UnPur : Isabelle Desesquelles

Titre : UnPur

Auteur : Isabelle Desesquelles
Édition : Belfond (22/08/2019)

Résumé :
Benjaminquejetaime et Julienquejetaime. Les noms que leur a donnés leur mère, Clarice. Dans les ruelles de Paris, ils forment une famille tournesol aux visages orientés vers le bonheur. Seulement, le destin va en décider autrement.

Quand un inconnu pose les yeux sur deux enfants en se demandant lequel il va choisir. Et tout leur enlever.

Quarante ans plus tard s’ouvre le procès d’un monstre qui n’est pas sur le banc des accusés mais dans la tête de chacun. C’est sa victime que l’on juge.

Quand l’enfance nous est arrachée, quel humain cela fait-il de nous ?

De l’Italie – Bari et Venise – au Yucatán – sa mer turquoise et les rites ancestraux maya – se déploie l’histoire d’un être dont on ne saura jusqu’à la fin s’il est un pur.

Isabelle Desesquelles explore l’absolu de l’enfance, avec ses premières et surtout ses dernières fois, qu’à toute force on voudrait retrouver.

À sa manière frontale, l’auteur éclaire l’indicible. Roman de l’inavouable et dissection d’un tabou, UnPur bouscule, interroge, il envoûte et tire le fil de ce que l’on redoute le plus.

Critique :
J’aurais aimé rejoindre les avis enchanté de mes collègues de blogueurs, Lord Amnezik et Yvan, mais ce sera celui de Nathalie : la forme de la narration a tout foutu en l’air et m’a empêché de m’accrocher tout à fait à l’histoire.

Déjà, nous abordions deux sujets que je n’affectionne pas trop : l’enlèvement d’un enfant et la pédophilie.

Pourquoi le lire, alors, me direz-vous ? Parce que les retours étaient excellents et qu’il faut de temps en temps affronter les sujets que l’on évite en littérature.

Jamais facile de trouver le ton juste pour parler de ces horreurs et là, il faut souligner que l’auteure a su trouver les mots justes en utilisant des métaphores qui étaient encore plus percutantes que les mots réels. Là, mes tripes se sont serrées.

L’auteure n’épargne pas ses personnages, notamment notre jeune garçon enlevé qui semble souffrir du syndrome de Stockholm pour son ravisseur et j’avoue que c’est toujours dérangeant de lire ce genre de chose.

Oui, le livre est dérangeant, glauque aussi, la violence est présente, normal, vu les sujets traités, nous ne sommes pas au pays de Petzi.

Là où le bât a blessé, c’est dans la manière de narrer cette histoire.

L’utilisation d’une confession faite par Benjamin était une bonne idée, mais j’ai trouvé que le ton de la narration était froid, distant, sorte de mélange d’imagination débordante, de flou artistique, de sujet atteint psychologiquement (il serait difficile d’en ressortir sans séquelles psychiques) et inventant une réalité alternée, le tout baignant dans une réalité sordide.

Anybref, jamais je n’ai réussi à accrocher au récit tout à fait et ma compassion en a pris un coup puisqu’il me manquait des émotions brutes.

Sans les émotions au rendez-vous, hormis celle du dégoût des pédophiles et des enlèvements, cela a rendu ma lecture encore plus difficile puisque ce ton distant, comme si Benjamin racontait un récit onirique sur ce que fut sa vie après son évasion, a foutu toute ma lecture en l’air.

De plus, il me reste des interrogations à la fin de ma lecture et entre nous, j’aime mieux ne pas avoir la réponse car si elle était positive, ça retirait le crédit que j’ai encore pour Benjamin.

Mon seul autre point positif sera pour le final qui est horrible, brutal, violent et qui clôt le roman d’une manière magistrale.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (juillet 2019 – juillet 2020) – N°XXX.