Criminal – 02 – Impitoyable : Ed Brubaker et Sean Phillips

Titre : Criminal – 02 – Impitoyable

Scénariste : Ed Brubaker 🇺🇸
Dessinateur : Sean Phillips 🇬🇧

Édition : Delcourt Contrebande (2008)

Résumé :
De retour au pays après plusieurs années dans l’armée, Tracy Lawless apprend la mort de son petit frère Rick, devenu criminel de bas étage peu après son départ.

Afin de le venger, Tracy infiltre son ancien gang et plonge chaque jour un peu plus dans le quotidien sordide du Milieu. Son unique atout : personne n’a la moindre idée de qui il est et de ce dont il est capable.

Critique :
Exit Leo, bienvenue à Tracy Lawless ! Non, Tracy n’est pas un inconnu, on a parlé de lui dans le volume précédent.

Chaque volume sera consacré à un personnage différent, mais dont on aura fait, brièvement, la connaissance avant, ou du moins, entendu parler.

Dans celui-ci, nous retrouverons La Grogne (le barman), Leo Patterson (monsieur Plan B) et Angie (la gamine). Les volumes peuvent se lire indépendamment l’un de l’autre.

Les premières cases vous mettent de suite dans l’ambiance : nous avons un meurtre de sang-froid, dans la neige, au-dessus d’un immeuble. Tracy Lawless n’est pas un enfant de chœur, c’est sûr !

Comme pour le tome précédent, les ambiances sont très sombres, nous sommes toujours dans le milieu des truands, des assassins, des trafiquants, bref, dans la pègre et les bas-fonds.

Une fois de plus, pas de manichéisme dans les personnages, tous sont des méchants, mais ils ne manquent pas de profondeur, jamais. Même Tracy Lawless, qui pourtant est un assassin sans cœur, n’est pas si sordide que cela. Nous aurons des passages sur son enfance et si cela n’excuse en rien son comportement, cela l’explique en partie.

Tracy veut retrouver celui qui est responsable de la mort de son petit frère. C’est un ancien militaire de retour au pays et pour y arriver, il va infiltrer l’ancienne bande de son frère et mener son enquête.

Avec ce deuxième tome, Ed Brubaker confirme n’est pas un scénariste de bas étage et qu’il peut continuer dans le même univers que le premier tome, sans pour autant foirer la suite.

Tous les ingrédients du bon film noir sont réunis (et du polar noir aussi), il ne manque personne. Ce deuxième tome possède un récit efficace, rythmé, avec du suspense et des surprises, sans pour autant négliger les personnages, qui ne manquent pas non plus de profondeur.

Mais attention, si les ingrédients sont communs à bien des polars noirs, ce n’est pas pour autant que le scénariste a cuisiné la même tambouille. Les différents protagonistes ont la gueule de l’emploi (ce sont des truands), mais jamais ils ne tombent dans le piège des stéréotypes. Tout est réaliste, pas surjoué et les ambiances sont toujours hyper sombres.

Pour le moment, je viens de lire 4 tomes et tous sont de très bonne facture et évitent les poncifs habituels. Pas de manichéisme, pas de super héros, pas de flic vertueux, pas de morale à deux balles. On a de la profondeur dans les personnages et on arrive même à s’attacher à ces truands, notamment Tracy, ici.

Quant aux dessins de Sean Phillips, je les ai apprécié, notamment ses ambiances sombres qui rendaient bien à l’univers sordide, violent et pessimiste de ce deuxième album.

Anybref, c’est une super découverte que je viens de faire là. Ce comics est sombre, noir, sans concession, brut de décoffrage, on a des trahisons, des meurtres, des balles qui sifflent, des bons plans, des bas-fonds et tout ce qu’il faut pour faire de ce récit un superbe polar noir bien serré, bien tassé et à déguster cul sec.

PS : je pensais chroniquer cette série pour juillet, après le Mois Anglais et puis, je me suis rendue compte que le dessinateur était anglais et que les 4 albums lus pouvaient compter pour le Challenge « A American year » et pour le « Mois Anglais ». Bonne pioche à tous les étages.

#lemoisanglais2024
An American Year

Cheval d’orage – 01 – Un champion sans prix : Lauren St John

Titre : Cheval d’orage – 01 – Un champion sans prix 🇬🇧

Auteur : Lauren St John 🇿🇼
Édition : Folio Junior (2016)
Édition Originale : The One Dollar Horse (2012)
Traduction : Alice Marchand

Résumé :
À 15 ans, Casey vit au dernier étage d’une tour misérable du Londres populaire. Simple bénévole dans un club hippique miteux, elle rêve pourtant de remporter le plus grand championnat d’équitation au monde : le prestigieux concours de Badminton. Lorsqu’elle sauve de l’abattoir un cheval blessé et affamé, presque sauvage, contre un simple dollar, elle est convaincue que tout devient possible.

