Bilan Mensuel Livresque : Août 2023

Le Mois d’Août a été un peu bizarre, au niveau des températures, nous faisant passer de pas très chaud, à froid, avant de repartir à la hausse. Il a fait tellement froid, à un moment donné, que j’ai ajouté un plaid sur la couette, ainsi que mon châle sur les épaules, au soir, lorsque je lisais avec le pèpère poilu.

Et puis, la pluie est tombée, tombée… Je préfère ça aux canicules, aux incendies, mais il y a des jours où j’aurais souhaité que cette pluie aille éteindre les feux qui brûlaient un peu partout. Si nous avons échappé au nouveau dôme de chaleur en Belgique, la France, elle, se l’est pris dans la tronche et a sué à nouveau.

Il a fait moins lourd chez nous, mais malgré tout, il a fait chaud et moite sur la seconde moitié du mois d’Août, ce qui n’a pas plu au chat, ni à tous les animaux, je suppose.

Mon Bilan Livresque Mensuel n’est pas mauvais, mais je pensais arriver à lire plus durant ces 31 jours. J’ai réussi tout de même à lire 13 Romans (dont 7 Pavés), 22 Bédés, 6 Mangas et 3 Comics.

Ce qui me fait 44 lectures, un super bilan, plus qu’honnête (Avril fut le moins bon avec 30 lectures, Juillet & Mars en avaient 40, Février & Mai restent les meilleurs avec 66 lectures). Pour le moment, j’ai 400 Lectures en 2023.

En Août 2022, je n’avais que 32 Lectures, mais il y avait 13 pavés dedans !!

Ma nièce continue de pousser, pas toujours en sagesse, mais j’ai passé quelques bons moments avec elle, notamment en lui donnant la possibilité d’aller voir des vaches se faire traire, chez un fermier du coin (et non aux impôts).

Elle voulait aller voir la traite des rouges, on a demandé et nous avons pu entrer dans le saint des saint : la salle de traite ! Bon, moi je sais comment le lait arrive dans les boîte, la petite savait qu’il venait des vaches (mais pour elle, le lait venait en exclusivité des vaches de ******, l’agriculteur du coin). Elle est restée tout le temps dans mes bras (pff, c’est lourd), mais elle a aimé.

Son petit frère continue de s’entraîner pour entrer dans l’armée, vu qu’il rampe, qu’il rampe… J’ai su aller le promener, avec la chienne, qui le fascine. L’animal continue d’apprécier les deux petits, mais ne va pas chipoter près d’eux. Elle joue à la gardienne, mais rien de plus.

Quant au chat, il n’a pas aimé le retour des jours chauds, en a profité pour se faire brosser encore plus (faut voir la masse de poils que je retire deux fois par jours) et pour paresser un peu partout.

L’animal a fait une découverte importante, qui lui a changé sa vie : il a une queue et il peut jouer avec ! Et il ne s’en est pas privé, jouant partout : sur le sol, sur le divan, dans mes pieds…

Depuis qu’il a compris qu’il pouvait jouer avec, il ne s’en prive plus et si c’est drôle à regarder, quand il joue avec, à 2h du matin, sur le palier de notre chambre, ça nous amuse un peu moins… Heureusement, il ne l’a fait qu’une seule fois.

Pour le moment, il joue moins avec ses souris et plus avec sa queue. Et il adore faire le fou dans le divan, au matin, en tentant de l’attraper. L’autre soir, il a fait super fort : il a sauté dans le divan, juste à côté de mon mari ! Du rarement vu ! Il n’a pas eu peur, il a tourné sur lui-même, poussant même mon homme avec son petit cul poilu et il a joué avec sa queue (pas avec celle de mon homme, là, c’est chasse gardée). Un fou, ce chat.

Enfin, j’ai terminé la saga W3 – 03 – Le calice jusqu’à la lie de Jérôme Camut et Nathalie Hug. Trop à lire, je n’arrive plus à gérer le stock. C’est un thriller addictif, qui se lit vite, qui est rythmé, qui possède des personnages qu’on apprécie, dommage que les auteurs aient joué aux massacreurs.

Avec La fille du batelier de Andy Davidson m’a emporté dans les bayous. C’est un mélange entre le thriller, le roman noir, l’épouvante et le fantastique, ce roman est une sorte d’hybride qui lorgne du côté de la saga Blackwater. Les ambiances sont poisseuses à souhait. L’écriture de l’auteur n’est pas simple, elle est assez élevée et la manière de construire son récit pourrait aussi donner envie au lecteur d’abandonner le navire. Ce qui serait un tort.

Chaque année, j’essaie de lire des romans emblématiques de Stephen King, alors, je me suis rendue à Salem, petite ville américaine qui va voir un vampire s’installer dans une vieille maison. Une lecture qui m’a donné quelques frissons et qui, en dépit de sa lenteur, ne m’a jamais ennuyée.

Encore un autre pavé qui prenait les poussières ! Je suis Pilgrim de Terry Hayes est un bon thriller, qui fait le job, qui est addictif et promène ses lecteurs dans plusieurs endroits du globe. Le récit au présent est composé de nombreuses digressions du narrateur, qui nous parlera de son job d’agent secret. La chose que je reprocherai à ce thriller, c’est son manichéisme poussif. Si l’auteur n’a pas tort sur toute la ligne, un peu de nuance aurait rendu le récit moins manichéen… Un roman à lire pour se divertir, rien de plus.

Chouette, voici le retour ! Le bureau des affaires occultes – 03 – Les nuits de la peur bleue de Éric Fouassier commence fort, avec le choléra qui s’est invité et installé dans la ville de Paris. L’enquête est addictive, pleine de mystères, de surprise, parce qu’il me fut impossible de trouver le coupable, même si, dans le dernier quart, une phrase de l’auteur m’a mise sur la piste. Un dernier tome (ou pas) qui résout tous les mystères sur l’identité du père de Valentin.

Comme je voulais me faire peur, j’ai sorti Un clown dans un champ de maïs de Adam Cesare et c’est l’ennui qui est venu frapper à ma porte. Au moins, quand les crimes atroces ont commencé, le récit est devenu un peu plus palpitant. Sans cela, je me serais endormie dessus. À oublier !

Allez, hop, une autre immense saga que je viens de clôturer avec Les épées de la nuit et du jour – Drenaï 11 de David Gemmell qui reprend sa recette qui fonctionne toujours, utilise ses ingrédients habituels et offre à ses lecteurs une fin de cycle superbe, avec des émotions, du rire, des combats, de la bravoure et du sang. Ça pourrait sembler un peu bourrin, mais ça ne l’est pas (j’vous jure !) et j’ai kiffé ma lecture. De la toute bonne fantasy !

Pour arriver à tout lire toute l’oeuvre de Stephen King, il me faut mettre les bouchées double et donc, j’en ai lu un autre : Tout est fatal est un recueil de nouvelles, qui, si elles ne sont pas toutes du même niveau, n’en restent pas moins de très bonne facture, qu’elles soient fantastique, d’épouvante ou de simple histoire sans ses éléments.

Il faisait chaud, je voulais du froid et de l’aventure testostéronée. Ravage de Ian Manook s’y prêtait bien, puisqu’il m’a emporté dans le Grand Nord Canadien, dans une chasse à l’homme de folie où le gibier s’est révélé plus intelligent et plus rusé que tous ces chasseurs. Terrible, mais beau. Même si la folie humaine n’est jamais belle à voir.

Un peu de tendresse avec Sous les étoiles de Bloomstone Manor de Mary Orchard, qui, malgré un manichéisme poussé, m’a fait passer un bon moment de lecture, comme dans une bulle, loin de toute la folie du monde. Une sorte de feel-good sur fond d’époque victorienne, de féminisme et de tolérance. Pas vraiment ma came, mais c’est le genre de lecture parfaite entre deux romans très sombres !

Là, c’est une fameuse saga que je viens d’entamer avec ce roman noir sombre, violent, cette fresque historique qu’est Brasier noir – Trilogie du Mississippi 01 de Greg Iles, qui parle du côté sombre des États-Unis. Un roman noir qui se lit tentement, qui est bavard, réaliste, mais qui ne donne pas toutes les réponses dans ce premier tome.

Afin de ne pas laisser passer trop de temps, j’ai poursuivi la saga Le livre des Terres Bannies – 02 – Bravoure de John Gwynne, qui s’avère être un tome de transition, même si le récit avant tout de même un peu. Les personnages se déplacent beaucoup et tout commence à se mettre en place doucement. Un tome bien rythmé, de la bonne fantasy.

