Erectus – 03 – Le dernier hiver : Xavier Müller [LC avec Bianca]

Titre : Erectus – 03 – Le dernier hiver

Auteur : Xavier Müller
Édition : XO (03/11/2022)

Résumé :
Et si le passé, le présent et le futur n’étaient qu’illusion ?

Vous êtes là, deux amoureux à admirer l’extraordinaire météorite qui illumine le ciel, lançant autour d’elle des pépites dorées. Puis la personne que vous aimez, tout à coup, s’endort. Et quand elle se réveille, elle n’est plus la même. Elle vous considère comme son ennemi. Pire : comme sa proie !

Paris, Rome, New York, Tahiti… le cataclysme foudroie la planète, inversant le temps, remontant aux origines, effaçant l’évolution. C’est la superrégression. Un cauchemar. Et le spectre du dernier hiver pour l’humanité…

Critique :
Le premier tomes d’Erectus m’avait emballé, le deuxième avait eu un début un peu plus lent (avant de se poursuivre superbement ensuite), j’attendais donc le dernier avec une impatience mêlée de crainte…

Le risque, avec des suites, c’est qu’il y ait une régression scénaristique ou que l’auteur se prenne les pieds dans le tapis en voulant faire mieux (ou aussi bien) et que le final ne soit pas à la hauteur des attentes. Ce qui fout en l’air tout ce qui a précédé.

Alors, verdict ? Pas de crainte à avoir, si les Humains, les animaux et les plantes vont subir des régressions, le scénario, lui, va encore évoluer !

L’auteur a fait encore plus fort, plus fort que le Roquefort, plus fort que les deux précédents, le tout, sans perte de qualité scénaristique, que du contraire ! Son récit m’a emporté, m’a balayée, tout en restant réaliste, scientifique et sans jamais lasser. Pire, son livre, je l’ai bouffé sur une seule journée, affamée que j’étais. Ou contaminée !

Dans ce dernier tome, il a poussé les curseurs encore plus loin… J’ai frémi, tant tout était réaliste et j’espère que cette trilogie restera dans le domaine de la SF, car c’est trop flippant de penser que ceci pourrait, un jour lointain (ou proche), arriver.

Je ne vous dirai pas ce qu’il se passe dans ce dernier tome, il vaut mieux être vierge de tout résumé afin d’en profiter un maximum, d’avoir l’effet de surprise, de se prendre les révélations en pleine tronche et d’admirer le talent de l’auteur pour que, tout ce qu’il a mis en place, se tienne.

Il ne suffit pas de jouer avec la science, avec les lois de la physique ou bien le temps, il faut aussi que le récit reste cohérent, que l’auteur aille au bout de son idée, sans que son imagination débordante ne perde les lecteurs en route. L’équilibre doit toujours être assuré afin de ne pas se gameller.

Ce que Xavier Müller a réussi avec brio : cohérence et réalisme étant les maîtres mots de ce dernier tome, qui est brillant (au cas où certains ne l’auraient pas compris), vertigineux, qui donne le tournis et ne vous laissera que peu de répit, sans pour autant virer au thriller survitaminé qui perdrait de sa cohérence.

L’élément fantastique qui s’ajoute ne perturbe en rien le scénario, que du contraire. Vu ce qu’il se passe, cela reste cohérent et on se laisse embarquer pour un voyage des plus fous en Normandie et ailleurs.

Le seul léger bémol, c’est qu’il y a un peu de manichéisme dans les personnages. Les Gentils sont honnêtes, corrects, droits, justes, non vénaux et leurs défauts ne sont pas énormes, ce sont des gens dont on aimerait qu’ils soient nos collègues, nos voisins, nos amis, de notre famille.

Le Méchant, lui, est intelligent, profiteur, opportuniste, bref, réaliste. Heureusement, il échappe aux clichés que l’on retrouve chez certains auteurs (Ken Follet, entre autre) où les méchants sont stéréotypés à mourir. Celui du tome 2 faisait plus méchant d’opérette, pas ici.

Le manichéisme est ténu, à tel point que je ne l’ai pas ressenti durant ma lecture et ce fut au moment d’écrire ma chronique que je m’en suis rendue compte. Pas de panique, ce léger manque de défauts chez les Gentils ne pose aucun problème durant la lecture. C’est vraiment un point de détail, tant le reste est excellent.

Oserais-je dire que la saga Erectus est bandante ?? Oui, j’ose !

Ce thriller se révèle être une lecture virale, à laquelle il n’existe aucun antidote, si ce n’est aller jusqu’au bout de sa lecture. Après, un sentiment de manque se fait ressentir. Hé oui, la trilogie est terminée, il faut reprendre une vie normale.

La lecture suivante risque de me paraître fadasse, après un tel cocktail détonnant !

Une lecture addictive pour Bianca et moi, la preuve dans sa chronique ! Une manière de bien commencer l’année avec des bons romans qui donnent des LC réussies !

