Scotland Yard – Tome 1 – Au cœur des ténèbres : Dobbs & Stéphane Perger

Titre : Scotland Yard – Tome 1 – Au cœur des ténèbres

Scénariste : Dobbs
Dessinateur : Stéphane Perger

Édition : Soleil (04/07/2012)

Résumé :
Londres, 1890. L’inspecteur Tobias Gregson est une des valeurs montantes du Yard.

Mais sa carrière serait accélérée s’il n’était pas considéré comme un humaniste trop sensible et avant-gardiste, et surtout s’il n’avait pas pour fonction principale d’être le défouloir quotidien de son supérieur Lestrade.

Alors lorsqu’un transfert de prisonniers ne se passe pas comme prévu, Gregson se retrouve au placard.

Un blâme qui va vite se transformer en opportunité afin de démontrer sa vraie valeur aux yeux du patron des patrons, le commissionner Fix.

À la tête d’une équipe atypique réunissant un gamin des rues, ancien informateur de Sherlock Holmes, un médecin psychiatre aux méthodes atypiques ainsi que son étrange assistante, Gregson va faire alliance avec le diable : coopérer avec la pègre londonienne pour traquer deux fous extrêmement dangereux qui ont profité du fiasco de l’opération de transfert pour se volatiliser.

Deux aliénés mentaux qui vont apprendre aux citoyens de Londres la signification du mot terreur. À leurs côtés, plongez à votre tour au cœur des ténèbres…

Critique :
Londres, décembre 1889… Décidément, je suis abonnée au Londres de l’époque de Jack l’Éventreur, moi. Et, une fois de plus, me voici plongée dans des crimes sordides.

Oui, j’aime ça…

Ici, point d’élément fantastique, point de van Helsing, chasseurs de vampires ou de toute autre créature de la nuit aux dents longues et pointues.

Non, pas de ça, même si le criminel est digne d’un Dracula point de vue des sentiments… C’est vous dire son empathie envers ses victimes. Un sadique de la pire espèce.

Par contre, point de vue références littéraires de l’époque, ça foisonne ! En ce qui concerne la plupart, je les ai tous croisé dans le canon holmésien.

Que du beau linge : l’inspecteur Lestrade (en version moins sympa que dans les aventures de Sherlock Holmes originales), l’inspecteur Gregson (défouloir de Lestrade, ici, sinon, il apparaît dans quelques récits de Sherlock Holmes), Bradstreet, le colonel Moran, âme damnée du professeur Moriarty (cité mais pas croisé), Wiggins, ancien des « Baker Street Irregulars », employé par Sherlock Holmes (cité lui aussi, mais non présent).

Pour le reste de la littérature, citons le docteur Seward qui est présent dans Dracula de Bram Stoker, présent aussi dans la bédé, aux côtés du commissioner Fix, discutant d’un certain Phileas Fogg.

Dernière référence, l’assistante du docteur Seward, Faustine Clerval, était présente dans « Mister Hyde contre Frankenstein ».

Que des têtes connues !

Mais que font-ils, tous ces gens connus, dans cette bédé ?

Et bien, vu que deux criminels jugés extrêmement intelligents et tout aussi extrêmement dangereux ont joués les filles de l’air, une partie de ces personnages vont atteler à les retrouver en menant une enquête et quelques investigations avec l’aide de la pègre londonienne.

Mariage contre-nature ? Oui, mais la pègre préfère coopérer avec la maison poulaga, dans son intérêt. Enfin, la coopération ne se fera qu’avec Gregson.

Vous pourriez penser que l’intrigue n’est donc pas d’une folle originalité puisque consacrée à une évasion et à des meurtres. Croyez-moi, il n’en est rien.

La narration devient rapidement captivante, surtout vu la manière dont le livre commence : deux filles poursuivies dans Hyde Park, munies d’un collier fort étrange… et d’un type qui vous ficherait les chocottes si vous le croisiez !

Le scénariste se base aussi sur des luttes internes au Yard, sur Lestrade qui déteste Gregson et qui a Wiggins en horreur, sur la traque des deux prédateurs avec l’aide d’un médecin psychiatre, sur cette alliance contre-nature avec la pègre, sur cette foule de personnages qui restent tout à fait crédibles et séduisants.

Un récit qui se dévore.

Et le graphisme de Stéphane Perger ?

Une sacrée surprise ! M’attendant à des dessins « habituels », dirais-je, quelle ne fut pas ma stupéfaction en découvrant des dessins aux lavis et en aquarelle…

Spécial, mais au bout de deux pages, j’étais dedans. Ce genre de dessins donnent des ambiances différentes de celles auxquelles je suis habituée.

Cela donne de la lumière sur certaines scènes tandis que d’autres sont plus sombres. Certaines scènes sont même dénuées de décor, ne gardant que le personnage et un fond « uni ». Cela renforce les expressions des personnages, le lecteur n’étant pas distrait par les décors.

Le seul bémol à l’époque ? Ben, c’est que le second tome n’était pas paru ! Oui, j’avais grand envie de lire la suite, même si l’auteur n’avait pas terminé l’album par un cliffhanger comme j’aurais pensé qu’il le ferait.

Pas un sadique, l’homme. Merci à lui.

La critique de ce premier album, je l’avais posté sur mon site, maintenant, je la rapatrie sur le blog, je fais du regroupement de fiches et vous trouverez la chronique du tome 2 à cet endroit : Scotland Yard – Tome 2 – Poupées de sang.

