Wiggins et la ligne chocolat : Béatrice Nicodème [Saga Wiggins 2]

 Titre : Wiggins et la ligne chocolat

Auteur : Béatrice Nicodème
Édition : Syros

Résumé :
Dans l’ombre de Sherlock Holmes, Wiggins rêve de devenir un grand détective. Quand sa mère est accusée à tort d’avoir volé des objets de valeur chez le comte et la comtesse Brazenduke, Wiggins court à son secours.

Ses soupçons se portent bien vite sur Marjorie, la fille des Brazenduke, qui semble avoir de drôles de fréquentations. C’est le début d’une filature mouvementée…

Critique : 
Comme je l’expliquais, le personnage de Wiggins faisait partie de la bande de gamins des rues, « Les Irréguliers de Baker Street » et ils étaient utilisé par Sherlock Holmes pour des filatures (suivez un peu, dans le fond).

Wiggins veut sortir de son taudis, il aimerait lui aussi avoir chaud en hiver, en finir avec les courants d’air aux fenêtres, et pour cela, un métier le botte plus que celui de vendre des journaux à la criée dans les rues : devenir détective !

Va falloir continuer à apprendre, mon cher Wiggins, parce que tu te laisses souvent emporter sans réfléchir… Mais bon, faut lui pardonner, il n’a que 15 ans.

La mère de Wiggins est montée en grade et la voilà aide-cuisinière chez des riches : la famille Brazenduke. Wiggins est heureux pour elle car elle ne travaille plus dans le froid du marché au poisson.

Wiggins est resté seul dans leur chambre minable remplie de courant d’air et il continue de vendre des journaux dans la rue, tout en profitant pour nous décrire un peu plus les mauvaises conditions de vie des pauvres.

Aie, aie, aie, grosse catastrophe ! Sa mère vient lui demander son aide parce que des objets de valeur ont disparu chez les Brazenduke et, vous l’aurez deviné, on suspecte toujours le petit personnel, la nouvelle en première ! Pas directement, mais bon, on peut vous faire comprendre des choses sans vous les dire.

Si vous n’êtes pas familier des romans de l’époque victorienne ou que vous n’avez lu « que » Conan Doyle (qui reste muet sur les conditions de vie du petit personnel), c’est le moment d’apprendre que les domestiques étaient cantonnés dans le sous-sol dévolu au cuisine tandis que leurs maîtres avaient toute la baraque pour eux tout seuls.

L’auteur nous l’explique à travers les pensées de Wiggins : une fille de cuisine dans les chambres, ça se remarque autant qu’un éléphant dans un magasin de porcelaine !

Wiggins va s’occuper de l’affaire, il élimine l’impossible et, ce qui reste, aussi improbable que ce soit, est forcément la vérité. Là, pas trop complexe, moi aussi j’avais deviné.

Il a repéré qui avait de drôles de fréquentations dans cette maison cossue. La filature commence et elle sera mouvementée…

Heureusement, le grand détective n’est jamais loin et Wiggins pourra compter sur son aide.

Enquête sans temps mort, courte mais bonne (Canel, si tu me lis…). Agréable à lire et toujours un plaisir de retrouver mon détective préféré.

Titre participant au Challenge « Sherlock Holmes » de Lavinia sur Livraddict, au Challenge  « Thrillers et polars » de Liliba et au Challenge « Polar Historique » de Samlor.

Wiggins et le perroquet muet : Béatrice Nicodème [Saga Wiggins 1]

Titre : Wiggins et le perroquet muet

Auteur : Béatrice Nicodème
Édition : Syros

Résumé :
« Je ne sais pas comment fait M. Sherlock Holmes, mais tout ce qu’il touche se transforme en roman. Le nom, déjà, Violet Juniper… Les Folies-Bergère… J’en oubliais de boire mon thé.

– Prêt pour une nouvelle aventure, Wiggins ?  »

Non, Sherlock Holmes ne travaillait pas seul. De nombreuses énigmes ont été résolues grâce à Wiggins, un môme des rues de Londres. Cette fois, il enquête sur le meurtre d’une danseuse de cabaret et doit se faire embaucher chez un empailleur.

Critique : 

Pour quiconque à lu le Canon Holmésien, « Wiggins » est à tout jamais lié à la bande de gamins des rues, déguenillés et nommé « Les Irréguliers de Baker Street » par Sherlock Holmes.

Cette bande de gamin des rues était utilisée par le détective pour les filatures ou autres renseignements. Ils apparaissaient dans « Une étude en rouge » et aussi « Le signe des quatre » et l’un se détachait du lot : Wiggins.

Le voici donc avec des ambitions : devenir détective lui aussi ! Ce qui ne sera pas facile car il a encore beaucoup à apprendre…

Bien que ce livre appartienne à la collection « Jeunesse », il peut être lu par un adulte sans que cela cause un problème. Très court, il correspondrait presque à la taille d’une aventure canonique classique.

Pas de temps mort et l’enquête se résout assez vite, sans se perdre dans des méandres inutiles.

L’auteur, contrairement à Conan Doyle, nous parle un peu plus de l’extrême misère dans laquelle certains enfants sont plongés : travail dur, le froid, le fait qu’ils ne mangent pas à leur faim tous les jours, pas d’école, ils vivent avec leurs parents dans des maisons en ruine, si pas des taudis,…

Elle nous parle du quartier mal fréquenté qu’est celui de Whitechapel (même si Jack a rendu son tablier de cuir), des pubs louches et mal-famés se livrant à des trafics en tout genre, du travail lourd et mal payé de la mère de Wiggins (elle cumule deux emplois, travaille dans le froid et dort 3h par nuit) des petits boulots que cumule Wiggins afin de pouvoir acheter du bois pour se chauffer,  des chaussures pour sa mère.

Bref, de ce qui concernait une grande partie de la population londonienne !

Elle nous touche aussi un mot sur l’oisiveté ou les occupations inutiles des bourgeois par le biais des pensées de Wiggins. La fracture sociale est grande entre les différentes couches sociales.

La personnalité du grand détective est bien respectée et au passage, Wiggins se permet même d’égratigner un peu Watson avec le fait qu’il dénature les écrits de Holmes… Comme Holmes se plaisait lui-même à faire remarquer à son biographe !

L’enquête que Sherlock Holmes confie à Wiggins est faite pour lui et très plaisante à suivre : nous avons une charmante danseuse qui a été étranglée, un mec à la jambe de bois et le principal suspect fréquenterait le marché aux poissons où travaille la mère de Wiggins (dans le froid le plus polaire). Du tout cuit ? Ben non, Wiggins, pas si évident que cela. Faut pas croire que tout lui tombe tout cuit et qu’il ne fait pas d’erreur.

Pour pimenter le tout, nous sommes en plein hiver, les filatures et les planques de Wiggins sont rendues plus difficile à cause du  froid et le pauvre se gèle les doigts de pied (et le reste aussi) à cause de ses souliers rempli de courant d’air.

Wiggins met le doigt sur une affaire complexe où un perroquet muet entre en scène !

Quand à cet empailleur, il est bizarre, non ?

Une lecture rafraichissante après une période « noire » ou juste pour le plaisir de suivre un gamin dans les ruelles sombres de Londres. La neige est comprise dans le prix.

Titre participant au Challenge « Sherlock Holmes » de Lavinia sur Livraddict, au Challenge  « Thrillers et polars » de Liliba et au Challenge « Polar Historique » de Samlor.