Bilan Mensuel : 13 Romans (7 pavés)

  1. W3 – 03 – Le calice jusqu’à la lie : Jérôme Camut et Nathalie Hug 992 pages
  2. La fille du batelier : Andy Davidson
  3. Salem : Stephen King 820 pages
  4. Je suis Pilgrim : Terry Hayes 906 pages
  5. Le bureau des affaires occultes – 03 – Les nuits de la peur bleue : Éric Fouassier [LC avec Bianca]
  6. Un clown dans un champ de maïs : Adam Cesare
  7. Les épées de la nuit et du jour – Drenaï 11 : David Gemmell 600 pages
  8. Tout est fatal : Stephen King 706 pages
  9. Ravage : Ian Manook
  10. Sous les étoiles de Bloomstone Manor : Mary Orchard [LC avec Bianca]
  11. Brasier noir – Trilogie du Mississippi 01 : Greg Iles 1194 pages
  12. Le livre des Terres Bannies – 02 – Bravoure : John Gwynne – 664 pages
  13. La hache de guerre : Jacques Seyr

Bilan Mensuel : 21 Bédés / 6 Mangas / 3 Comics = 31 lectures

  1. Le château des animaux – 01 – Miss Bengalore : Dorison et Delep ♥♥♥♥
  2. Le château des animaux – 02 – Les Marguerites de l’hiver : Dorison et  Delep
  3. Le château des animaux – 03 – La nuit des justes : Dorison et Delep
  4. Merlin – 01 – La Colère d’Ahès : Jean-Luc Istin et Éric Lambert
  5. Merlin – 02 – L’Eveil du pouvoir : Jean-Luc Istin et Éric Lambert
  6. Merlin – 03 – Le Cromm-cruach : Jean-Luc Istin et Éric Lambert
  7. Merlin – 04 – Avalon : Jean-Luc Istin et Éric Lambert
  8. Merlin – 05 – Brendann le Maudit : Jean-Luc Istin et Éric Lambert
  9. Merlin – 06 – L’ermite et le nid : Jean-Luc Istin et Éric Lambert
  10. Merlin – 07 – Le chaudron de Bran le béni : Jean-Luc Istin et Éric Lambert
  11. Merlin – 08 – L’aube des armes : Jean-Luc Istin et Éric Lambert
  12. Merlin – 09 – Le secret du codex : Jean-Luc Istin et Éric Lambert
  13. Merlin – 10 – La princesse d’Ys : Jean-Luc Istin et Éric Lambert
  14. L’odeur des garçons affamés : Loo Hui Phang et Frederik Peeters
  15. Après la nuit : Henri Meunier et Richard Guérineau
  16. Garage Isidore – T10 – Un petit réglage ? : Stédo
  17. La Petite Bédéthèque des Savoirs – 04 – Le heavy metal : Jacques de Pierpont
  18. La Petite Bédéthèque des Savoirs – 11 – Le Féminisme – En sept slogans et citations : Thomas Mathieu et Anne-Charlotte Husson
  19. La Petite Bédéthèque des Savoirs – 24 – Crédulité & rumeurs – Faire face aux théories du complot et aux fake news : Gérald Bronner et J-P Krassinsky
  20. Molly West – 01 – Le diable en jupons : Philippe Charlot et Fourquemin
  21. Molly West – 02 – La vengeance du diable : Charlot et Xavier Fourquemin
  22. Poltron Minet – 01 – La voie romane : Madd et Cédric Mayen
  23. Renaissance des héros Marvel – 01 – Avengers :  Bendiset Finch [COMICS] 
  24. Renaissance des héros Marvel – 06 – Iron Man : Ellis & Moore [COMICS]
  25. Je suis Deadpool : Joe Kelly [COMICS]
  26. Le couvent des damnées – 01 : Minoru Takeyoshi [MANGA]
  27. Le couvent des damnées – 02 : Minoru Takeyoshi [MANGA]
  28. Le couvent des damnées – 03 : Minoru Takeyoshi [MANGA]
  29. Le couvent des damnées – 04 : Minoru Takeyoshi [MANGA]
  30. Le couvent des damnées – 05 : Minoru Takeyoshi [MANGA]
  31. Le couvent des damnées – 06 : Minoru Takeyoshi [MANGA]

J’ai apprécié la saga Merlin, qui le montre sous un autre jour et si Le couvent des damnées (saga finie en 6 tomes) ne m’avait pas conquit au premier tome, les suivants ont permis de me faire aimer cette saga qui parle de religions, de manipulations, d’endoctrinement, de délations, de mutilations, de bonnes sœurs, bien entendu, de sorcellerie, de bûchers et de filles de sorcières, que l’on mettait au couvent du partage des eaux pour les redresser.

Fiches de Dame Ida :

  1. Les amants de Baker Street – 02 – L’ombre de Reichenbach : Isabelle Lesteplume
  2. Les amants de Baker Street – 03 – Les années Sussex : Isabelle Lesteplume

Le livre des Terres Bannies – 02 – Bravoure : John Gwynne

Titre : Le livre des Terres Bannies – 02 – Bravoure

Auteur : John Gwynne
Édition : Leha (2023) – 664 pages
Édition Originale : The Faithful and the Fallen, book 2: Valour (2014)
Traduction : Thomas Bauduret

Résumé :
Après la chute de Dun Carreg, Corban, sa mère Gwenith, leurs amis et la princesse Edana sont en fuite. Les fuyards se rendent vers l’est, mais il n’y a plus de refuge alors que les troupes de la reine Rhin sont partout…

Nathair, champion du dieu Elyon dans la conflagration à venir, toujours accompagné de Veradis, son guerrier fidèle, se mêle à la guerre de conquête que mène Rhin. Mais ses idéaux le conduiront sur un chemin douloureux…

Maquin cherche à venger le jeune Kastell, qu’il était censé protéger, mais sa quête l’amènera à croiser la route des terribles Vin Thaluns, corsaires esclavagistes et adeptes des combats d’arène.

Sa soif de justice suffira-t-elle à le garder en vie ? Alors que la Guerre des Dieux devient une réalité, tous devront combattre, il faudra juste choisir son camp…

Critique :
Ce deuxième tome se dévore plus vite que le premier qui lui, avait la charge de présenter les personnages, de mettre un univers en place et de lancer l’intrigue, sans se précipiter, ce qui avait rendu son début assez long.

N’ayant pas attendu trop longtemps entre les deux tomes, les noms des multiples personnages étaient encore frais dans ma mémoire (hormis quelques uns, oubliés et des p’tits nouveaux que j’ai découvert, mais le récap en début de roman est là pour se remettre à jour), ce qui a donné une lecture bien plus rapide.

Nos amis sont toujours en fuite… Et ce ne sera pas une promenade de santé. Ils affronteront des dangers, des guerriers et perdront des membres de leur troupe (snif).

Comme dans le premier tome, l’auteur donnera le point de vue de beaucoup de personnages, à la manière de G.R.R Martin dans « Le Trône De Fer ». L’avantage est que l’on suit l’action de manière linéaire et que l’on peut se faire une meilleure idée sur les nombreux personnages. Last but not least, aucun personnage n’est chiant à suivre !

Même les personnages secondaires peuvent avoir un grand rôle et être mis dans des situations très difficiles, notamment Maquin, à tel point que j’avais grande envie de retrouver son récit. L’auteur a donné de la profondeur à Maquin et des belles réflexions.

Dans ce tome qui est un peu celui de la transition, Corban apprend la vérité à son sujet et comme un Garion en son temps, dans une autre saga, il s’est demandé « Pourquoi moi ? ». Je peux le comprendre, il a pensé que ceux qui le désignaient comme étant l’avatar d’Elyon, le dieu du côté du bien, étaient fous à lier.

Ce qui est intelligent, pour le moment, c’est que tout le monde a l’impression d’œuvrer pour le bien, pour Elyon, et non pour Asroth, le Porteur de Lumière (Lucifer), la version du Diable et du Mal dans cette saga. Pourtant, il ne peut y avoir qu’un seul avatar pour représenter le bien, ce qui fait que Nathair, l’auteur avatar, ne sait pas encore qu’il est celui du mal.