Mais c’est sans compter sur le lourd passé de son père tout juste sorti de prison après un cambriolage raté, ou son attirance pour un jeune garçon aux yeux sombres qu’elle s’interdit d’aimer…

Le premier tome d’une trilogie sur la passion de l’équitation : une chevauchée trépidante en forme de parcours initiatique à la portée universelle. Un thriller romantique âpre, bouleversant, captivant.

Critique :
Lorsque j’étais jeune (il y a très longtemps), j’avais adoré les sagas de L’Étalon Noir et de Flamme, qui se passaient dans le monde des chevaux.

Je n’ai donc pas pu résister à celle-ci, même si elle était étiqueté littérature jeunesse…

Malgré le fait que le schéma est à peu près le même que les sagas citées plus haut, j’ai passé un bon moment de lecture avec ce premier tome, même si les événements qui s’y sont déroulés étaient téléphonés.

Casey, presque 16 ans, est une jeune fille pauvre qui vit dans le quartier de Hackney et qui, un jour, sauve un cheval de l’abattoir, le paie 1$ et tente d’en faire un champion de concours complet (qui réuni trois épreuves : dressage, obstacle et cross). Tirant le diable par la queue, bossant comme une folle, Casey a la chance d’avoir une amie de plus de 60 ans (Mrs Smith) qui va l’aider et un père qui l’adore, même s’il a fait de la prison.

Comme dans bien des romans qui s’adressent à la jeunesse (mais pas qu’eux), il y a du manichéisme dans les personnages. D’un côté, nous avons les gentils et de l’autre, les pas gentils du tout. Bon, c’est un peu réducteur, mais le milieu équestre est un milieu assez fermé et je ne voudrais pas faire mon entrée avec un van pourrave, un cheval maigre, miteux et à poils non rasés et une tenue deux tailles trop grande pour moi.

Dans ce manichéisme, la pauvre jeune fille sans le sou va se trouver face à la fifille à papa et maman, blindée de pognon, qui peut avoir tous les chevaux qu’elle souhaite, mais qui, contrairement à Casey, les considère comme des outils, des machines (limite une moto) et non comme des êtres vivants.

Or, les chevaux se foutent pas mal d’avoir sur le dos une couverture en duvet d’oie ou en poils de cul de chèvres cachemires, le tout stylisé par une grande marque. Eux, ils préfèrent la vie au grand air (en tout cas, la mienne, c’est ce qu’elle préfère et ne porte pas de couverture, la nature étant bien faite, elle a un gros poil pour l’hiver), se rouler dans la boue, qu’on les comprenne et qu’on les aime autrement qu’en leur mettant des trucs de mode sur leur dos.

Anybref, on peut apprécier ce roman jeunesse sans rien y connaître dans le monde équestre, puisque moi-même je ne suis pas fan du tout des concours complet. L’autrice a évité de trop s’appesantir sur l’entrainement du cheval et en 368 pages, l’essentiel est dit, le maximum est fait, même si, comme je vous l’ai dit, tout était prévisible.

Ce roman m’a parlé, parce que Casey a une relation très forte avec son cheval et ce genre de chose n’arrive pas souvent dans une vie de cavalière. Moi même, j’ai vécu une relation très forte avec un cheval (pas de concours, juste des randos) et aujourd’hui, presque 20 ans après son décès, je pense encore à lui et à toutes les chevauchées folles que nous avons faite (il était aussi un peu chtarbé, comme Ciel d’Orage).

Un roman jeunesse qui se lit sans se prendre la tête, avec de la morale, de la lumière et un happy end qui fait du bien, au milieu des actualités moroses. Oui, ce n’est pas très réaliste, tout se termine bien, mais bordel de dieu, qu’est-ce que c’est bon pour le moral (♫ c’est bon, bon ♪).

PS : si ce n’est pas le roman de l’année ou du mois, il me permet tout de même de cocher le Zimbabwe (nationalité de l’autrice) sur mon planisphère.

#lemoisanglais2024

  • Le Mois Anglais – Juin 2024 (@lemoisanglaisofficiel @lou_myloubook et @plaisirsacultiver) – Fiche N°22