[Sherlock Holmes] Le Chien des Baskerville : Raymond Gérôme [Au théâtre ce soir – 1974]

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Le Chien des Baskerville, adaptation de Jean Marcillac, mis en scène par Raymond Gérôme pour l’émission Au théâtre ce soir en 1974.

Raymond Gérôme … Sherlock Holmes
André Haber André Haber … Watson
Christian Alers … Le docteur Mortimer
Jean-Pierre Gernez … Sir William Baskerville
Bernard Musson … Barrymore, le maître d’hôtel
Christiane Moinet … Eliza, la femme de Barrymore
Jean-Jacques Steen … Jones, le cocher de Londres
Robert Bazil … Billy, le second cocher
Pierre Hatet … Stapleton
Colette Teissèdre … Beryl
Liliane Patrick … Laura Lyons
Bernard Durand … Le valet de chambre

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Les décors sont bien entendu de Roger Harth et les costumes de Donald Cardwell.

Holmes-HoundBaskerville03-MODCe que j’en ai pensé :
Une fois les trois coups donné, les tentures s’ouvrent et on s’installe dans le salon de Baker Street.

On y retrouve un Holmes qui possède un petit bidou (ou coussin d’amour) et un Watson assez mince, ce qui est étonnant puisqu’on représente souvent (à tort) ce brave docteur ventripotent et croulant.

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Dr Watson

Passons, si vous le voulez bien, au décor du salon du 221b : un néophyte le trouvera correct, bien réalisé et reconnaîtra que c’est bien du Roger Harth (mdr) mais l’holmésien, lui, ne retrouvera pas les petits détails qui auraient fait de cet appart THE appart of Sherlock Holmes.

La preuve que le diable se cache dans les détails, Sherlock Holmes nous dit que nous sommes en 1890, hors, à cette époque, il était porté disparu (présumé mort) dans les chutes de Reichenbach…

Anybref, passons aux choses sérieuses  : la pièce de théâtre est assez semblable au roman, hormis les prénoms changés des Baskerville et quelques petits détails qui ne seront pas respectés mais c’est logique puisque nous sommes au théâtre et donc, certaines scènes extérieures devront rester à l’intérieur.

Mais j’y reviendrai.

Il y a un peu d’humour dans les répliques de Holmes envers Watson et le docteur Mortimer, de par son étourderie, nous fera sourire très souvent.

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Docteur Mortimer

Par contre, j’ai trouvé que Raymond Gérôme, l’acteur qui joue Sherlock Holmes, faisait un peu trop de mimiques qui ne vont pas au personnage.

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Déjà qu’il est ventripotent et que son pantalon a dû être coupé par un tailleur qui avait une aiguille dans l’œil, car il était fort ajusté au niveau des bijoux de famille que l’on a vu se dessiner de temps en temps.

Et puis, my god, les poses qu’il a prises parfois, dans le salon des Baskerville ! Encore un peu, il aurait pu dire d’une voix graveleuse « Alors cocotte, on a envie de me chevaucher » tant il était affalé sur une chaise avec l’allure d’un macho dans un harem de femmes en rut.

Si cette assise n’est pas digne d’un gentleman, il y a aussi, bien entendu, l’usage de la macfarlane et du deerstalker en plein Londres et de la pipe calebasse qui est anachronique à cette époque.

Mais bon, à l’intérieur, il porte un costume, donc, ça peut aller, je ne ferai pas de gros yeux sur cette cape et cette casquette de chasseur qui ne doivent être portées qu’à la campagne. Une fois dans la lande déserte et ténébreuse, il peut porter ses oripeaux !

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Si j’ai bien aimé le côté potache lors des répliques de Holmes envers Watson, si j’ai aimé le Watson proposé car ce n’est pas une débile profond, j’ai détesté les mimiques que nous sert à tout bout de champ l’acteur jouant Holmes. Elles sont de trop. Et trop is te veel.

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Quant à Barrymore, le majordome, il serait parfait pour jouer le rôle de Dracula en lieu et place de Béla Lugosi tant il a le physique pour ça.

La musique jouée lors de son entrée en scène avait tout pour aller avec les contes de la crypte. Brrrrr.

