Frankenstein – Le monstre est vivant (Intégrale) : Steve Niles, Kelley Jones et Bernie Wrightson

Titre : Frankenstein – Le monstre est vivant (Intégrale)

Scénaristes : Steve Niles et Bernie Wrightson
Dessinateurs : Bernie Wrightson et Kelley Jones
Adapté de l’oeuvre de : Mary Shelley
Traduction : Alain Moyano

Édition : Soleil – US Comics (02/11/2018)

Résumé :
25 ans après la parution du roman illustré qui révolutionna l’art fantastique et influença une génération entière de dessinateurs, Bernie Wrightson retrouva la créature de Mary Shelley !

Ce récit dramatique, tout en noir, blanc et sépia, débute immédiatement après la fin de l’histoire originale…

Le monstre de Frankenstein va enfin faire face à son destin !

Décédé en 2017, Bernie Wrightson, le Maître de l’horreur graphique, n’a pas pu achever cette suite au roman de Mary Shelley.

C’est un dessinateur au style proche, Kelley Jones, qui a eu l’insigne honneur de l’achever, en encrant les crayonnés de Wrightson. Cette édition constitue donc l’intégrale de ce récit exceptionnel.

Critique :
Dès l’ouverture de ce comics, ce fut le coup de foudre pour les dessins. La pleine page qui présente le cirque Stenger’s Funland et ses représentations de Freak’s était magnifique.

Le noir et blanc va comme un gant à ce récit et augmente le côté dramatique au récit, chose que la couleur n’aurait pas si bien rendu.

Il y a une somme de détails dans chaque case, l’apogée arrivant lorsque nous visiterons l’atelier un peu spécial du docteur Ingels. Véritable bonheur pour les yeux !

Bon, assez parlé de la magnificence des dessins, passons au personnage principal et ensuite au scénario.

La créature du docteur Viktor Frankenstein n’a rien à voir avec celle vues dans les films. Ne cherchez pas des boulons ou des cicatrices vulgaires, il n’y en a pas. La créature est longue, filiforme, mais non dépourvue de muscles. Et elle est résistante.

C’est son visage qui fait dire qu’elle n’est pas vraiment humaine. Si je voulais faire une comparaison, je dirais qu’elle ressemble à Michael Jackson dans ses dernières années, surtout son nez…

Non, la créature ne fait pas si peur que ça. On peut comprendre que les spectateurs soient déçus, s’attendant sans doute à une horreur sans nom et se retrouvant devant une créature longiforme, aux longs cheveux et avec un visage d’Amérindien (le nez de Michael Jackson après opération ratée en plus). Les monstres ne sont pas toujours ceux que l’on pense…

Ce récit n’est pas l’adaptation du roman de Mary Shelley, mais plutôt une suite inventée de ce qu’aurait pu être la vie de la créature de Frankenstein. Ses souvenirs dans le Grand Nord, elle va nous les conter, poursuivie par le fantôme de son créateur qui lui crie sans cesse que sa mort sera trop douce.

Il y a peu de dialogues dans ce récit, on se retrouve face aux questionnements de la créature, à son apprentissage dans les livres du docteur Ingles, à sa solitude, à ses errements, à ses prises de conscience, à son dilemme.

Rassurez-vous, ce ne serons jamais des lamentations ou des jérémiades, mais de belles prises de conscience. Il y a une évolution dans l’état d’esprit de la créature et même si tout semble simple dans le récit, il n’en est rien, finalement, car il a de la finesse et de l’intelligence.

C’est un magnifique album que j’ai tenu entre mes mains, autant par les dessins que par le scénario, classique tout en possédant de la finesse dans le personnage de la créature.

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