Conte de fées : Stephen King

Titre : Conte de fées

Auteur : Stephen King
Édition : Albin Michel (12/04/2023) – 736 pages
Édition Originale : Fairy Tale (2022)
Traduction : Jean Esch

Résumé :
Charlie Reade ressemble à un lycéen ordinaire, sportif et bon élève. Mais il porte un lourd fardeau : sa mère a été tuée dans un accident avec délit de fuite quand il avait dix ans, et le chagrin a poussé son père à boire. Charlie a appris à en prendre soin.

À dix-sept ans, Charlie fait la connaissance d’un chien, Radar, et de son maître vieillissant, Howard Bowditch, un reclus qui vit dans une grande maison au sommet d’une colline, avec une remise fermée à clé dans le jardin, de laquelle des sons étranges sortent parfois…

Critique :
Dans le nouveau roman du King, nous allons d’abord croiser la route d’un monstre terrible : l’alcoolisme. Le genre de saloperie qui, une fois qu’il vous tient, tel une pieuvre, ne vous lâches plus.

On sent que l’auteur parle de vécu, quand le père de Charlie Reade se débat avec l’alcool.

Le début du roman commence lentement, il place les décors, les personnages et c’est avec plaisir que je me suis plongée dans ce nouveau roman du King.

Par l’amitié qui va se développer entre Charlie, jeune garçon de 17 ans et le misanthrope Howard Bowditch, j’ai pensé à la nouvelle « Le téléphone de Mr Harrigan » (Si ça saigne). Et puis, il y a Radar, la chienne.

Les deux cent premières pages de ce roman fantastique sont d’une facture classique, même si le King est toujours le meilleur pour sublimer l’adolescence et les relations entre un vieux très acariâtre, super ronchon, très asocial et un jeune garçon qui lui donne un coup de main. Là, il est toujours le maître absolu. Je n’ai pas vu le temps passer.

C’est Charlie qui sera le narrateur et je préfère nettement le narrateur omniscient, car Charlie, en racontant ses aventures, est parfois bien trop bavard ! Pas besoin de nous annoncer, bien avant que ça n’arrive, que Untel va mourir avant Machin ou d’autres détails qui cassent le suspense, puisqu’il n’y a plus de surprise.

Lorsque le côté fantastique entre en jeux, avec un subtil mélange de fantasy, c’est amené de telle manière que l’on est embarqué tout de suite. Le monde du King est réaliste, tangible et sent bon l’univers de contes de fées de notre enfance, même si c’est Charlie qui fait les rapprochements entre le monde d’Empis et nos contes à nous.

Pour les connaisseurs, le monde d’Empis n’est pas non plus celui de la série « Fables » du duo Bill Willingham et Mark Buckingham. Il y a quelques similitudes avec les contes de fées habituels, mais pas au point de l’univers de cette série de comics (excellente, entre nous).

Le monde décrit par l’auteur est un monde tyrannique, dans lequel règne un despote et où les habitants se meurent peu à peu. On n’est pas dans le monde des contes revisités à la Disney. C’est un monde devenu violent où les vies ne valent rien.

Une fois de plus, Stephen King est efficace, il maîtrise son nouveau monde, il maîtrise ses personnages, son histoire et met tout en œuvre pour nous plonger dans son conte de fées à lui. Voyage réussi, même si j’ai trouvé quelques longueurs durant certains passages et trop de rapidité dans un autre. Bémols minuscules.

Un voyage réussi, un voyage dans un autre monde, un voyage où Charlie va devoir grandir (il n’a que 17 ans) et tenter d’agir pour aider les gens, ce qui n’est pas toujours facile (il est plus facile de foutre le camp). C’est aussi une belle histoire d’amitié entre un vieil homme, un jeune homme et avec la chienne Radar (que l’on adore aussi).

Puisse le King encore pouvoir nous offrir de tels romans durant encore de nombreuses années. Dommage qu’on ne puisse pas à le mettre sur le cadran magique…

Même si ce roman n’entrera pas dans mes préférés (indétrônables), il n’en reste pas moins un super roman fantastique & fantasy, avec une quête à réaliser. Bref, c’est réussi.

#Pavés de l’été

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°005] et « Les épais de l’été » 2023 (21 juin au 23 septembre) chez Dasola (par ta d loi du cine, « squatter » chez dasola) et chez La Petite Liste.