Sherlock Holmes et les agents du Kaiser – 5 – L’otage de Fraulein Doktor : Yves Varende 

Titre : L’otage de Fraulein Doktor

Auteur : Yves Varende (pseudo de Thierry Martens)
Édition : Lefrancq (1999)

Résumé :
Mai 1912. Tandis que l’enquête sur le naufrage du Titanic passionne l’opinion, Sherlock Holmes découvre que l’ennemi n’a pas désarmé.

Ses réseaux se reconstituent dans les bas-fonds de la capitale britannique.

Une grève générale des dockers menace l’Empire. Un drame se joue au Diogenes Club et la vie du grand détective ne tient plus qu’à un fil. Un piège mortel se tend dans les îles Anglo-Normandes…

Critique :
Ach, avec un didre bareil, on bourrait benser que z’est le titre d’un film porno et gu’une dame va chouer au dokteur non confentionné avec Holmes, lui tripodant son archet magique…

Nein, bande dé bedits koquins ! Pas de sexe dans ces pages.

Dernier tome qui compose les cinq récits écrits par Yves Varende.

Cinq récits en forme de montagnes russes puisqu’il y a eu des hauts (récits corrects) et des bas (mauvais récits) dans les scénarios, les personnages, l’écriture, la conformité de Holmes au canon…

Ce dernier, au moins, fait partie des corrects et même si Holmes ne doit pas résoudre un meurtre, il n’est pas transformé non plus en James Bond au service de Sa majesté Churchill, mais il devra résoudre un enlèvement et son adversaire, une femme, sera d’un bon niveau.

Le récit fait aussi partie des corrects parce que c’est bien à Holmes que nous avons affaire dans le roman et pas à une espèce de copie non-conforme.

Les Méchants, quand à eu, sont plausibles et on est loin de ceux qui arrivaient à se déguiser en n’importe qui et à prendre leur place sans que personne ne s’en aperçoive !

Le détective nous gratifie en plus de ses nombreuses déductions. Elles ne sont pas « simplistes », ni capillotractées, que du contraire, elles sont digne de Holmes, comme ses petites ruses, ses déguisements et sa manière de jouer avec l’ennemi.

Son frère Mycroft est bien le casanier indécrottable mais néanmoins brillant cerveau que nous connaissons. Oui, c’est bien lui, le type qui ne se déplace que très peu et qui a horreur des efforts physiques.

Lu il y a tellement longtemps que je ne me souvenais plus de rien et le début du roman m’a fait sourire car une fois de plus, j’étais tombée dans le panneau. En plus, ne me demandez pas pourquoi, mais j’ai lu le tome 5 avant le 4… Ça n’a pas porté préjudice, heureusement.

Varende respecte le canon et les personnages de Conan Doyle : Holmes est horripilant de prétentions (comme d’habitude), mais il est aussi touchant en détective vieillissant et nettement moins fringant qu’à ses débuts. Lumbago oblige…

Aurait-il encore su faire des galipettes avec Irene Adler ? Nous ne le saurons jamais, à moins qu’un auteur ne nous l’écrive. Avis aux amateurs… On peut rêver.

Anybref, dans cette dernière enquête, notre détective n’est plus aussi fort physiquement, il est plus fragile. Et il ira, sciemment, tel le tragédien de théâtre qu’il aurait pu être (et qu’il a fini par devenir dans ses enquêtes), vers une fin tragique.

Quoique, sa nécrologie n’est toujours pas parue dans le « Times »…

Ça ne m’a pas fait de tort de relire cette série car cela m’a permis de faire des fiches pour le blog et de vous parler de ces vieux apocryphes que je traquais dans les années 90 armée de mon seul bouquiniste et de quelques titres que je trouvais à la fin d’autres apocryphes ou des petits livres parlant de Holmes.

 

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (2017-2018) et Le Mois anglais saison 7 chez Lou et Cryssilda (juin 2018).

Sherlock Holmes et les agents du Kaiser – 4 – Les meurtres du Titanic : Yves Varende

Titre : Sherlock Holmes et les agents du Kaiser – 4 Les meurtres du Titanic

Auteur : Yves Varende
Édition : Claude Lefrancq (03/09/1999)

Résumé :
Avril 1912. Le destin de l’Angleterre se joue à bord du Titanic. Sherlock Holmes est requis par Winston Churchill pour veiller sur une manœuvre diplomatique de la plus haute importance pour l’Empire.

De redoutables adversaires participent à cette croisière vers l’abysse. Un tueur rôde à bord et frappe impitoyablement là où on ne l’attend pas. L’Atlantique est le nouveau champ de bataille des agents du kaiser.

Critique :
♫ Near, far, wherever you are, ♪ I believe that the heart does go on ♪ Once more you open the door  ♫And you’re here in my heart, ♪ And my heart will go on and on ♫

Titanic ! Céline Dion chantant sa belle chanson… Je vois Di Caprio monter dans le gros paquebot réputé insubmersible, sourire aux lèvres et Kate Winslet, posant seins nus… Je les revois tous les deux à la proue du navire, le bô Leonardo hurlant qu’il est le roi du monde…

Un crétin, ce Di Caprio, d’ailleurs ! J’ai vu le Titanic couler 6 fois et cet imbécile s’est toujours fait surprendre !

Oups, je me trompe… Ce n’est pas le beau Dicarpaccio qui est monté à bord du Titanic, mais Sherlock Holmes et Wiggins, tous deux agissant pour le compte du fumeur de cigares et buveur de whisky : Chruchill. N’espérerez pas un remake romantique du film avec Holmes/Wiggins à la proue, hein !!!