Niveau détails qui changent par rapport au roman canonique, on a un Sir David Baskerville qui est décédé (au lieu de Sir Charles) et un Sir William comme neveu (au lieu de Sir Henry) et bien entendu, on zappe tout l’aspect du détective qui fait semblant de rester à Londres pour affaire alors qu’il est sur la lande et observe tout.

Ici, nous avons deux décors distincts, le 221b et le salon de Baskerville, donc, pas moyen de faire autrement et je dois dire que ce n’est pas dérangeant puisque pas le moyen de faire autrement. Qui a dit que je me répétais ??

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Sir William Baskerville et Sherlock Holmes au 221b

Certes, les hurlement du chien ne font pas très réalistes, on dirait un technicien hurlant après s’être coincé le doigt dans une porte, certes le fait de nous commenter au travers d’une longue vue ce qu’il se passe sur la lande fait perdre de l’intensité dramatique à la chose, mais dans une pièce de théâtre, cela passe facilement et cela évite aussi de nous proposer un chien mal fichu comme dans les téléfilms avec Matt Frewer (les critiques qui cassent sont à venir).

La pièce dure 2h12, mais malgré quelques passages plus lents, je n’ai pas trouvé le temps long.

Si l’acteur principal avait perdu un peu de bide et fait moins de grimaces, c’eut été parfait, un peu comme la nouvelle version que j’avais vue à Bruxelles avec Olivier Minne jouant un Holmes sexy en diable mais dans des décors plus épurés.

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Challenge « Victorien » chez Camille, le Challenge « XIXème siècle » chez Netherfield Park, « A year in England » chez Titine (Juillet 2016 – Mai 2017), le Challenge British Mysteries chez My Lou Book et Le Challenge Halloween (2016) chez Lou & Hilde.

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British Mysteries 2016-2017

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Les archives secrètes de Sherlock Holmes – Retour à Baskerville Hall : Chanoinat & Marniquet

Titre : Les archives secrètes de Sherlock Holmes – Retour à Baskerville Hall

Scénariste :  Philippe Chanoinat
Dessinateur :  Frédéric Marniquet

Édition : 12bis (2011) 

Résumé :
Novembre 1897 dans le Dartmoor, sud-ouest de l’Angleterre. Trois ans après l’aventure du Chien des Baskerville, l’horreur est de retour sur la lande marécageuse du Devonshire.

Les meurtres se succèdent, tous plus terrifiants les uns que les autres et, encore une fois, la sinistre silhouette fantomatique du chien des Enfers sème l’effroi parmi la population de Grimpen.

Mis sur la piste de la bête immonde par un mystérieux corbeau, Sherlock Holmes et son fidèle comparse, le docteur Watson, se rendent de nouveau dans cette région particulièrement inhospitalière, afin de venir en aide à leurs vieux amis, Sir Henry Baskerville et le docteur Mortimer.

Le plus célèbre détective de tous les temps se retrouve face à son plus grand défi : jamais il n’a eu à faire face a une telle entreprise meurtrière !

Quel génie du mal, plus redoutable encore que feu Professeur Moriarty, se cache dans les bourbiers du Dartmoor ? Et si le célèbre résident du 221B Baker Street avait fini par trouver son maître ?…

PlancheA_146856Critique :
Ah, une suite à l’aventure du « Chien des Baskerville », m’étais-je dis en me frottant les mains devant la bande dessinée.

Il y a un os…

Une suite, oui, et une bonne suite, voilà pour le positif.

Le scénariste s’est creusé les méninges et son histoire tient debout, avec juste un soupçon de faux surnaturel et des cadavres comme s’il en pleuvait. De quoi me satisfaire.

C’est pas là qu’est l’os.

Tous les personnages canonique sont présents, hormis les Barrymore, qui sont partis vendre des bicyclettes…

Mortimer, Henry Baskerville, l’ex-madame Stapleton, Beryl (avec un polichinelle dans le tiroir) devenue madame Baskerville, Frankland et sa fille, Perkins, le toutou, Mycroft, madame Hudson, le flacon de la solution à 7%, le pénitencier de Dartmoor et le grand bourbier de Grimpen.