PS : bonne idée que l’auteur a eue, d’insérer un rapide résumé des tomes précédents, car les ayant lus à leur sortie, ma mémoire n’avait gardé que les faits les plus marquants et j’ai eu un peu de mal à remettre les personnages, ma mémoire les ayant un peu mélangé.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°112].

Les somnambules : Chuck Wendig

Titre : Les somnambules

Auteur : Chuck Wendig
Édition : Sonatine (04/03/2021)
Édition Originale : Wanderers
Traduction : Paul Simon Bouffartigue

Résumé :
Un nouveau monde, le nôtre ?

Dans un petit village de Pennsylvanie, Shana surprend sa soeur, Nessie, quittant d’un pas résolu leur maison. Lorsqu’elle tente de l’intercepter, la petite fille ne réagit pas à sa présence. Mutique, absente, le regard vide, elle avance… Croyant à une crise de somnambulisme, Shana commence à la suivre.

Rapidement, elles sont rejointes par un deuxième errant, frappé des mêmes symptômes que Nessie. Puis un autre. Bientôt, ils sont des centaines à converger vers la même destination inconnue, tandis que leurs proches, impuissants, leur emboîtent le pas. Très vite, cette mystérieuse épidémie enflamme le pays.

Chuck Wendig tend à notre monde un miroir dans lequel se reflètent ses hantises les plus contemporaines : l’irruption de l’inconnu, la peur de l’autre, la défiance envers le gouvernement, la force rampante des discours religieux et extrémistes… Rappelant autant Le Fléau que The Leftovers,

Les Somnambules est un portrait humain mais sans concession d’une société au bord de l’extinction.

Critique :
Lève-toi et marche…

Lecteur/trice, prévois de bonnes chaussures parce que ce sera une longue marche et elle comportera des chausse-trapes, des dangers, des suprémacistes Blancs qui tenteront d’arrêter ta marche.

Prévois aussi un canapé confortable car la marche ne sera pas que longue en kilomètre parcourus mais aussi en pages avalées (plus de 1.100).

Que la taille et la longueur en te rebute pas, ami de la littérature car tu ne le sentiras pas passe, ou si peu. Tu seras si bien au coeur de ce mystère, de cette pandémie bizarre que tu ne verras pas les pages se tourner.

L’auteur aurait pu suivre une seule direction, se contenter de nous faire marcher, mais non, il a été intelligent, créatif et ce, bien avant l’apparition du Covid19.

Les réactions des gens face à ce phénomène, qu’ils ne comprennent, pas ressemble terriblement à nos comportements depuis 1 an de Covid. Entre les complotistes, les illuminés de Dieu, les écolos, les protecteurs, ceux qui ne savent pas, il y en aura pour tout le monde.

La différence c’est qu’il nous a pondu une pandémie qui fait passer la nôtre pour une peccadille, un tout petit caillou dans les rouages de la machine, alors que lui, il te jette un pavé (au propre comme au figuré) et il te skette (« casser », en patois wallon) la machine, divisant l’Amérique en plusieurs parties : les marcheurs, leurs bergers, les pros-somnambules et les antis avant de refragmenter ces morceaux en suprémacistes survivalistes et en infectés.

Sorte de Fléau (Stephen King) en version moderne, la comparaison s’arrêtera là, sauf à comparer les portraits des personnages, tous très bien réalisés (même si ma préférence ira à ceux du Fléau), travaillés, possédant de la profondeur. Les portraits des suprémacistes sont moins travaillés mais je pense qu’il serait difficile de leur trouver des circonstances atténuantes.

Le scénario n’est pas conventionnel, il ira dans des directions inattendues et tant mieux car l’auteur a évité aussi que son récit ne s’enlise, ne stagne ou ne devienne redondant. Cela a augmenté mon plaisir de lecture et mon addiction.

La surprise était au rendez-vous tout au long de ma lecture et j’en ai eu pour mes sous, du début à la fin, sans que cela vire au grandguignolesque puisque son récit avait des points d’ancrage dans notre époque, même s’il a poussé le bouchon plus loin et que je croise les doigts que jamais pareil scénario apocalyptique ne se produise en vrai (vœu pieux, ça nous pend au nez).

L’autre point fort de ce roman, c’est son final qui est plus que réussi, contrairement à celui du Fléau (Stephen King) qui n’était pas à la hauteur des 1.500 pages lues. Chuck Wendig a réussi à donner au sien une dimension dantesque, un véritable combat pour la vie et à le faire de manière intelligente. Ça m’a troué le cul (pour parler vulgairement mais que tout le monde comprenne bien).

Si nous n’avions pas le choc des photos, ce lourd pavé possédait le poids des mots et c’est avec de l’acide que l’auteur a dû diluer son encre car entre les phrases, on discernait un peu de cynisme, de sarcasmes et quelques coups bas pour les sociétés humaines qui mènent le monde à sa perte (et le reste avec).

Un roman post-apo qui, malgré ses 1.100 pages, ne devient jamais ennuyeux ou ne semble trop long. Une lecture intense, au goût de prémonitions qui risquent un jour de passer en faits réels.