Revenons à nos moutons… Le début du roman est consacré à la présentation de l’insubmersible qu’était le Titanic. Ce sera comme si vous étiez sur le port de Southampton à passer en revue l’immense paquebot. Sauf que vous, vous savez déjà ce qu’il va arriver dans pas longtemps.

On croise des vieilles connaissances aperçues dans le film de James Cameron : Bruce Ismay est toujours aussi imbu de lui-même, le capitaine Smith qui est persuadé que le géant des mers lui permettra de se retirer en pension avec les honneurs, Lightoller,…

Il ne doutait pas que ses financiers futurs seraient parmi les premiers sauvés. L’argent est le meilleur des passeports. Les contrats pouvaient être conclu à bord du navire qui ne manquerait pas de les recueillir.

Avec une allure de chien battu, Bruce Ismay trottina vers l’extérieur. Son soucis premier était désormais de rester le plus proche possible des précieuses embarcations. Le code d’honneur personnel de sa caste lui imposait de rendre compte à ses actionnaires. Il n’y faillirait pas.

Dans son esprit, l’ordre normal des choses était d’évacuer les passagers selon le rang qu’ils occupaient. Un noyé de troisième classe représente moins de perte qu’un milliardaire de première. Quant à l’équipage, il jugeait assurément qu’il convenait de le sacrifier au profit de ceux qui avaient payé leur traversée.

Évidemment, si Holmes est monté sur le Titanic, ce n’était pas pour s’amuser mais pour contrer, une fois de plus, les agents du kaiser qui vont tenter de voler un traité qui pourrait avoir de fâcheuses conséquences sur les élection américaine qui vont avoir lieu.

Multipliant les déguisements, notre détective passera à côté du cerveau embarqué sur le paquebot puisque notre homme ne fait pas attention aux femmes. Une grossière erreur ! ♪ Nous les femmes ♫ nous le charme ♪ sommes parfois plus retorses que les mecs.

Habituellement, j’évite les spoliers, mais je ne pense pas trahir une info importante en vous signalant que le Titanic va se prendre un iceberg et couler !

— Tout est écrit à l’avance, même l’improbable, et se produit lorsque l’heure est venue.

Si l’auteur ne s’étend pas durant 200 pages sur le naufrage, il restitue tout de même quelques faits importants, sans pour autant entrer dans les détails, le roman ne porte pas QUE sur ça, que du contraire, et on aura une grande partie du roman qui se passera à quai.

Lu il y a 20 ans, j’étais passée outre des petites phrases « vérités » qui parsèment ce court roman de 170 pages.

— Assurez-vous que cette plèbe ne puisse pas indisposer les gens de notre monde. Je ne tiens pas à nourrir la stupide rumeur de malédiction formulée par quelques ignobles journalistes à l’égard du Titanic.
— Certainement, monsieur.
— Vous savez combien nous avons investi sur cet armement. Il est indispensable qu’il soit immédiatement exploité. Nos actionnaires ont des droit que je ne peux négliger.

Normal, à 20 ans, je ne voulais que du Holmes, une fois le double de l’âge atteint, je cherche avant tout de la profondeur dans un roman ou des phrases qui résument bien ce que je pense du Monde et de l’Homme.

Yves Varende a transformé Holmes en petit espion au service secret de Sa Très Graisseuse Majesté Churchill (que Holmes appelle par son prénom, tout fout l’camp ma bonne dame !) mais il reste malgré une enquête, des déguisements, peu de déductions (hélas), mais au moins, le Holmes est assez conforme.

La qualité scénaristique de cette série de 5 volumes n’est pas toujours égale au volume de l’eau déplacée par le Titanic sombrant, mais elle monte en qualité.

Ce tome 4 est lisable (néologisme gratos) et j’ai passé un moment plaisant, tiquant juste sur le fait que Holmes boit comme un trou ! Là, faut pas pousser bobonne dans l’eau glacée, surtout si elle n’a pas de culotte !

Sa capacité d’absorption valait celle d’un professionnel polonais. Futrelle le vit vider la bouteille en quatre prodigieuses gorgées avant de la jeter négligemment au bas de la pente s’étendant derrière eux.

— Le personnel du pont C vous a livré trois collations et une douzaine de bouteilles de sherry depuis le départ.
— Mon péché mignon, reconnut Holmes en se servant largement. Et il m’arrive parfois, très irrégulièrement, de ressentir le besoin de me sustenter. Une enquête implique des horaires décalés, mon cher.

Le voyage inaugural du Titanic commença le 10 avril 1912 et il sombra dans la nuit du 14 au 15 avril 1912. Pourtant, en si peu de jours, il est dit que Holmes a commandé 12 bouteilles de Sherry !

Dans le canon, il ne dédaigne pas un ch’tit canon, mais toujours en des circonstances précises. Là, on dirait un alcoolo vu le nombre de bouteilles descendues. Et Holmes alcoolo, j’ai encore jamais vu dans la canon.

Pour le reste, le bouquin est un peu mieux que les précédents, il se lit facilement, rapidement, Holmes est un peu imbu de lui-même, mais ses petites vannes cyniques sont drôles ou logiques.

— Tu n’as pas eu affaire à un vulgaire détrousseur, mon garçon. Il ne s’est décidé à agir que pour deux raisons précises. Soit parce qu’il t’a reconnu, et je me permets d’en douter, car ton visage n’est pas aussi célèbre que le mien. Soit parce qu’il avait besoin d’un élément indispensable dont dispose le personnel appelé à parcourir les différents niveaux du Titanic.

