Les enquêtes d’Enola Holmes – Tome 1 – La double disparition : Serena Blasco & Nancy Springer

Titre : Les enquêtes d’Enola Holmes – Tome 1 – La double disparition

Scénaristes : Serena Blasco & Nancy Springer
Dessinateur : Serena Blasco

Édition : Jungle ! (2017/2020)

Résumé :
Quand Enola Holmes, sœur cadette du célèbre détective Sherlock Holmes, découvre que sa mère a disparu le jour de son anniversaire, en ne lui laissant pour mot qu’un recueil sur les fleurs, et un carnet de messages codés, elle se met rapidement à sa recherche.

Elle va devoir recourir à son sens de la débrouille, ainsi qu’à d’ingénieuses techniques de déguisement afin de fuir le manoir familial alors que ses deux frères se sont mis en tête de l’envoyer en pension afin de faire d’elle une vraie « Lady ». Mais rien ne la prépare à ce qui l’attend.

Son chemin la conduit rapidement dans les quartiers sombres et malfamés de Londres, et elle se retrouve impliquée dans le kidnapping d’un jeune marquis. Enola arrivera-t-elle à s’en sortir seule, et continuer de suivre la piste de sa mère tout en échappant à ses deux frères ?

L’ adaptation des romans de Nancy Springer.

Critique :
Les enquêtes d’Enola Holmes, je les avais découverte il y a quelques années déjà et j’avais lu toute la collection.

Sa mise en bédé n’allait rien m’apporter si ce n’est de découvrir les personnages en images, mettre à jour ma mémoire (j’ai oublié les petits détails de l’histoire) et, qui sait, m’apporter du plaisir de lecture, comme les romans l’avaient fait à l’époque.

Enola, c’est avant tout de la littérature jeunesse, mais pas de celle qui prend ses lecteurs pour des crétins, qui lui évite les mots de plus de deux syllabes de peur qu’ils se fassent une entorse du cerveau oui qui lui masque la vérité de ce qu’il se passait à cette époque. Le jeune vicomte en fera l’amère découverte, lui qui a toujours vécu dans la soie.

D’ailleurs, dans la série de romans, l’auteure avait bien mis en scène tous les codes de l’époque victorienne, notamment dans les vêtements portés par les dames ou ce qui se faisait et ce qui ne se faisait pas. La naissance, assez tard, d’un enfant, ne se faisait pas, dans la haute société. Sans doute que les femmes n’avaient plus droit à leur partie de gambettes en l’air une fois un certain âge passé…

Les dessins, sou forme d’aquarelles, ont des coloris très doux, un peu délavés. Mon seul ronchonnement sera pour le nez en trompette d’Enola… D’ailleurs, tout le monde semble avoir un nez en trompette !

Le pire sera pour Sherlock, de profil, ça lui fait presque un groin de cochon, ce maudit nez ! Sa représentation ne m’a pas satisfaite, il ressemble plus à un dandy en goguette qu’à Sherlock Holmes. Je l’ai même vu avec une pipe calebasse dans la main, ce qui est un anachronisme total.

Quant à Mycroft, c’est comme Sherlock, il ne ressemble pas vraiment au personnage de Conan Doyle. Les dessins, de style un peu girly, ne sont sans doute pas la meilleure manière de mettre ces deux hommes en valeur.

Enola est très féministe, indépendante, ne veut pas ressembler à une plante verte comme il est de nature pour les dames de la haute et ses deux frères ont des pensées et des actes très phallocratiques, très mâles, très typés société patriarcale. La tête d’Enola n’est pas assez grande pour stoker des informations, elle va exploser… Et j’en passe !

Les adeptes de la cancel culture vont en grincer des dents, pourtant, ce n’est que la vérité de cette époque, celle de 1888.

Hormis ces petits points d’achoppement avec les représentations des Holmes Bothers, j’ai apprécié relire les enquêtes d’Enola en version dessinée, j’avais oublié bien des choses et maintenant, ma mémoire est rechargée pour quelques temps.

Bien qu’il ait fallu saquer dans le récit original, le fait de se trouver face à une bédé de 80 pages permet de ne pas trop caviarder et de garder l’essentiel tout en lui ajoutant des petits plus, notamment le carnet en fin d’album, avec des mots codés et quelques explications sur les petits changement qu’Enola a fait à son corset.

