L’or des Incas : Jacques Seyr

Titre : L’or des Incas

Auteur : Jacques Seyr (pseudo de Henri Vernes)
Édition : Marabout Junior (1956)

Résumé :
En 1524, au Panama, trois hommes, François Pizarre, Diego de Almagro et le Père de Luque, forment une étrange association. Tous trois sont presque des vieillards et, pourtant, ils ont formé un projet qui parait insensé à tous leurs contemporains : reconnaitre les terres inconnues du Sud pour offrir au Roi d’Espagne le mirifique et légendaire empire du Pérou.

Pendant sept ans, à la tête d’une poignée d’aventuriers, Pizarre luttera, à la fois contre les intrigues qui se formeront pour le perdre, et contre la jungle inexplorée, hantée par les Indiens anthropophages.

Pourtant, quand le Pérou sera enfin atteint, de nouvelles difficultés se dresseront devant les audacieux conquistadors.

Comme tous les bâtisseurs d’empires, Pizarre ne reculera devant aucun crime, aucun sacrilège, aucun pillage pour atteindre son but, afin que le nom de François Pizarre soit définitivement lié à l’histoire du Nouveau Monde, aux côtés de Christophe Colomb et de Cortès.

Critique :
Lorsque j’arpente une brocante ou que je suis en bouquinerie, je farfouille toujours dans les Marabout, parce que je trouve souvent des petits trésors cachés, dans la collection Junior.

Le petit livre sur les tribus peaux-rouges qui se levèrent et déterrèrent la hache de guerre m’avait bien plu, notamment en raison du fait que l’auteur ne transformait pas les Blancs en gentils colons…

Ce fut la même chose dans celui-ci, consacré au voyage de Pizarre vers les terres inconnues du Sud, dans la but de trouver le Pérou et ses richesses. L’auteur a taillé des costumes pour tous les hivers à venir et Pizarre n’en ressort pas glorifié, que du contraire !

Dans ce petit livre de 150 pages, qui se lit très vite, presque comme une aventure, mais sanglante, horrible et remplie de vols, de meurtres, de pillages, puisque nous suivrons, pas à pas, Pizarre et ses hommes, qui, au départ, auront bien des déboires et devront rentrer la queue entre les jambes, avant de repartir et de se retrouver couvert d’or, qui, bien entendu, ne leur appartenaient pas…

La politique de Pizarre et de ceux qui l’accompagnaient, était de voler l’or aux paysans, puisque de toute façon, ils n’en avaient pas besoin… Certes, dans ces contrées, l’or n’avait de valeur pour les autochtones, puisqu’ils troquaient (ils n’utilisaient pas l’argent comme au royaume d’Espagne), mais il n’empêche que c’était leur possession.

La soif de l’or fera des ravages, les colons en perdront au jeu et anéantiront le patrimoine culturel du Pérou, comme Cortes avait fait avec celui du Mexique (là où vivaient les aztèques) et feront couler le sang sur leur passage.

Un petit livre très instructif, qui va à l’essentiel, tout en donnant des détails, sans jamais être trop moralisateur, mais caustique vis-à-vis des envahisseurs et de leur foi (qui était à géométrie variable), se cachant derrière la croix du Christ pour commettre leur forfaiture ou le faisant au nom du Christ (il a du en tomber de sa croix en entendant ça).

C’est édifiant et glaçant, sans pour autant virer au gore. Mais les faits importants sont relatés et ils ne sont guère reluisant pour les colonisateurs envahisseurs que furent les Espagnols (c’est à eux que je taille des costards aujourd’hui).

Un petit livre que je ne regrette pas d’avoir lu, ne fut-ce que pour enrichir ma culture historique. Et puis, ils ne faut jamais laisser les squelettes dormir dans leurs placards.