Sierra brûlante – Dylan Stark 21 : Pierre Pelot

Titre : Sierra brûlante – Dylan Stark 21

Auteur : Pierre Pelot
Édition : Folio Junior (1980) / Pocket Junior (1999)

Résumé :
Parce qu’ils décident de s’échapper de la réserve d’indiens où la famine et le désespoir condamnent à une mort lente, ce jeune couple Navajo et leur enfant deviennent des criminels.

Lorsqu’un homme est tué dans cette cavale, la vengeance, l’appât du gain deviennent les moteurs d’une chasse à l’homme où la pitié n’a aucune place. Les « chiens » sont lâchés sur leurs traces, et Dylan décide de se joindre à la meute pour sauver ce qui peut l’être.

S’engage une course contre la montre en plein désert, un combat entre l’inhumanité du décor et des hommes, et une liberté qui doit être payée à son prix le plus fort.

Pierre Pelot, dans un style incomparable, célèbre par l’épique de la lutte douloureuse que mène l’homme juste face à la haine et nous offre un roman à la fois bouleversant et exaltant.

Critique :
Ceci est un western jeunesse qui propose une histoire classique mais efficace, sans pour autant casser la baraque.

Ce court roman de 256 pages se lit facilement et très vite. Le pitch est simple : Dylan Stark était tranquille, pénard, il discute avec un mexicain, quand un homme arrive en beuglant qu’il veut des hommes pour l’aider dans une chasse à l’homme, celle d’un Indien qui lui a volé des chevaux et tué son père.

Classique, en effet, mais ce qui l’est moins, c’est le traitement de l’Histoire et les actions des personnages : les Indiens ne sont pas considérés comme des sauvages par l’auteur.  Ils sont mal considérés par les personnages du récit, oui, mais le contraire aurait été un anachronisme (ou une volonté de réécrire l’histoire).

Dylan Stark, je le connais depuis longtemps, ayant lu ses aventures lorsque j’étais plus jeune. Il est métis, du sang indien (cherokee) coule dans ses veines, il est donc plus à même de comprendre les Natifs que les Blancs haineux. La vie dans les réserves, il sait très bien ce que c’est : des mouroirs  ! Il comprend donc cet Indien qui a fuit la réserve en compagnie de sa femme et de leur jeune gamin.

C’est pour tenter de sauver ce qui peut être sauvé que Dylan se joint au propriétaire du ranch et à son homme de main. S’ajouteront un chasseur de primes excité et le vaquero mexicain dont il venait de partager les repas et la nuitée (non, pas dans ce sens là, m’enfin).

On a beau être dans un roman publié en 1971 et à destination de la jeunesse, ce n’est pas pour autant qu’on les prendra pour des débiles. Pas de manichéisme poussé, si ce n’est que le propriétaire du ranch est vindicatif, en raison de son père assassiné et que le chasseur de prime voudrait être le seul à toucher la prime de 1.000$.

Les autres personnages ont leur zone d’ombre, sans être figés. Mon bémol sera pour l’Indien, avec lequel nous ne partagerons que de très bref moments. J’aurais aimé suivre sa cavale, qu’elle soit plus développée, plutôt que de s’attacher à ses poursuivants.

Un petit western sans prétention aucune, qui s’attachait déjà, à l’époque, à remettre les choses dans leur vérité historique, parlant de ségrégation, de racisme, d’injustice, de réserves indiennes,… Bref, pour l’époque, l’auteur remettait l’église au milieu du village et ne mettait pas les Natifs dans le sac étiqueté « sauvages » ou « méchants de western ».

Et ça, ça n’a pas de prix !

Ce roman western peut être lu indépendamment des autres, sans que cela nuise à la compréhension.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°046] et Le Mois Américain en solitaire – Septembre 2023.