Oui, tout le monde est là. Manque personne à l’appel. Et l’os, il est où ?

Ben, l’os, il se trouve dans le dessin, encore le dessin et toujours le dessin. Lui, il gâche le scénario comme ce n’est pas possible. Voilà le premier point négatif de cette bande dessinée et croyez-moi, c’est là qu’est l’os !

Holmes et Watson sont mal fichus, donnant l’impression que leurs visages sont tordus, celui de Holmes change en deux cases, les autres sont mal fichus, mal dessinés eux aussi.

Pourquoi, lorsque le personnage est étonné, lui dessiner des tas de petites virgules blanches au-dessus de la tête ?? C’est moche et ça ne sert à rien !

Quant aux dessins du chien maudit… Caramba, encore raté !

Damned, n’y a-t-il pas sur cette fichue terre un dessinateur qui serait capable de dessiner un vrai chien qui fasse peur et pas un truc à quatre pattes qui ne ressemble à rien ???

Ou mieux, ne pas le dessiner du tout mais le laisser soupçonner…

Ajouté aux dessins assez sommaires des décors et des personnages vraiment mal fait, cela gâche un peu le bon scénario.

Mais l’autre os, le gros fémur, lui il est dans la relecture… qui n’a sans doute pas eu lieu car il y a moult « fôte dotografffe » et erreur de calcul.

Ainsi, à la première page on parle de « août 1897 », la page suivante il est noté  « Trois mois plus tard, le 12 novembre 1894 ». Oh purée ! 3 mois plus tard et on retranche trois ans ?

Un plus qui devient un moins ? C’était pas dans les équations à une inconnue qu’on changeait de signe quand on changeait de côté ??

Niveau fautes d’orthographes, c’est assez violent, quasi une faute par page (et elles m’ont fait mal aux yeux), on a aussi des mots qui disparaissent dans des phrases… Dans mes souvenirs, un membre du forum de la SSHF les avait toutes comptées et il arrivait à plus de 40 pour un album de 47 pages à 14,50€ chez FN**.

Je ne sais pas si tout ceci fut corrigé pour les éditions réimprimées après, mais bon, c’était quand même fort de café.

Autre souci, la surcharge de phylactères (les bulles) ! On a souvent droit à d’énormes pavés de texte rendant la case tellement chargée que le lettreur a dû réduire la taille de la police pour pouvoir tout entrer dans les cadres.

A contrario on a aussi régulièrement des cadres énormes avec juste deux bout de phrases dedans, avec tout plein de blanc entourant les mots.

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D’où un réel déséquilibre dans une page et un côté très laborieux dans la lecture. Une aération du récit aurait été un plus et une relecture aurait aussi permis d’évacuer des détails qui n’ont pas grand-chose à voir avec l’intrigue, le rendant ainsi plus facile à suivre.

Pour le scénario, l’auteur revisite un peu le livre original, puisque sa fin doit s’accommoder à la sauce qu’il nous a mitonnée, mais, malgré tout, elle reste plausible.

Il a le mérite de m’avoir surpris avec son final. Même si j’avais le nom du coupable, je n’avais pas tout résolu, loin de là.

Dommage que les dessins merdiques, les erreurs flagrantes, la surcharge des bulles et l’orthographe catastrophique fassent capoter l’œuvre…

Un album qui manque franchement de finition et qui donne l’impression d’avoir été bouclé un peu trop vite, alors que qu’il possède une bonne intrigue et qu’elle est bien menée en plus.

Les dessins ne sont pas un délice, hélas, c’est là qu’est l’os (petit arrangement de la phrase de la « Grande Vadrouille » : Il n’y a pas d’hélice, hélas. C’est là qu’est l’os).

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Challenge « Thrillers et polars » de Sharon (2016-2017), le Challenge « Polar Historique » de Sharon, le Challenge « Sherlock Holmes » de Lavinia sur Livraddict, le Challenge « Victorien » chez Camille, le Challenge « XIXème siècle » chez Netherfield Park, « A year in England » chez Titine (Juillet 2016 – Mai 2017), le Challenge British Mysteries chez My Lou Book et le RAT A Week Estival, Summer Edition chez Chroniques Littéraires.

