Le bon, la brute, le truand : Joe Millard

Titre : Le bon, la brute, le truand

Auteur : Joe Millard
Édition : Gallimard Série noire (1969)
Édition Originale : The Good, the Bad, the Ugly (1967)
Traduction : Chantal Wourgaft

Résumé :
L’un connaissait le nom du cimetière où l’or avait été enterré. Le second connaissait le nom inscrit sur la tombe. Le troisième ne savait rien, mais il espérait bientôt tout savoir.

Autour d’eux des hommes mouraient par centaines, dans la plus implacable des guerres civiles.

L’or et tous ses démons assoupis savaient que personne ne voudrait partager.

Critique :
Hé oui, ce western spaghetti ultra connu existe aussi en roman, paru dans la mythique Série Noire ! Je signale que « Et pour quelques dollars de plus… » est du même auteur aussi.

Ces romans sont en fait les novélisations des films (ils n’existaient pas avant). Et je trouve que c’est une bonne idée, parce qu’un roman peut être plus détaillé qu’un film, plus explicite,…

Lors de mon premier visionnage de ce film western, je n’avais pas tout capté avec l’origine du trésor planqué dans le cimetière de Sad Hill.

Dans la novélisation, tout est bien plus clair, puisque l’histoire commence avec l’attaque du transport de fond des Confédérés par les Yankees. On assiste à la quasi extermination de l’escorte, des conducteurs du train de mules et c’est Jackson, un des garde, blessé mais vivant, qui arrive à stopper les mules après leur emballement, dans le cimetière et qu’il décide d’enterrer le magot dans une tombe…

Ben voilà, tout est clair ! On apprendra ensuite que le dénommé Jackson est lavé de tout soupçon dans la disparition du magot Confédérés (ces sales Yankees ont tout volé), les deux autres blessés n’ont rien vu et qu’il a changé ensuite son nom de Jackson en Bill Carson, afin de récupérer tranquillement son magot, sauf que le terrible Sentenza est sur sa piste…

Le roman est la copie conforme du film, hormis le premier chapitre, qui ouvre le roman et qui nous fait mieux comprendre tous les enjeux de ce trésor enterré (et qui devait servir à payer les soldats Confédérés).

L’avantage d’avoir vu le film, c’est que lors de la lecture, les images se forment sans devoir forcer sur l’imagination. Ce sont des pans entiers du film qui viennent dans notre esprit (pour peu qu’on l’ait vu et revu), les voix des acteurs jouent dans notre tête et le plaisir est décuplé.

Mais tout n’est pas exactement comme dans le film. Bon, il manque la musique, mais ça, on peut y remédier…

Dans la novélisation, il manque, lors de l’explosion du pont, le visage souriant de l’officier qui meurt en paix, sachant que ses hommes ne mourront plus pour ce maudit pont. Il manque aussi l’épisode où Blondin, à l’aide de son cigare, allume la mèche d’un canon pour envoyer un boulet sur Tuco, qui s’enfuyait au galop.

Mais les plus grosses différences sont dans le cimetière de Sad Hill où, dans le film, on voyait Tuco courir comme un poulet sans tête, dans le cimetière (et la musique magnifique  « The Ecstasy of Gold »), à la recherche de la tombe de Arch Stanton. Dans le roman, il cherche avec Blondin et Sentenza les surprend.

Et bien entendu, la scène du duel n’a rien à voir avec celle du film, qui est remplie de suspense, qui dure un bon moment, avec des gros plans sur les visages de nos trois tireurs, les mains qui se rapprochent des révolvers, et, bien entendu, la musique de Ennio Morricone derrière. Zut alors, dans le roman, la scène du duel est trop rapide et ne se joue qu’entre Blondin et Sentenza.

Par contre, Tuco est fidèle à lui-même dans le roman et le film ! Un peu crétin, prêt à vous jurer qu’il vous aime, que vous êtes son ami, après vous avoir agoni d’injures et avoir voulu vous planter le couteau dans le dos…

Anybref, ce western fait partie de mes films préférés, de ceux dont je ne me lasse jamais et le lire a été plus qu’un plaisir pour moi. Presque une jouissance !

Surtout quand on sait que ce roman est rare (comme l’autre du même auteur), qu’il peut atteindre des prix de fous sur le Net et qu’il faut une bonne dose de chance de pendu pour mettre la main dessus (le hasard fait souvent bien les choses). J’espère arriver à avoir la même chance pour « Et pour quelques dollars de plus… ».

— Le monde se divise en deux, fit Tuco en gloussant. Ceux qui ont une corde autour du cou, et ceux qui les en délivrent. (Il se frotta la gorge.) Mais n’oublie pas, señor, que ce cou est le mien. Les risques, c’est moi qui les prends ; toi, tu te contentes de tirer et de te tailler. La prochaine fois, il faudra augmenter ma part !

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°036], Le Challenge « Il était une fois dans l’Ouest » chez The Cannibal Lecteur et Le Mois Américain en solitaire – Septembre 2023.