Sherlock Holmes et le prisonnier de l’île du diable : Michael Hardwick

Titre : Sherlock Holmes et le prisonnier de l’île du diable

Auteur : Michael Hardwick
Édition : Balland (1980)
Édition Originale : Prisoner of the Devil (1979)
Traducteur : Anne Villelaur

Résumé :
Les personnages, nous les connaissons : d’un côté Sherlock Holmes, le Dr. Watson et la fidèle Mrs. Hudson dans leur maison du 221b Baker Street; de l’autre le capitaine Dreyfus, le prisonnier de l’Ile du Diable, et sa famille : son frère Matthieu, sa femme Lucie, qui n’ont cessé de croire à son innocence.

Quant à la fin de l’Affaire Dreyfus, elle aussi nous la connaissons…

Or, dès la première page, on oublie l’auteur, on oublie « l’Affaire ». Ce que nous lisons, c’est une nouvelle aventure de Sherlock Holmes, écrite avec le talent et l’ironie habituels de Conan Doyle, et qui nous entraîne, étonnés et ravis, jusqu’à son ultime rebondissement.

Reconnu en Angleterre comme le spécialiste de Conan Doyle auquel il a consacré de nombreux ouvrages, Michael Hardwick n’a écrit ni une parodie ni un plagiat, mais peut-être le livre que, de l’aveu même de Dame Jane Conan Doyle, son père aurait aimé publier.

Critique :
Il y a très longtemps, j’avais lu « La vie privée de Sherlock Holmes », du même auteur, et il m’avait bien plu (il était quand même reconnu en Angleterre comme LE spécialiste de Conan Doyle).

Par contre, cela fait peu de temps que j’ai appris qu’un autre titre de cet auteur existait et, après quelques fouilles dans les bouquineries, j’ai enfin mis la main dessus.

Holmes et l’affaire Dreyfus ! Même si je ne me suis jamais penchée sur l’affaire Dreyfus, j’en connaissais les grandes lignes.

Là, dès la première page, j’ai eu l’impression de lire un roman de ACD qui aurait été découvert après sa mort. Voir les personnages de Holmes et de Watson aussi fidèlement reproduit m’a fait plaisir, ainsi que toutes les petites allusions canonique.

Oui, la main du grand homme a dû guider celle de Hardwick.

L’enquête sur l’arrestation et le procès « vite expédié » pour trahison, demandée par le frère aîné de Dreyfus ne décidera pas Holmes à bouger et à débrouiller l’affaire. Il faudra l’ordre d’une gracieuse personne pour faire bouger notre détective qui ira mener une petite enquête en Guyane, rien que cela, à Cayenne, pour être plus précise.

La fidélité au détective et à ses méthodes m’a vraiment bien plu. De plus, son frère Mycroft est assez bien présent dans cette histoire et son ombre plane tout le long de l’affaire.

Ce n’est pas le Mycroft débonnaire, à qui nous avons affaire, mais au Mycroft qui représente le gouvernement et qui entend bien dicter à son petit frère la manière de faire : arrêter son enquête.

Holmes la poursuivra tout de même, avec l’aide de l’inspecteur Dubuque, enverra son fidèle Watson interroger discrètement une espionne qui, selon la conclusion du brave docteur, a autant de tempérament qu’Irène Adler. C’est vous dire !

Une légère touche de fantastique, avec une médium, mais c’est passé assez facilement chez moi.

Le final de l’histoire m’a laissé, tout comme à Holmes, un goût amer. Non pas de la faute de l’auteur, mais à cause des révélations faites par Mycroft.

À partir de ce moment là, on se dit que l’on est bien peu de choses sur le grand échiquier de la politique.

Pour citer le quatrième de couverture, ce livre n’est ni un plagiat, ni une parodie, mais le livre que, de l’aveu même de Dame Jane Conan Doyle, son père aurait aimé publier.

Bref, le livre à posséder dans sa bibliothèque holmésienne.