The Hound of the Baskervilles – 1972 [Sherlock Holmes – FILMS]

The Hound of the Baskervilles est un téléfilm américain de Barry Crane, sorti en 1972.

Ce film fait partie d’un ensemble de 3 épisodes pilotes, qui devaient servir de point de départ à une série de téléfilms policiers ayant comme personnages principaux respectivement Sherlock Holmes, Hildegarde Withers (avec Eve Arden) et Nick Carter (avec Robert Conrad). Les pilotes n’ayant pas eu le succès escompté, la série fut abandonnée.

1. Synopsis                                                                                 big_2-5

Le docteur Mortimer se rend à Baker Street pour informer Holmes et Watson que Sir Charles Baskerville a succombé à une attaque cardiaque dans son domaine de Dartmoor et dans de mystérieuses circonstances.

Mortimer raconte la légende du chien spectral qui hante la famille Baskerville depuis des générations et aimerait un conseil pour protéger l’héritier unique de Sir Charles, Sir Henry Baskerville.

Ce dernier vivait jusqu’alors au Canada mais revient désormais sur les vieilles terres des Baskerville pour occuper la demeure de ses ancêtres.

Dès son arrivée, il reçoit un message anonyme le conseillant de se tenir éloigner de la lande…

2. Fiche technique

  • Titre original : The Hound of the Baskervilles
  • Réalisation : Barry Crane
  • Scénario : Robert E. Thompson, d’après le roman « Le Chien des Baskerville » d’Arthur Conan Doyle
  • Direction artistique : Howard E. Johnson
  • Décors : Arthur Jeph Parker
  • Costumes : Andrea E. Weaver
  • Photographie : Harry L. Wolf
  • Son : James R. Alexander
  • Montage : Bill Mosher
  • Production : Stanley Kallis
  • Production associée : Arthur Hilton
  • Production exécutive : Richard Irving
  • Société de production : Universal Television
  • Société de distribution : American Broadcasting Company
  • Pays d’origine :  États-Unis
  • Langue originale : anglais
  • Format : couleur (Technicolor) — 35 mm — 1,33:1 — son Mono
  • Genre : film policier
  • Durée : 74 minutes
  • Dates de sortie :  États-Unis : 12 février 1972

3. Distribution

  • Stewart Granger : Sherlock Holmes
  • Bernard Fox : Docteur Watson
  • William Shatner : George Stapleton
  • Anthony Zerbe : Docteur John Mortimer
  • Sally Ann Howes : Laura Frankland
  • Jane Merrow : Beryl Stapleton
  • Ian Ireland : Sir Henry Baskerville
  • John Williams : Arthur Frankland
  • Alan Caillou : Inspecteur Lestrade
  • Brendan Dillon : Barrymore
  • Arline Anderson : Eliza Barrymore

Ce que j’en ai pensé :
Le générique de début m’a bien plu avec Sherlock Holmes en ombre chinoise sur les murs de la ville. Juste un petit soucis avec la vision d’un deerstalker et d’une pipe calabash.

Petit soucis avec la voix de Watson, enfin, de son doubleur : c’est la voix d’un personnage de dessin animé, mais pas moyen de me rappeler lequel !

Si Stewart Granger a l’air taillé pour le rôle – il n’a pas eu l’air de se forcer pour interpréter Holmes – par contre, son âge joue contre lui. Énervant qu’à l’époque, nous ayons toujours droit à des acteurs de plus 50-60 ans en lieu et place de deux jeunes plein d’entrain.

Bernard Fox – qui enfile le rôle du docteur Watson – est différent de son rôle de l’hilarant Dr Bombay dans « Ma sorcière bien aimée ». Mais au moins, s’il est très sérieux, il n’interprète pas un Watson débile et abrutit comme le faisait Nigel Bruce.

L’histoire avec Sir Hugo est racontée par notre ami Watson et la voix de dessin animé du doubleur gâche l’intensité dramatique. Mais niveau clébard, le leur est pas mal fait du tout !

