Emma – Tomes 1 & 2 (Double) : Kaoru Mori

Titre : Emma – Tomes 1 & 2 (Double)

Scénariste : Kaoru Mori
Dessinateur : Kaoru Mori

Édition : Ki-oon Latitudes (2012) / Kurokawa (2007)
Édition Originale : Emma (2002)
Traduction : Yohan Leclerc

Résumé :
En Angleterre à l’époque victorienne, Emma est femme de chambre pour une préceptrice à la retraite. Douce, calme et réservée, la domestique cache un passé douloureux.

Lorsque le riche William Jones rend visite à son ancienne gouvernante, il remarque la jeune fille et, petit à petit, des liens profonds se tissent entre eux.

Critique :
Bien que je possédasse les deux premiers tomes de ce manga, j’ai préféré ne faire qu’une seule chronique.

Sachez qu’il existe aussi en version double (5 tomes au lieu de 10)… À vous de choisir.

J’avais beaucoup entendu parler de cette série manga, mais jamais je ne m’étais encore penchée sur elle, alors qu’elle parle de l’Angleterre victorienne. Un comble !

En deux mots, Emma est bonne chez une ancienne gouvernante, madame Kelly Stowne, veuve. Un jour, elle rencontre William Jones, le fils d’une riche famille.

Deux classes sociales que tout oppose. L’amour est-il possible ? Je dirais que l’amour est possible, mais pas le mariage ! Comme le dira cyniquement le père de William : L’Angleterre est unie, mais il y a en son sein deux pays… La bourgeoisie et ceux qui n’en sont pas. La langue est peut-être la même, mais ce sont deux pays différents.

Dans ce manga, j’ai apprécié les dessins, qui, pour une fois, ne présentent pas des coiffures extravagantes, ni des visages qui se ressemblent. Malgré tout, les mentons sont tous pointus… Et les dessins des attelages sont encore foirés.

Le premier tome commence gentiment, on plante les décors, on présente l’Angleterre victorienne, les différents personnages, importants ou secondaires. Tout va pour le mieux, avant que cela ne se corse dans le deuxième, puisque Emma va vivre une situation désagréable, tandis que nous, lecteurs, en apprendront un peu plus sur son passé.

Attention, ce manga n’est pas qu’une romance entre deux êtres que les classes sociales opposes. C’est aussi une critique de cette société bourgeoise, qui vit dans le luxe, l’opulence, tandis que d’autres vivent dans la misère, même si le mangaka ne va pas trop loin dans ses descriptions des quartiers miséreux (peut-être après ?).

Sans m’en rendre compte, j’ai dévoré ce manga avec plaisir. Les personnages sont agréables, pas trop neuneu, même si William doit encore s’affirmer, ce qui n’est pas facile quand toute la société est rigide et applique, encore et toujours, les mêmes codes, les mêmes pensées, les mêmes conventions, comme pour le mariage, où les futurs mariés n’ont rien à dire, puisque ce sont les parents qui discutent entre eux et font leur choix.

Ben voilà, je suis happée par cette série manga que je viens de découvrir et j’ai hâte de lire la suite afin de savoir si, à la fin…

#lemoisanglais

Le Mois Anglais, chez Lou et Titine – Saison 12 – Juin 2023 [Fiche N°20].

Six Versions – 01 – Les orphelins du Mont Scarclaw : Matt Wesolowski

Titre : Six Versions – 01 – Les orphelins du Mont Scarclaw

Auteur : Matt Wesolowski 🇬🇧
Édition : Les Arènes – Equinox (12/01/2023)
Édition Originale : Six stories. A thriller (2017)
Traduction : Antoine Chainas

Résumé :
Un soir d’août, sur les pentes sauvages de la montagne écossaise, Tom Jeffries, quinze ans, disparaît. L’été suivant, son corps est retrouvé dans les marécages. Accident ou crime ? Le doute subsiste.

Vingt ans plus tard, dans son célèbre podcast « Six Versions », Scott King donne la parole aux témoins pour tenter de résoudre l’énigme.

Les adolescents ont grandi. Ils racontent et leurs souvenirs se contredisent : leur exploration de la mine désaffectée, leur découverte de l’alcool et de la marijuana, l’histoire de Nanna Varech, la créature fantastique qui hanterait ces lieux, leurs jeux cruels avec les habitants les plus étranges du village…

Qui dit vrai ?

Critique :
Tom Jeffries, 15 ans, a disparu. Un an plus tard, on le retrouve à l’état de cadavre décomposé. Qui a tué et quel était son mobile ?

Sachant que ce n’est pas le colonel Moutarde, dans la biblio, avec le poignard, va falloir se sortir les doigts du cul, pour tenter de résoudre ce cold case vieux de 20 ans. Lilly Rush n’est pas dispo non plus…

Proposer du neuf avec du vieux, ce n’est pas évident, en littérature, vu que tout a déjà été écrit en matière de polar. Eh bien, avec ce polar original, l’auteur renouvelle le genre et la manière de mener l’enquête.

Dès le départ, on est dérouté. On a un récit, entrecoupé de ce qui semble être un enregistrement.

En fait, Scott King va « mener l’enquête » au travers de son podcast, qu’il anime depuis longtemps. Son but est de réinterroger les protagonistes de cette sombre affaire et de tenter de démêler le vrai du faux.

Oui, ce polar est la transcription d’un podcast sur un cold case. Les quatre adolescents, présents le jour de la disparition, le père de l’une de ces ado et un autre protagoniste, vont être invité à parler de ce qu’il s’est passé le jour de la disparition, ainsi que de leur groupe, de ce qu’ils ont fait, de qui était vraiment Tom Jeffries.

Entre les enregistrements, Scott King intervient pour ajouter des précisions (sur un protagoniste, par exemple). C’est très intéressant de connaître le ressenti des témoins de l’affaire, d’en apprendre plus sur la victime et sur la bande de copains qu’ils formaient.

Au fil des podcast, le mystère s’épaissit, les versions diffèrent un peu, des légendes viennent s’ajouter, comme celle de Nanna Varech, la créature fantastique qui hanterait ces lieux et que Charlie racontait pour faire peur à ses amis.

Non, ceci n’est pas un polar trépident, mené tambour battant, avec tout le monde qui court dans tous les sens. Les témoins interroger sont calmes, personne ne cavale, personne ne fait des révélations fracassantes. Mais je vous garantis que j’ai été happée et que j’ai eu bien du mal à lâcher le livre pour aller dormir.

Les révélations, elles se feront par touches subtiles, lentement, la toile se dessine et si vous êtes perspicaces, vous pourriez entrevoir le nom du coupable, sans pour autant mettre le doigt sur le mobile. Je dois vous dire que j’ai été soufflée par le truc final.

Six versions, six podcast, six témoignages, des souvenirs clairs et précis, ou alors, flous, oubliés. Ici, ce qui prime, c’est le côté psychologique. Il était réussi tant les protagonistes étaient crédibles, réalistes.

Moi, je signe pour lire les autres romans de cet auteur !

#lemoisanglais

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2022 au 11 Juillet 2023) [Lecture N°221] et Le Mois Anglais, chez Lou et Titine – Saison 12 – Juin 2023 [Fiche N°20].