Wiggins s’agita sur le lit. Il tirait une certaine fierté d’avoir été jugé digne d’une agression sauvage. Le fait qu’elle puisse être l’effet du hasard le défrisait. Holmes avait vraiment l’art de remettre les naïfs à leur place. Le vieux chasseur solitaire marquait son territoire sans même paraître y attacher de l’importance.

— Le corps est singulèrement élastique s’il se laisse aller.
— Pas mes os, malheureusement ! J’ai tout de même une jambe brisée…
— Elle s’en remettra, constata froidement Holmes.

Quant au final, on se doute que le Maître ne va pas en rester là avec la dame qui l’a royalement baisée en passant sous ses yeux sans qu’il ne la visse. Ach, la bedite kokine !

Nous vivons dans une société où l’on ne peut prévenir le crime s’il n’y a pas eu le début de réalisation. C’était malheureusement une évidence irréfutable. La Justice ne s’exerce qu’en prenant appui sur le corps des victimes.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (2017-2018) et Le Mois anglais saison 7 chez Lou et Cryssilda (juin 2018).

Sherlock Holmes et les agents du Kaiser – 3 – Le secret de l’ile aux chiens : Yves Varende

Titre : Sherlock Holmes et les agents du Kaiser – 3 – Le secret de l’ile aux chiens

Auteur : Yves Varende
Édition : Claude Lefrancq (03/09/1999)

Résumé :
Février 1912. Les pillards de Blackwell font la loi dans les docks de la Tamise.

L’Allemagne prépare la guerre future: le chef du service secret impérial débarque à Londres pour mobiliser le réseau décapité par le grand détective de Baker Street.

Der Stelze, le redoutable homme au pied bot, aura-t-il plus de succès que Mr Moon? Sherlock Holmes réussira-t-il à percer le formidable secret de l’île aux Chiens?

Critique :
Non, pour une fois, je ne vais pas tirer à boulets rouges sur ce 3ème volet des aventures de Holmes contre les agents du Kaiser.

Holmes m’a semblé moins imbu de lui-même, il a fait plus de déductions et j’ai retrouvé presque le Grand Homme de Baker Street, manquait plus que Watson pour enquêter avec !

Nous sommes en 1912 et ça pue le conflit partout, toute l’Europe est assise sur un baril de poudre et on se demande bien qui va allumer la mèche.

Les Méchants sont un peu moins caricaturaux et moins exagéré que Moon qui se retrouvait dans les deux premiers tomes et qui pouvait se déguiser et ressembler à la personne mieux que s’il avait été cette personne.

Le roman se lit très vite, il a un bon rythme et, sans révolutionner le genre, se laisse lire avec plaisir même si on sort du cadre habituel des enquêtes de Holmes.

Ça m’a fait du bien de le relire, je ne me souvenais plus de rien !

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (2017-2018) et Le Mois anglais saison 7 chez Lou et Cryssilda (juin 2018).

Sherlock Holmes et les agents du Kaiser – 2 – Le tueur dans le fog : Yves Varende

Titre : Sherlock Holmes et les agents du Kaiser – 2 – Le tueur dans le fog

Auteur : Yves Varende (pseudo de Thierry Martens)
Édition : Claude Lefrancq (03/09/1999)

Résumé :
Second épisode de la série Sherlock HOLMES et les agents du Kaiser.

L’Angleterre tremble en cette tragique nuit de la nouvelle année 1912 où Sherlock Holmes s’engage dans la plus dangereuse des traques en compagnie du journaliste Wiggins et du robuste limier à quatre pattes, Toby.

Critique :
Mois Anglais oblige, je me devais de relire cette collection de 5 petits apocryphes holmésiens que j’avais acheté et lu avant l’an 2000.

Je voulais savoir si les romans avaient bien vieillis car je ne me souvenais plus vraiment de ce que j’en avais pensé à l’époque. Le premier que j’ai attrapé était en fait le tome 2 et j’aurais mieux fait de commencer par le 1.

Tant pis, le vin était tiré, il fallait le boire. Je respecterai l’ordre des tomes dans la publication.

Déjà, on va percer l’abcès de suite : le Holmes présenté dans ces pages par l’ancien réducteur en chef du journal Spirou, n’est pas canonique du tout !

Non pas qu’il court le jupon, mais l’auteur le présente comme un type radin, imbu de sa personne à l’exagéré et je ne l’ai pas entendu faire une seule déduction sur l’une ou l’autre personne.

Niveau des protagonistes, je me serais bien passée d’un Docteur Fu Manchu, parce que ça fait très Comics Strip, de plus, l’homme ne dérogera pas à la règle qui voulait qu’il incarne la « cruauté asiatique » fantasmée par les Européens de l’époque, notamment ne nous citant des tortures aux noms des plus fleuris.

Autre méchant, le poignardeur qu’est Black Dagger, qui, tenez-vous bien aux accoudoirs de votre fauteuil, voit parfaitement bien dans la nuit (noire et obscure), mieux qu’un chat, parce que le félin a besoin d’un peu de clarté pour voir, tout de même…

Mieux, notre homme arrive à voler le portefeuille de Holmes, dans la nuit remplie de fog, alors que Holmes a, à ses côtés, Toby IV, un chien réputé pour son super flair (on nous le dira assez). Mon chien n’avait pas un super flair, mais on ne pouvait pas arriver dans mon dos sans qu’il ne le sache et me prévienne.

Le roman se lit vite, heureusement, parce que l’on n’a pas vraiment envie de s’attarder dedans tant l’ennui nous guette au détour des pages, la faute sans doute à la narration, parce qu’il y avait du potentiel dans ces pages si on avait un peu plus travaillé le personnage du détective, de Wiggins et des méchants en tout genre.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (2017-2018) et Le Mois anglais saison 7 chez Lou et Cryssilda (juin 2018).