Faire le bien n’est pas évident et dans cette saga, personne ne se comporte en Gandhi, chantre de la non-violence. Tout le monde sort les épées, les haches, se massacrent, se mutilent, au nom de leurs rois respectifs (ou de leur reine)…

Drôle de manière de faire le bien, mais quand on est persuadé de lutter pour éradiquer le mal, fatalement, on se pose moins de question (on le voit dans l’actualité avec la guerre, heu, les manœuvres militaires en Ukraine). Tiens, à la place de Nathair, je me serais posée des questions quant au bienfait d’un parricide pour faire le Bien.

Dans ce deuxième tome, on a avancé, mais il a tout de même fallu plus de 600 pages pour déplacer les personnages d’un côté à l’autre, les rassembler, les mettre en place, leur faire vivre des aventures…

Les chapitres sont nombreux, mais très courts, ce qui donne du rythme, mais coupe trop souvent l’action et fait parfois perdre pied, en raison de tous les personnages qui gravitent dans le récit. Il m’a parfois fallu faire appel à ma mémoire pour me remémorer ce que faisait tel personnage avant que le chapitre ne se termine sur un cliffhanger et qu’un autre ne commence avec un autre.

Oui, 664 pages, ça pourrait faire long, mais je n’ai pas vraiment ressentit le pavé. C’est assez rythmé, on a de l’action, des combats, des batailles, des jeux de pouvoirs, des ruses…

Par contre, il m’a semblé que les personnages s’affadissaient, devenaient plus transparents, sans consistance, comme si entre deux tomes, ils avaient perdu leur essence (hormis Maquin, Rhin et Veradis). J’espère que dans le tome 3, ils retrouveront leur étoffe et tout ce qui faisait leur profondeur, méchants ou gentils.

C’est bien de donner de la visibilité à des personnages secondaires, mais il ne faudrait pas en oublier les principaux. Ils doivent continuer d’évoluer et ne pas perdre de l’épaisseur en route.

Un bon deuxième tome, qui est celui des transitions, qui posent les fondations, avant, j’imagine, que les romains ne s’empoignent dans les tomes suivants (pas encore traduits, merde).

Un roman qu’il vaut mieux lire de manière soutenue, afin de bien restée immergée dedans (ce que j’ai fait en trois jours).

PS : dans ce deuxième tome, l’auteur a encore abusé du verbe « Feuler ». Tout le monde a feulé, les femmes, les hommes, les guerriers, les vieux, les chiens, les lupens… J’ai été étonnée que les chevaux ne le fissent pas (MDR). C’est lourd, surtout que ce verbe est parfois présent à tous les paragraphes. Un dictionnaire de synonymes aurait fait du bien pour ce verbe mis à toutes les sauces.

#Pavés de l’été

Challenge « Les épais de l’été » 2023 (21 juin au 23 septembre) chez Dasola (par ta d loi du cine, « squatter » chez dasola) et chez La Petite Liste.

Brasier noir – Trilogie du Mississippi 01 : Greg Iles

Titre : Brasier noir – Trilogie du Mississippi 01

Auteur : Greg Iles
Édition : Actes Sud Noirs (2018) / Babel Noir (2020) – 1194 pages
Édition Originale : Natchez Burning (2014)
Traduction : Aurélie Tronchet

Résumé :
Ancien procureur devenu maire de Natchez, Mississippi, sa ville natale, Penn Cage a appris tout ce qu’il sait de l’honneur et du devoir de son père, le Dr Tom Cage. Mais aujourd’hui, le médecin de famille respecté de tous et pilier de sa communauté est accusé du meurtre de Viola Turner, l’infirmière noire avec laquelle il travaillait dans les années 1960.

Penn est déterminé à sauver son père, mais Tom invoque obstinément le secret professionnel et refuse de se défendre. Son fils n’a alors d’autre choix que d’aller fouiller dans le passé du médecin.

Lorsqu’il comprend que celui-ci a eu maille à partir avec les Aigles Bicéphales, un groupuscule raciste et ultra-violent issu du Ku Klux Klan, Penn est confronté au plus grand dilemme de sa vie : choisir entre la loyauté envers son père et la poursuite de la vérité. Imprégnées de l’atmosphère poisseuse du Sud, tendues par une écriture au cordeau et un sens absolu du suspense, les mille pages de ce Brasier noir éclairent avec maestria la question raciale qui continue de hanter les États-Unis.

Dans ce volume inaugural d’une saga qui s’annonce comme l’un des projets les plus ambitieux du polar US, Greg Iles met à nu rien de moins que l’âme torturée de l’Amérique.

Critique :
Voilà un roman noir sombre, épais, glauque, comme je les aime… Le genre de roman dont on sait qu’on ne ressortira pas indemne, à force d’avoir vu du racisme, de la ségrégation, des violences, des injustices et des meurtres raciaux.

Non, il n’y a pas vraiment de lumière, dans ce roman glauque où les Méchants sont cruels, sadiques, racistes et j’en passe. À côté des Aigles Bicéphales, les membre du cucul… heu, du Ku Klux Klan font office d’enfants de chœur.

Bienvenue à Natchez, en plein cœur du Mississippi profond où la ségrégation est toujours présente, même si elle se voit moins. La cohabitation a lieu, mais une séparation entre les deux couleurs existe encore et toujours. Nous sommes en 2005 et rien ne change vraiment.

Ce roman noir, qui prend son temps, qui est fort bavard et qui se lit lentement, pourrait porter, en bandeau titre, la même inscription que celle sur le fronton des Enfers : Lasciate ogni speranza, voi ch’entrate (Vous qui entrez ici, abandonnez toute espérance), tant il est noir de chez noir.

À la manière d’un Don Winslow et de sa trilogie consacrée aux cartels de la drogue (Art Keller), Greg Iles s’attaque aux groupuscules secrets des États-Unis, parle de corruption, à tous les étages et des meurtres retentissants, tels ceux des frères Kennedy et de Martin Luther King. JFK, RFK, MLK et KKK… Oui, ce roman est un K intéressant. Très détaillé, aussi. Notamment dans ses personnages, ses lieux, leurs actions.

Ce roman noir est dense, touffu, on parle beaucoup et on n’avance pas très vite. L’enquête est pliée sur trois journées, mais ce sont des longues journées. À la page 73, le titre nous dit que nous sommes lundi et il faudra passer la page 500 pour arriver au mardi. Lire cent pages chez Greg Iles équivaut à deux cent pages chez David Gemmell ou Kent Follet. Une fois passé la moitié (600 pages), le rythme augmente et ça se lit plus vite.

Si l’auteur n’avait pas été aussi prolixe, on aurait pu avoir un roman plus ramassé, sur 800 pages. Est-ce que le récit aurait gagné à être moins détaillé ? Oui, il aurait été plus rythmé, mais avec moins de détails, il n’aurait pas été aussi réaliste, aussi prenant et aurait donné l’impression que l’auteur recoupait ses angles droits pour aller plus vite. Comme quoi il n’est pas facile d’avoir un bon équilibre entre réalisme, profondeur et rythme.

Pour les personnages, par contre, ils ne m’ont pas vraiment touché. Caitlin, la journaliste, pense un peu trop à un scoop (réaliste, hélas), le docteur Tom Cage ne veut rien dire, Penn Cage, son fils veut l’aider contre vents et marrées (réaliste aussi) et les méchants sont terriblement sadiques. Des Bisounours n’auraient pas été réalistes non plus, vu le contexte dans lequel ces hommes évoluent.

Finalement, ce roman résume bien les êtres humains : nous sommes des égoïstes ! Les crimes qui ont eu lieu il y a 40 ans (1964), tout le monde s’en fout, tout le monde a oublié les noms des disparus, des assassinés et personne ne veut vraiment rendre justice à ces pauvres gens, assassinés pour leur couleur de peau ou parce qu’ils avaient mis leur petits oiseaux dans la chatte d’une jeune fille blanche (avec son consentement et parce qu’ils s’aimaient !!), qu’ils militaient pour leurs droits civiques, qu’ils étaient bien intégrés.

Ni les Blancs, ni les Noirs ne veulent s’en occuper, et ceux qui le font ont tous un motif personnel. 1964, c’est loin et personne n’en a rien à foutre, tant qu’il n’est pas concerné.

