Le train des orphelins – Tome 3 – Lisa : Philippe Charlot et Xavier Fourquemin

Titre : Le train des orphelins – Tome 3 – Lisa

Scénariste : Philippe Charlot
Dessinateur : Xavier Fourquemin

Édition : Bamboo Edition (12/06/2013)

Résumé :
1990. Jim habite désormais une ferme au coeur du Kansas avec sa femme.

Mais ce nouveau bonheur n’apaise pas pour autant les blessures du passé, et ses interrogations sur son frère Joey ne cessent de le hanter : qu’est-il devenu ? Où est-il ?

Est-il toujours en vie ? De son côté, Joey, qui a été adopté par un couple de Mexicains et vit toujours dans la petite ville de Cowpoke Canyon, se pose les mêmes questions.

Un nouveau cycle tout aussi rythmé et touchant que le précédent pour parler de la fraternité après plus de sept décennies de séparation.

Critique :
J’avais découvert cette bédé l’année dernière, pour le Mois Américain (septembre 2019) et malgré le fait que j’avais apprécié découvrir cette page très sombre de l’histoire américaine, je n’avais pas continué avec le deuxième cycle, shame on me.

Faute réparée, je viens de lire la saga en entier, à la chaîne, afin de ne plus rester sans savoir ce qu’il est advenu de certains personnages du train des orphelins, cette horreur qui distribuait des enfants dans l’Ouest, pensant offrir à ces gamins orphelins une nouvelle vie loin des rues de New-York.

Que sont devenus Lisa, la jeune fille plus âgée qui s’occupait des enfants et Joey, le petit frère de Jim qui dit tout le temps « Moi j’aime pas… » tel un Schtroumpf grognon ?

Bien que le tome se concentre sur le destin de Lisa, les autres personnages ne sont pas mis sur le côté puisque Joey va retrouver Lisa dans le saloon, propriété de l’homme qui l’a adoptée et qui veut faire d’elle sa femme.

Une fois de plus, l’album se construit sur deux périodes : celle des années 1990 où nos protagonistes sont âgés et celle de 1920, où leurs vies ont pris un tournant radical et où peu d’orphelins tombèrent dans des familles aimantes et attentionnées.

Dans le présent, Jim cherche toujours son petit frère Joey et c’est nous, lecteurs, qui croisons sa route, dans un vieux bar, en compagnie d’une vieille femme nommée Lisa…

Le personnage de Joey m’a un peu agacée, quand il était gamin, car il est bougon, boudeur, ne fait que des conneries et c’est Lisa qui en paie les conséquences, ou eux deux en même temps.

Lisa est trop tolérante, elle aurait dû le secouer un peu plus, lui coller une fessée (pas interdite en 1920) et lui demander de fermer sa bouche, qu’il ouvre trop souvent, balançant des vérités qu’il ne faut pas toujours dire, ne sachant pas garder un secret et les foutant dans la merde par la même occasion.

Ce qui va donner un périple assez phénoménal…

Les dessins sont toujours de la même facture, agréables à l’oeil, même si certains visages sont assez pointus vers le menton. Les cases ne sont pas pauvres en détails, ce qui leur donne une autre dimension lorsque nous sommes en 1920.

Jusqu’à présent, cette série me comble en tout. Le scénario peut parfois être un peu rocambolesque, surtout dans le périple qu’effectueront Lisa & Joey, mais il permet aussi à l’auteur de présenter d’autres visage de l’Amérique, notamment avec les vagabonds du rails.

Une bande dessinée assez sombre de par le sujet traité car même si les couleurs sont chaudes, le cœur des Hommes est noir de suie et tout ça ne nous réconciliera pas avec le genre humain qui aime le pouvoir, qui aime dominer, qui aime maltraiter et transformer des orphelins en animaux corvéables et taillables à merci.

Ou pire, si affinités…. Ce qui peut laisser des traumatismes durables que tous ne pourront pas surmonter.