Juste les dialogues lors de la course-poursuite qui sont nuls à chier avec de telles réparties :

[La meute de chiens s’est arrêtée] « Seul un être diabolique peut les arrêter » dira un membre de la bande de ripailleurs violeurs. D’accord les gars…

Si Sherlock Holmes est habillé normalement pour la ville, il enfilera la macfarlane pour la lande. Mauvais point à lui lorsqu’il sortira un « Élémentaire Watson ».

La plus grosse merde dans ce film vient en fait des décors ! Londres est toute propre, les cochers ont les dents ultrabright et on n’a pas l’impression de se balader dans les rues d’une Londres victorienne.

Idem pour la lande où là, c’est encore plus flagrant ! Décors peinturlurés et pas de profondeur dans le paysage… Une lande reproduite dans un tout petit studio, petit budget et ça fout tout le film en l’air ces décors peints à l’arrière des acteurs.

Le déroulement du film s’éloigne du récit original et ce n’est pas plus mal d’innover un peu. Le docteur Mortimer est plus jeune que dans les autres films, il boite comme House et a une mégère pour épouse.

Avantage : on suspecte des tas de gens parce que tous avaient un bon mobile pour zigouiller le Charles Baskerville.

Mais c’est bien dommage qu’ils soient passé à côté d’une scène qui, habituellement, vous fout le trouillomètre à zéro quand le chien poursuit Sir Henry… ou plutôt un homme portant ses habits.

Mention très bien au commandant Kirk, téléporté depuis sont Enterprise dans la lande désertique de carton mâché. William Shatner est inattendu dans le rôle de George Stapleton.

Un méchant comme on les aime ! Un sourire vicieux, des petits yeux cruels et on se demande bien comment le beau Kirk peut être aussi diabolique. Dommage qu’il n’ait pas un rôle plus important dans ce téléfilm, il méritait qu’on le voit plus à l’écran.

Si je ne me suis pas embêtée durant le visionnage, je dois bien avouer que les ambiances lugubres que j’avais avec la version de la Hammer sont absentes dans ce téléfilm.

Même la musique n’est pas top. Au début, on a une belle musique, comme dans une série télé, mais l’orgue qui jouera ensuite est bien moins horrifiant que celui de la Hammer qui savait s’y prendre pour vous rendre l’atmosphère ténébreuse.

À la limite, je me suis même marrée avec certains dialogues :

— Plus haut, encore plus haut… Ça vient !

Comme je vous le disais, si les décors sont merdiques, le chien, lui, est mieux déguisé que celui de la Hammer mais, une fois de plus, la tension dramatique va retomber avec une phrase de Holmes qui fait grandiloquente pour rien :

— Ce chien, dans les affres de l’agonie, se serait emparé de n’importe quelle proie pour l’entraîner dans la mort avec lui.

Diantre… comme si le chien, avant de clamser, s’était dit « Tiens, et si j’en emmenait un avec moi dans la mort ?? ».

Heureusement qu’il se reprend ensuite avec cette phrase de bon sens sur laquelle nous pouvons tous méditer : « L’homme peut créer le Mal mais il ne peut jamais le contrôler ».

À choisir, je préfère – et de loin – la version de la Hammer ! Les décors sont bien mieux, la musique aussi et puis, Christopher Lee en jetait plus en Sir Henry que le barbu qui joue ici.

L’adrénaline est manquante, pas de hurlements sur la lande, la nuit, peu de drague entre Sir Henry et Béryl, peu de tension, peu de suspense car Holmes dévoile assez vite le secret des bijoux de la couronne.

Malgré le fait qu’ils aient pris des libertés avec le récit originel, ils font l’impasse sur certaines scènes importantes et palpitantes qui ajoutent du mystère, des questions et des battement de cœur additionné de dressage de poils sur les bras.

Challenge « Victorien » chez Camille, Challenge « XIXème siècle » chez Netherfield Park et Le Mois Anglais (Juin 2015) chez Titine, Lou et Cryssilda.

The Hound Of The Baskervilles – 1959 [Sherlock Holmes – FILMS]

69205Le Chien des Baskerville (The Hound of the Baskervilles), est un film britannique réalisé par Terence Fisher, sorti en 1959.

C’est la première adaptation cinématographique en couleur du roman éponyme de Sir Arthur Conan Doyle, publié en 1901, et l’une des plus célèbres productions des studios de la Hammer.

