Dernière saison dans les Rocheuses : Shannon Burke

Titre : Dernière saison dans les Rocheuses

Auteur : Shannon Burke
Édition : 10/18 (18/12/2018)
Édition Originale : Into the Savage Country (2015)
Traduction : Anne-Marie Carrière

Résumé :
En 1820, aux Amériques, le commerce des fourrures est un moyen périlleux de faire fortune.

À peine le jeune William Wyeth s’est-il engagé auprès de la compagnie de trappeurs la plus téméraire de l’État qu’il manque de se faire tuer. Il découvre alors la force des liens entre les hommes, dont la survie ne dépend que de leur solidarité.

Chasse au bison, nuits passées à dormir sur des peaux de bête, confrontations aux forces de la nature ou aux tribus indiennes, la vie de trappeur est rude, mais William a soif d’aventures.

Il a quitté sa famille pour le grand Ouest, sauvage et indompté. Il devra réunir plus de courage et d’habileté qu’il ait jamais cru avoir pour en sortir vivant.

Critique :
Ah, les Rocheuses, le grand Ouest sauvage, celui d’avant, où il y avait encore tout un tas d’animaux sauvages, à poils, à plumes, à écailles… Puis, l’Homme est arrivé et a tout pris, tout pillé.

Malgré tout, j’aime ces récits d’aventures de trappeurs, ces hommes rudes qui vivaient à la dure, qui écorchaient des peaux après avoir trappé leurs propriétaires.

Les chevauchées dans les bois, les récits autour d’un feu de camp, la bouteille d’alcool passant de main en main, le visage pas rasé, le corps puant, tel un fennec (ou un chacal) mort, le tout avec une haleine de poney. Non, ce n’est pas glamour, mais dans un récit, c’est génial.

Shannon Burke m’avait déjà happé une fois, avec des ambulanciers dans un quartier difficile de New-York et là, il m’a emporté avec un récit d’aventures, celle avec un grand A, celle de mecs qui sont prêts à tout pour vivre de grands frissons, s’enrichir et vivre en petite communauté.

La première partie de ce récit est assez sauvage, avec une chasse aux bisons. Nous avons fait connaissance avec le jeune William Wyeth, notre personnage principal, notre narrateur. Il vient de comprendre que dans un groupe de trappeurs, s’il n’y a pas de solidarité, tout partira en couilles. Là, il vient d’éprouver la solidarité qui règne entre les trappeurs et il a aimé dormir sur des peaux de bêtes.

La seconde partie est un peu plus calme, puisque notre William est en convalescence et en mode drague, pour la belle Alene (de poney ?), une jolie femme qu’il aimerait épouser. Dans cette partie, quelques aventures (pas conjugales) fortes, mais le souffle épique était un peu retombé et j’avais peur de ne plus le retrouver, comme dans la première partie.

Arrivé à la troisième partie (moitié du roman), le grand souffle épique est revenu, tel Mathilde et c’était reparti pour un tour dans les Rocheuses, avec la même équipe, plus un autre personnage, détestable au possible, celui-là : Henry Layton. Un fils de riche, trop gâté par sa mère, pas assez aimé par son père et qui sait passer, en un instant, de charmeur et charmant à détestable, limite esclavagiste, puisqu’il n’en fout pas une, mais donne des ordres aux autres.

Pour moi, cette partie est la meilleure, la plus intéressante, car les personnages vont se révéler sous leur vrai jour, mais aussi évoluer, changer, devenir plus intéressant, moins imbu de sa personne. William et son ami Ferris ne changeront pas vraiment, mais leurs personnages étaient déjà des plus intéressants et sympathiques (et ils ont évolués avant).

Et puis, dans cette Amérique, plusieurs nations règnent en maître : américains, anglais et espagnols, ce qui rend les choses bien plus complexes. Ajoutons à cela les tribus Blackfeet et Crow, et vous obtiendrez une idée du fabuleux récit d’aventure que nous propose l’auteur, inspiré des carnets de souvenirs de W. A. Ferris, dont il a donné le nom à un personnage de l’expédition.

Un récit d’aventure où le danger est partout, où l’amitié et la solidarité sont importants, la confiance aussi.

Un récit d’apprentissage, dans l’ouest sauvage, dans les montagnes giboyeuses, les rivières poissonneuses, où les trappeurs étaient nombreux à piéger des animaux pour leurs fourrures et où américains, anglais et espagnols se regardaient en chiens de faïence, persuadés qu’ils étaient tout, de devenir les futurs propriétaires de ce nouveau continent.

Un roman d’aventure comme je les aime.

Le Mois Américain en solitaire – Septembre 2023.