votre rivale, pour une gamine des rues, c’est toujours une fortune !
- Les chiens limiers n’ont pas été utilisés après le premier crime non plus, mais plus tard, dont après le meurtre de Mary Jane Kelly.
- Ce n’est pas non plus après l’assassinat d’Annie Chapman (8 septembre 1888) que l’Éventreur se vantera d’avoir mangé la moitié d’un rein, mais c’est dans la lettre « From Hell », envoyée le 16 octobre (« Monsieur, je vous envoie une moitié du rein que j’ai pris à une femme que j’ai gardée pour vous l’autre, je l’ai frite et mangée c’était très bon »).
- Nos 5 prostituées dans la bédé sont bien en chair, ce qui va à l’encontre de leur mode de vie d’indigentes qui ne mangent pas à leur faim tous les jours et qui boivent et qui reboivent…
- On ressort le vieux complot royal qui ne tient pas la route une seule seconde. J’aurais apprécié avoir du neuf sous le soleil.
- Jack London dit encore, à propos des prostituées : Des femmes flétries par la maladie et la boisson n’arrivaient même pas, dans leur décrépitude pourrissante, à obtenir deux pence pour le commerce de leurs charmes passés.
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Les erreurs « grossières » m’agacent profondément. Je passe donc mon tour allègrement.
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Cela m’agace aussi profondément, surtout quand je les repère 😆
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Ouh là là ! Si on m’oblige à traîner à WhiteChapel avec le bas peuple alors que je suis une lady qui ne boit que du thé de qualité avec des scones (pas du mauvais gin et des fish and ships!) et qu’en plus l’histoire est pleine de conneries et ben niet! J’adhère pas! Et puis la seule Victoria qui vaille c’est Sa Gracieuse Majesté (révérence)! Comment ose-t-on nommer une pauvresse ainsi!!! Un scandale!! 🧐
Ça le donne envie de hurler! Zut! Flûte ! Crotte! 🤭
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Tiens, passe-moi un peu de thé, please, j’ai le scone qui est un peu coincé dans ma gorge… 🙂
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Effectivement cela en fait des libertes…..surtout au niveau de l’argent….en tout cas nop pas pour moi…..
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J’ai été loin dans ma chronique mais j’ai étayé mes propos… je suis retournée exprès dans le Jack London pour être sûre 🙂
Cette bédé est excellente pour montrer la misère des quartiers de Whitechapel mais il y a des grosses erreurs !
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Oh la misere de WC, on la montre assez souvent avec de tres bonnes donnees….(Ripper Street, Drood etc)….donc je passe…;)
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Jamais je n’aurais pensé abréger Whitechapel en un WC 😆 Mais vu le cloaque, WC va bien.
J’apprécie toujours de lire ce qu’il se passait dans ce genre de quartiers, ensuite, tu relativises tout.
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Oh oui surtout que cela commencait vers les 5 ans….vraiment une horreur…en tout cas meme pas fait expres pour WC…lol
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Je m’en doute ! 😆
Oui, une horreur
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Je te comprends, ça m’énerve moi aussi quand on prend des libertés avec l’Histoire et qu’on raconte n’importe quoi !
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Je peux comprendre les tests ADN en deux secondes top chrono, pour les besoin d’un récit, faut parfois prendre ses aises avec certaines choses, mais pas pousser bobonne dans les orties. Je suppose que tous les flics sursautent dans leur canapé en regardant les séries policières, hurlant à l’hérésie… 😆
Ce complot-là, pour Jack, il est aussi débile et illogique que des reptiliens qui nous gouverneraient et la terre qui serait plate 🙂
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Oui, il ne faut pas non plus que ça soit invraisemblable !
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Voilà, mais ceux qui savent trouveront plus facilement énervant l’invraisemblable…
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Oui, les autres ne verront rien de toutes façons.
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Tout à fait 🙂
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bravo pour ton article! Au moins, on sait à quoi s’attendre!
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Après, chacun fait ce qu’il lui semblera bon et trouvera sans doute du plaisir à la lecture de cette bédé (bien que ce soit sombre, surtout dans le comportement brutal de Victoria), mais les erreurs devaient être soulignées. 😉
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Tu titilles beaucoup pour ce tome. Je t’ai connu plus conciliante.
Je dois avoir ce livre dans ma bibliothèque 🙂
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Je suis très pointilleuse avec Holmes et Jack, surtout quand on sort des conneries avec Jack ou que le contexte historique est du porte nawak dans les sommes d’argent.
J’avais le couteau entre les dents et le comportement de Victoria m’a énervé au possible, ça n’apporte rien à l’histoire, c’est de la cruauté inutile. On en avait déjà dans le tome 1. Cette gamine m’a déçue.
Bon, je vais boire un coup et me calmer 😆 Il me reste le tome 5 à lire pour le mois anglais, parce que les 3 et 4 ne se passent pas en Angleterre.
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mais tu vas peut-être râter le meilleur de l’histoire en sautant deux tomes et tu seras peut être chonchon 🙂
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Je ne pense pas, parce que je suis déjà ronchon après la lecture du tome 2 ! 😆
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tu aimes bien être ronchon par moment, cela te permet de te défouler par écrit 🙂 et on adore 🙂
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Je n’aimerais pas avoir le rôle du ravi de la crèche, je garde celui de celle qui ronchonne et qui dit ce qui foire 🙂
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tu aimes bien ça au final 🙂
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Oui, il me correspond mieux !
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