1. Synopsis :

En l’an 1790, Sir Hugo Baskerville, un aristocrate cruel qui règne sur le Devonshire, est attaqué par un énorme chien alors qu’il vient de poignarder une paysanne sur la lande. De là naît la légende du chien des Baskerville.

Plusieurs décennies plus tard, Sir Charles Baskerville meurt sur la lande dans des circonstances mystérieuses.

Son neveu, Sir Henry (interprété par Christopher Lee), arrive de Johannesburg pour hériter du domaine familial.

Le célèbre détective Sherlock Holmes (Peter Cushing) et son fidèle ami, le docteur Watson (André Morell), sont contactés pour veiller sur lui.

Holmes est persuadé qu’une intelligence humaine, et non démoniaque, en veut à Sir Henry. Il charge Watson d’accompagner ce dernier dans le Dartmoor.

r84Fdonzo1sK4OPo7fcbeBTACzV2. Fiche technique :                                                            big_4

  • Titre : Le Chien des Baskerville
  • Titre original : The Hound of the Baskervilles
  • Réalisation : Terence Fisher
  • Scénario : Peter Bryan d’après le roman éponyme d’Arthur Conan Doyle
  • Société de production : Hammer Film Productions
  • Musique : James Bernard
  • Photographie : Jack Asher
  • Format : Couleur Technicolor au 1.66:1 – Son : monophonique (RCA Sound Recording System) sur 35 mm.
  • Montage : Alfred Cox
  • Décors : Bernard Robinson
  • Costumes : Molly Arbuthnot
  • Pays d’origine : Royaume-Uni
  • Genre : Policier
  • Durée : 87 minutes
  • Dates de sortie : Royaume-Uni : 4 mai 1959 /  États-Unis : 3 juillet 1959 /  France : 23 décembre 1959

3. Distribution :

  • Peter Cushing (VF : Jacques Beauchey) : Sherlock Holmes
  • André Morell (VF : Jacques Berlioz) : le docteur Watson
  • Christopher Lee (VF : Bernard Dhéran) : Sir Henry Baskerville
  • Marla Landi (VF : Nadine Alari) : Cecile
  • David Oxley : Sir Hugo Baskerville
  • Francis De Wolff (VF : Paul Bonifas) : le docteur Mortimer
  • Miles Malleson (VF : Camille Guérini) : Bishop
  • Ewen Solon (VF : Stéphane Audel) : Stapleton
  • John Le Mesurier (VF : Pierre Leproux) : Barrymore
  • Helen Goss (VF : Hélène Tossy) : Mme Barrymore
  • Sam Kydd (VF : Jean Daurand) : Perkins
  • Michael Hawkins : Lord Caphill
  • Judi Moyens : la bonne
  • Michael Mulcaster : le prisonnier
  • David Birks : le serviteur

2654. Autour du film :

  • Le tournage s’est déroulé de septembre à octobre 1958 aux studios Bray, ainsi qu’à Chobham Common et Frensham Ponds, dans le comté de Surrey.
  • C’est le premier long métrage mettant en scène les aventures de Sherlock Holmes à être filmé en couleur. Le Chien des Baskerville est aussi le premier film de l’acteur Michael Hawkins.
  • La Hammer avait initialement prévu de créer une nouvelle franchise de plusieurs films avec Peter Cushing dans le rôle du célèbre détective, mais les fans de la compagnie n’acceptèrent pas l’absence de monstres et l’idée fut abandonnée.
  • Quelques années plus tard, le réalisateur Terence Fisher dirigea une nouvelle aventure du détective, cette fois-ci interprété par Christopher Lee, dans Sherlock Holmes et le collier de la mort (1962).
  • Quant à Peter Cushing, il reprendra son personnage en 1968 dans une série télévisée britannique Sherlock Holmes débutée en 1964-1965, ainsi qu’en 1984 dans le téléfilm Les Masques de la mort.
  • Dans la scène où le chien des Baskerville tue Stapleton, on s’aperçoit en fait que c’est l’acteur Ewen Solon qui attrape le chien et non l’inverse. Si on regarde bien, le chien ne se précipitait pas vers l’acteur ce qui aurait eu pour effet de faire rater la scène.

