Black-out : John Lawton

Titre : Black-out

Auteur : John Lawton
Édition : 10-18 (2015)

Résumé :
Londres, 1944. La Luftwaffe donne son assaut final sur la capitale déjà exsangue et les Londoniens se précipitent dans les abris souterrains.

Au milieu du chaos, un bras coupé est exhumé par un groupe d’enfants jouant sur un site bombardé de l’East End.

Le sergent détective Frederick Troy, de Scotland Yard, parvient à relier cette découverte à la disparition d’un scientifique de l’Allemagne nazie.

Il met au jour une chaîne de secrets menant tout droit au haut commandement des Alliés, et pénètre les mystères d’un monde corrompu, peuplé de réfugiés apatrides et d’agents secrets.

Petit Plus : « Aussi bon que Le Carré, Lawton est un des héros méconnus du genre. » Chicago Tribune « Capture avec brio l’atmosphère de Londres en temps de guerre. » Robert Harris

Critique :
Excuse-me Sir mais j’entends plus Big Ben qui sonne, les avions bourdonnent, c’est la folie à London !

Et les allemands bombardaient, et les allemands bombardaient…

Un roman qui me colle encore au cœur et au corps (mes excuses à Voulzy pour le détournement de sa chanson !) tant je viens de vivre une époque que je n’ai pas connue mais dont l’auteur nous a brillamment rendu compte !

Encore un peu et j’allais fermer mes rideaux spécial black-out moi… et planquer du bon café en prévision de la diète qui sévit et sévira encore après la guerre à Londres.

C’est fou ce que les gosses peuvent trouver comme ossements en jouant ! Dans « La femme en vert » d’Indriðason c’était un bébé qui mâchouillait un ossement humain, ici, c’est un chien, qui, en tant que bon chienchien, dépose un bras humain au pied d’un des gosses qui regardait ses amis jouer à la marelle.

— Aucun cadavre auquel il manquerait un bras ?
— On les a tous recensés. Absolument tous. Il ne vient pas d’ici. J’en suis sûr et certain.
— Depuis un mois, on est bombardés sans arrêt. Londres est jonchée de cadavres. On pourrait construire un mur avec nos morts anglais.

Une enquête qui se révèlera pas facile pour le lieutenant Frederik Troy de Scotland Yard, qui, tout comme l’inspecteur Linley d’Elizabeth George provient d’une bonne famille.

Comme je le disait, l’ambiance « guerre » est bien décrite, bien rendue. Nous sommes en février 44 et notre inspecteur aura l’impression qu’un Jack The Ripper (pour hommes) a sillonné les rues car il y avait eu un autre cadavre l’année d’avant, une disparition ensuite et des tas de trucs louches qui vont se passer devant les yeux de Troy qui ne verra pas toujours la vérité dans les ténèbres.

On alterne souvent les moments moins drôle tels les bombardements où l’extrême misère dans laquelle vivotent certaines personnes, avec des touches d’humour, notamment en la personne du légiste haut-en-couleur, Ladislav Kolankiewicz,  de la culture générale avec des références littéraires, politiques, militaire,…

Du sexe aussi, parce que oui, Troy ne fait pas que travailler ses petites cellules grises, mais aussi son engin – bien qu’on reproche aux Anglais d’être coincé du cul, même si, en cette période où l’on peut mourir à tout moment, le sexe à tout-va et avec le(la) premier(ière) qui passe soit devenu sport national.

— Une pute est, par définition, une personne qui livre son corps aux plaisirs sexuels des hommes, contre rémunération. Vous ne tarderez pas à découvrir que cette activité est devenue un sport national, chez les Britanniques.

— Qu’est-ce qui se passe, mon chou ? T’as perdu ta langue ? Tu veux que j’éteigne la lumière, c’est ça ?
— Oui, c’est ça. Éteins la lumière.

Non seulement, Troy paiera de sa personne en étant moult fois blessé, mais il fournira aussi quelques millilitres de liquide séminal à deux femmes. Pourtant, c’est un grand coincé qui fait l’amour toutes lumières éteintes…

— À présent, mon petit Anglais coincé du cul, allonge-toi et pense à l’Angleterre.

Il n’avait jamais fait l’amour avec la lumière et la radio allumées – pratiques si dissolues qu’il préféra ne pas y penser.

La Luftwaffe ne nous laisse pas répit, les morts, le chef et les femmes en chaleur non plus… Heureusement que pour nous réjouir, nous avions les personnages dont j’ai ressenti de l’attachement pour eux, surtout pour Troy, son adjoint, Wildeve et le légiste.

Un mélange de polar historique, sur fond de guerre et d’espionnage, sans pour autant verser dans un roman de John Le Carré.

Dans ce roman, tout le monde en prendra pour son grade grâce à quelques petits détails piquants insérés dans le récit. Que ce soit envers les Américains, les Anglais, leurs collèges huppés, les flics pas très malins, l’homosexualité (du moins, comment elle été tolérée), les moeurs débridés des femmes en ces temps de guerre, les clichés… Y’en aura pour tout le monde !

— Je ne m’attends pas que vous compreniez, vous n’êtes qu’un policier […].

— Ah, vous les Américains… surpayés, baiseurs à tout-va et donneurs d’ordres.
— Répète un peu ?
— Nouveau mensonge pour un vieux cliché (1), marmonna Troy.
(1) Réponse des Britanniques aux GI qui leur disaient : « Vous êtes sous-payés, vous baisez pas assez et vous êtes sous les ordres d’Einsenhower. »

En tant qu’amant de Pym, Charlie bénéficiait de sa protection, ce dont un garçon de treize ans, à la blondeur d’une princesse nordique, avait bien besoin, dans un établissement scolaire où prédominait l’homosexualité.

Un enquête difficile, des preuves qui n’arrivent pas à la pelle, malgré le côté Holmes du légiste (une monographie sur les boutons de manchettes allemands, cher Ladislav ?), de l’humour, du sexe, des morts, une plume qui nous entraine au fil des pages et, hélas, quelques longueurs à un moment donné.

Pas au point de gâcher la lecture, mais il y avait moyen de passer outre, je pense. Notamment, cette enquête sur le crime du Black Swan n’était pas indispensable. Sans ces quelques longueurs, j’aurais mis un 4/5, mais là, ce sera un 3,5 et ce n’est en rien une punition, j’ai passé un super moment sous les bombes.

PS : Le sergent américaine Larissa Tosca – celle qui baise avec Troy – sommes accro aux mêmes choses :

— Pas de petit déjeuner. Pas de café. Comment il croit que je vais finir la journée, Hitler ?

What did you expect ?

Étoile 3,5

Challenge « Thrillers et polars » de Sharon (2015-2016), le Challenge « Polar Historique » de Sharon et Le Mois anglais 2016 (Saison 5) chez My Lou Book et Cryssilda.

CHALLENGE - Mois Anglais 2015 SH

12 réflexions au sujet de « Black-out : John Lawton »

  1. Ping : Challenge Thriller et polar – session 2015-2016, bilan final | deslivresetsharon

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  3. Ping : The English Month Is End !! Oh Fuck ! – Bilan [Juin 2016] | The Cannibal Lecteur

  4. Il est dans ma PAL depuis déjà un petit moment… il ne faudrait pas attendre un bombardement pour le faire tomber entre mes mains! 😉 Merci pour ton avis honnête… une demie sépare du, c’est terrible! 😉

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