Le plus gros bémol de ce premier tome, c’est qu’une fois arrivé au bout des 1194 pages, il reste encore des questions dont nous n’avons pas les réponses, alors que l’auteur aurait pu les résoudre dans ce premier volume. Je ne voudrais pas que l’on en arrive à une certaine série télé (LOST) qui avait ouvert bien des mystères et ne les a jamais résolus… J’adore les cold case, mais il faut au moins apporter des réponses sans obliger les lecteurs à lire l’intégrale de la trilogie.

Brasier Noir est un roman très sombre, qui fait quelques retours en arrière, dans les années 60, afin de nous faire comprendre ce qu’il se passait à l’époque de la ségrégation et de la lutte pour les droits civiques, même si la partie « passé » n’est pas aussi importante que je l’aurais souhaitée.

C’est aussi une fresque historique, qui nous montre la part sombre des États-Unis, ces terres de liberté, comme le voulaient les premiers colons… Oui, mon cul ! En 2005, ça n’avait pas changé beaucoup dans les états sudistes et de nos jours, il vaut toujours mieux être Blanc que Noir, au pays de Trump.

Brasier Noir est un roman fort, percutant, dommage que ces personnages n’aient pas réussi à me donner des émotions, ni à m’attacher vraiment à eux. Cela ne m’a pas empêché de vibrer durant ma lecture, avec ce récit sombre et violent.

Oui, je continuerai l’aventure avec l’arbre aux morts…

#Pavés de l’été

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°020], « Les épais de l’été » 2023 (21 juin au 23 septembre) chez Dasola (par ta d loi du cine, « squatter » chez dasola) et chez La Petite Liste et Le Mois Américain en solitaire – Septembre 2023.

Sous les étoiles de Bloomstone Manor : Mary Orchard [LC avec Bianca]

Titre : Sous les étoiles de Bloomstone Manor

Auteur : Mary Orchard
Édition : Casterman (01/02/2023)

Résumé :
Agathe Langley a dix-neuf ans en cette année 1898. Contrairement aux attentes de ses parents la jeune femme boude les bals mondains et ne vit que pour l’astrophysique, qu’elle étudie en cachette avec la complicité de sa gouvernante. Alors que les Langley viennent de quitter Londres pour s’installer à la campagne.

Agathe fait la connaissance de leur excentrique voisin, Lod Nathanaël Stone, dans sa demeure de Bloomstone Manor… une rencontre qui va changer sa vie du tout au tout.

Critique :
Voilà un roman qui a tout d’un feel-good, d’une lecture qui fait du bien, qui réconforte, même si un peu trop too much que pour être réaliste.

Je ne vais pas pinailler, parce que dans le fond, ce genre de lecture n’est pas désagréable, de temps en temps.

Agathe Langley est née à la mauvaise époque : celle où les femmes avaient juste le droit de se taire, de ne pas être plus intelligente que les hommes (pour ne pas leur faire de l’ombre à ces pauvres chéris), à se marie, pondre des enfants et tenir leur maisonnée, en donnant des ordres aux domestiques si elles évoluaient dans le monde des gens avec du fric.

Hélas, Agathe aime la physique et les conversations qui ne sont pas futiles. De plus, elle a du mal à tenir sa langue et dis souvent tout haut ce qu’elle aurait dû se contenter de penser tout bas. Bref, elle est un anachronisme dans cette bonne société, surtout qu’elle aimerait étudier la physique en toute liberté et non en cachette.

Ce roman ne manque pas de bons sentiments, notamment avec ce voisin qui lui permet de rester une semaine, avec chaperon, chez lui, afin de lire des ouvrages de physique dans sa biblio.

Le défaut majeur du roman est le côté manichéen des personnages : les bons sont bons et les méchants sont mauvais comme pouvaient l’être les hommes de cette époque : pour eux, la place de la femme était au foyer (Landru, Petiot, non, pas de mauvais jeux de mots !!), elle n’est pas capable de réfléchir, d’être l’égale de l’homme en matière d’intelligence. Ce n’est pas dans leur programme cérébral que de voir des femmes arriver au niveau des mecs. Autant espérer qu’un chien puisse utiliser un ouvre boîte…

Hélas, à cette époque, ce genre de pensée était la norme et on ne va pas se leurrer, de nos jours, certains voudraient nous renvoyer à nos casseroles. Les personnages « méchants » du roman étaient donc des purs produits de l’époque.

Par contre, tous les personnages du côté des Bons font plus anachroniques dans le tableau, surtout qu’il y en a beaucoup qui sont tolérants, compréhensifs,… C’est appréciable, mais ça fait un peu too much. Pourtant, j’ai adoré ces personnages gentils. Comme quoi, rien n’est inscrit.

Anybref, ce roman est bourré de bons sentiments et à tout d’un feel good qui fait du bien par où il passe, malgré ses petits défauts et son manichéisme. De temps en temps, on a besoin que les gentils gagnent et que l’on avance dans les droits des femmes, dans la manière qu’on les hommes de percevoir l’autre sexe.

Une lecture détente qui m’a fait du bien, parce que le roman qui je vais lire ensuite est roman noir bien poisseux, où les méchants sont d’une autre trempe que ceux de ce gentil livre. Maintenant, je vais descendre dans le Sud de l’Amérique, chez les racistes, xénophobes, assassins… Je vais regretter les gentils.

Une LC réussie avec Bianca, une parenthèse de douceur, dans un monde de brute, un roman qui parle des droits des femmes dans la société victorienne et de la somme de volonté qu’il fallait pour se faire entendre, pour faire valoir que l’on avait un cerveau aussi et que l’on était capable de penser, réfléchir, résoudre des équations.

Mois Américain or not American Month ?

Merdouille, cette année aussi, pas de Mois Américain d’organisé ! Zut et flûte. L’année dernière, je l’avais fait en solitaire, avec quelques blogueuses/blogueurs qui avaient suivi le mouvement. Allais-je encore participer en solitaire cette année ? Je me suis longuement tâtée.

La rentrée littéraire de septembre sera chargée et j’ai déjà du retard sur plusieurs rentrées littéraires… J’ai du retard partout, d’ailleurs (non, pas où vous pensez !!).

Vu que je me suis amusée à faire quelques logos, cela implique que je vais le faire (avec l’aimable autorisation de Titine – et je lui rend ensuite), mais ce sera moins fou que les autres années, puisque j’ai autre chose à lire et que ce sera cela qui sera privilégié.

PS : l’avantage, en solitaire, c’est que l’on peut envoyer promener les règles… Je peux commencer avant le 1er septembre, dépasser la date de péremption,…

Comme j’ai un soupçon d’intelligence (oui, un peu), je vais essayer de choisir des lectures qui entreront dans d’autres challenges, notamment celui des #Pavés de l’été ou de la rentrée littéraire. C’est bien le diable s’il n’y a pas des auteurs américains qui me tentent à la rentrée.

Je vais aussi en profiter pour sortir des westerns que j’ai trouvé dans des brocantes, des romans que je voulais ABSOLUMENT lire à leur sortie et que je n’ai toujours pas lu… Et c’est là que je me suis rendu compte que la liste montait, montait… Oups, moi qui voulait juste noter quelques titres.

Pour les bédés, je vais en profiter pour lire un peu plus de comics !

Romans à lire :

  1. Au nom des Noirs – États-Unis, 1964 – Au cœur du mouvement pour les droits civiques : Robert Penn Warren (Pavé)
  2. Le sang noir de la terre : Linda Hogan (Pavé)
  3. Faire bientôt éclater la terre : Karl Marlantes (Pavé)
  4. De sang et de fureur – Kit Carson et la conquête de l’Ouest : Hampton Sides
  5. Une maison faite d’aube : Scott N. Momaday
  6. Il faut qu’on parle de Kevin : Lionel Shriver (Pavé)
  7. La prisonnière du désert : Alan Le May
  8. Little Big Man, Mémoires d’un visage pâle :Thomas Berger (Pavé)
  9. Koko : Peter Straub (Pavé)
  10. L’amitié est un cadeau à se faire : William Boyle
  11. L’usine à lapins : Larry Brown
  12. American dirt : Jeanine Cummins
  13. Un seul parmi les vivants : Jon Sealy
  14. Andrea Cort – 02 – La troisième griffe de Dieu : Adam-Troy Castro
  15. Le bon, la brute, le truand : Joe Millard
  16. Danse de deuil : Kirk Mitchell
  17. Des jours sans fin : Sebastian Barry
  18. Les Dieux de Howl Mountain : Taylor Brown
  19. Tape-cul – Hap Collins et Leonard Pine 05 : Joe R. Lansdale
  20. Comme des ombres sur la terre : James Welch
  21. Des hommes de peu de foi : Nickolas Butler
  22. À sang perdu : Rae DelBianco
  23. Mascarade – Michael Talbot et Ida Davies 02 : Ray Celestin
  24. De l’autre côté des montagnes : Kevin Canty
  25. Dernière saison dans les Rocheuses : Shannon Burke
  26. L’escadron noir : William Riley Burnett
  27. La Prochaine Fois, le feu : James Baldwin
  28. Le droit de tuer : John Grisham
  29. Tempête blanche – Inspecteur Pendergast 13 : Preston et Child
  30. Sous l’emprise des ombres – Charlie Parker 12 : John Connolly
  31. Les Égouts de Los Angeles – Harry Bosch 01 : Michael Connelly
  32. Delicious Foods® : James Hannaham
  33. La flèche brisée : Elliott Arnold
  34. Le moine de Moka : Dave Eggers
  35. Le silence : Dennis Lehane
  36. La hache de guerre : Jacques Seyr

