Les Cinq de Cambridge – Intégrale : Olivier Neuray et Valérie Lemaire

Titre : Les Cinq de Cambridge – Intégrale

  1. Les Cinq de Cambridge – 01 – Trinity
  2. Les Cinq de Cambridge – 02 – 54 Broadway
  3. Les Cinq de Cambridge – 03 – Les étangs du patriarche

Scénariste : Valérie Lemaire
Dessinateur : Olivier Neuray

Édition : Casterman (2015 / 2021)

Résumé :
L’histoire vraie du plus incroyable réseau d’espions du XXe siècle !

Alors que la crise de 1929 a plongé les classes populaires anglaises dans une misère noire et que le fascisme émerge partout en Europe, dans les amphithéâtres de Cambridge, la majorité des étudiants reste indifférente, assurée d’appartenir à une caste immuable d’élus.

Mais les certitudes se lézardent pour certains, et au doute succèdent le dégoût puis la conviction que le Vieux Continent se compromet. Seule l’Union soviétique semble avoir quitté la rive à temps…

De cette prise de conscience naît le plus incroyable réseau d’espions du XXe siècle, qui, dans l’ombre, infléchira radicalement, pendant plus de 30 ans, le cours de l’Histoire : Les Cinq de Cambridge !

Critique :
Le Club des Cinq, version espionnage ! Sans le chien… Et avec des adultes, en moins amusant puisque ces 5 anglais trahirent leur pays en jouant les agents doubles au profit de l’URSS de Staline.

Nous ne sommes pas dans une fiction, mais bien dans l’Histoire. Cette bédé est comme un biopic, puisque Anthony Blunt, un des Cinq de Cambridge (Magnificent Five), qui va vider son sac et raconter toute leur histoire.

Oubliez James Bond, nous avons beau être dans de l’espionnage, ici, point de gadget et de jolies filles. C’est plus sordide. Nous sommes dans l’élite de la nation, pas dans les bas-fonds, ni chez des étrangers. Hé, n’en déplaise aux populistes, les trahisons viennent souvent de son propre camp, comme ici avec 5 hommes brillants et anglais jusqu’au bout des ongles.

Parlons des dessins : exécutés dans la ligne claire, je les ai bien aimés. Olivier Neuray dessine de manière réaliste, détaillées et j’avais déjà apprécié son travail sur le dytique « Les cosaques d’Hitler ».

Cette intégrale est en fait composée des trois albums publiés précédemment et ce sont eux que j’ai lus. Mais pour des raison de facilité, je ne ferai qu’une seule chronique pour les trois et le concept de l’intégrale était parfait pour cette chronique. Vous aurez donc le choix, en librairie, pour cette série (qui est terminée).

L’Histoire commence en 1929 et se poursuivra durant la Seconde Guerre Mondiale, ou les bombes tomberont sur votre tête, à Londres. Ce n’est pas qu’un biopic sur les 5 traîtres à leur pays, mais aussi bien des pages de l’Histoire que l’on va tourner (en vitesse, les auteurs n’ont gardé que le plus important et où nos cocos étaient impliqués).

Le scénario est assez dense, il faut rester concentré sur l’histoire, car dans l’espionnage, avec des agents doubles, triples, il y a moyen de ne plus retrouver ses jeunes. Heureusement, les visages sont bien exécutés et il est impossible de confondre les personnages.

De plus, dans les cinq de Cambridge, on a des personnalités bien distinctes, notamment entre le tombeur de ses dames (Kim Philby) ou celui qui tombe les hommes (Guy Burgess). Ils ont tous des personnalités bien à eux et certains sont même flamboyants.

Si, au départ, nos jeunes étaient idéalistes et avaient pour ambition de changer le pays, de changer la vie, lorsque la guerre a commencée, ils se sont vite rendu compte que leurs idéaux communistes pouvaient leur valoir le peloton d’exécution.

Oui, ils étaient des traîtres, mais au plus haut niveau, tout le monde jouait un jeu de dupes : que ce soit le moustachu Hitler, le moustachu Staline ou les autres gouvernements des différents pays, tout le monde mentait, tout le monde trompait tout le monde… Hitler avait même signé un pacte avec Staline…

Non, je n’excuserai pas ces hommes, mais ils n’étaient pas les seuls à jouer aux jeux des dupes, des trônes, de la guerre. Cette bédé ne les exonère pas de leur faute non plus, mais elle montre que tout n’était pas blanc ou noir.

L’hypocrisie est présente à tous les étages. L’homosexualité était interdite, en Angleterre, mais personne ne s’est plain que des homos se battent pour défendre la perfide Albion. Après, c’est une autre histoire quant à les remercier ou reconnaître le mérite qui revient à chacun…

Ces trois tomes sont si riches d’événements qu’il serait impossible de citer tout ce qui était important, sachez juste qu’après la lecture de ces tomes (ou de l’intégrale, vous avez le choix), vous irez vous coucher moins bête, mais en colère contre une partie de l’univers, notamment contre ceux qui ont obligé Alan Turing à choisir entre la prison ou la castration chimique par prise d’œstrogènes (ce qu’il choisit). Putain, bravo la reconnaissance pour Enigma et le merci, bande d’enfoirés !

Une série que j’avais envie de découvrir, après avoir entendu, à La Grande Librairie, l’auteur Rémi Kauffer qui en parlait. Avant de m’attaquer à son roman (Les espions de Cambridge : cinq taupes soviétiques au coeur des services secrets de Sa Majesté), j’avais envie de lire l’Histoire en bédé. Plus facile de s’y retrouver, avec des images.

Ce fut une belle découverte. Comme quoi, celles et ceux qui pensent que les bédés, c’est des histoires pour les gosses, se trompent lourdement !

#lemoisanglais

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°209] et Le Mois Anglais, chez Lou et Titine – Saison 12 – Juin 2023 [Fiche N°07].