La prisonnière du désert : Alan Le May

Titre : La prisonnière du désert

Auteur : Alan Le May
Édition : Télémaque (2015) / Gallmeister Totem (2023)
Édition Originale : The Searchers (1954)
Traduction : Marc Boulet

Résumé :
Amos Edwards, vétéran de la guerre de Sécession, vit non loin de la famille de son frère, Henry Edwards, un éleveur qui a quatre enfants.

Un jour, pendant qu’Amos est à la recherche de voleurs de bétail, les Comanches attaquent le ranch familial. Seules les deux petites filles, Lucy et Debbie sont épargnées mais enlevées par la tribu.

Pour Amos, et son neveu Martin Pauley, commence une traque de plusieurs années pour retrouver les disparues.

L’un des plus grands westerns du XXè siècle, devenu un film culte de John Ford, avec John Wayne au sommet de sa gloire.

Critique :
La prisonnière du désert est un classique dans les romans western et dans les films.

Moi qui adore les westerns, je ne l’avais pas encore lu, ni même vu le film avec John Wayne.  Shame on me, une fois de plus…

Ce western vient d’être réédité par les éditions Gallmeister, avec une nouvelle traduction, c’est donc celle là que j’ai choisie.

L’autre édition, chez Télémaque, possède une longue préface qui parle du roman et surtout du film de John Ford, avec John Wayne. Préface qui divulgâche un décès, donc, il vaut mieux la lire après avoir fini la lecture du roman, si vous voulez garder votre virginité sur l’histoire (j’en ai fait les frais en la feuilletant).

Ce western ne perd pas de temps et il plante de suite le décor : le Texas, ses vastes plaines, son herbe, ses troupeaux et les colons qui y vivent depuis des années, la peur au ventre à cause des raids des Comanches et des Kiowas.

Une troupe d’homme est à la poursuite d’une bande qui a volé des bêtes et pendant ce temps là, de l’autre côté, c’est l’enfer et la mort qui vont s’inviter dans la petite famille d’Henry Edwards…

Nous ne saurons rien de ce qu’il s’est passé entre le moment où la famille est planquée dans la maison, face au danger des Indiens et celui où Amos Edwards retrouvera la famille massacrée. Mais ça a dû être terriblement violent. Les deux filles, Lucy et Debbie, ont été enlevées par les Indiens.

Ce western, c’est le récit d’une traque pour retrouver les deux gamines de Henry Edwards, le frère d’Amos, enlevées par la bande de razzieurs Comanches.

Aidé au départ par d’autres personnes, après une terrible confrontation, Amos continuera avec Martin Pauley, un jeune garçon, élevé par les Edwards après le massacre de sa propre famille.

Ceci n’est pas un western trépidant, la traque va s’étaler sur plusieurs années, les deux hommes vivant dehors, sillonnant le Texas et les états limitrophes, afin de retrouver la bande de Comanches qui a enlevé les deux gamines.

Ce sera une vie de privation, de froid, de chaleur, de chevaux que l’on perd, de difficultés. Avare de mots, Amos est tenaillé par la haine des Comanches, quant à Martin, il veut retrouver la petite Debbie parce qu’il ne lui a pas témoigné beaucoup d’attention avant et il s’en veut. Au point de tout laisser tomber, même la fille qu’il aime.

Le titre en français a été mal choisi, pour moi et celui en V.O est plus parlant : The Searchers = les chercheurs. La prisonnière ne vit pas dans le désert et le désert ne sera présent que sur le final, autrement dit, très peu.

Dans ce roman, plus psychologique qu’autre chose, nous n’auront que le point de vue des Blancs, jamais celui des Indiens. Le racisme envers les Indiens est prégnant dans tout le roman, ce qui est réaliste, parce qu’à cette époque, au Texas, on vivait la peur au ventre de se faire assassiner par des bandes d’Indiens.

Je ne jugerai ni l’un, ni l’autre. Les colons ont pris les terres, terres que le gouvernement leur disait qu’ils pouvaient prendre (puisque pas de propriétaires, de papiers…), puisque pour tout le monde, les Indiens étaient de la vermine qu’il fallait éliminer ou parquer dans des réserves. La politique fait souvent du tort partout où elle passe. Mais personne ne s’est jamais demandé pourquoi les Indiens réagissaient de la sorte ? Non ? Ils auraient dû…

Les personnages sont taiseux et pourtant, je n’ai pas ressenti d’ennui durant ma lecture, tant leurs portraits étaient intéressants, notamment celui de Martin, qui va changer, durant ces années de recherches, lancés sur des pistes qui font pchiiiittttt. Martin, lui a gardé espoir, lui n’a pas la haine et lui ne veut pas arriver à devoir faire ce que Amos veut faire, quand ils retrouveront Debbie… La colère ne l’a pas aveuglé, lui.

Le final est énorme, rempli de suspense et de violences. Pas un happy end, vu tous les morts sur le champ de bataille. Mais au moins, il y a de l’espoir pour deux personnages. Ce ne sera pas facile, ce sera un combat de tous les jours, surtout quand le cerveau a été lavé et on termine le roman avec un sourire sur les lèvres.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2023 au 11 Juillet 2024) [Lecture N°031], Le Challenge « Il était une fois dans l’Ouest » chez The Cannibal Lecteur et Le Mois Américain en solitaire – Septembre 2023.