Bédés ou Comics à lire :

  1. In the name of : Will Argunas
  2. Une autre histoire de l’Amérique : Jack Jackson
  3. Le monstre : Paolo Eleuteri Serpieri et Raffaele Ambrosio
  4. Moses Rose – 01 – La balade de l’Alamo : Cothias, Galland et Ordas
  5. L’odeur des garçons affamés : Loo Hui Phang et Frederik Peeters
  6. Après la nuit : Henri Meunier et Richard Guérineau
  7. Tex – Le Héros et la légende : Paolo Eleuteri Serpieri
  8. Les sentiers de la perdition : Max Allan Collins et Richard Piers Rayner
  9. Molly West – 01 – Le diable en jupons : Philippe Charlot et Xavier Fourquemin
  10. Molly West – 02 – La vengeance du diable :  Ph. Charlot et Xavier Fourquemin
  11. Gibier de potence – 01 – Le jardin des lys : F. Jarzaguet et François Capuron
  12. Gibier de potence – 02 – La brigade de fer : Jarzaguet et Capuron
  13. La Venin – Tome 5 – Soleil de plomb : Laurent Astier
  14. Nephilims – 01 – Sur la piste des Anciens : Sylvain Runberg, David Dusa, Stéphane Créty et Juliette Créty
  15. Nous sommes les Avengers : Collectif [COMICS]
  16. Je suis Deadpool : Joe Kelly [COMICS]
  17. Preacher (Urban) – 02 : Garth Ennis et Steve Dillon [COMICS]
  18. Preacher (Urban) – 03 : Garth Ennis et Steve Dillon [COMICS]
  19. The Sixth Gun – 01 – De mes doigts morts : C. Bunn et B. Hurtt [COMICS]
  20. Renaissance des héros Marvel – 01 – Avengers : B. M. Bendis [COMICS]
  21. Renaissance des héros Marvel – 06 – Iron Man : [COMICS]
  22. Civil War – Prélude : Collectif [COMICS]
  23. Civil War – 01 – Guerre civile : Mark Millar, Steve McNiven et Collectif [COMICS]
  24. Avengers (Marvel Now) – Intégrale 01 – Le monde des Avengers : Jonathan Hickman et Mike Deodato Jr [COMICS] 
  25. Snoopy et le petit monde des Peanuts – 01 : Charles M. Schulz [COMICS]

La Petite Bédéthèque des savoirs – 11 – Le Féminisme – En sept slogans et citations : Thomas Mathieu et Anne-Charlotte Husson

Titre : La Petite Bédéthèque des savoirs – 11 – Le Féminisme – En sept slogans et citations

Scénariste : Anne-Charlotte Husson
Dessinateur : Thomas Mathieu

Édition : Le Lombard (07/10/2016)

Résumé :
Malgré des avancées significatives durant le 20e siècle, le combat féministe reste toujours d’actualité. D’Olympe de Gouges à Virginie Despentes en passant par Simone de Beauvoir ou Angela Davis, cette bande dessinée retrace, à travers des événements et des slogans marquants, les grandes étapes de ce mouvement et en explicite les concepts-clés, comme le genre, la domination masculine, le « slut-shaming » ou encore l’intersectionnalité.

Critique :
Qui a dit que les bandes dessinées étaient pour les enfants et qu’elles n’apprenaient rien aux lecteurs ? Pas moi, mais j’ai les noms des grincheux et grincheuses qui me regardent de travers parce que je lis des bédés, mangas et comics.

Cette petite bédé de vulgarisation s’attaque à un sujet énorme qu’est le féminisme. Après une intro de plusieurs pages sans dessins, on entre ensuite dans le vif du sujet avec les droits des femmes sous toutes ses coutures.

Il est impossible de parler de tout en 80 pages, mais l’essentiel est dit et il ne tient qu’à nous d’aller s’instruire plus en lisant d’autres ouvrages, dont une liste, non exhaustive, se trouve en fin d’ouvrage.

impossible de résumer cette bédé, mais elle m’a appris des choses, notamment qu’il existait plein de féminismes différents. On n’y pense pas toujours, mais de même que les revendications d’un ouvrier bossant dans la métallurgie ne seront pas celles d’un ouvrier bossant dans la maçonnerie, il y a plusieurs féminismes.

Ben oui, mes revendications en tant que femme Blanche hétéro ne seront pas les mêmes que celle d’une femme Noire, d’une musulmane, d’une lesbienne. Dans les revendications, les féministes oublient parfois les intersectionnalités où se retrouvent d’autres profils que les leurs.

Mais on ne parle pas que de féminisme… Les auteurs abordent aussi la sexualité et les violences conjugales. Ainsi que l’avortement et les viols.

Les slogans m’ont bien plu, car ils sont limpides : La femme a le droit de monter sur l’échafaud, elle doit avoir également celui de monter à la tribune / Le féminisme n’a jamais tué personne, le machisme tue tous les jours / Ne me libère pas, je m’en charge.

J’ai apprécié aussi apprendre que les femmes avaient plus de droits au Moyen-Âge qu’à la fin du dix-huitième siècle, en termes de propriété privée, mais aussi professionnel… Qui l’eut cru ? L’eusses-tu cru ? Moi, non…

Anybref, cette petite bédé est instructive, elle vous envoie au lit moins bête qu’avant et elle fait réfléchir. Mon petit cerveau a bien turbiné après cette lecture.

Mon bémol ? C’est trop court, même si je comprends qu’il est impossible de synthétiser toues les différentes formes du féminisme dans cette bédé de vulgarisation. Le sujet est trop vaste et l’Histoire aussi.

Une lecture intéressante, instructive, une mise en page intelligente, où il est impossible de se perdre ou de se noyer dans toutes les infos. On ingurgite beaucoup, mais ça passe tout seul.

Une bédé à découvrir !

Ravage : Ian Manook

Titre : Ravage

Auteur : Ian Manook
Édition : Paulsen (11/05/2023)

Résumé :
Red Arctic, hiver 1931. Une meute d’une trentaine d’hommes armés, équipés de traîneaux, d’une centaine de chiens et d’un avion de reconnaissance pourchasse un homme.

Un seul. Tout seul. C’est la plus grande traque jamais organisée dans le Grand Nord canadien.

Pendant six semaines, à travers blizzards et tempêtes, ces hommes assoiffés de vengeance se lancent sur la piste d’un fugitif qui les fascine. Cette course-poursuite va mettre certains d’eux face à leur propre destin. Car tout prédateur devient un jour la proie de quelqu’un d’autre…

Avec cette chasse à l’homme à couper le souffle dans le Grand Nord canadien, Ian Manook signe un prodigieux roman noir sur fond blanc.

Critique :
Pour échapper au nouveau dôme de chaleur qui s’est installé sur nos pays, je vous propose de vous rafraichir avec ce roman qui va vous emporter dans le Grand Nord Canadien, par des températures négatives de -30° à -40°… Même des -50° ! Tempêtes, blizzards, neige, glaces sont au menu.

Prévoyez des fourrures, des petites laines et des thermolactyl, ça va cailler sévère et vous geler les miches. Oubliez aussi les nouvelles technologies, nous sommes en 1932 (et fin 1931). Pourtant, ce récit est intemporel, vieux comme le monde.