Sherlock Holmes et les agents du Kaiser – 1 – Le Requin De La Tamise : Yves Varende

Titre : Sherlock Holmes et les agents du Kaiser – 1 – Le Requin De La Tamise

Auteur : Yves Varende
Édition : Claude Lefrancq (1997)

Résumé :
Automne 1911. Sur la requête de Winston Churchill, Sherlock Holmes consacre ses prodigieuses facultés de déduction et son étonnante science du déguisement à l’infiltration des réseaux allemands en cours d’implantation en Angleterre.

L’insouciante population londonienne vit sur un baril de poudre.

La pègre s’organise en de mystérieuses sociétés, dont les animateurs visent à la conquête du pouvoir. La mort rôde au bord de la Tamise…

Le grand détective réussira-t-il à neutraliser les alliés du Kaiser ?

Critique :
Seconde relecture de cette série avec le numéro 1, celui où nous faisons connaissance avec le méchant Mr Moon, qui, tel un Ponce Pilate, se lave souvent les mains, déléguant les sales besognes sanglantes à ses hommes de main.

Mais déjà à cette époque, la sous-traitance avait du plomb dan l’aile et s’il s’était chargé lui-même de la besogne, il aurait eu moins d’emmerdes.

Premier volet donc de la série de Sherlock Holmes et les agents du Kaiser. Nous sommes aux portes de la Première Guerre Mondiale, dans 3 ans elle se déclenchera et pour le moment, c’est la course à l’armement et on voit des espions partout.

Holmes est toujours décrit comme un radin par les Irregulars Of Baker Street, qui sont des adultes, maintenant, et, dans mes souvenirs canoniques, jamais Holmes n’a refusé de payer les primes promises aux gosses des rues qui étaient ses oreilles et ses yeux.

On le décrit aussi comme un homme qui n’aime pas parler de ses échecs, hors ce n’a jamais été le cas, souvenons-nous de « La figure jaune » :

Les dons exceptionnels de mon compagnon m’ont permis d’être l’auditeur, et parfois l’acteur, de drames étranges. En publiant ces croquis tirés de dossiers innombrables, j’insiste tout naturellement davantage sur les succès de Holmes que sur ses échecs. Ne croyez pas que je le fasse dans l’intérêt de sa réputation : c’était en effet dans les cas où toutes ses ressources paraissaient épuisées qu’il déployait une énergie et une vivacité d’esprit absolument admirables. La raison est ailleurs : là où il échouait personne d’autre, généralement, ne réussissait ; du coup l’affaire s’enterrait avant d’avoir reçu une conclusion. Il arriva tout de même que Holmes se trompa et que la vérité fut néanmoins tirée du puits.

— Watson, si jamais vous avez l’impression que je me fie un peu trop à mes facultés, ou que j’accorde à une affaire moins d’intérêt qu’elle ne le mérite alors ayez la bonté de me chuchoter à l’oreille : “Norbury !” Je vous en serai toujours infiniment reconnaissant.

Une fois de plus, le Méchant Mr Moon peut se déguiser en n’importe qui, son visage doit être fait en cire puisque personne ne le reconnaît… Fantastique, non ? Même Holmes n’y arrive pas à faire aussi bien, d’après lui.

Autre chose, Holmes mesure 1,80m. Je veux bien qu’à 60 ans et quelques poussières, il se soit tassé, mais pas au point où quand, déguisé Horse Guard et se dévoilant à Winston Churchill, ce dernier lui demande alors :

— Bon sang, Holmes ! Comment avez-vous fait pour grandir de trente centimètre ?
— Je reconnais cette obligation de la Garde est un peu déplaisante, admit le détective. J’ai dû remplir le fond de mes bottes de sortes d’embauchoirs qui me transforment en échassier, mais cela m’impose une démarche qui ajoute de l’authenticité au personnage.

Donc, si je calcule bien, les Horse Guard devaient mesurer 2,10m ?? Parce que même si Homes a rétrécit au lavage et ne toise plus que le 1,60m, se grandir de 30cm voudrait dire que tous les Horse Guard devaient mesurer 1,90m… Devait pas en trouver des masses pour leur régiment…

Pour le reste, la narration est toujours en dessous de ce que j’aimerais lire et je me suis emmerdée ferme dans les passages où l’on nous parlait des tensions entre les différents pays. Or, c’est un sujet qui me passionne ! Quand il est bien narrée, en effet.

Pas de souvenirs impérissables à garder de cette relecture.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (2017-2018) et Le Mois anglais saison 7 chez Lou et Cryssilda (juin 2018).

Scotland Yard – Tome 2 – Poupées de sang : Dobbs & Perger

Titre : Scotland Yard – Tome 2 – Poupées de sang

Scénariste : Dobbs
Dessinateur : Perger
Édition : Soleil (2013)

Résumé :
À Londres, les jeunes femmes respirent de nouveau. Elles peuvent enfin sortir sans craindre de rencontrer celui que l’on nommait Carfax : ce tueur fou n’est en effet plus une menace, car il vient d’être mis hors d’état de nuire par les actions conjuguées de Scotland Yard et de la pègre.

Malgré ce succès l’inspecteur Gregson et son équipe savent qu’ils doivent mettre la main sur l’autre monstre qui s’est échappé de la prison de New Gate, et qui se cache toujours dans l’ombre.

