La Couleur des choses : Martin Panchaud

Titre : La Couleur des choses

Scénaristes : Martin Panchaud
Dessinateur : Martin Panchaud

Édition : Çà et là (09/09/2022)

Résumé :
Simon, un jeune anglais (🇬🇧) de 14 ans un peu rondouillard, est constamment l’objet de moqueries de la part des jeunes de son quartier, et il est recruté pour toutes sortes de corvées.

Un jour où il fait les courses pour une diseuse de bonne aventure, celle-ci lui révèle quels vont être les gagnants de la prestigieuse course de chevaux du Royal Ascot. Simon mise alors secrètement toutes les économies de son père sur un seul cheval, et gagne plus de 16 millions de livres.

Mais quand il revient chez lui, Simon trouve sa mère dans le coma et la police lui annonce que son père a disparu. Étant mineur, Simon ne peut pas encaisser son ticket de pari.

Pour ce faire, et pour découvrir ce qui est arrivé à sa mère, il doit absolument retrouver son père. Au terme d’une aventure riche en péripéties et en surprises, Simon, l’éternel perdant, deviendra un gamin très débrouillard.

Critique :
La première chose qui saute aux yeux, en ouvrant cet album, c’est le graphisme ! Totalement inhabituel, qui nous sort de notre zone de confort.

Représenter des personnages par des ronds de couleurs, le tout vu d’en haut, fallait oser !

Et pourtant, ça passe super bien et il ne m’a pas fallu beaucoup de cases pour me faire à ce style qui sortait de l’ordinaire en proposant une telle mise en page.

Le personnage principal est un jeune garçon vivant en Angleterre, souffrant d’embonpoint, trop naïf, en mal d’amitié, se fait maltraiter par d’autres jeunes, quant à son père, c’est un fainéant, un joueur et un buveur. Simon cumule les emmerdes, sa vie n’est pas rose et elle va encore devenir pire que ça…

Oui, le personnage de Simon est stéréotypé et on a l’impression que l’auteur a fait en sorte de pousser les curseurs du malheur dans le rouge, pour ce pauvre garçon. C’est tout le monde qui le piétine, même les flics.

Vu que les personnages sont des ronds de couleurs, il est impossible de voir des émotions sur des visages ou de s’attacher à eux, puisque tout cela reste assez froid, et malgré ça, j’ai adoré cette lecture.

Ce qui est important, dans cet album, c’est le scénario, qui, s’il est assez classique au départ (tout le monde veut lui piquer son billet gagnant), va partir ensuite sur un chemin inattendu, avant de se terminer de manière totalement folle.

Bizarrement, une fois commencé cette lecture, je n’ai pas su m’arrêter de lire. Oui, j’ai été happée par cet univers décalé, jamais vu (pour moi) et j’ai dévoré les 236 pages de cette bédé, sans m’arrêter, en prenant à peine mon souffle.

Une bédé qui transgresse les codes des bédés traditionnelles (et même des moins traditionnelles) et qui vous plonge dans un monde graphique qui vous marquera durablement.

#lemoisanglais2024

  • Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°226].
  • Le Mois Anglais – Juin 2024 (@lemoisanglaisofficiel @lou_myloubook et @plaisirsacultiver) – Fiche N°19

Six Versions – 04 – Le vampire d’Ergarth : Matt Wesolowski

Titre : Six Versions – 04 – Le vampire d’Ergarth 🇬🇧

Auteur : Matt Wesolowski 🇬🇧
Édition : Les Arènes – Equinox (15/02/2024)
Édition Originale : Six Stories, book 4: Beast (2019)
Traduction : Antoine Chainas

Résumé :
Bienvenue dans Six Versions, je suis Scott King. Cette saison, nous allons revenir sur le destin tragique de la vlogueuse Elizabeth Barton, décédée en mars 2018.