Quatre heures du matin. Moins cinquante. Douze heures qu’il les mène dans la tempête, et la vitesse des chiens, n’a pas faibli. La même endurance. Il admire ses bêtes. Lui est perclus de douleurs. Les chutes et le froid lui tétanisent les muscles du dos. Les efforts pour sortir le toboggan des bassins de slutch, des congères ou des taillis lui ont déchiré les autres. le froid lui a fendu les lèvres. Ses doigts gèlent malgré les sous-gants dans ses moufles. Tout son corps s’est raidi, mais les chiens, eux, roulent encore des épaules et s’enfoncent dans leur harnais avec la même énergie qu’au départ.

Ce roman d’aventure est basé sur une histoire vraie : celle de la traque d’un homme. Les moyens mis en œuvre sont colossaux : gendarmerie royale, trappeurs, chiens de traîneaux, armes à feu, dynamite et même un avion qui, hélas, n’était pas équipé, comme l’aurait souhaité l’inspecteur Walker, de mitraillettes et de bombes… Heu, sérieux, là ??

Oui, vu l’armada mis en place, on peut dire que ces hommes vont chasser une mouche avec des bazookas… Si nous étions dans le registre du burlesque, on pourrait croire que ces types sont un rassemblement déchaîné de Wyle E. Coyote, prêts à tout pour traquer et tuer le Road Runner à coup d’armes à feu ou de dynamite. Hélas, nous ne sommes pas dans une comédie légère. Mais dans la réalité.

Quel crime a bien pu commettre cet homme, pour que tout le monde le traque de la sorte, dans des températures polaires et veuille lui faire la peau ? Un truc tout con, tout bête, une connerie de contrôle de paperasse qui dégénère bêtement, car un gendarme a fait usage de son arme, de manière inappropriée.

Oui, ça rappelle des mauvais souvenirs. Ici, les jeunes ne foutront pas le feu aux villes, mais des trappeurs, engagés pour retrouver le mec taciturne vont allumer le feu de leur rage et l’entretenir. On se doute que lorsqu’il tomberont sur le râble du fugitif, ce sera l’hallali, la curée. L’effet de meute est là, comme chez les loups. Sauf que les loups respectent la stratégie de l’Alpha. Toujours. Dans cette meute humaine, c’est juste une somme d’individualités.

Problème : Jones ne se laisse pas attraper et joue avec eux, rusé qu’il est, malin aussi. Comme un carcajou. Mais qui est vraiment ce Jones ? Nul ne le sait vraiment.

Ce roman, qui sent bon l’aventure des trappeurs dans le Grand Nord, est aussi un roman qui parle de la folie des Hommes, de la haine, qui se mue en quelque chose de mauvais, donnant envie aux poursuivants de massacrer le poursuivi. D’un côté, ils le vénèrent, vu les exploits que ce type va accomplir, seul contre toute cette meute, mais ensuite, la légende s’écrire et les poursuivants vont le diaboliser.

Si j’ai cru, pendants un moment, qu’un des gendarme allait virer à la caricature, il n’en a rien été, l’auteur ayant été assez intelligent que pour donner de la profondeur à ses personnages, même aux trappeurs. Des êtres frustres, qui vivent en solitaires, qui passent leur vie dans les bois, avec leurs chiens. Et qui survivent dans cette Nature hostile, qui la connaissent.

Le seul dont on ne saura rien, c’est Jones, le fugitif, et si cela m’a ennuyé de ne pas avoir passé du temps en sa compagnie, durant sa traque, j’ai ensuite compris qu’il fallait qu’il en soit ainsi, afin de garder intact, le mystère autour de son identité, comme il en est dans la réalité. Purée, quel type, ce Jones ! Il m’a subjuguée et j’ai réussi à oublier sa faute à lui, quand il était visé par des policiers à sa poursuite.

Ce roman, c’est du nature writing à la testostérone, ou la masculinité se déploie, s’affirme, où les tensions montent, où les petites phrases assassines sont de sorties, notamment sur le poste de chacun durant la Grand Guerre. Ce n’est pas que de l’aventure et du froid, c’est aussi de l’humanité qui fout le camp, tandis que d’autres tentent de calmer les choses.

Un roman qui se lit facilement, qui n’est pas simpliste, qui montre combien l’être humain peut vite redevenir un animal, être pire qu’un animal, même ! Un roman tiré d’une histoire vraie, bourré de suspense, même si ce n’est pas de la course-poursuite, mais plus de la ruse et de l’intelligence d’un seul homme.

Un roman noir dans l’immensité du grand blanc. Avec des traces de rouge… Terrible, mais beau. Même si la folie humaine n’est jamais belle à voir.

PS : au Québec, un ravage, c’est un endroit qui sert d’abri pour les cerfs pour leur permettre d’affronter les températures glaciales au cours de l’hiver. C’est aussi un réseau de pistes tracé dans la neige lors des déplacements des cervidés.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°019].

Tout est fatal : Stephen King

Titre : Tout est fatal

Auteur : Stephen King
Édition : Livre de Poche (2005) – 701 pages
Édition Originale : Everything’s eventual (2002)
Traduction : William Olivier Desmond

Résumé :
Ça vous dirait de vivre votre propre autopsie ? De rencontrer le Diable ? De vous suicider de désespoir dans les plaines enneigées du Minnesota ? De fuir la police en compagnie de Dillinger ? De devenir assassin via Internet ou de trouver la petite pièce porte-bonheur qui vous fera décrocher le jackpot ?

Critique :
S’il est un auteur de nouvelles que j’apprécie toujours autant, c’est Stephen King ! Il me le prouve, une fois encore, avec ce recueil de 14 nouvelles, toutes différentes les unes des autres. Bien que les frissons soient un peu leur fil rouge.

Le petit plus est que chaque nouvelle est accompagnée d’un petit mot de l’auteur qui explique la genèse de chacune de ses nouvelles. C’est vraiment appréciable, j’ai eu l’impression que l’auteur s’adressait à moi.

Bon, les 14 nouvelles ne sont pas du même niveau et si certaines sont excellentes, d’autres sont un peu en dessous. Attention, aucune n’est à jeter, aucune n’est merdique ou mal écrite. C’est aussi, avant tout, une question d’appréciation personnelle.

Salle d’autopsie quatre : magnifique et excellente ! Elle fait peur, parce qu’il est une peur tenace pour quasi tout le monde : se retrouver sur une table d’autopsie et de tout entendre, sans être capable de faire entendre que l’on est vivant. Ou pas ? Mystère.

L’Homme au costume noir : flippante à mort ! Une ambiance qui sentait bon la campagne, la jeunesse… Mais nous sommes dans une nouvelle du King, on ne va pas à la pêche sans qu’il ne se passe une rencontre dérangeante et horrifiante.

Tout ce que vous aimez sera emporté : j’ai eu un peu de mal avec celle-là, au départ, avant que le personnage ne m’emporte dans sa vie déprimante. J’ai aimé l’idée du carnet. Malgré tout, pour moi, c’est la moins bonne du recueil.

La Mort de Jack Hamilton : elle fait partie de mes préférées ! Vous serez en compagnie de John Dillinger et de deux de ses comparses. Jack, blessé et de Homer Van Meter, le narrateur. On s’y serait cru ! Il y avait de la sensibilité dans cette histoire.

Salle d’exécution : est une nouvelle qui se passe dans un pays d’Amérique du Sud, dans une salle d’interrogatoire. Sombre, violente, sans jamais aller dans l’excès. Bravo !

Les Petites Soeurs d’Eluria : une nouvelle un peu plus longue et qui m’a déstabilisée puisqu’elle se rattache à l’univers de La Tour Sombre, que je ne connais pas. Heureusement, pas besoin de connaître Roland Deschain de Gilead pour frémir devant son aventure pas banale du tout. Le rythme est lent, mais il est angoissant ! Yes !

Tout est fatal : dans cette nouvelle qui donne le titre au recueil, Dink Earnshaw, le narrateur, est énigmatique au possible. Il faut avoir bien progressé dans son histoire pour comprendre ce qu’il se passe et ce qu’il fait. J’ai adoré cette nouvelle aussi qui parle de prise de conscience de ses actes.