Sa traque finale débute alors que l’alliance entre policiers et malfrats montre ses limites.

Renfield, un nouveau cas clinique extrême pour le docteur Seward. Un terrifiant buveur de sang ayant régressé de façon quasi-animale après une enfance traumatisée. Un aliéné qui faisait trembler jusqu’à la plus grosse crapule de la prison. Un chasseur solitaire en quête de la seule chose qui puisse lui rappeler sa part d’humanité : les poupées d’une enfance brisée.

Critique :
♫ Je suis une poupée de cire, ♪ une poupée de sang…♫

♪Mon âme est gravée dans mes poupées, ♫Le sang, j’vais l’faire couler ♪

(Moi aussi je peux massacrer France Gall et ça ne me rapporte pas un balle !).

Avant de me replonger dans ce second tome, j’ai repassé en revue le premier et je me suis rendue compte que Mary Pearcey, la sage-femme que l’on pendait, avait été réellement suspectée d’être Jack l’Éventreur (merci « Science & Vie Hors Série » n°263 pour la confirmation). La relecture, ça a du bon.

Dans le tome 1, nous avions eu la mise hors circuit du malade mental Carfax, mais il reste toujours son acolyte dans la nature : Renfield ! Un sacré sadique malade mental, lui. Oui, il se nomme Renfield, comme le malade mental dans « Dracula » et je viens de recroiser Bram Stoker !

Alors ce tome 2 ?

1854… D’entrée de jeu, on commence par apercevoir un pan de l’enfance du petit Renfield, chez ses deux tantes perverses qui le logeaient dans un placard, le frappaient, l’affamaient,… Son seul divertissement était de jouer avec ses poupées, abîmées elles aussi par ses tantines sadiques. Et puis un jour, il a mis fin au supplice… Couic les tantines !

Renfield, c’est un terrifiant buveur de sang qui a régressé de façon quasi-animale après cette enfance brisée. Cet homme faisait trembler les plus grosse crapule de la prison. C’est vous dire que le méchant est à la hauteur.

Le but de ce chasseur solitaire ? Une quête… La seule chose qui puisse lui rappeler sa part d’humanité : les poupées d’une enfance brisée.

La mission de l’inspecteur Gregson, du docteur Seward et de Faustine Clerval est de l’arrêter à n’importe quel prix… Non, pas de spoiler sur la fin !

Les dessins sont toujours en aquarelles délavées, les cases sont toujours disposées de manière non linéaire, avec quelque fois, comme pour le tome 1, une grande illustration dans le fond et des cases dispersées au milieu de la page, pour mon plus grand plaisir.

Mais il y a un bémol : l’histoire aurait peut-être dû être contée en trois tomes (et non 2) à cause de tout les éléments qu’elle contient, de tous les personnages que l’on croise, qu’ils soient réels ou littéraires, et, ma foi, cette profusion de détails auraient bien mérité un plus long développement.

Autre petit soucis : nous sommes en 1889… et les personnages parlent de Sherlock Holmes au passé, comme s’il avait déjà disparu. Heu, 1889 ? Avec deux ans d’avance sur le canon ?? Bizarre.

Par contre, les personnages sont toujours bien campés, Gregson a mis les poings sur les « i » avec Lestrade (oui, les « poings » et pas les « points ») et ça lui a fait du bien de s’affranchir de sa mauvaise influence.

Wiggins a l’air de se soustraire à la pègre londonienne (bon, en 1889, il aurait dû être un Irréguliers de Holmes et pas de Moran – ce dont il ne fut jamais dans le canon) et Faustine Clerval, notre « ange » a plus d’un tour dans son sac, ou dans la valise.

Les allusions au calvaire qu’a subit Renfield sont coloriées en gris et sont peu nombreuse, à nous de nous imaginer ce que ces deux bigotes tyrannique auraient pu lui faire d’autre comme mal.

Le rythme est soutenu, le final nous donne le point de départ d’un futur célèbre roman mais, comme je l’ai dit, un tome de plus n’aurait pas fait de tort, il y avait matière à exploiter bien plus sur les personnages secondaires nommés mais dont on ne sait rien de plus; sur l’enfance de Renfield et sa vie à la prison de Newgate; sur sa rencontre avec Carfax; sur leurs matériel sadique; sur leur modus operandi;…

Bref, il y a tout un potentiel non exploité qui frustre le lecteur curieux. Si vous mettez votre curiosité de côté, no problem ! Les deux bandes dessinées se lisent avec plaisir.

Challenge « Thrillers et polars » de Liliba (2013-2014), Challenge « I Love London » de Maggie et Titine et le Challenge « Victorien » chez Arieste.

Wiggins et Sherlock contre Napoléon : Béatrice Nicodème [Saga Wiggins 4]

Titre : Wiggins et Sherlock contre Napoléon

Auteur : Béatrice Nicodème
Édition : Syros (2007)

Résumé :
Wiggins est un peu déçu par la nouvelle mission que lui a confiée Sherlock Holmes : il aurait préféré enquêter sur le redoutable « Napoléon du crime » avec le détective plutôt que de filer Robert Petticoat, un jeune noble soupçonné d’appartenir à un réseau anarchiste.

D’autant que Petticoat sillonne Londres en tous sens du matin au soir ! Un après-midi, Wiggins le suit dans les allées de la National Gallery, où tous deux restent jusqu’à la fermeture.

