Mafalda – 07 – La famille de Mafalda : Quino

Titre : Mafalda – 07 – La famille de Mafalda

Scénariste : Quino 🇦🇷
Dessinateur : Quino 🇦🇷

Édition : Glénat (1987)
Traduction : Anne-Marie et Jacques Meunier

Résumé :
On ne présente plus Mafalda, petite fille vive qui découvre la vie, ses joies, ses absurdités et ses horreurs. À travers l’éveil d’un enfant Quino nous livre sa réflexion sur le monde et sur l’étrange animal qui le peuple : l’être humain.

Critique :
Mafalda me fait toujours le même effet : un sourire béat affiché sur ma face, lorsque je sors un de ses albums.

L’ayant découverte sur le tard, je prends le temps de déguster ses albums sans me presser, parce qu’une fois que j’aurai tout lu, il ne me restera plus rien d’aussi fin, caustique, percutant… Sauf Calvin & Hobbes !

Une fois de plus, j’ai lu avec délectation les petits strips de notre gamine intelligente et en avance sur son temps, riant aussi des réflexions de sa bande d’amis, que ce soit les ambitions de vente de Manolito ou celles de Susanita, qui se rêve mariée avec des enfants et tout le confort de vie possible.

Felipe est un rêveur et Miguelito, son opposé, puisqu’il est anarchiste. Et puis, il y a Guille, le petit frère de Mafalda, qui m’a bien fait rire aussi.

Mafalda a une vision acérée du monde, de la politique, des humains et elle ne se prive pas de tacler le tout, sans méchanceté, avec acuité, avec acidité, même, mais toujours avec cette pointe d’innocence enfantine, bien qu’elle soit plus avancée que les enfants de son âge.

Dans les bédés de Mafalda, les dessins sont assez simplistes, tout comme la palette de couleurs, mais l’auteur a su soigner les expressions de ses personnages et il a mis tout son talent dans les dialogues, dans les réflexions des protagonistes et c’est là le plus important, car finalement, c’est intemporel !

Mafalda, j’adore, mais ça, vous l’aviez deviné, non ?

Les refuges : Jérôme Loubry [LC avec Bianca]

Titre : Les refuges

Auteur : Jérôme Loubry
Éditions : Calmann-Lévy Noir (2019) / Livre de Poche Thriller (2020)

Résumé :
Installée en Normandie depuis peu, Sandrine est priée d’aller vider la maison de sa grand-mère, une originale qui vivait seule sur une île minuscule, pas très loin de la côte.

Lorsqu’elle débarque sur cette île grise et froide, Sandrine découvre une poignée d’habitants âgés organisés en quasi autarcie. Tous décrivent sa grand-mère comme une personne charmante, loin de l’image que Sandrine en a.

Pourtant, l’atmosphère est étrange ici. En quelques heures, Sandrine se rend compte que les habitants cachent un secret. Quelque chose ou quelqu’un les terrifie. Mais alors pourquoi aucun d’entre eux ne quitte-t-il jamais l’île ?

Qu’est-il arrivé aux enfants du camp de vacances précipitamment fermé en 1949 ?
Qui était vraiment sa grand-mère ?

Sandrine sera retrouvée quelques jours plus tard, errant sur une plage du continent, ses vêtements couverts d’un sang qui n’est pas le sien…

Critique :
Ce thriller est terriblement addictif, en tout cas, de mon côté, en une journée, j’avais dévoré 200 pages sans même m’en rendre compte, tant l’atmosphère mystérieuse m’avait happée.

1986. Imaginez, vous êtes sur une île, peu peuplée, dans le but de récupérer les affaires de votre grand-mère, que vous n’avez pas connue. L’île fut un ancien centre de vacances pour les enfants victimes de la guerre, en 1949 et il s’est passé un évènement grave. Le récit alternera entre les événements de 1949 et ceux de 1986.

Sandrine, le personnage principal, va commencer à assister (tout comme nous) à des trucs bizarres, ce qui va pousser les curseurs vers des mystères obscurs, augmenter notre tension et nous donner envie d’une seule chose : connaître le comment du pourquoi. Bref, de tracer jusqu’à la fin pour tout savoir, tout connaître.

La deuxième partie (balise) est différente de la première, puisque Sandrine va se voir rejointe par l’inspecteur Damien, qui traine un gros passif. Et qui se demande qui est cette femme que l’on a retrouvée sur la plage, inanimée et qui raconte l’étrange histoire qui lui est arrivée sur cette petite île où habitait sa grand-mère.

Ce thriller, c’est une sorte de poupée gigogne dont les parties d’imbriqueront l’une dans l’autre, sans que ce soit flagrant en commençant sa lecture. C’est un thriller qui joue avec nerfs, notre tension, surfant allégrement sur la psychologie, les traumatismes et les horreurs dont sont capables les êtres humains.

Si les personnages ne m’ont pas trop touchées, j’ai apprécié le côté thriller psychologique du récit et je me suis plus attachée aux mystères, aux non-dits, aux révélations faites par les personnages, en direct ou en voix off. Plusieurs fois, je me suis mangée des révélations dans les dents et j’ai appréciée être surprise, bousculée.

Une fois toutes les poupées mises à jour, j’ai terminé cette lecture groggy, sonnée, m’amusant à tout remettre dans le bon ordre, afin d’être sûre de n’avoir rien manqué, d’avoir tout capté. Ok, tout était bon dans mon esprit.

Le seul bémol, qui explique que ce roman n’ait pas raflé les plus hautes cotations, fut qu’il manqua d’émotions, malgré les sujets terribles qu’il traitait (pédophilie, viols, expérimentations, enfance perdue suite à la guerre, séquestration).

En fait, c’est le suspense et les révélations qui m’ont tenues en haleine, sans ces éléments, le roman se serait effondré et n’aurait pas eu cet effet bœuf. Malgré tout, ce fut une lecture géniale qui m’a emportée et durant laquelle j’ai tout oublié de ce qu’il se passait autour de moi. Cette partie du contrat a été remplie, mais j’aurais aimé un peu plus de profondeur, d’émotions brutes.

Et une LC réussie de plus, avec ma copinaute Bianca, qui, tout comme moi, s’est prise le twist en plein dans les dents.

3,8/5 – Il manquait les émotions pour obtenir un 4 (mais le twist était super)