J’ai retrouvé la fraîcheur qu’il y avait dans les romans dont j’avais déjà apprécié que l’auteure ne fasse pas l’impasse sur les saloperies de l’époque victorienne, que ce soit sur le maintien des femmes qui ne pouvaient pas éternuer (ni respirer) avec leurs corsets de merde ou sur la misère qui règne dans les bas-fonds, sans pour autant entrer dans tous les détails, mais en disant juste ce qu’il fallait pour éveiller les consciences.

Ma préférence ira toujours aux romans, mais avec ces adaptations en bédés, les plus jeunes qui auraient envie de découvrir la série peuvent le faire de manière plus amusante en regardant les images avant de bifurquer sur les romans.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 11 Juillet 2020 au 11 Juillet 2021) [Lecture N°310], Le Challenge A Year in England pour les 10 ans du Mois anglais [Lecture N°63], Le Challenge « Les textes courts » chez Mes Promenades Culturelles II (Lydia B – 80 pages) et Le Mois anglais (Juin 2021 – Season 10) chez Lou, Cryssilda et Titine.

23 réflexions au sujet de « Les enquêtes d’Enola Holmes – Tome 1 – La double disparition : Serena Blasco & Nancy Springer »

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  5. J’ai kiffé grave ma race avec la série des romans… J’ai offert toute la collection à ma fille. Elle en a lus quelques uns après que sa cousine les lui ait empruntés… le film était pas mal… Mais pas lu la bédé. Je suis assez partagé sur le graphisme dans des tons très girly mais trop vifs par rapport à l’austérité de l’époque victorienne.

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    • J’avais adoré la série aussi, qui mettait bien en avant les codes de l’époque victorienne. Pas vu le film, ni la série.

      C’est assez girly, en effet, plus pour des jeunes filles « kawaï » que pour des dames d’un certain âge telles que nous 😆

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        • Ben je pensais que c’était une série qu’ils avaient tiré des 6 romans ? Ils ont fait un film avec tout dedans ?? Je sais que Enola était jouée par « Eleven » de « Stranger things »….

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          • Il y a eu un film qui reprend le début et le fil rouge des romans (la fugue d’Enola et le mystère de la disparition de sa mère qu’elle veut retrouver), mais après ça s’en écarte. Ce film pourrait en appeler d’autre ou servir de pilote à une série mais pour le moment moi je ne suis pas au courant d’une série filmée. Mais ça serait une trèèèèèès bonne idée. Cela nous changerait de toutes ces séries qui réchauffent et réchauffent et carbonisent les histoires de sorcières, de vampires, ou de loups garous… et qui essaient de faire croire qu’elles sont originales et réinventent le concept parce que ça se vend bien, quitte à prostituer les thématiques… Genre faire des vampires sympas, romantiques (rien à voir avec un VRAI vampire) qui vivent le jour et la nuit… des loups-garous justiciers qui contrôleraient leur part d’animalité (l’antithèse même de la symbolique qu’il est supposé représenter)… Et ces sorcières du bien contre les sorcières du mal… Pfff alors que Toqué me l’a dit : elles sont toutes méchantes puisqu’elles s’écartent de Dieu! Bref! Au moins ça serait plus sympa une série avec Enola… Mais peut être trop positif comme personnage pour séduire nos jeunes gothiques torturés. :-/

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            • J’avais dans la tête, depuis des siècles, une histoire avec des loups-garous qui se transformeraient en garou quand ils le désirent, qui seraient là pour empêcher la population de vampires de grandir, puisque les suceurs de sang et eux seraient une création de l’ange déchu qui aurait voulu faire mieux que le maître, dieu, parti ensuite voir dans une autre galaxie s’il n’y était pas lui-même… J’avais pensé à l’animalité mise en stand-by, dans une société victorienne bien mise, mais qu’ils pourraient être aussi des tueurs… sur contrat… bref, une ébauche dans la tête qui n’a jamais rien donné de concret sur papier 😆

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  6. je viens de découvrir le roman et j’ai beaucoup aimé tous les détails sur la condition féminine de l’époque qu’on y trouve. je suis curieuse de découvrir la BD, mais je vais attendre un peu histoire de ne pas avoir trop le roman en tête

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