L.T. et sa théorie des A.F. : voilà une nouvelle qui parle d’animaux, qui n’est pas dénuée d’humour, qui met de bonne humeur, avant que le final ne vous propulse dans un tout autre état d’esprit. Après l’humour, le tragique. Le seul bémol est que la fin est trop ouverte et qu’il reste beaucoup de questions sans réponses. Comme dans I.R.L…

Quand l’auto-virus met cap au nord : est le genre de nouvelle à vous faire dresser les poils sur les bras. Le tableau, acheté dans un vide-garage, semble avoir une vie propre, qui change chaque fois que son acheteur pose les yeux dessus. Frissons garantis ! Nouvelle palpitante.

Déjeuner au Gotham Café : semble n’être qu’une nouvelle qui parlera de la séparation d’un couple. Mais avec le King, il faut s’attendre à tout et le déjeuner ne se passera pas comme prévu. Adrénaline et suspense au menu. Plus de l’humour noir.

Cette impression qui n’a de nom qu’en français : est une nouvelle intrigante, dont on ne sait où elle va nous emmener, jusqu’à ce que l’on comprenne… Oh my god, les pauvres !

1408 : encore une histoire flippante à souhait. Là, j’ai trouillé grave, dans cette chambre d’hôtel. Excellente nouvelle aussi.

Un tour sur le Bolid’ : allez, on commence gentiment et ensuite, on flippe, on angoisse et on sent les sueurs froides couler dans le dos.

Petite Chansseuse : elle termine le recueil de façon un peu plus douce, plus gentille, même si, dans le fond, on a la misère sociale, celle d’une femme qui élève seule ses deux gosses et qui malgré qu’elle travaille, n’a pas assez d’argent pour joindre les deux bouts et offrir à ses enfants des soins de santé. Jolie petite histoire.

Ce recueil de nouvelles est une belle découverte, puisqu’il regroupe des nouvelles différentes, qui ne surfent pas toutes sur l’élément fantastique, ni sur l’horreur. C’est sombre, angoissant, divertissant, addictif et on se surprend à les enchaîner.

Si certaines manquaient de détails pour être mieux finies, dans l’ensemble, c’est tout de même un bon recueil, puisque les nouvelles sont d’un bon niveau, certaines étant meilleures que d’autres.

Il me reste encore des oeuvres du King que je n’ai pas lues et tout doucement, je me mets à jour, sachant que maintenant, j’ai lu les plus emblématiques !

#Pavés de l’été

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°018] et « Les épais de l’été » 2023 (21 juin au 23 septembre) chez Dasola (par ta d loi du cine, « squatter » chez dasola) et chez La Petite Liste.

 

Les amants de Baker Street – 03 – Les années Sussex : Isabelle Lesteplume [Par Dame Ida]

Titre : Les amants de Baker Street – 03 – Les années Sussex

Auteur : Isabelle Lesteplume
Édition : MxM Bookmark (28/12/2022)

Résumé :
Un détective peut-il vraiment prendre sa retraite ? Angleterre, début du XXe siècle.

Propulsé par la révolution industrielle, le monde est en plein changement. Sherlock Holmes et John Watson sont désormais célèbres, leurs méthodes sont utilisées par la police et leur courrier déborde de propositions d’enquêtes.

Mais plus le temps passe, plus l’âge les rattrape et plus ils sont fatigués de devoir constamment cacher leur relation. Ils commencent à imaginer une vie différente dans un petit havre de paix perdu dans le Sussex…

Hélas, l’Histoire n’a pas dit son dernier mot. Embarqués malgré eux dans la tourmente de plusieurs événements dramatiques, ils devront se battre pour survivre… Et pour sauver le monde entier.

Critique :
Dans les contes de fées, la princesse et le prince se marient et on s’en arrête là, nous assurant qu’ils vivront heureux et longtemps…

Et pour que le charme du conte continue à agir il faut bien entendu en rester là ! Le prince n’abandonnera pas Blanche Neige pour Cendrillon et Cendrillon pour la Belle-aux-Bois-Dormant… Etc…

Quel salaud ce mec ! Sans parler de la belle-mère de la Belle-aux-Bois-Dormant qui veut bouffer ses petits enfants à la sauce Robert dans le conte original !

Toute personne ayant vécu en couple sait que, la vie conjugale n’est jamais un long fleuve tranquille et que l’idée d’un bonheur aussi inaltérable que parfait n’est qu’une illusion qui ne peut se défendre que dans des contes pour enfants encore assez naïfs pour y croire.

Cela ne veut pas dire que le mariage ou un couple qui dure soient des choses totalement nulles, entendons nous bien ! Mais bon… Il faudrait un peu retomber sur terre et sortir de la béatitude cucul la praline où l’on est à jamais heureux d’être content en se regardant éternellement dans le blanc des yeux !

On regrettera qu’Isabelle Lesteplume l’ait oublié et ait écrit le tome de trop en voulant faire de cette série une trilogie.

Or donc, nous avions quitté Holmes et Watson au terme du second tome écrit par Nathalie Lesteplume, sur une cérémonie de mariage non officielle entre les deux amants dans cette réécriture du canon.

Et maintenant il s’agit de nous raconter la suite, et notamment la façon dont nos détectives préférés ont pu gérer le virage de la maturité, pour ne pas dire du début de leur vieillesse (on était vieux plus jeune à l’époque et on s’en arrangeait mieux qu’aujourd’hui dans notre époque moderne qui nous oblige à cacher nos cheveux blancs et qui nous dit que l’euthanasie est la seule mort digne qui soit une fois qu’on n’est plus productifs et qu’on coûte cher !).

Comme Belette et moi-même avons eu l’occasion de vous le dire, nous ne sommes pas des fanatiques de ces réécritures du canon qui ont fleuri à l’occasion de la diffusion de la série Sherlock de la BBC, réactivant le fantasme d’une liaison entre le détective consultant de Baker Street et de son acolyte le Dr Watson.

Cette relecture du canon par Madame Lesteplume était malgré tout parvenue à retenir notre indulgente bienveillance en raison de la grande culture canonique de l’autrice qui avait su très habilement mêler sa réinterprétation du canon et l’idylle entre nos personnages préférés lors de ses deux premiers opus.

Évidemment, il nous fallait passer outre la vision d’un Holmes capable de céder à l’amour, ce qui en soit n’est franchement pas très canonique, mais passé ce cap, la chose se lisait d’autant plus agréablement qu’on nous faisait grâce de trop de descriptions de rapprochements physiques entre Holmes et Watson.

La série est fort heureusement plus sentimentale qu’érotique ou pornographique, jouant avec la culture canonique d’une manière intelligente.

Sauf que dans ce dernier tome, nos quinquagénaires presque sexagénaires auraient encore envie de s’envoyer en l’air entre deux portes à la moindre occasion… Et là c’est un peu too much à mes yeux.

Sans vouloir faire les rabats joie de service, et sans vouloir faire trop de généralités… le fait est que lorsque l’on est uni depuis de nombreuses années à un partenaire avec qui on a eu largement le temps de faire le tour de la bagatelle, la majorité des gens vieillissants s’assagissent sur ce plan. Il ne s’agit pas de fermer boutique non plus…

Mais quand vos rhumatismes et vos vieilles blessures vous torturent… et quand le vieillissement fait décliner les secrétions de testostérone (et oui ! Même chez les messieurs les hormones sexuelles déclinent avec l’âge même s’ils ne sont pas confrontés à l’arrêt des règles qu’ils n’ont jamais eues!), les parties de jambes en l’air se font moins fréquentes et on pense généralement moins à entreprendre des petits quickies vite expédiés avant un rendez-vous avec d’autres personnes. On prend son temps ! On a besoin de confort ! Bordel !

Bref, les considérations libidinales et même les régulières introspections sentimentalistes des deux hommes sur leur relation amoureuse (que je trouvais déjà peu crédibles dans les tomes précédents en ce sens que cela relève plus de la psychologie féminine que de celle des zhômes, et les zhômes gays restent des zhômes!) me semblent ennuyeuses dans ce troisième volume car peu en phase avec les réalité du temps qui passe et avec les réalités du vécu d’un vieux couple.

Car oui, sans aller jusqu’à dire qu’avec l’âge on reste ensemble par habitude (et pourquoi pas d’ailleurs ! Certains et certaines d’entre nous aiment les habitudes aussi et c’est respectable !), le fait est que la passion des premières années laisse le plus souvent la place à une tendresse confiante et paisible entre les conjoints les plus unis.