Hormis quelques libertés avec les sciences, la plupart des horreurs qui se déroulent dans ces pages sont hélas bien réelles et l’on a vu comment la peur durant une pandémie pouvait transformer les humains en pire que des bêtes.

Surtout que notre pandémie l’est aussi sur les réseaux sociaux avec toutes les conneries qui peuvent s’y raconter et contre ça, pas de médicaments pour guérir.

Un sacré roman post-apo, une lecture intéressante, hautement addictive, qui prend aux tripes.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 11 Juillet 2020 au 11 Juillet 2021) [Lecture N°240].

Erectus : Xavier Müller [LC avec Bianca]

Titre : Erectus

Auteur : Xavier Müller
Édition : XO (08/11/2018)

Résumé :
Et soudain l’humanité se mit à régresser À Richards Bay, en Afrique du Sud, c’est le choc. Un homme s’est métamorphosé. Il arbore des mâchoires proéminentes, est couvert de poils, ne parle plus.

Bientôt, à New York, Paris, Genève, des Homo erectus apparaissent en meutes, déboussolés, imprévisibles, semant la panique dans la population.

De quel virus s’agit-il ? Que se cache-t-il derrière cette terrifiante épidémie ? Une scientifique française, Anna Meunier, se lance dans une course contre la montre pour comprendre et freiner cette régression de l’humanité.

Partout, la question se pose, vertigineuse : les erectus sont-ils encore des hommes ?

Faut-il les considérer comme des ancêtres à protéger ou des bêtes sauvages à éliminer ?

Critique :
Désolée, mais Erectus n’est pas le titre du dernier roman de Rocco Siffredi dans lequel il nous raconterait ses mémoires et ses tournages.

Cet homme de lettres vous dirait sans doute qu’il n’a rien à voir avec un homo, même erectus.

Enfin, je pense, je n’ai pas étudié la filmographie de cet homme en long et en large et s’il a fait des films joyeux, je ne suis pas au courant et je m’en fiche, il fait ce qu’il veut.

Le film « Alerte », datant de 1995, m’avait fichu les chocottes et depuis, les films parlant de contagions ou de pandémie, je les fuis, pire que les discours politiques.

Et me voici à lire un livre parlant de virus, de pandémie, de contagion, d’un truc encore plus terrible que Ebola et la Peste réunis, une saloperie qui te fait régresser au stade des tes lointains ancêtres, les Homos Erectus.

T’es encore loin de l’Homo Habilis ou de Sapiens Sapiens ! T’es que Erectus, tu viens juste de te dresser sur tes guiboles… Pas folichon.

Ceci est un Thriller scientifique médical addictif… Et pour ça, il n’existe pas de vaccin non plus, et je n’en voudrais pas car j’adore être prise en otage par un livre et ne plus savoir le lâcher, ou du moins, difficilement, parce qu’il le faut bien.

Littéralement, je l’ai dévoré, en une seule journée de lecture, impossible de le lâcher, pire qu’un chien avec son os.

Le scénario est plausible puisque les espèces ont déjà connu des régression, ou plutôt, des réversions, comme on dit. Des choses inactives dans leur ADN poubelle avait été réactivé et ces espèces sont revenues à un état antérieur à leur évolution.

La seule chose qui soit de la SF, c’est le côté virus, mais malgré tout, ça fout la pétoche. Pas tellement pour celui qui régresse, mais pour sa famille qui se retrouve face à une personne qu’elle ne reconnait plus, ni physiquement, ni mentalement.

Là où tu as des sueurs froides, parce que ÇA ce n’est pas de la SF, c’est quand certains veulent anéantir les humains qui ont régressé en Erectus, les tuer, les éradiquer, les supprimer, les anéantir ou les parquer dans des… camps !

Et là, on sent la sueur froide couler le long de notre échine car tout le monde est concerné par cette régression ou est susceptible d’avoir un membre de sa famille qui repart vers le passé et se change en Homo Erectus…

Ce thriller médical n’est pas qu’un roman bourré d’action, d’adrénaline, de jolies paléontologue, de beaux gosses de l’OMS ou d’animaux qui régressent à un état antérieur, il pose aussi un questionnement et les réponses sont d’un réalismes qui me fait recroqueviller les orteils au bout de mes pantoufles confortables car des Humains qu’on laisse crever ou qu’on défouraille tels des lapins, ce n’est pas de la SF, ce n’est pas un passé, c’est un présent.

Mais tant que nous ne sommes pas concernés personnellement, nous continuerons de nous sentir droit dans nos bottes (ou pantoufles) puisque ce n’est pas nous qui avons migré ou régressé en Erectus.

Un thriller addictif mais pas que… Un thriller réaliste et qui pose des comportements humains que l’on aimerait voir régresser car ils n’apportent rien de bon à nos sociétés sois-disant civilisées.

Une LC que j’ai faite avec Bianca et là, nous sommes raccord sur nos impression de lecture.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (juillet 2019 – juillet 2020) – N°XX.