Titre : Angleterre – Brexit et conséquences
Auteur : Serge Enderlin
Édition : Nevicata – L’âme des peuples (2017)
Résumé :
Le Royaume-Uni existe-t-il encore ? En optant pour un divorce avec le continent, salué comme une revanche historique par la presse nationaliste et les milieux populaires, l’Angleterre est revenue sur le devant de la scène.
Demain, peut-être, cette terre sera de nouveau divisée, laissant Londres dériver vers sa nostalgie d’empire, ses rêves de commerce mondialisé et les mirages de la puissance financière d’une City, devenue la colonne vertébrale d’une nation fracturée, à l’intérieur de laquelle beaucoup d’Anglais ne parviennent même plus à se comprendre.
Etre ou ne pas être Anglais. S’affirmer Anglais. Penser Anglais. Tel est le défi de ce territoire exigu dont le destin moderne s’est, paradoxe absolu, toujours confondu avec celui du monde.
L’Angleterre n’est pas qu’une équipe de football ou de rugby. C’est un pays qui aspire à redevenir lui-même à une époque où tant de repères nationaux sont brouillés. Parce que derrière le non des Anglais à l’Europe se cache, ni plus ni moins, la difficile quête de leur identité.
Un grand récit suivi d’entretiens avec Norman Davies et Jon Henley.
Critique :
Qu’est-ce que l’Angleterre, quelle différence avec le Royaume-Uni, le fameux United Kindom ? Et le brexit, qui a voté pour et pourquoi ?
Hélas, 96 pages ne suffiront pas à tout dire, tout expliquer, mais au moins, elles ont éclairé un peu plus ma lanterne sur les Anglais et leur rejet de l’Europe.
Ce petit essai commencera pas parler de la ville de Boston, celle qui est anglaise et qui est LA ville qui a voté massivement pour la sortie de l’Union Européenne. Pourquoi ? Peur des immigrés ? Oui, un peu, les habitants considérant qu’il y en a trop…
Pourtant, cette ville est moribonde depuis le départ de ses habitants, qui ont émigrés, il y a plusieurs siècles, vers le Nouveau Monde, les États-Unis (comme quoi, eux peuvent émigrer, envahir un autre pays, mais les autres ne peuvent pas venir chez eux), au temps où tout le monde s’y ruait.
Et qui a redressé la ville, qui lui a rendu des commerces, de la vie ? Les commerces montés par les étrangers, pardi ! Qui se penche sur les terres pour arracher les légumes, récolter les fruits sur les arbres, qui fait le boulot que les Anglais ne veulent plus faire depuis longtemps ? Les émigrés, les migrants, les sans-papiers, les pauvres…
Hélas, c’est toujours la même chose partout : que les étrangers fassent le sale boulot et qu’ensuite, ils s’en aillent… L’être humain n’est pas charitable.
L’auteur parlera aussi du problème entre l’appellation Angleterre (qui ne reprend que l’Angleterre elle-même et l’Irlande du Nord) et le Royaume-Uni, qui comprend, en sus de l’Angleterre, le Pays de Galles, l’Irlande en entier et l’Écosse. Pas facile pour chacun de savoir où il se situe… Est-il Anglais avant tout ou Gallois ? Quand on sait que le Royaume-Uni ne possède pas d’équipe de foot, mais l’Angleterre, oui ! Complexe.
Écrit bien avant le décès d’Elizabeth II (l’auteur parle de Charles comme le prince), ce petit ouvrage ne répond pas à toutes les questions, mais explique tout de même le principal et, avec les deux entretiens de fin d’ouvrage, éclaire un peu sur la complexité de l’Angleterre, du Royaume-Uni, de son passé (les Celtes) et de son Histoire lors de la Seconde Guerre Mondiale.
Bien entendu, j’aurais aimé en savoir plus, que ce petit ouvrage soit plus étoffé (mais vu son gabarit, on sait d’entrée de jeu qu’il sera trop court), plus explicatif. Sans doute devrais-je me tourner vers des essais plus épais, au risque, à ce moment-là, d’attraper une indigestion politique !
Le Mois Anglais, chez Lou et Titine – Saison 12 – Juin 2023 [Fiche N°09].