Le lendemain, on apprend qu’un très célèbre tableau du musée a disparu…

Critique : 
♪ My, my, at Waterloo Napoleon did surrender; ♫ Oh yeah, and I have met my destiny in quite a similar way; ♪ The history book on the shelf; ♪ Is always repeating itself ♫

Oh, les Suédois ! On arrête de chanter, là, c’est pas le concours Eurovision, ici. Déjà que Points fait sa pub avec « ceci n’est pas un polar suédois »… Faut la mettre en veilleuse, les Vikings…

Pour tout holmésien qui se respecte, « Napoléon » ne signifie pas l’empereur qui a gagné des tas de batailles mais dont on ne retient que sa défaite à Waterloo, mais plutôt l’empereur du crime organisé à Londres, le Napoléon du crime : Moriarty ! (qui aura son Waterloo aux chutes de Reichenbach).

Le titre nous laissait donc présager la présence de la Némésis de Holmes, celle qui failli le tuer (et son créateur tua bel et bien Holmes dans le chutes avant de lui faire faire le coup de Jésus : « coucou me revoilou » pour notre plus grand bonheur).

Et notre apprenti détective, là dedans ? Wiggins est un peu déçu (euphémisme) par la nouvelle mission que lui a confiée Sherlock Holmes : filer Robert Petticoat, jeune noble soupçonné d’appartenir à un réseau anarchiste. Notre détective en herbe aurait préféré enquêter sur le redoutable « Napoléon du crime » avec le détective.

Il est frustré – bien que la filature lui donnera l’occasion d’user de certains de ses talents – parce que Petticoat sillonne Londres en long et en large, du matin au soir ! Fatiguant et il a l’impression de faire tout cela pour rien, alors qu’il aurait été cent fois mieux d’aider Holmes avec son Napoléon, là.

Bon, sa filature lui fera gagner un ami, tout n’est pas perdu.

Un après-midi, alors que Wiggins suit son bonhomme à la National Gallery, ils y restent tellement de temps qu’ils sont les derniers à quitter les lieux et le lendemain, un tableau à été volé dans cette galerie !

Mais alors ? Serait-ce ? La suite se trouve dans le livre…

Ce roman se lit d’un coup, sans même prendre une pause. Le style d’écriture est fait pour les plus jeunes (12 ans) sans pour autant être niais. Il y a de l’aventure, des retournements de situation et Wiggins aura fort à faire parce que Holmes n’est pas toujours là pour l’aider.

Ici, le célèbre détective fait même une faute sur un personnage qui, tout compte fait, n’est pas si terrible que ça ! Wiggins tiendra sa revanche sur l’homme du 221b ! Pour une fois qu’il sait quelque chose que le détective ne sait pas…

Mais pour le gros œuvre, c’est Sherlock qui reste le meilleur ! Il résout toute l’affaire, même s’il commet deux erreurs. La preuve qu’il n’est ps infaillible et qu’il est humain. De plus, il n’a pas peur de reconnaître ses erreurs, surtout dans le canon (écrits originaux de Conan Doyle).

Son assistant est parfois trop impulsif, lui, il ne réfléchit pas, alors qu’avec un peu de modération, il aurait compris certaines ruses du détective.

Napoléon, dans tout cela ? Oui, il est présent et aura même le privilège de se faire faucher des objets par un jeune pickpocket !

Une enquête agréable à suivre, sans se prendre la tête, des personnages attachants, un apprenti détective qui apprend, qui fait des erreurs et qui essaye de se corriger pour arriver au niveau du Maître.

Livre participant au Challenge « Thrillers et polars » de Liliba, au Challenge « Polar Historique » de Samlor, au Challenge « Sherlock Holmes » de Lavinia sur Livraddict, au Challenge « I Love London » de Maggie et Titin, au Challenge « Le mois anglais » chez Titine et Lou et au Challenge « Victorien » chez Arieste.

CHALLENGE - Faire fondre la PALCHALLENGE - DEstination la PAL

Wiggins et les plans de l’ingénieur : Béatrice Nicodème [Saga Wiggins 6]

Titre : Wiggins et les plans de l’ingénieur

Auteur : Béatrice Nicodème
Édition : Syros

Résumé :
Wiggins, jeune apprenti détective, est chargé par Sherlock Holmes de retrouver Richard Western, un dangereux fugitif qu’on soupçonne de s’être réfugié sur la côte bretonne.

Sur le bateau qui le mène en France, Wiggins est abordé par un individu inquiétant. Mais à son arrivée à Roscoff, les journaux lui apprennent que Richard Western vient d’être arrêté par Sherlock Holmes !

Qui est alors le mystérieux inconnu à l’œil de verre rencontré sur le bateau ? Une nouvelle enquête de l’assistant de Sherlock Holmes, parsemée de fausses pistes, de rebondissements et de vrais tueurs..

Critique : 
Wiggins la trouve mauvaise… Lui qui était tout content que son ami Louis lui ait demandé de venir avec lui dans sa famille, en France, pour Noël, lui qui avait économisé chaque pièce pour se payer le voyage, voilà qu’il a tout perdu en se bagarrant avec une bande rivale. Tout ça parce que l’un des Irréguliers n’a pas aimé se faire insulter !

Alors qu’il ruminait sec, Sherlock Holmes vient lui confier une affaire de la plus haute importance : retrouver Richard Western, un dangereux fugitif qu’on soupçonne de s’être réfugié sur la côte bretonne.

YES ! Il peut donc partir en France avec Louis puisque le détective lui fournit l’argent du voyage.  Tout content de partir sur une affaire, notre Wiggins.

Sur le bateau qui le mène en France, il se passe quelques bricoles louches et Wiggins est abordé par un individu inquiétant et à oeil de verre. Son enquête commencerait-elle déjà ?