Heureusement que je ne dois pas attendre la publication du tome suivant… L’avantage de lire des séries lorsqu’elles sont terminées.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 11 Juillet 2020 au 11 Juillet 2021) [Lecture N°47] et le Mois Américain – Septembre 2020 chez Titine et sur Fesse Bouc.

Badlands – Tome 1 – L’enfant-Hibou : Eric Corbeyran et Piotr Kowalski

Titre : Badlands – Tome 1 – L’enfant-Hibou

Scénariste : Eric Corbeyran
Dessinateur : Piotr Kowalski

Édition : Soleil (2014)

Résumé :
À la fin du XIXème siècle, Perla Ruiz-Tenguillo sillonne le sud de l’Amérique du Nord à la tête d’un petit groupe d’aventuriers. Son objectif : marcher sur les pas de son ancêtre, l’alchimiste Hernan Ruiz-Tenguillo.

Car le monde invisible vénéré par les Indiens et décrit par son aïeul deux siècles plus tôt n’a pas disparu ! Il a été dissimulé aux yeux des blancs pour éviter que ceux-ci ne s’emparent des pouvoirs qui lui sont associés.

Perla espère bien redécouvrir cet univers situé derrière l’ultime frontière, celle de la réalité…

Critique :
Un western avec une touche de fantastique, ça passe ou ça casse, comme je suis bon public et que j’étais prévenue à l’avance, je ne demandais qu’à voir.

Les dessins étaient très agréables, les couleurs chaudes, les visages bien faits, les décors grandeur nature.

Une femme badass, un Indien et un Noir, un trio pour le moins équilibré puisque toutes les minorités sans droits sont représentées…

On ajoute la touche d’ésotérisme avec un cube que Perla Ruiz-Tenguillo, notre cow-girl badass de service n’arrive pas à ouvrir, même avec l’aide d’un associé/employé qui a tout tenté.

La question que je me pose c’est pourquoi avoir fait Perla en version Tom Raider qui tire avant de discuter et qui menace tout le monde de son gun ?? Pourquoi avoir fait les trois personnages aussi stéréotypés ? Ils sont sympathiques, les deux hommes, mais sans profondeur, sans âme.

La touche fantastique avait été bien amenée avec une légende, celle de l’enfant-hibou, le cube mystérieux, la relation avec le passé au temps des Conquistadors, bref, hormis l’impression que notre héroïne qui fume des cigares en faisait trop en dégainant à tout bout de champ, tout allait bien.

Et puis ce fut l’embardée ! Quand on fait surgir un monstre des profondeurs qui a des airs de Cthulhu (les ailes de chauve-souris en moins), qu’on lui donne des dialogues à sa hauteur, qu’on relève le débat au lieu de l’abaisser à celui qui aura le dernier mot.

De plus, si c’est un esprit, est-ce qu’on peut le découper en morceau façon poulpe à la provençale ?

C’est bien joli tout ça, mais une fois de plus, on précipite le final et on expédie la créature dans une boite Tupperware© en moins de temps qu’il ne m’en faut à Zorro pour couper les bretelles du sergent Garcia et lui faire un grand Z sur le caleçon, le tout sur des dialogues manquant d’épices puisque pas très relevés.

Étalée sur deux albums, cette histoire fantastique aurait pu prendre le temps de développer et cela aurait évité d’avoir une fin précipitée avec un affrontement qui semble si facile à notre héroïne.

Je veux bien qu’il ne faut pas faire durer le suspense juste pour faire des cases, mais tout de même, trop rapide, ce n’est pas crédible.

On verra ce que nous réserve le tome 2. Soit le poulpe esprit revient et lui fout une fessée, soit on partira sur un tout autre sujet. Vous saurez tout à la prochaine autopsie. Si autopsie il y a parce que là, je ne suis pas franchement emballée…

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 11 Juillet 2020 au 11 Juillet 2021) [Lecture N°46] et le Mois Américain – Septembre 2020 chez Titine et sur Fesse Bouc.