1299279290c9f3d6c12f7d09d1d7543f8c8f03bc2dCe que j’en ai pensé :
La Hammer, célèbre pour ses films de monstres, a déjà mis le paquet dans le générique du début : musique angoissante qui vous colle déjà la frousse.

Le récit commence par une scène dans le passé : une ripaille entre les notables du coin dont le meneur, Sir Hugo Baskerville, bat comme un plâtre le père d’une jeune fille car ce bougre n’était pas d’accord qu’il déflore sa fille.

Allez quoi, un bon mouvement, papa ! C’est le seigneur du bled qui veut chiper la fleur de ta fille. Un honneur, tout de même… Oui, autre temps, autres mœurs et à cette époque, le droit de déflorage devait être en vigueur.

Mais la salope ne veut pas se laisser faire ! Profitant de la ripaille, la voilà qui se joue la fille de l’air pour ne pas devoir mettre ses jambes en l’air et se faire ravir son parterre par un ver de terre. Fusse-t-il son seigneur et maître.

L’atmosphère est déjà propice à l’angoisse : Hugo, piquant une rage folle, qui monte sur son cheval (à défaut de monter la fille), sa meute de chiens tout autour, le tonnerre qui gronde, le vent qui souffle, la chevauchée dans la lande déserte, la fille qui s’enfuit, apeurée, un hurlement de loup au loin, la meute qui hésite, le cheval qui renâcle…

Un viol (suggéré) sur une pierre qui a tout de la table ronde, un hurlement, Hugo qui tue la jeune fille innocente, un grognement lugubre dans son dos et… caput mortis Hugo.

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Baker Street ! Avec un Holmes qui joue aux échecs, ce qui n’est pas canonique.

Peter Cushing a le physique de l’emploi, il est mince de figure, mince de corps, ses mimiques font penser à Holmes. Dont le planté du couteau dans le courrier, sur le manteau de la cheminée.

Ses poses dans le fauteuil, pipe en bouche (et pas une calebasse, dieu merci), sont plus que canoniques.

Pour Watson, je suis plus dubitative, je l’aime moins.

Une chose est sûre, ils sont déjà assez âgés alors que la plupart des aventures de Holmes se déroulent alors qu’il a entre 27 et 50 ans (prend sa retraite en 1903, est peut-être né vers 1856 ou 1854, personne ne le sait et « Le chien » se déroule avant sa plongée dans les Chutes en 1891, donc, devrait avoir la trentaine).

Quant au docteur Mortimer qui est venu raconter l’histoire à Holmes, il a tout d’un homme inquiétant au tempérament sanguin.

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L’appartement de Baker Street est bien reproduit et les scénaristes ont changé quelque peu l’histoire originale pour ajouter de l’horreur : le cadavre de Hugo de Baskerville avait été retrouvé dans l’ancienne abbaye non loin du château, il en fut de même pour son descendant, Charles.

À Noter que si, dans les dires de Mortimer, l’abbaye se trouve non loin de la demeure ancestrale des Baskerville, le sieur Hugo avait galopé assez bien avant d’y agresser la pauvre fille de son métayer.

La Hammer voulait sans doute donner plus d’ampleur à la chevauchée fantastique du triste sire Hugo dont c’était le dernier galop.

30vyy3dEn parlant de pipes, notre détective dira que la solution à cette affaire sera en trois pipes (extrait de « The Red-Headed League« ).

Oui, le Holmes interprété par Peter Cushing est valable et me plait bien. Il s’habille bien et ne portera l’horrible macfarlane et le deerstalker qu’une fois dans les landes désertiques du Dartmoor.

hound-of-the-baskervilles-1959-hammer-horror-sherlock-holmes-dr-watson-peter-cushing-andre-morell-christopher-leeUn autre acteur que j’aime bien, c’est Christopher Lee, un habitué de la Hammer (Dracula) et un futur Saroumane. Il nous a quitté ce dimanche 07 juin 2015 peu de temps après que j’ai visionné le film et rédigé, au brouillon, cette fiche de film. Méfiez-vous, je suis dangereuse.