Hiver 2018. Au bord de la mer du Nord, dans « la tour du vampire », le corps d’une vlogueuse de 24 ans, Elizabeth Barton, est retrouvé congelé. Trois de ses anciens camarades de classe sont rapidement condamnés pour ce meurtre. Certains doutent cependant de leur culpabilité.

2020. Le journaliste Scott King, auteur du célèbre podcast Six Versions, mène l’enquête. En interrogeant les proches de la victime, il découvre l’existence d’un challenge funeste auquel s’adonnait la jeunesse d’Ergarth à l’époque du crime : le défi Mort Dans Six Jours. Lequel semble étrangement lié à un mystérieux abattoir à l’écart de la ville…

Dès lors, la sinistre légende du vampire d’Ergarth se dessine.

Critique :
Dehors, il faisait un froid de gueux et on a retrouvé le corps congelé d’Elizabeth Barton. Sa tête était décapitée, en prime et la tour dans laquelle on l’a retrouvée est surnommée « la tour de la vampire ».

Paraîtrait que la Bête de l’Est, une vampire, y aurait été amenée, dans les temps anciens et qu’elle y rôderait toujours.

Bon, laissez vos crucifix et gousses d’ail à l’eau bénite dans vos placards, vous n’en aurez pas besoin. Mais de vêtements chauds, ça oui !

Pas de fantastique dans ce polar où Scott King propose des podcast sur des anciennes affaires criminelles, mais des ambiances à faire dresser les poils sur les bras si le plancher se met à craquer pendant votre lecture.

Une fois de plus, nous aurons six témoignages qui vont nous permettre de mieux cerner la personnalité de Lizzie B. (Elizabeth Barton), vlogueuse bien connue et fort suivie sur la Toile.

Il s’agit pour lui de dépoussiérer une affaire, même si elle a été résolue et que trois personnes purgent une peine de prison, afin que l’on comprenne mieux qui étaient les différents protagonistes, dont la victime, dont on ne tarit pas d’éloges sur elle. Il reste des mystères non résolues sur cette affaire et bien trop de légendes urbaines.

Non, après quatre tomes, le concept ne tourne pas en rond et oui, il arrive à se renouveler, à être différent des autres, même si une partie du concept reste la même, à savoir aller interroger les protagonistes. Maintenant, Scott King le fait à visage découvert.

Une fois de plus, j’ai été bluffée en lisant ce quatrième volume et je me suis prise au jeu, tentant de trouver les mystères qui pouvaient y avoir derrière cet acte odieux. On est allé loin dans la psychologie des différents témoins et je n’ai rien vu venir.

Le thème principal sera le pouvoir du Net sur les jeunes, sont emprise sur quasi tout le monde, sur les réseaux sociaux, devenus une drogue, où il faut être vu, liké, suivi et où tout est bon pour faire des vues, créer le buzz. Oui, tout cela est superficiel, mais derrière, c’est bien plus complexe qu’on ne le pense, en ce qui concerne ce qu’il se passe dans la tête des jeunes qui veulent y briller.

Je suis contente d’avoir passé mon enfance et mon adolescence sans les réseaux sociaux, entre nous. Nous avions de vrais contacts, avec de vrais gens, en chair et en os et non dématérialisés. Maintenant, il est plus important d’avoir des « amis » sur les réseaux sociaux qu’en vrai et tout le monde surfe au lieu de se parler.

Un roman policier qui n’a rien de superficiel, qui a de la profondeur et qui, sous couvert de nous parler d’une affaire résolue, va mettre à jour tous les malaises liés aux réseaux sociaux qui peuvent être hautement toxiques. Il est dérangeant, car il fait écho à nos sociétés…

Un polar que j’ai dévoré, ou alors, dont j’ai pompé le sang jusqu’à la dernière goutte, qui était glacée.

#lemoisanglais2024

  • Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°225].
  • Le Mois Anglais – Juin 2024 (@lemoisanglaisofficiel @lou_myloubook et @plaisirsacultiver) – Fiche N°18