Mais à son arrivée en France, les journaux lui apprennent que Richard Western vient d’être arrêté par Sherlock Holmes !

QUOI ?? Là, il fulmine sur Holmes qui a osé se payer sa tête et, une fois de plus, il ne réfléchit pas et c’est Louis, qui doit lui expliquer ce que lui a compris de la manoeuvre de Sherlock Holmes.

Wiggins aurait pu en rester là et profiter de son séjour aux frais du détective, mais alors, nous n’aurions pas eu cette petite enquête…

Heureusement qu’il nous reste l’inconnu à l’oeil de verre que nous avons croisé sur le bateau. Ah, ah, ah, Holmes voulait jouer au plus malin ? Et bien, notre Wiggins va remonter une piste pour prouver au détective qu’avec lui, on n’a pas le dernier mot.

Une nouvelle enquête mitonnée par l’auteur, parsemée de fausses pistes mais avec de vrais tueurs (en entier et pas en morceaux), un mort pour la garniture, des jolies filles en détresse, sans oublier les véritables morceaux de la vie telle qu’elle était à l’époque, saupoudré de rebondissements et enroulé dans un cornet de papier fait avec des vrais plans !

Je ne me suis pas ennuyée, pas eu le temps !

Titre participant au Challenge  « Sherlock Holmes » de Lavinia sur Livraddict, au Challenge   « Thrillers et polars » de Liliba et au Challenge  « Polar Historique » de Samlor.

Wiggins chez les Johnnies : Béatrice Nicodème [Saga Wiggins 5]

 Titre : Wiggins chez les Johnnies

Auteur : Béatrice Nicodème
Édition : Syros

Résumé :
À la fin du XIXe siècle, la vie n’est pas toujours rose dans les quartiers pauvres de la capitale britannique. Vendeur de journaux, le jeune Wiggins a eu la chance de sympathiser avec Sherlock Holmes et l’aide parfois dans ses enquêtes.

Lorsque l’apprenti-détective apprend que son fin limier d’ami est séquestré dans un pub louche, il échafaude un vaste plan de bataille…

Une intrigue trépidante, un héros astucieux et une bonne dose de suspense : voilà un roman policier qui ne manque pas de tonus !

Critique : 
Wiggins l’a assez mauvaise : il a beau crâner devant Simpson et Jonathan, deux des plus anciens des « Irréguliers de Baker Street » en leur disant qu’il est sur une affaire top-secret pour Sherlock Holmes, tout cela n’est qu’esbroufe pour ne pas perdre la face et avouer que le grand détective n’a pas fait appel à ses talents depuis bien trop longtemps.

Pourtant, Wiggins a acquis ses lettres de noblesses en résolvant des affaires mais là, point de vue de Baker Street, c’est chômage technique pour l’apprenti-détective. Rien de rien… et s’il veut monter son affaire de détective, il doit gagner de l’argent pour quitter Whitechapel.

Le lendemain, il reçoit une bouteille de lait avec un message codé et notre jeune apprenti-détective met l’enseignement de Holmes à l’oeuvre pour le déchiffrer.

Bon sang ! Une fois décodé, notre Wiggins apprend que le fin limier de Baker Street est séquestré dans un pub louche. Il a beau lui en vouloir, il vole à son secours en échafaudant un vaste plan de bataille…

Holmes l’a dit et répété : les émotions troublent les déductions et Wiggins ne remarque pas ce qui est élémentaire et qui crève les yeux. Un détail m’avait frappé… Un, ce pouvait être une coïncidence (une coquille d’édition), mais 3, ce n’est plus du hasard !

Et puis, il y avait une grosse incohérence en plus…

Oui, Wiggins doit réfléchir et ne pas se ruer tête baissée sans avoir analysé les indices avec une tête froide ! Bon, il est toujours en apprentissage et les erreurs sont légions.

Pas trop grave, cela lui apprendra l’humilité (qu’il a dû perdre un jour) et cette histoire lui a permis aussi de se faire un ami : Louis, un jeune français exilé à Londres avec d’autres, le temps de vendre leur production d’oignons rouges. On les appelle les « Johnnies » qui veut dire « Jeannot ».

Louis est un jeune garçon débrouillard qui n’a pas son pareil pour vous refourguer un chapelet d’oignons rouge. Il a de la suite dans les idées – plus que Wiggins, parfois – et lui aussi nous apprendra un peu plus sur la vie des pauvres des quartiers miséreux.

Présence aussi de Watson, mais le pauvre fera juste ronchonner Wiggins.

Une qui ronchonne aussi dès qu’elle voit le garçon, c’est la logeuse, madame Hudson, qui ne l’apprécie pas du tout. Wiggins nous le rappelle dans chacune de ses aventures.

Ce roman jeunesse possède une intrigue trépidante, pas de temps mort, des fausses pistes, des indices, des bars louches, un détective qui utilise son cerveau, un Wiggins astucieux malgré ses erreurs, une belle leçon d’humilité pour tous, la possibilité de bien se venger, un Watson et un Holmes « humains » malgré ce qu’en pense Wiggins et de l’amitié franco-anglaise.

L’auteur nous fait partager l’atmosphère sordide du Londres de la reine Victoria et Holmes est toujours bien campé.

Ah oui, j’oubliais la bonne dose de suspense. Gratiné aux petits oignons, ce roman.

Oignons rouges en provenance de France, of course !

Titre participant au Challenge « Sherlock Holmes » de Lavinia sur Livraddict, au Challenge  « Thrillers et polars » de Liliba et au Challenge « Polar Historique » de Samlor.