Sherlock Holmes et les trois terreurs d’hiver : James Lovegrove

Titre : Sherlock Holmes et les trois terreurs d’hiver

Auteur : James Lovegrove
Édition : Bragelonne Steampunk (01/02/2023)
Édition Originale : Sherlock Holmes and the Three Winter Terrors (2021)
Traduction : Annaïg Houesnard

Résumé :
En 1889, un élève d’une école privée située au coeur des marais du Kent est retrouvé noyé dans une mare. Serait-ce le résultat d’une malédiction lancée par une sorcière deux cents ans plus tôt ?

1890. La Deuxième Terreur. Un homme fortuné succombe à une crise cardiaque dans sa maison de Londres. Se peut-il vraiment que des fantômes l’aient fait mourir de peur ?

En 1894. La Troisième Terreur. Un cadavre atrocement mutilé qui est découvert dans un manoir de campagne du Surrey.

Ces trois crimes liés mettent à rude épreuve le scepticisme de Sherlock Holmes à l’égard du surnaturel.

Critique :
Dans la vie, il vaut mieux être sceptique que septique… Holmes est sceptique, la fosse, elle, est septique.

La reprise des personnages de Conan Doyle, par James Lovegrove, est assez réussie, même si, dans sa trilogie, il a mis Holmes à la sauce fantastique avec un poulpe célèbre.

Ici, pas de danger, même si les enquêtes de Holmes semblent se diriger vers du fantastique (sorcières et fantômes), leurs résolutions sont parfaitement terre à terre et d’une logique implacable.

Si son précédent roman « Sherlock Holmes et la Bête des Stapleton » m’avait perdu dans sa dernière partie, son nouvel opus a réjoui mes petites cellules grises.

Trois enquêtes, dans ce roman, ce qui donne des récits aux formats de trois grosses nouvelles, ce qui est le genre qui sied le mieux au détective de Baker Street. Avec lui, ça doit aller vite, il ne traîne pas en cours de route.

Malgré le fait que nous ayons trois récits différents, à trois époques différentes, il y a un fil rouge tout au long de ces histoires.

L’époque victorienne est bien mise en place, bien décrite, sans pour autant que l’auteur se lance dans un cours d’Histoire. Les atmosphères sont bien rendues, les décors plantés de manière à ce que l’on sache où l’on se trouve. Bref, rien à redire.

Holmes et Watson, bien que différents du canon holmésien, sont respectés et Watson n’est pas un gros nigaud, il est tout simplement comme nous, il ne voit pas, il n’observe pas, il est un peu romantique et se laisse aller à des hypothèses foireuses, pour le plus grand plaisir de Holmes qui peut alors le recadrer et nous expliquer le cheminement de sa pensée.

Anybref, dans ce recueil, nous sommes dans du classique, même si toutes les histoires sentent le fantastique ou le truc pas ordinaire (se faire bequeter par un cannibale !), car toutes les affaires ont une résolution logique.

De plus, les enquêtes ne sont pas simplistes, j’ai eu bien du mal à trouver soit le mobile, soit le coupable, soit le modus operandi.

Une belle lecture holmésienne.

#lemoisanglais

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°225] et Le Mois Anglais, chez Lou et Titine – Saison 12 – Juin 2023 [Fiche N°25].

Griffes : Malika Ferdjoukh

Titre : Griffes

Auteur : Malika Ferdjoukh
Édition : L’École des loisirs – Médium + (02/11/2022)

Résumé :
Morgan’s Moore, au nord de l’Angleterre. Ses villageois, ses notables, son unique auberge et ses crimes épouvantables…

Un crime non élucidé reste à ce point mystérieux que Scotland Yard a dépêché sur place le superintendant Tanyblwch et son jeune adjoint, Pitchum Daybright, tout juste diplômé de la Royal School of Studies in Criminology.

Ce dernier voit d’un mauvais œil les interventions de Flannery, la fille des aubergistes, qui est convaincue de pouvoir les aider dans leur enquête.

Non seulement, Miss-Je-sais-Tout-sur-Tout a la langue bien pendue, mais elle a le chic pour lui faire monter le rouge aux joues. Il faut dire que la demoiselle est une peste fort charmante…

Critique :
Les griffes de la nuit, mais sans Freddy Krueger ! Bienvenue à Morgan’s Moore, au Nord (« C’est le Nord ! ») de l’Angleterre, dans le comté du Northumberland.

Il s’y passe de drôles de choses, dans ce petit village qui semble tranquille (et il y fait froid).

Trois ans après un meurtre sanglant, d’autres personnes sont retrouvés assassinées, avec une griffe… Un crime a même eu lieu en chambre close.

Voilà un roman jeunesse qui peut être lu par des adultes sans problèmes, tant son scénario et son écriture ne prennent pas les lecteurs pour des neuneus. Écriture simple, mais non simpliste et un bon petit scénario qui m’a remué les méninges, même si j’avais compris une partie… Mais j’avais quand même fait des erreurs et j’aurais pu être responsable d’une erreur judiciaire !

Heureusement, je ne suis que lectrice et je laisse le boulot d’investigations à des professionnels, des Holmes & Watson, ou plutôt, au superintendant Linwood Tanyblwch (d’origine galloise) et son jeune adjoint, Pitchum Daybrigh. Flannery Cheviot, la fille de l’aubergiste, qui rêve d’enquêtes à la Sherlock Holmes, viendra fourrer son nez dans leur enquête et ne se privera pas de leur damner le pion.

Dans ce roman de plus de 400 pages, qui rend hommage à Conan Doyle, à Jane Austen et à Dickens, on ne voit pas le temps passer, tant il est agréable à lire, avec ses petites touches d’humour qui parsèment l’enquête et les dialogues, et puis, les personnages sont attachants, esquissés brièvement, mais l’essentiel est là et on a l’impression de les connaître depuis longtemps.

Dès les premières lignes, j’ai été happée, avec cette scène terrible, dont je me demandais comme elle allait se rattacher à l’ensemble du récit. Cela ajoutait du mystère et bien des interrogations, comme avec l’intervention de la médium.

C’est ce qui est réussi, dans ce polar jeunesse : l’agencement du scénario. Amener les lecteurs à se poser des questions, mais aussi à additionner deux plus deux pour tenter d’arriver à quatre. Oui, il est possible, en déduisant bien, de comprendre ce qu’il s’est passé, mais ce n’est pas aussi simple qu’on pourrait le croire.

Anybref, avec ce polar jeunesse, j’ai passé un super moment de lecture, souriant bien des fois, me moquant du superintendant, assez guindé, passionné par Dickens, riant des rougissements de Pitchum, son jeune assistant, me prenant de passion pour la jeune Flannery Cheviot, jeune fille assez libre et intelligente.

Un polar réussi, autant dans son scénario, que dans ses personnages, ses décors, ses ambiances froides, sous la neige, ses mystères et cette tension qui monte, qui monte…

Sans oublier que l’autrice a réussi à instaurer une belle dualité dans un des personnages.

What’else ?

#lemoisanglais

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°224] et Le Mois Anglais, chez Lou et Titine – Saison 12 – Juin 2023 [Fiche N°24].