Cela n’exclut pas le sexe évidemment… Mais plus d’une manière aussi fréquente et impromptue, voire dans des circonstances pouvant mettre en difficultés à moins d’être excité par les pratiques exhibitionnistes… Mais qui veut entendre ça concernant Holmes et Watson ? Ben pas moi !

Par ailleurs, contrairement aux tomes précédents, ici Isabelle Lesteplume n’ancre plus réellement son roman dans le canon, inventant ni plus ni moins une nouvelle enquête totalement indépendante de celles brodées par Doyle.

Certes, on commence par une histoire canonique largement simplifiée, lors de laquelle Watson manque d’être tué… Ce qui conduit Holmes à vouloir prendre sa retraite…

D’autant que Londres a beaucoup changé (la fée électricité s’impose partout!), que la police est plus efficace et que de nombreux autres détectives privés sont prêts à prendre la relève. Sans parler des deuils qui les frappent durement, des irréguliers qui ont pris de l’âge eux aussi… et de Gregson et Lestrade qui eux aussi songent à la retraite pour vivre leur amour tranquillement. Oui oui… eux aussi…

N’est-ce pas un peu trop quand on y pense ? Et bien si c’est trop pour vous, passez votre chemin car vous n’aurez pas fini de croiser d’autres membres du club des messieurs qui préfèrent s’intéresser aux messieurs.

Or donc voilà Holmes et Watson partis se chercher un cottage à la campagne, et à se lier à leurs nouveaux voisins… Mais Mycroft ne les laissera pas pas tranquilles trop longtemps et viendra leur soumettre un « dernier problème » qui s’écartera encore plus fortement de celui que leur proposera le canon.

Voilà en effet que l’autrice expédie nos héros aux États-Unis et qui plus est… sur le Titanic (NB : à défaut de suivre le canon cette fois-ci, l’autrice s’est très bien renseignée sur l’unique voyage du Titanic, sur son architecture et ses services) ! Rien que ça !

Autant dire que ce faisant elle les expédiait à la mort, sachant que peu d’hommes, même des premières classes, ont eu la chance de survivre au naufrage de ce navire !

Personnellement je les aurais plutôt laissés tranquille à faire du miel dans leur petit cottage du Sussex, épicétou ! Or donc, comment vont-ils s’en sortir ? S’en sortiront-ils seulement ? Et dire que Holmes avait pris sa retraite pour préserver son chéri rendu boiteux par ses blessures de jeunesse ! Pourquoi ne s’en sont-ils pas tenus à leur première résolution ?

Ah ben… Parce que sinon le roman aurait été beaucoup trop court et sans trop d’intrigue sans doute ! Élémentaire mon cher lecteur !

Anybref, je ne vous en dirais pas plus, vous laissant un peu de suspens si comme moi vous vouliez aller au bout de cette trilogie…

Mais ce dernier volume m’aura beaucoup déçue car le jeu adroit de réécriture du canon que nous avions pu trouver dans les deux premiers n’est plus de mise, et le placage d’une sexualité adolescente sur deux vieux messieurs en couple depuis des lustres ne me semblera plus assez crédible pour retenir l’indulgence que j’avais eu jusque là pour la transgression majeure à l’égard du canon consistant à mettre Holmes et Watson dans le même lit.

Et vous me connaissez… Quand une erreur persévère jusqu’à la dernière page d’un roman… J’ai bien du mal à me concentrer sur l’intrigue et à le finir.

Il était temps que la série se referme.

Les épées de la nuit et du jour – Drenaï 11 : David Gemmell

Titre : Les épées de la nuit et du jour – Drenaï 11

Auteur : David Gemmell
Édition : Milady (2013) / Bragelonne Fantasy (2019) – 600 pages
Édition Originale : The Swords Of Night And Day (2004)
Traduction : Rosalie Guillaume

Résumé :
Mille ans après leur mort, Druss et Skilgannon le Damné sont vénérés comme des héros par le peuple drenaï, frappé par la guerre et les maléfices de l’Éternelle.

Or, une ancienne prophétie annonçait le retour d’un héros de légende vers son peuple en son heure la plus sombre, et le sorcier Landis Khan a décidé de la réaliser. Il a trouvé la tombe de Skilgannon et l’a ressuscité.

Mais cet homme est perdu dans ce monde étrange, séparé de tout ce qu’il connaissait. Enfin, de presque tout. Car Khan avait tenté un premier rituel et ramené un grand gars taciturne qui fait office de simple bûcheron dans la forêt. Un gars qui ressemble étrangement à un certain porteur de hache que Skilgannon connut autrefois…

Critique :
Fin du cycle Drenaï, avec ce dernier roman qu’il me restait à lire. Honte à moi d’avoir mis si longtemps à terminer cette formidable saga.

Druss La Légende et Skilgannon le Damné sont morts depuis mille ans… Oui, ça fait un sacré bail !

Après le Club des Cinq, voici donc les aventures du Club des Ressuscités ! Non pas trois jours après, conformément aux écritures, non pas après trois années de Grand Hiatus, mais après un millénaire. J-C et Holmes peuvent aller se rhabiller !

Tu étais décédé et te revoilà revenu dans le monde, 1000 ans après. Heureusement, pas de nouvelles technologies, juste des peuples qui se sont éteints, le pouvoir qui a changé de main et toujours de la haine, des guerres, de la jalousie, de l’envie… ♫ Non, non, rien n’a changé ♪

Dans ce dernier tome, la science sans conscience est de sortie, certains ont joué aux apprentis sorciers, au docteur Frankenstein (non conventionné) et à l’aide des os des morts, leur ont offert une nouvelle vie. Bon, après, faut pas oublier d’aller récupérer l’âme du décédé et là, c’est un autre problème.

David Gemmel reprend sa recette qui fonctionne toujours, utilise ses ingrédients habituels et offre à ses lecteurs une fin de cycle superbe, avec des émotions, du rire, des combats, de la bravoure et du sang. Ça pourrait sembler un peu bourrin, mais ça ne l’est pas (j’vous jure !) et j’ai kiffé ma lecture.

Dans les univers de l’auteur, comme souvent, un des personnages, un petit être insignifiant, peureux et couillon (il a dû faire de nombreuses traces de freinage quand il était poursuivis par des Jiamads), a réussi à se trouver du courage. Mis au pied du mur, il a eu ce grain de folie qui a changé sa vie.

Ce sont ces personnages insignifiants qui apportent toujours un truc en plus au récit, notamment des émotions. Un couillon qui se dresse devant plus fort que lui ou devant l’injustice, c’est toujours beau à voir.

L’auteur évite le manichéisme dans la construction de ses personnages. Les Méchants sont ambivalents, L’Éternelle n’est pas devenue dictatrice du jour au lendemain et les autres ne sont pas nés méchants. Les Gentils ont leur défauts, Skilgannon a massacré une cité.

Quant aux sans grade, ils ne sont pas là pour faire mumuse et occuper de l’espace. Ils auront un rôle à jouer et pourront être des héros eux aussi. Les Bêtes, elles, seront parfois plus humaines que l’Homme (qui les a asservies), devenu une bête sanguinaire avec son épée. Une scène forte que celle-là.

Dans ce dernier roman (il vaut mieux avoir lu les précédents et dans l’ordre), pas de rythme endiablé, pas de combats toutes les dix pages. L’auteur prend le temps de mettre en place son univers, ses personnages, de leur donner de la profondeur, de nous exposer leurs motivations, tout en faisant circuler tout le monde et en donnant la parole à plusieurs d’entre eux. Et aucun ne sera ennuyeux !

Le combat final est monumental, sans l’être trop, l’équilibre étant atteint puisque cela ne devient jamais grotesque ou surjoué. Gemmell évite aussi l’écueil du final foiré parce que trop long ou trop court. Juste la bonne longueur, avec quelques surprises et une fin digne d’un long cycle peuplé de batailles et de guerres. Dans ses univers, l’Homme ne vaut pas mieux que ceux peuplant la Terre.

Un excellent tome, un dernier coup pour la route, un dernier roman pour clore cette saga monumentale qui sera intéressante de relire un jour (notamment les tomes consacrés à Druss la Légende). De la toute bonne fantasy !

Il ne me reste plus que 4 romans à lire de cet auteur que j’aimais bien et qui nous a quitté trop tôt.

#Pavés de l’été

« Les épais de l’été » 2023 (21 juin au 23 septembre) chez Dasola (par ta d loi du cine, « squatter » chez dasola) et chez La Petite Liste.