Goldorak (BD) : Xavier Dorison, Denis Bajram, Brice Cossu et Alexis Sentenac

Titre : Goldorak (BD)

Scénaristes : Xavier Dorison & Denis Bajram
Dessinateurs : Brice Cossu, Denis Bajram & Alexis Sentenac

Édition : Kana (15/10/2021)

Résumé :
La guerre entre les forces de Véga et Goldorak est un lointain souvenir. Actarus et sa soeur sont repartis sur Euphor tandis qu’Alcor et Vénusia tentent de mener une vie normale.

Mais, des confins de l’espace, surgit le plus puissant des golgoths : l’Hydragon.

Alors que le monstre de l’ultime Division Ruine écrase les armées terriennes, les exigences des derniers représentants de Véga sidèrent la planète : sous peine d’annihilation totale, tous les habitants du Japon ont sept jours pour quitter leur pays et laisser les envahisseurs coloniser l’archipel.

Face à cet ultimatum, il ne reste qu’un dernier espoir… Goldorak.

Critique :
♫ Goldorak, go ♪ Retrolaser en action ♪ Goldorak, go ♪Va accomplir ta mission ♪ Dans l’infini ♪ Des galaxies ♪ ♫ Poursuis ta lutte infernale♪ Du bien contre le mal ♫

Goldorak, je ne le nierai pas, c’est une partie de mon enfance. Alors, le découvrir en bédé, ce fut à la fois une crainte

Dans mes souvenirs lointains, les méchants de Vega voulaient coloniser la Terre et les Gentils de la Terre, aidé par Actarus et Goldorak, les en empêchaient.

Présenté ainsi, ça fait très scénario binaire, dichotomique. Ou était-ce moi qui l’était, à l’âge de 10 ans ?

En tout cas, cette bédé évite le côté binaire des Bons contre les Méchants et dans cette histoire, tout le monde a des nuances de gris. Personne n’est parfait, personne n’est tout à fait méchant, personne n’est tout à fait bon. Chacun trimballe son vécu, ses blessures, ses attentes, ses déceptions.

Les habitants de Vega n’ont plus de planète, ils en cherchent une autre. Ce sont des migrants, des naufragés, juste que contrairement à ceux qui s’échappent de leur pays, eux ont la puissance de feu de milliers de croiseurs et des super flingues de concours. Sans compter un nouveau golgoth : l’Hydragon.

Face à eux, la population du Japon ne fait pas le poids. Avec le nouveau Golgoth, les habitants risquent de se retrouver éparpillé par petits bouts, façon puzzle. L’Hydragon ne correctionne plus : il dynamite, il disperse, il ventile…

Non, non, rassurez-vous, cet album n’est pas composé uniquement de scènes de baston, il y a de la profondeur dans les différents personnages, ainsi que dans son scénario qui évite l’écueil habituel des Bons contre Méchants.

Nous sommes dans un monde où il est plus facile de haïr l’Autre que de l’accepter, plus facile de juger que de comprendre (ou pardonner) et certains démagogues et autres populistes jettent du pétrole sur le feu, s’amusant à diviser pour régner, à monter tout le monde contre tout le monde, dans cet album, c’est plutôt un message de paix qui est délivré. Un message pour la compréhension entre peuples. Contre le mépris des autres.

Le scénario aux petits oignons est servi par des graphismes magnifiques et des couleurs superbes. C’est un bien bel objet que l’on tient entre ses mains. Si Actarus barbu a des petits airs d’Undertaker, une fois rasé, on retrouve celui qui a enchanté nos après-midi, accompagné de tous les personnages du dessin animé, en moins caricaturaux. Ce n’est pas plus mal, nous n’avons plus 10 ans…

Les auteurs ont réussi le subtil équilibre en l’action pure, les combats, les souvenirs, les émotions, l’humour, les moqueries envers certains films hollywoodiens, les retournements de situation, le suspense, le tout sans dénaturer l’univers de Goldorak et en lui donnant une nouvelle vie, sans bâcler le scénario ou le rendre neuneu.

Il y a un véritable travail derrière cet album, tant au niveau des graphismes que du scénario. Sa lecture fut un véritable coup de cœur. Un Goldorak 2021 qui mérite d’être lu tant il est innovant mais respectueux.

Le Haunted reading bingo du Challenge Halloween 2021 chez Lou & Hilde (Asie).