Lee a interprété trois fois le célèbre détective (*), ainsi que son frère, Mycroft, dans La Vie privée de Sherlock Holmes.

(*) Sherlock Holmes et le Collier de la mort (Sherlock Holmes und das Halsband des Todes) est un film germano-franco-italien, coréalisé par Terence Fisher (encore lui !). Trois ans après Le Chien des Baskerville où Christopher Lee jouait Sir Henry,  Terence Fisher (toujours lui) lui offre, dans cette nouvelle enquête, le rôle de Sherlock Holmes.

(*) L’acteur britannique a interprèté le rôle du détective à deux autres reprises, dans les téléfilms Sherlock Holmes and the Leading Lady, de Peter Sasdy en 1991 et Incident at Victoria Falls, de Bill Corcoran, l’année suivante.

Par contre, je ne sais pas si la présence de l’araignée velue sur l’épaule de Sir Henry était nécessaire au bon déroulement de l’histoire…

Hormis pour brouiller les pistes et nous faire suspecter une certaine personne ensuite.

hound5Les scénaristes ont changés des tas de choses par rapport à l’original, mais je ne leur en veut pas, cela évite que l’on ne se sente en pays conquis et cela réserve quelques surprises aussi.

Non, on ne s’embête pas à mater ce vieux film, sauf pour les effets spéciaux qui ont pris un sacré coup de vieux !

Pour les ambiances, elles sont lugubres à souhaits, le manoir des Baskerville est sombre, les murs vieux et les portes en bois grincent de toutes parts.

Pour les portes, elles ont toutes l’air très basse !

Mention spéciale au personnage du révérend Bishop, grand amateur de boissons alcoolisées devant l’Éternel, propriétaire d’une longue vue et perpétuel grand distrait et maladroit.

Par contre, Cecile, la fille de Stapleton a tout d’une pute, vu sa dégaine sur la photo et dans le film. Elle n’a aucun mal à séduire le beau Sir Henry.

Quant à Stapleton père, il a la gueule de l’emploi, et le Docteur Mortimer aussi ! Bon sang, on les croiserait à minuit au coin d’un bois, on ne leur demanderait pas l’heure !

Évidemment, avec des sales gueules pareilles, on hésite entre les deux pour désigner celui qui a un regard le plus sombre et la pire sale tronche du film !

Pas de temps morts, une enquête qui se tient, des choses changées par rapport au livre, mais je ne regrette pas, puisque je connais la fin, autant me la changer.

C’est un Whodunit, en fait. Trouvez qui a commis le crime…

Les personnages sont bien interprétés, bien que je n’aime pas trop le Watson du film, mais Christopher Lee en Sir Henry est magnifique.

Stapleton a une sale gueule et le docteur Mortimer n’a rien à lui envier. Tout deux sont plus que suspects.

La lande, même en carton pâte, ne donne pas envie de s’y aventurer la nuit et les représentations de Londres sont peu nombreuses, ce que je trouve dommage.

Pour le reste, les effets spéciaux sont à chier et le chien est très mal fait ! Heureusement, on le le voit en entier qu’à la fin du film, dans l’affrontement final.

C’est une sorte de gros dogue avec un masque sur sa gueule. Et on voit très bien lorsqu’il attaque, que c’est l’acteur qui lui attrape le collier. Mais nous sommes en 1959 !!

hound-of-the-baskervillesUn film qui a vieilli mais qui reste plaisant et agréable à regarder car nous sommes face à deux grands acteurs – Cushing et Lee – qui tourneront souvent ensemble. Moi, j’ai adoré le film et l’adaptation.

Prévoir de zieuter ce film en hiver, par temps gris et venteux afin de renforcer les atmosphères lugubres et désertes de la lande de Dartmoor.

Quelques bougies pour l’ambiance et vous êtes paré pour un bon moment de cinéma.

Film visionné  dans le cadre du Mois Anglais (Juin 2015) chez Titine, Lou et Cryssilda et fiche publiée rapidemment suite au décès de l’acteur Christopher Lee, ce 07 juin 2015.  Je ne l’ai appris que ce 12 juin, en voyant les couvertures des journaux.

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